Tente 4 saisons Helsport Svalbard 5 Camp
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Test et retour terrain pendant l'expédition Wings Over Greenland II, le tour du Groenland en kite-ski !
Préambule : ce modèle a été sélectionné dans le cadre sélectif d'un test de tentes adaptées à de la longue autonomie en expédition polaire hivernale publié dans Carnets d'Aventures n°39 et pour lequel vous trouverez aussi des informations en ligne.
Voici en quelques mots les critères recherchés :
- Critères principaux :
- Résistance aux intempéries : grande stabilité et rigidité globale de la structure (résistance à des vents supérieurs à 100 km/h), imperméabilité.
- Robustesse de la construction, fiabilité des matériaux, longévité.
- Habitabilité et confort d'utilisation (nous avons délibérément écarté les tentes de moins de 3 places même si l'utilisation visée est plutôt pour 2 personnes) - Critères secondaires :
- Facilité de montage
- Le poids (les tentes testées font entre 4 et 6 kg)
Nous présentons ici :
1. en premier lieu un diagnostic global après utilisation sur le terrain (hiver en Norvège).
2. une analyse un peu plus avancée des matériaux et de la construction.
Les conclusions de ce test sont publiées dans le mag Carnets d'Aventures n° 39. Ce test ne concerne qu'un nombre très restreint de tentes.
Tente Helsport Svalbard 5 Camp
Les premiers test effectués en Norvège en mars 2014 nous ont rapidement confirmé le caractère sérieux de ce modèle. A tel point que nous l'avons choisi comme tente principale lors de l'expédition Wings Over Greenland II.
Retour de test "terrain" :
Test effectué pendant 60 jours sur la calotte glaciaire groenlandaise lors de l'expédition WingsoverGreenland II.
Montée et démontée env 50 fois durant l'expé
Dommages constatés :
-
avons perdu 1 hauban (le nœud de chaise d'origine s'est défait ; vérifier tous les nœuds des haubans de temps en temps ou faire un autre type de nœud).
-
L'arceau de l'abside s'est légèrement tordu : le vent quotidien sur la calotte transporte une quantité importante de neige fine. Cette neige s'accumule systématiquement sur le côté sous le vent de la tente (la pointe côté abside, voir photo). De par sa structure (grains fins), cette neige est incroyablement dense. Et si une majorité du poids de cette neige accumulée est supportée par la neige elle-même, une partie non négligeable finit par peser sur la toile de l'abside. C'est alors l'arceau d'abside qui va encaisser tout ce poids. S'il vente fort, la quantité de neige accumulée finit par faire sensiblement ployer cet arceau ; il peut alors en garder quelques stigmates. Cependant, le dimensionnement des arceaux ne fait aucunement craindre la rupture.
-
Avons cassé une boucle de fermeture éclair (par grand froid). Avons simplement remplacé la boucle...
Montage / démontage :
Montage : Le croisement de 3 des 4 arceaux nécessite un poil plus de précautions et de temps pour les enfiler dans leurs manchons respectifs que sur une tente tunnel (à arceaux parallèles). Cependant, un binôme bien rodé gagne évidemment en efficacité et annule quasiment cet inconvénient mineur (par ailleurs, le croisement des arceaux améliore très nettement la stabilité de la structure au vent et la tension de la toile). Le fait que la structure porteuse (les arceaux) soit solidaire du double-toit, mais également que la tente intérieure reste toujours accrochée à ce dernier, est un avantage notoire : la tente intérieure n'est pas exposée aux conditions extérieures, le montage "2 en 1" est relativement rapide.
Conception :
Le dimensionnement adéquat de toutes les pièces qui composent la tente lui confère une réelle robustesse à l'usage et sur le long terme. Les sections des arceaux et des haubans, l'épaisseur des sangles de serrage et des extrémités de manchons, les points d'accroche des haubans sur le double-toit, les réceptacles plastiques dans lesquelles s'emmanchent les arceaux, la taille des taquets coinceurs sur les haubans, la taille de la crémaillère du zip de la porte d'entrée, la solidité du double-toit en Polyamide Ripstop 40 D (qui, malgré les frottements répétés dans les pulkas, n'a eu à souffrir d'aucun trou comme ce fut le cas pour une grande partie de notre matériel)... tout cela fait que l'on peut monter et démonter cette tente des dizaines de fois dans des conditions de vent ou de températures extrêmes sans avoir à tout le temps redouter une casse intempestive. C'est vraiment du solide et c'est super appréciable !
