[Voir aussi les anciennes fiches : Julbo Revolution (écran Cameleon) et Bollé Nova Black (écran Modulator Citrus Gun)]
Rayonnement solaire – Catégories de filtres
Pour faire simple et bref, rappelons que le rayonnement solaire qui parvient jusqu’à nous est essentiellement constitué des ultraviolets (UV, longueur d’onde inférieure à 380nm), de la lumière visible (longueur d’onde d’environ 380 à 780nm, et des infrarouges (IR, au-delà de 780nm).
- Les UV sont les plus nocifs pour les yeux (et pas seulement…), et par conséquent tous les masques et lunettes de protection solaire les filtrent à 100%.
- Dans le domaine du visible la norme européenne EN1836 définit les catégories de verres en fonction du niveau de filtrage. On rappelle ci-dessous les cinq catégories de filtre solaire en fonction du coefficient de transmission de la lumière visible (VLT en anglais).
Catégorie de filtre |
Description |
Transmission de la lumière visible (VLT) |
Utilisation |
0 |
Clair ou très légèrement teinté |
De 80% à 100% |
Confort et esthétique |
1 |
Légèrement teinté |
De 43% à 80% |
Faible luminosité solaire |
2 |
Moyennement teinté |
De 18% à 43% |
Luminosité solaire moyenne |
3 |
Foncé |
De 8% à 18% |
Forte luminosité solaire |
4 |
Très foncé |
De 3% à 8% |
Luminosité solaire intense. Ne convient pas pour la conduite |
- Enfin, les IR ne sont pas considérés comme un danger majeur pour l’œil, et il n’y a pas d’obligation d’information du niveau de filtrage. Il faut cependant savoir qu’ils représentent 50% de l’énergie solaire, et qu’ils peuvent générer échauffement et fatigue oculaire, voire irritation de la cornée. Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure de comparer les masques dans ce domaine, et aucun des masques ne porte la mention « filtrage IR ».
Verres photochromiques
Les verres photochromiques foncent donc grâce aux UV (en général).
Signalons également que la neige renvoie environ 85% des UV, que le fond du ciel bleu en renvoie également une partie non négligeable, et que les nuages de moyenne altitude ne filtrent qu’en partie les UV (30 à 70%).
Le verre photochromique foncera donc quelle que soit la direction du regard, mais aussi par temps nuageux suffisamment clair (jour blanc...).
Verres photochromiques et température
Il est intéressant de savoir que les verres foncent également quand la température baisse. Les verres photochromiques sont donc également thermochromiques (à l’exception du Smith Optics). Ceci peut donc limiter l’efficacité de l’obscurcissement du verre par température modérée (par rapport à la plage maximale annoncée par le fabricant), et inversement par temps froid et ciel nuageux, vous pourriez être gêné par un verre devenu trop sombre.
Ceci n’est pas vrai pour le masque Smith Optics, dont le traitement photosensible se situe au niveau de l’écran interne, et qui fonce à la lumière visible, les UV étant filtrés.
Temps de réaction des verres photochromiques
Il faut être également conscient que le phénomène photochromique n’est pas instantané.
Nous avons essayé de mesurer le temps de réponse des verres placés sous une lampe UV, puis le temps de retour à la normale, grâce à l’ajout de pastilles opaques sur les masques (afin de comparer la teinte avant-après).
Les temps de réaction ayant été tous similaires, nous ne publions pas les résultats. Sachez seulement que les verres mettent environ une minute pour s’obscurcir, et souvent 5 minutes pour redevenir complètement clair. Seul le verre Smith Optics n’a pas pu être mesuré, ne réagissant pas du tout à notre lampe UV !
L’inertie des verres photochromiques est donc une autre limite d’utilisation, par exemple juste après être passé d’un versant à l’ombre à un versant ensoleillé ou inversement. De même, dans une forêt, le masque photochromique ne sera pas forcément l’idéal, du fait de l’alternance rapide de zones sombres et lumineuses.