Un petit défaut à noter : les manchons d'aération sont doublés de moustiquaires ; ces filets ont été disposés sur les faces extérieures des manchons ; lorsqu'il y a du vent, ils accumulent donc inutilement la neige qui reste volontiers prisonnière de ces mailles et qu'il faudra vidanger lors du démontage... Ce n'est pas la un problème majeur, plutôt une petite gêne qui pourrait être améliorée. Pour limiter ce problème, nous laissions les filets ouverts au maximum afin de faciliter la vidange de la neige accumulée...
Stabilité au vent :
Elle est excellente autant que l'on puisse en juger (vitesse maximale de vent durant le test : env 80 km/h). La géométrie de la tente a, à mon sens, un excellent rapport hauteur / largeur. Elle est suffisamment haute sans l'être trop, ce qui lui confère une très bonne stabilité.
Haubans nombreux, report équilibré de la tension sur le double-toit. Pas de toile qui faseye au vent, la tension du double-toit est impeccable (donc peu de bruits parasites lorsque le vent souffle). Comme dit plus haut, le seul bémol est l'accumulation potentielle d'une importante quantité de neige sur la face sous le vent (est-il du à l'architecture de la tente, ce point pourrait-il être améliorer ? Difficile de dire. Mais ce n'est pas à proprement parler un problème majeur...)
Confort intérieur :
Volume de l'abside exceptionnel (excellent rapport profondeur / largeur). Volume et taille de la tente intérieure : excellent pour 2 personnes dans un contexte d'expé hivernale longue (donc avec beaucoup de matos stocké à l'intérieur et une nécessité d'espace). Ça passera encore à 3. En revanche, je ne vois pas comment faire dormir 5 personnes (comme le nom de la tente le suggère) dans un tel volume, encore moins en hiver dans des conditions difficiles...
Couleurs (jaune et rouge) / chaleur : si on écarte le ressenti (perso, je ne suis pas grand fan du rouge qui donne une lumière un peu rosée dans la tente), on a constaté des températures importantes à l'intérieur lorsque le soleil est "haut" au-dessus de l'horizon. Même s'il fait froid dehors, c'est alors parfois limite supportable s'il n'y a pas de vent pour rafraichir. Ce qui laisse à penser que ça peut être une limite à considérer pour une utilisation autre que par climat froid. Disons que cette tente 4 saisons est vraiment faite pour les climats froids et la 4ème saison...
Ventilation : Par basses températures, on a tendance à vouloir fermer toutes les arrivées d'air. L'efficacité de la toile à pourrir limite déjà énormément les entrées d'air. S'il n'y a pas de vent et que l'on ferme totalement les aérations et la porte d'entrée, cette tente devient très hermétique. Nous avons failli nous intoxiquer au CO en début d'expé à cause de cela. Donc bien penser à toujours laisser un peu d'air entrer par le zip de la porte lorsqu'on utilise le réchaud dans l'abside...
Conclusion
En 3 mots : très très satisfait. On recommande fortement. Vraiment le top pour les très longues expés polaires... Sincèrement, bravo Helsport ! (La camp 5 peut se targuer d'être la tente de l'expédition la plus longue jamais réalisée à ski...)
Caractéristiques détaillées :
Poids intégral (avec sardines et kit de rechange) mesuré : 6,05 kg.
Tarif indicatif : environ 1250 €.
Voir le site du fabricant.
Géométrie / construction :
La Svalbard 5 Camp est un tente de type 'dôme', mais à la vérité sa conception en fait un hybride entre dôme et tunnel. On y retrouve d'ailleurs quelques caractéristiques des tentes tunnels :
- Le double-toit se monte en premier (avantage : on ne mouillera pas la tente intérieure si le montage se fait par mauvais temps) tandis que sur dôme classique, il faut d'abord monter la tente intérieure avant de pouvoir installer le double-toit.
- le montage, sans être aussi aisé que sur une tente tunnel, est un peu plus simple et rapide que sur les dômes classiques [cette remarque n'est d'ailleurs plus valable si vous avez décidé au démontage précédent de désolidariser la tente intérieure du double-toit (pour éviter par exemple de mouiller la tente intérieure au contact d'un double-toit détrempé par la pluie ou la condensation). Car alors le temps de montage sera plus long que pour un dôme classique...]
Arceaux :
4 arceaux droits (2 jaunes 347 cm, 2 rouges 415 cm), DAC Featherlite NSL Green, diamètre important.
Double-toit :
Polyamide Ripstop 40 D, couleurs : jaune & rouge, ou vert.
'Toile à pourrir' sur tout le pourtour de la tente, profondeur de 20 cm (ça semble être la bonne dimension ; plus, c'est davantage de poids sans plus d'efficacité). Sa présence garantit
- un ancrage au sol et donc une stabilité accrue par grand vent.
- l'absence entrées d'air au ras du sol et donc une meilleure isolation, appréciable par températures basses [en conditions non hivernales, ça aura au contraire l'inconvénient d'empêcher une saine aération de l'habitacle] et par très mauvais temps [évite de retrouver de la neige partout dans l'abside, voire même dans la tente après une nuit de tempête].
A noter qu'au sol, 4 sangles traversantes (dans le sens de la largeur), dont une (celle de l'abside) réglable, contribuent à donner le bon arc aux arceaux et à maintenir en tension la structure globale de la tente. Une autre sangle réglable en pied de porte.
Point d'ancrage / haubanage :
- Total 26 à 34
- 8 à 16 sur cordes de haubanage selon comment on haubane (rassemblement de haubans en faisceaux de 2 ou 3 haubans lorsque les conditions météo sont calmes).
- 18 points d'ancrage (boucles de sangle ) directs du double-toit au sol. Sur neige, on peut estimer n'en utiliser que 15 sur 18 ne devrait pas nuire à la stabilité de la tente.
Haubans :
Le diamètre des cordelettes servant de haubans, ainsi que les taquets coinceurs utiles à leur mise en tension, ont des dimensions qui inspirent confiance (ça ne fait pas gadget).
Aux deux extrémités de la tente, un faisceau de 3 haubans renforce la résistance au vent dans l'axe longitudinal de la tente.
Mais les véritables points forts du haubanage chez Helsport en général et sur la Svalbard 5 en particulier sont les suivants :
- Sur les côtés de la tente, chaque hauban coulisse librement (en fonction de la direction de la tension qui s'y exerce) sur une cordelette intermédiaire fixée à deux œillets métalliques (reportant ainsi la tension du hauban en 2 points et non plus un seul), œillets insérés dans des pièces triangulaires en toile renforcée et solidement cousues au double-toit, le long des fourreaux des arceaux.
- En dépit de sa forme en dôme et du fait de sa construction hybride, les côtés de la Svalbard 5 ont une résistance au vent a priori inférieure à celle que présente une bonne tente géodésique (sur laquelle les arceaux se croisent davantage). Helsport limite cet inconvénient en renforçant la résistance au vent de ces pans sans arceaux par l'adjonction d'une pièce en nylon, de forme triangulaire, cousue sur toute la largeur du pan. Ainsi, la résistance de ce pan au vent est assumée par 3 haubans qui répartissent chacun les tensions subies non plus en un point précis mais sur une ligne de plus d'un mètre de long...
Pour conclure sur la stabilité de la Svalbard 5 : sa conception 'géodésique allégée' ne lui donne pas les avantages qu'ont d'emblée les vraies tentes géodésiques de bonne facture : ici, les arceaux se croisent seulement en 3 points distincts (contre 4 sur la VE 25 de The North Face, 6 sur la Helium de Bergans). Mais son haubanage fiable et bien pensé semble devoir compenser ce déficit 'structural' et la positionner dans la gamme des tentes qui ont une bonne tenue au vent. Une utilisation poussée prochainement me permettra de faire un point précis sur cet aspect.