[Mise à jour 2017] En 2017, nous avons pu enregistrer la courbe de diminution de VLT au cours du temps. La VLT diminue selon une courbe exponentielle qui tend vers une valeur d’équilibre. Il faut tout de même entre une et cinq minutes selon les conditions, pour que les écrans s’assombrissent presque complètement. L’utilisateur, lui, ne se rend pas vraiment compte de ce temps de latence important, car la pupille de son œil réagit bien plus rapidement que l’écran (voir ci-dessous le paragraphe « plage d'utilisation »).
Protocole de test pour la mesure de transmission de la lumière visible [Edit 2017]
Verres polarisants
Les modèles Demetz, Julbo et Bollé testés ont un écran polarisant.
Le traitement polarisant permet de réduire la lumière du soleil réfléchie au sol. D’une manière générale, le port de verres polarisants apporte un certain confort visuel en accentuant les contrastes et les couleurs des paysages. En revanche, une minorité de personnes rapporte une intolérance (maux de têtes).
Cette propriété est spécialement intéressante pour les sports nautiques (en éliminant une bonne partie de la lumière réfléchie sur l’eau), mais elle nous semble moins cruciale sur neige.
En effet, la neige renvoie la lumière (~85% du spectre visible) par réflexion diffuse plutôt que par réflexion directe (spéculaire). Ce n’est qu’avec de la neige humide ou verglacée, et en regardant dans la direction du soleil, que l’on peut vraiment apprécier l’effet des verres polarisants sur la neige.
Teinte et contraste
Le contraste est la propriété qui va permettre de plus ou moins reconnaître le relief, ce qui nous intéresse particulièrement par jour blanc, sous la neige, ou dans le brouillard.
Notre test photographique (expliqué ci-dessous) n’a pas permis de mesurer des différences de contraste entre les masques. Néanmoins, sachez que certaines teintes de verre peuvent avoir un intérêt particulier au niveau de la perception du contraste :
- grise : transmission uniforme du spectre visible, la perception des couleurs n’est pas altérée, le contraste n’est pas accentué.
- brune : diminue l’intensité lumineuse, accentue un peu les contrastes par temps voilé, la perception des couleurs est légèrement altérée.
- jaune, rose, et orange (dans une moindre mesure) : accentue significativement les contrastes par temps de brouillard ou de neige, la perception des couleurs est fortement altérée.
Les teintes des masques testés sont reportées dans le tableau comparatif. Vous pouvez également apprécier la teinte (approximative) des verres testés sur les photos ci-dessous, puisque c’est également une affaire de goût…
Teinte des masques (en haut, les écrans Demetz, Julbo Cameleon et Bollé Citrus Gun ; en bas, les écrans Smith, et les deux Scott identiques)
Teinte des masques (en haut, scène témoin sans masque et à travers l'écran Julbo Cameleon ; en bas, les écrans Bollé Modulator Light Control et Citrus Gun [Edit 2017]
Plage d’utilisation, transmission de la lumière visible et protection solaire
Les fabricants donnent bien évidemment la catégorie optique de leur masque (définie plus haut), mais peu indiquent la plage de « VLT » (coefficient de transmission de la lumière visible). Et les chiffres donnés sont souvent à prendre avec précaution (notamment avec le problème de réaction à la température).
Nous avons voulu nous faire une idée par nous-mêmes, et nous avons cherché à évaluer, au moins comparativement, ces plages de transmission, avec des mesures par temps clair et en l’absence d’UV.
Contrairement à notre fameux test de lunettes de soleil paru dans CA n°9, où nous avions fait analyser le spectre de transmission de 26 paires de soleil par le CNRS, nous avons cette fois opté pour du « système D » (réduction de budget, que voulez-vous... ).
Nous avons donc mis en place le « test de l’appareil photo ». Le principe est simple : il s’agit d’utiliser un appareil photo reflex et d’en fixer le réglage sur une photo témoin (de la neige), puis une photo à travers le masque, de manière à estimer le niveau de filtrage en comparant les deux images.
Pour chaque image, par un petit calcul approché usuel (transformation RGB-HSV), les niveaux rouge-vert-bleu sont convertis en intensité lumineuse, prenant en compte la courbe de réponse de l’œil aux différentes longueurs d’onde.
En faisant le rapport entre l’intensité à travers le masque et celle de l’image témoin (prise immédiatement après), on peut déduire un coefficient de transmission théorique.