Sardines :
Nombre 32. Alu, couleur rouge. Longueur 19 cm. Forme classique (en 'gouttière'). Bonne préhension pour un 'pitchage' aisé.
Abside :
Une seule abside, côté sous le vent, mais très grande (beaucoup plus grande que sur toutes autres tentes de type géodésique). Elle contribue pour partie non négligeable à l'intérêt de ce modèle (qui arrive donc à cumuler les avantages des 2 types de construction, tunnel et dôme).
On peut y entasser du matériel et y faire la cuisine sans aucun problème.
L'abside est pourvue d'une porte principale dont la forme est un parallélogramme non régulier (les bords ne sont pas parallèles : le 'pied' de porte est un peu plus étroit que le haut). Cette géométrie permet peut-être de réduire la tension qui peut parfois s'exercer sur le zip d'une porte lorsque le double-toit est trop tendu. Au sol, sur le 'pas de porte', une sangle réglable contribue également à la gestion de la tension de la toile.
La porte s'ouvre au moyen de 2 zips quasi verticaux, tous les 2 pourvus de 2 gros curseurs et de tirettes préhensiles avec des gants. Elle est doublée d'une porte moustiquaire également pourvue des mêmes zips, curseurs et tirettes.
La porte nylon peut se rouler et se coincer sur le 'haut de porte' grâce à 2 boucles si on souhaite n'utiliser que la moustiquaire. Si l'on souhaite ne pas utiliser la moustiquaire, un ingénieux système permet de la stocker roulée dans une poche zipée en 'haut de porte'.
Aérations :
Un total de 3 fenêtres d'aération sur le double-toit et une dans la tente intérieure, toutes avec le même moyen de fermeture / ouverture : un manchon de nylon d'une vingtaine de cm de profondeur [côté intérieur du double-toit ], doublé d'un manchon de même taille en moustiquaire côté extérieur ; les deux se fermant par une ficelle et un taquet.
Face extérieure du double-toit, un petit auvent mis en forme par une lamelle de mousse haute densité domine chaque aération.
Par tempête, la neige a tendance à s'accumuler en paquets dans le filet de la moustiquaire ; il faudra penser à les dégager au moment de plier la tente (difficile de comprendre pourquoi la moustiquaire n'a pas été placée à l'intérieur : le problème ne se serait pas posé...)
Tente intérieure :
Large porte arrondie équipée d'un zip à 4 curseurs et doublée d'une moustiquaire côté intérieur. Le pas de porte est un peu plus élevé que sur d'autres tentes : probablement un petit plus pour limiter les entrées de neige lorsqu'on pénètre dans la tente intérieure ou lorsqu'on 'brasse' dans l'abside.
Possibilité de ranger la partie 'nylon plein' de la porte dans une poche lorsque l'on utilise la moustiquaire. 2 ouvertures d'aération [même système de fermeture que sur le double-toit]. 8 poches (4 sur chaque côté) de dimensions variables (pas très grandes).
Couleur : gris clair. Mais du fait de la dominance du rouge sur le double-toit, la lumière diffusée dans la tente intérieure est légèrement rosée. A voir comment cela joue sur nos humeurs lors d'un séjour.
Tapis de sol : Polyamide SI, 5000 mm (semble pas très épais).
Habitabilité :
Du fait de la géométrie de la tente, la partie de la tente intérieure qui se trouve 'au vent' est en biseau. Mais l'espace habitable est plus que correct (intermédiaire entre la VE 25 et la Keron) ; les dimensions en longueur, largeur, hauteur sont toutes dimensionnées pour rendre le séjour confortable, que ce soit en station assise ou couchée [l'extrémité du sac de couchage touche la toile de tente en biseau].
Cependant, si l'habitabilité est excellente à deux, correcte à 3, il est clair que l'on ne rentre pas à 5 sans devoir littéralement s'entasser comme des sardines (et encore...). Il serait assez correct d'appeler ce modèle-là Svalbard 3...