Attention, nous ne prétendons nullement faire une véritable mesure du flux lumineux ni même du VLT. Nous tentons seulement de comparer les masques entre eux.
Nous avons également pris quelques précautions :
- L’appareil photo est réglé en mode le plus fidèle possible, avec le moins de traitement d’image automatique possible, excepté la correction d’exposition (prise en compte du gamma de l’œil), et de la balance des blancs (réalisée sur la neige).
- Deux séries de photos ont également été prises au travers de verres calibrés aimablement prêtés par un opticien. On peut ainsi calibrer à peu près la mesure obtenue, et s’assurer de sa cohérence.
- Nous avons également comparé les résultats avec un posemètre de photographe, qui mesure la quantité de lumière. Les résultats sont cohérents mais pas plus précis, le posemètre ne mesurant que des facteurs deux d’intensité lumineuse.
Plusieurs séries de photos ont donc été réalisées et traitées, avec différents types de temps. Deux séries ont également été réalisées le même jour, en fixant l’appareil photo à l’intérieur d’un camion comme le montre la photo ci-dessous.
En faisant une série de photos porte ouverte et avec les masques foncés par le soleil et une autre à travers les vitres du véhicule de manière à ce que les masques ne réagissent pas aux UV (sans oublier les photos témoins systématiques entre les prises), on se rend également bien compte de la « dynamique » de l’écran (différence entre les états clair et foncé), pour une température extérieure donnée, et modérée ce jour-là (+5°C).
[Mise à jour 2017]
En 2017, nous avons mis en place un nouveau protocole de test, avec un radiomètre qui mesure le flux reçu dans le visible et le très proche infrarouge (en W/m²), à travers un écran ou non. Le ratio des flux avec et sans masque donne une idée de la transmission de la lumière au travers de l’écran.
Néanmoins comme nous ne disposions pas d’un véritable luxmètre représentatif de la sensibilité de l’œil humain, la mesure absolue n’est pas parfaite non plus, c’est pourquoi nous ne donnons pas les valeurs absolues. Ce test nous a cependant informés sur la vitesse d’obscurcissement des masques, et la différence de réponse selon la situation (soleil plus ou moins dans le champ de vue).
Au final, nous pensons que la comparaison des résultats d’un masque à l’autre est valable, et que l’on peut affiner les chiffres des catégories {1,2,3,4}, tout en tenant compte des chiffres expliqués de manière crédible par les fabricants.
Il nous paraît clair que certains fabricants exagèrent leur plage de VLT, notamment quand deux masques nous donnent exactement les mêmes résultats avec des VLT annoncés différents ; ou au moins ceux-ci profitent de l’effet température pour afficher une plage plus grande (ce qui suffit souvent à passer à la catégorie supérieure). On nous annonce aussi parfois que les plages indiquées sur le site web ne sont pas à jour, donc méfiance avec les chiffres trop optimistes…
Le résultat de notre test de transmission est présenté dans le tableau comparatif.
Nous ajoutons éventuellement un « + » ou un « - » aux catégories {1,2,3,4} évaluées par ce test, pour indiquer qu’on se situe dans le premier ou le dernier tiers de la catégorie.
Autrement dit, nous avons divisé les catégories en trois tiers, dans l'ordre : 1- / 1 / 1+ / 2- / 2 / 2+ / 3- / 3 / 3+ / 4- / 4 / 4+.
En conclusion, on peut voir que la plage d’utilisation des masques photochromiques est plutôt d’une catégorie pour les masques testés pour une température donnée (un peu plus pour les écrans Demetz et Julbo). L’effet thermique permet souvent de monter de quelques pourcents, et les fabricants annoncent donc souvent des plages de deux catégories. Bref, au risque de vous décevoir, vous ne pourrez pas tout faire avec un masque photochromique, malgré l’appellation « tout temps ».
Qualité optique
Certaines notices des masques stipulent que la qualité optique de l’écran est excellente, soit de classe 1, soit « de classe 2 ou mieux ».
La norme EN166 définit trois « classes optiques » pour des oculaires non correcteurs (à ne pas confondre avec la catégorie de protection solaire), selon les critères de puissance optique sphérique, astigmatique, et prismatique. La norme EN167 définit les conditions de mesures de ces critères.