Montage :
Commencer par ancrer solidement au sol les 3 points d'ancrage de l'extrémité au vent (côté sans abside). Puis emmancher les 4 arceaux dans leurs fourreaux respectifs dont les entrées sont toutes situées du même côté de la tente (côté porte) et sont identifiées par un petit empiècement de nylon de la couleur de l'arceau (jaune ou rouge). A noter, la présence de petits réflecteurs de lumière aux entrées des fourreaux pour faciliter leur localisation lors d'un montage de la tente à la frontale.
Deux détails à considérer concernant les fourreaux :
- les entrées des fourreaux sont assez étroites, ce qui demande un peu plus (par rapport à la Keron par ex) d'attention et de finesse pour enfiler les arceaux.
- Un des fourreaux dans lequel on enfile un arceau rouge est renforcé (et c'est plutôt bien vu) à l'endroit où les 2 arceaux rouges se croisent (c'est à dire au sommet du dôme, en face interne du double toit) par un manchon en toile épaisse d'une longueur d'environ 30 cm. Il semblerait que l'arceau enfilé dans le fourreau ait un peu de mal à 'franchir' ce passage. Avec un peu d'habitude, je pense que le problème n'est pas systématique. Mais il demande une attention particulière à cet endroit-là pour ne pas risquer de déchirer le fourreau en forçant maladroitement.
L'extrémité de chaque fourreau est constitué d'un manchon renforcé en toile épaisse.
Pour mettre les 4 arceaux sous tension, mieux vaut s'y prendre à deux (c'est un des points faibles des tentes dômes : elles sont généralement compliquées à monter seul) pour arquer les 2 arceaux rouges de façon simultanée et ainsi permettre à la tente de prendre sa forme. Emboîter ensuite les extrémités libres des arceaux dans des réceptacles en plastique largement dimensionnés (et qui inspirent toute confiance quant à leur longévité).
Tirer sur la sangle de serrage (là encore, le dimensionnement adapté de la sangle et des boucles témoigne de la robustesse de la conception) de façon à parfaitement solidariser l'arceau au double-toit.
Enfin, sur les parties visibles (hors fourreaux) des 2 arceaux, en deçà du point où ils se croisent, clipser les 4 crochets pour parfaire la 'solidarité' et donc le maintien globale de la structure.
Ancrer ensuite les 3 points d'ancrage de l'abside sous le vent de façon à générer une tension suffisante pour que la structure de la tente soit la plus 'rigidifiée' possible (il ne faut pas que le double-toit fasseye en certains endroits). A ce stade, il semble important que les sangles réglables qui relient, au sol, les angles de la tente intérieure à ceux du double-toit, soient complètement détendues. Sans quoi il est difficile de donner une tension parfaite et équilibrée aux extrémités de la tente.
Ces points d'ancrage au sol doivent être solides car pour que la tente ait la meilleure résistance au vent, il faut que ses 2 extrémités soient parfaitement tendues...
Haubaner la pointe au vent de la tente, puis celle sous le vent, puis les angles et enfin les côtés, en s'assurant de la qualité des ancrages au sol. Les haubans des 2 pointes de la tente se rassemblent préférentiellement en faisceau de 3, excepté si la puissance du vent nécessite de répartir encore davantage les lignes de tension sur la structure. Idem sur les côtés où il y a possibilité de regrouper les haubans en un faisceau de 3 si l'on peut se permettre d'économiser les points de haubanage, ou dans une autre disposition s'il s'avère nécessaire d'assurer d'avantage la résistance globale de la structure au vent.
On finira par placer les points de fixation au sol sur tout le pourtour de la tente.
Sur neige, on s'assurera de l’étanchéité du double-toit et de la plus grande tenue au sol en ramenant de la neige sur l'intégralité de la 'toile à pourrir'.
Au premier montage, on fixera la tente intérieure au double-toit :
- au niveau du sol : par le biais de petits clips situés soit sous les manchons renforcés aux extrémités des arceaux, soit aux angles de la pointe au vent de la tente,
- ailleurs : par une série de petits élastiques cousus sur la face externe de la tente intérieure et qui viennent se suspendre sur une série de petits crochés cousus sur la face interne du double-toit (petits crochets distants d'env 20 cm ; leur faible éloignement garantit une tension appréciable de la tente intérieure et participe à la 'rigidité' de la structure globale).