Nous avons voulu comparer les qualités optiques des masques. Sans rentrer dans les détails, nous avons utilisé un frontofocomètre d’opticien pour mesurer les puissances optiques des verres. Nous avons également pu tester les masques polarisants avec un tensiomètre.
Nous avons conclu que la qualité optique de tous les masques était bonne, et surtout très semblable d’un masque à l’autre. Elle correspondait plutôt à la classe 2, mais on peut penser que les conditions de mesure n’ont pas été rigoureusement identiques, ou que les écrans ont plutôt été testés sans leur monture et d’éventuelles contraintes mécaniques associées.
Notez que selon EN165, « l'utilisation prolongée d'oculaires de classe 3 est déconseillée ».
Il faut de plus être conscient que pour la norme, la mesure n’est faite qu’aux centres visuels. Une certaine distorsion optique est inévitable dès que l’on regarde sur les côtés, ne serait-ce que parce que l’on ne regarde plus perpendiculairement à la surface du verre.
Néanmoins, nous n’avons pas noté de comportement significativement différent entre les masques, sauf sur un dernier critère pouvant influencer le confort visuel dans certaines conditions : les reflets (réflexions multiples dans le masque).
Les reflets parasites peuvent être une cause de fatigue visuelle.
Les masques ne sont en général pas traités anti-reflets (ce qui est plutôt contradictoire avec le filtrage solaire), et certains écrans vont générer plus de reflets que d’autres dans le champ de vision. Ceci n’est en général pas gênant au milieu de l’immensité neigeuse, ou par conditions peu lumineuses, mais peut le devenir avec l’alternance de zones très claires et sombres (neige + arbres, bâtiments, personnes …).
Ce critère est reporté dans le tableau comparatif, puisque nous avons relevé des différences significatives entre les masques. Notez que les masques de couleur claire peuvent également générer un reflet du montant du nez dans le champ de vision. Si cela vous gêne, préférez un masque noir et mat.
Anti-buée
La propriété anti-buée est due au revêtement interne de l’écran, ainsi qu’à l’aération du masque. Toutes les marques affichent d’excellents traitements anti-buée (censés répondre aux normes EN166 et EN168, mais celles-ci ne permettent pas de quantifier/comparer cette propriété), et une aération hors pair (qui elle n’est pas normée), mais qu’en est-il vraiment ?
Pour évaluer la capacité des masques à évacuer la buée (ou limiter sa formation), nous avons mis en place le « test de la cocotte-minute ». Le principe est simple :
- Les masques sont initialement dans les mêmes conditions de température et d’humidité, dans une pièce séparée de la cuisine.
- On fait bouillir de l’eau à feu moyen dans une cocotte, avec un léger filet de vapeur d’eau qui s’échappe de la soupape.
- On place le milieu de l’oculaire gauche du masque au dessus de la soupape (promptement, au même endroit, en venant du côté), pendant 3 secondes. Une fine couche d’eau a condensé sur le masque (buée).
- Le testeur place le masque sur le visage, et s’assoit dans une pièce au sec, avec un ventilateur soufflant de l’air frais à débit modéré (à la même distance, en regardant dans la même direction…).
- On mesure le temps de recouvrement de la vision totale, et ce temps est converti en une note sur cinq.
- Le test est réalisé deux fois pour être certain qu’il ne soit pas biaisé par des gestes imprécis.
Les résultats obtenus sont très variables (entre 20 secondes et 4 minutes pour faire disparaître la buée !) et cohérents avec les tailles des aérations observées sur les masques.
Ce sont les modèles Bollé et Smith qui obtiennent les meilleures notes, avec un dépôt initial inférieur aux autres (notamment grâce au traitement), et surtout une aération excellente. Voir le tableau comparatif.
Anti-rayures
De même, tous les masques sont déclarés anti-rayures. Mais un nouveau petit test a permis de trouver des différences assez importantes. En voici le principe :
- Un couteau de cuisine moyennement pointu est fixé verticalement, pointe vers le haut
- Partant du principe que les masques sont souvent rayés quand ils sont posés sur leur face extérieure, on pose le masque au dessus du couteau, et on effectue un aller-retour latéral. On veille bien sûr à seulement pousser sur le côté, de manière à ce qu’il ne s’appuie sur le couteau que sous son propre poids.