Le crochetage de la chambre sur le double-toit est une séquence un peu fastidieuse. Aussi, il est d'usage de laisser ensuite la tente intérieure accrochée au double-toit pour ne pas avoir à la répéter quotidiennement et gagner un temps certain au montage. On pourra cependant faire sciemment le choix de la décrocher lorsque l'on replie une tente détrempée (si on la range telle quelle sans avoir re-séparé la tente intérieure du double-toit, on est assuré de ressortir une tente intérieure mouillée au prochain campement) et de la stocker séparément (par ex dans un sac plastique) pour éviter qu'elle ne se mouille au contact du double-toit détrempé...
Mika Charavin
Merci pour cet article sur ce grand classique (voir déjà le bouquin de Marc Breuil à l'époque) qui vaut la peine d'être revisité. Nous en avions utilisé deux pour un trek hivernal au Spitzberg il y a qques années, entre autre durant une violente tempête de 3 jours et 4 nuits. elles ont bien tenu (à la différence d'une autre Hellsport qui a cassé). A noter qu'elle existe aussi en Vert extérieur (jaune intérieur) qui est sans doute sensiblement plus appaisant quand on a beaucoup de lumière (après le 21 mars, cela avance vite).
Sans rien enlever à l'éloge fait ci-dessus, je voudrais partager trois commentaires un peu plus nuancés.
1 - le choix des arceaux sur le double toît plutôt que sur la tente intérieure.
C'est un héritage de la logique des classiques tunnel,(mais on le retrouve sur la géodésique Exped Pegasus par exemple ou l'excellente Wechsel Halos aussi). Ce principe a pour moi comme principal avantage un montage plus sûr par gros vent (donc si on ne s'y est pas pris à temps pour monter). Une fois la technique bien maitrisée et pour autant que la tente ai des glissières d'acreaux qui permettent un coulissage facile (ce n'est pas vrai pour ttes les marques, loin de là), elles se montent alors avec moins de risques de perdre le double toit, que l'on ancre dans la neige avant le montage.
Par contre, je ne suis pas du tout convaincu par le pseudo avantage théorique (souvent mis en avant) de la tente intérieure qui reste "sèche" car non exposée à la pluie. Mon expérience est exactement inverse. Pour une tente avec arceaux sur la tente intérieure, lors de pluie même intense le temps pendant lequel la tente intérieure est exposée à la pluie est réduit à quelques minutes et la plupart des tentes de qualité ont des tissus largement assez résistant pour ne pas être affectés par cela.
Par contre, dans une tente à arceaux sur le double toît, on parvient pas à évacuer aisément l'humidité d'origine intérieure, et elle s'y accumule alors dans la durée. Cette humidité est soit due à la respiration par temps froid dans le Nord (on ne peut assez aérer à causse des température basse) ou à l'humidité de l'air au matin par temps humide (dans les alpes en été qd il pleut ou au bivouac près d'un lac ou d'une rivière par exemple) . Alors qu'elle partira très facilement au matin en qques minutes au vent après avoir enlevé le double toît ou, en hivers, en brossant le givre hors d'une tente interieure (une personne tient la tente intérieure par le croisement des arceaux au sommet et la redresse de 90°, tapis de sol à la verticale, l'autres se glisse à l'intérieur et en brosse tt le givre, c'est d'une efficacité remarquable et fait gagner pas mal de temps le matin). C'est également vrai pour l'humidité sur la face intérieure du double toit, pas aisé à faire secher si on ne peut aisément exposé la face humide au vent.