- On augmente la charge du masque en ajoutant des poids calibrés de 50g, 100g, 150g, etc…
- Les masques se rayent entre 100g et 500g, et les résultats sont naturellement convertis en notes de 1 à 5….
- Le test est réalisé plusieurs fois pour éviter tout biais.
Le masque Julbo Revolution (qui n'est plus en catalogue) a excellé à ce test, le Bollé Nova n'est pas mal non plus. Il est clair que les écrans miroités s’en sortent le moins bien. Voir le tableau comparatif.
Hydrophobie
Le traitement hydrophobe de l’écran extérieur va permettre une meilleure visibilité en permettant à l’eau de mieux glisser sur le verre.
Pour apprécier le caractère hydrophobe, nous avons mis en place un petit test simple.
A l’aide d’un flacon brumisateur et d’un séchoir à cheveux pour simuler le vent, nous avons évalué la capacité des masques à évacuer petites et grosses gouttelettes d’eau.
Encore une fois, des différences évidentes de comportement sont apparues, ce qui donne lieu à une note supplémentaire dans le tableau comparatif. Mention spéciale pour les masques Julbo, Bollé et Smith, qui évacuent l’eau avec une facilité étonnante.
Cependant, sous la neige fraîche, vous ne rencontrerez aucun problème particulier quel que soit votre masque. Inversement dans des conditions de neige compacte et humide, tous les masques auront tendance à accumuler la neige, et vous ne verrez bientôt plus rien (ils n’ont pas encore inventé les essuie-glace :-)) ; ces conditions restent particulières, mais bien testées par nos soins...
Champ de vision
Le champ de vision a également été comparé d’un masque à l’autre. Des différences importantes ont été observées et reportées dans le tableau comparatif.
Le champ de vision horizontal permet de mieux apprécier le paysage et d’observer son environnement. Le champ de vision vertical apporte également un certain confort, mais les yeux sensibles pourraient préférer avoir le soleil plus loin du champ de vision. A vous de voir ce qui vous convient le mieux.
Ce sont les masques Scott Off-Grid et Bollé Nova qui offrent le plus grand champ de vision.
Masques et correction optique
Certains masques sont conçus pour les porteurs de lunettes correctrices, comme les masques Panora et Notice de ce test. Ils comportent alors la mention OTG (pour « Over The Glasses »).
Leur volume est suffisant pour accueillir des lunettes (d’encombrement moyen), et ils comportent des encoches pour faciliter le passage des extrémités des montures (comme le Panora), ou sont élargis (comme le Notice).
Evidemment, il faudra essayer avec vos lunettes avant tout achat.
Mais notons également une innovation intéressante brevetée par Demetz : l’insert optique Opticob, qui permet de monter tout type de verre correcteur dans son masque de ski. C’est votre opticien qui montera des verres dans ce « kit optique », et celui-ci s’adaptera à 90% des masques grâce à des ailettes souples permettant l’ajustage (photo ci-contre). Le même système est maintenant décliné chez plusieurs marques.
Prix de l’insert : 28€, sans les verres correcteurs.
Entretien des masques
Notez qu’à cause du traitement anti-buée, les masques doivent être nettoyés avec précaution, comme le précisent les notices d’utilisation.
Le mieux est de passer l’écran sous un filet d’eau tiède et savonneuse.
Il vaut mieux éviter d’essuyer le masque mouillé. Laissez sécher ou tamponnez avec un chiffon doux.
De même, les écrans miroités doivent recevoir le plus grand soin. Consultez les préconisations des fabricants.
Le masque doit aussi être rangé dans un endroit sec et tempéré, à l’abri des rayons du soleil et des sources de chaleur.
Forme, confort et tailles de masques
Ecran cylindrique ou sphérique ?
On lit souvent que les écrans sphériques permettraient d’augmenter le champ de vision ou de réduire les distorsions, mais nous n’avons pas constaté de corrélation, comme en témoigne notre tableau. Pour nous c’est donc plus un critère de style et de marketing.
Vous pouvez d’ailleurs observer dans le tableau comparatif que les deux masques à écran cylindrique de ce test obtiennent de meilleurs résultats de confort visuel (moins de reflets parasites).
Taille des masques et confort au porter
Evidemment, nous ne pouvons pas dire quel masque sera le plus confortable pour votre visage. Notons tout de même l’idée intéressante de Scott qui offre un système d’adaptation de ses masques à la forme du visage (quatre positions des montants au dessous des yeux).
Nous avons noté dans le tableau comparatif la taille approximative des masques, mesurée de manière linéaire en largeur et en hauteur intérieures, et de manière curviligne sur la largeur extérieure.
Mousse
Au niveau du confort, seul le critère de la mousse est indiqué dans le tableau comparatif, de manière tout à fait subjective (avis forgé lors de sorties à ski de rando et snowkite, et confirmé en portant les masques en intérieur avec un sèche-cheveux soufflant de l’air chaud). Personnellement, je trouve que toutes les mousses ont tendance à gratter pendant l’effort, mais d’autres y sont moins sensibles. C’est un élément important pour un effort prolongé, lors d’une itinérance à ski par exemple.
Certains fabricants parlent de mousses double ou triple densité. Nous préférons parler de couches, sachant que la dernière couche (extérieure) est fine et uniquement destinée au contact avec la peau. De plus, il semble que tous les fabricants n’aient pas la même définition des densités multiples (exemple Julbo qui indique double densité alors que c’est une mousse 3 couches, Demetz qui préfère parler de triple mousse…). Le nombre de couches de mousse est indiqué dans le tableau comparatif.
Réglages et compatibilité casques
Certains fabricants mettent en avant l’utilisation de simulations pour mettre au point des masques qui s’adapteraient mieux aux casques. Pour notre part, nous n’avons pas relevé de différence cruciale, tous les masques pouvant s’adapter aux casques.
Certains détails peuvent tout de même s’avérer utiles : un strap long, une extension sur les côtés du masque pour le strap… La présence d’un insert silicone anti-glisse sur le strap peut être un plus, c’est pourquoi nous l’avons indiqué dans le tableau. Rassurez-vous, l’insert n’est pas agressif pour les cheveux quand on ne porte pas de casque.
Un clip ou un réglage facile peut également être agréable pour positionner le masque autour du casque.
Tous les réglages des masques sont plutôt bons, mais celui du Scott Off-Grid se distingue par sa facilité étonnante, y compris avec des gants.
Conclusion
Un maximum de critères a été évalué, pour vous permettre de mieux choisir votre masque photochromique.
La fabrication de tous les masques est de bonne qualité, mais des différences notables apparaissent sur certaines caractéristiques. A vous d’apprécier celles qui vous intéressent, et de juger si les masques valent leur prix.
Nous avons tout de même donné une note globale aux masques, qui est simplement la moyenne non pondérée de toutes les notes indiquées par des étoiles.
Vous l’aurez compris, le masque parfait et réellement « tout temps » n’existe pas encore et il faut faire des compromis. Espérons que nous ayons pu vous aider dans votre choix…
Tableau comparatif
Marque
Modèle |
Demetz
Panora
(voir la fiche)
|
Julbo
Aerospace
(voir la fiche) |
Bollé
Nova II
(voir la fiche) |