2 - le choix d'une seule très grande abside
Ce choix, également hérité de la logique des tunnels est pour moi discutable. Accéder aux objets du fond de l'abside n'est pas évident et encore moins quand on y cuisine (hors faire l'eau prend vitre deux heures de la soirée. Si celui qui cuisine veut rester da la tente intérieure, les sacs sont vite inaccessible, et aller au fond implique souvent de sortir de la tente intérieure, cela peut signifier remettre des godasse gelées comme des pierres (surtout si n ne s'est pas encombré de chaussons-) en tt cas sortir du duvet. Je préfère de loin avoir deux absides. l'abside arrière (au vent) étant suffisement grande pour y caser les sacs à dos l'un sur l'autre (ce qui renforce d'ailleurs très bien la résistance au vent sur ce côté exposé), tt y est alors accessible sans sortir de son sac de couchage. L'abside avant servant alors à cuisiner.
On peut aussi penser que le choix de cette grande abside longue de type tunnel avec un arceau placé verticalement , aussi haut que le reste de la tente et non un arceau oblique, plus bas et reposant pas sur la base des autres arceaux (comme ds les VE-25, Wechsel summit, terra nova hyperspace, etc) contribue à l'accumulation de neige si l'abside est du côté sous le vent (au vent un creux se formera sans problème).
3 - une seule porte, latérale et qui s'ouvre par le bas
- Une seule porte de sortie à une tente d'hiver est en soi pour moi un risque réel si l'on utilise un réchaud (à essence) dans l'abside. On sait tous que c'est interdit, on le fait tous (ou presque), si la toile prend feu ds l'abside, par où sort-t-on ?
- Outre cela, lorsque l'on cuisine, le réchaud est toujours près de la porte d'une part parce qu'il doit pouvoir être jeté dehors si besoin et aussi parce qu'il faut que la vapeur d'eau s'échappe hors de la tente (on y accumule déjà assez de vapeur d'eau comme cela). Dès lors une seule porte, latérale, et qui ne s'ouvre que par le bas ne permet ni de jeter vite un réchaud en feu, ni d'avoir un courant d'air qui fait circuler la vapeur d'eau (sauf a garder la porte à 100% ouverte).
- lorsque l'on a lancé le jet et que c'est parti pour deux heures de cuisine et de fabrication d'eau à partir de la neige, comment ceux qui doivent sortir d'urgence (on boit pas mal de thé en fin de compte), le font-ils ?
- cette porte est latérale et n'est donc pas à l'abri du vent qui va y entrer plus que bcp plus si elle était sous le vent
- Lorsqu'il a neigé, un porte qui s'ouvre par le bas et en deux tirettes implique d'aller chercher l'ouverture sous la neige extérieure (mouiller les gants si on rentre) qui va elle tomber dans l'abside et aussi d'ouvrir les deux tirettes complètement pour pouvoir entrer.
- le haut de la porte ne peut être gardé ouvert pour avoir de la vue depuis l'intérieur ou faire bien circuler l'air.
- enfin une porte latérale implique d'entrer en deux fois (une fois ds l'abside puis de se retourener à 180° en restant plié en deux). Cela n'a l'air de rien mais dans le contexte du camping hivernal...
Bref, pour moi les bonne sorties en hiver s'ouvrent toujours par le haut (c'est plus facile pour entrer, ouvrir, refermer, aérer, voir, ...), sont dans l'axe sous vent et sont multiples (au moins une dans l'autre abside au vent, souvent deux dans l'abside sous le vent).
Bon, choisir c'est renoncer. Ce qui convient aux uns peut gêner les autres...
Je voulais juste illustré mon propos (trop long, déso!) avec une image d'un autre système (Wechsel summit unlimited, ma préférence) mais je n'arrive pas attacher une photo dans le commentaire pour illustrer cela ce qui serait le plus simple (mais elle se trouve dans la page "Sarek" du site Oukiok.org (qui est encore pour qques jours oukiok.jimdo.com). Je joins le lien à une video qui illustre un bon moment ds le nord où cet autre type d'abside et d'ouverture est visble. Désolé de vous imposer le whisky, ...
voir
http://capexpe.org/laponie2012/2013/12/25/video-dun-retour-au-sources-sur-les-plateau-de-parek-au-sarek/
ou le lien direct vidéo :
http://vimeo.com/82661382
belle journée,
Geoffroy
oukiok.org
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