Smith Optics
I/O
(voir la fiche) |
Scott
Off-Grid
(voir la fiche) |
Scott
Notice OTG
(voir la fiche) |
Ecran testé |
Polarisant photochromique |
Cameleon |
Modulator Light Control (MLC) et Modulator Citrus Gun (MCG) |
Photochromic
Red Sensor |
Light Sensitive Bronze Chrome |
Light Sensitive Bronze Chrome |
Fabrication |
Corée |
Taïwan |
Chine, Corée |
Etats-Unis |
Autriche |
Autriche |
Poids mesuré |
113 g |
122 g |
116 g |
127 g |
119 g |
136 g |
Catégorie annoncée |
Cat. 2-3
Cat 4 <-5°C
VLT 27%-7% |
Cat. 2-4
VLT 20%-5% |
Cat. 1-3
(VLT NC pour MLC
VLT 15%-45% pour MCG) |
Cat. 1-2
VLT 20-50%
(2ème écran: Cat.3 VLT 18%) |
Cat. 1-3 |
Cat. 1-3 |
Teinte du verre |
brune |
brune/rosée |
grise (MLC)
jaune-orange (MCG)
|
bleue |
violette |
violette |
Verre photo-chromique |
|
|
|
|
|
|
Verre polarisant |
|
|
(MLC, léger miroir bleuté)
(MCG)
|
|
|
|
Ecran miroité |
|
|
(MLC)
(MCG) |
|
|
|
Double écran |
|
|
|
|
|
|
Forme écran |
sphérique |
sphérique |
cylindrique |
sphérique |
sphérique |
sphérique |
Compatibilité lunettes de vue (OTG) |
|
|
|
|
|
|
Compatibilité casques |
|
|
|
|
Très bonne, long strap... |
|
Clip de changement d'écran |
|
|
|
|
|
|
Clip de fermeture strap |
|
|
|
|
|
|
Insert silicone anti-glisse sur strap |
|
|
|
|
|
|
Nombre de réglages strap |
2 boucles
Assez facile |
2 boucles
Très facile |
2 boucles
Très facile |
2 boucles
Moyennement facile |
2 boucles
Hyper facile |
2 boucles
Très facile |
Mousse |
3 couches |
3 couches |
2 couches |
3 couches |
3 couches |
3 couches |
Autre |
- |
Existe avec écran Zebra 2-4, Zebra Light Red 1-3 et Snowtiger 2-3.
Modèle similaire Airflux non photochromique (110-125 €). |
Existe avec écran Modulator Citrus Gun (cat. 1-3), testé en 2014 sur le Nova I |
Livré avec 2ème écran (Red Sol-X) + housse adaptée |
Réglage forme du visage |
Réglage forme du visage |
Catégorie inférieure
(évaluation CA à T=5°C) |
2 |
2 |
2- (MLC)
1+ (MCG) |
1+ |
1+ |
1+ |
Catégorie supérieure
(évaluation CA à T=5°C) |
3+ |
3+ |
3- (MLC)
2+ (MCG) |
2
(2e écran : frontière 2-3) |
2+ |
2+ |
Plage d'utilisation |
|
|
|
( avec le 2e écran) |
|
|
Champ de vision horizontal |
|
|
|
|
|
|
Champ de vision vertical |
|
|
|
|
|
|
Confort visuel vs. reflets |
|
|
|
(reflets rouges) |
|
|
Confort mousse |
Gratte un peu |
|
Moins dense que les autres |
Gratte un peu |
Assez agréable |
Assez agréable |
Anti-buée |
|
(ouvert)
(entrouvert)
(fermé)
|
|
|
|
|
Anti-rayures |
|
|
|
|
|
|
Hydrophobie |
|
|
|
|
|
|
Taille visage approx. |
Medium |
Medium-Large |
Medium-Large |
Medium |
Medium-Large |
Medium-Large |
Mesure L/H max. intérieur (cm) |
13x9 |
13,5x9 |
14x9 |
13,5x9,5 |
13x9,5 |
15x9 |
Mesure L/H/ép. max. extérieur (cm) |
20,5x8,5x4,5 |
20x9,5
x[3,2-4,5] (épaisseur variable selon position) |
22x9x4 |
22x8,5x4 |
22x9x4 |
22x8,5x4,5 |
Note globale (moyenne) |
|
|
|
|
|
|
Prix public |
86 € |
185 € |
140 € (MLC)
100 € (MCG) |
225 € |
130 € |
95 € |
Marque
Modèle
|
Demetz
Panora
(voir la fiche)
|
Julbo
Aerospace
(voir la fiche) |
Bollé
Nova II
(voir la fiche) |
Smith Optics
I/O
(voir la fiche) |
Scott
Off-Grid
(voir la fiche) |
Scott
Notice OTG
(voir la fiche) |
Test réalisé par Julien de l'équipe des testeurs Expemag.com
Voir tous mes tests : sacs de couchage -10-0°C, matelas de sol confortables, gants chauds, vêtements mérinos, vêtements Woodwear, masques de ski photochromiques, sacs à dos grand volume