Récit d'un voyage en kayak sur la Loire
mis à jour le 29 oct. 2006
Inscription : 19/08/2006
Le choix du bateau (acheté pour l'occasion) s'est porté sur un sit-on-top 2/3 places : le Malibu XL.
Ce kayak présente les avantages suivants :
- sit-on-top : pas de stress pour sortir du bateau après un déssalage (on a testé),
- polyéthylène : idéal contre les chocs et le portage (on peut le hisser sur le sable sans remords !)
- grande capacité de chargement : en plus des éternels bidons étanches, la coque du Malibu peut être chargée via des trappes.
Ce fameux trois mats a été complété par l'ajout d'éléments optionnels indispensables :
- dosserets de sièges,
- bouchons pour les trous auto-vidants
- sacs étanches,
- bidon,
- grande trappe de coque pour un chargement plus facile,
- un chariot démontable fait maison à partir d'éléments de récup
- une voile faite maison
L'itinéraire a été préparé sur une base de cartes IGN.
>> pour les parisiens, elles sont dispos à la bibliothèque de Beaubourg, ce qui est pratique au vu du nombre de cartes traversées par la Loire.
Sur cette base, j'ai reporté des informations issues de :
- Google Earth (identification des passages difficiles, points de repères)
- des pages jaunes : listes de campings ayant pignon sur Loire
- des sociétés de location de kayaks (les tours qu'ils proposent à la journée permettent d'évaluer les difficultés)
- le site >> http://www.eclecticspace.net/index2.php qui raconte une aventure similaire et qui fut une grande source d'inspiration (fabuleux)
Toutes ces données ont permis la réalisation d'un carnet de bord bien pratique pour suivre la navigation au fil de l'eau.
Chaque page de gauche contenait une carte itinéraire et la page de droite les infos importantes correspondantes.
Au niveau bagages (~ 40kg), nous avions laissé le sèche-cheveux de Madame et le lit à baldaquin pour :
- une tente 4 places (le grand luxe pour 2),
- un réchaud butagaz,
- une trousse à pharmacie + une trousse de bricolage,
- des duvets avec matelas gonflables assortis,
- une autonomie de 3 jours en nourriture,
- des sachets lyophilisés en cas d'extrème survie
A noter : nous avions des mitaines pour éviter les ampoules (hyper important).
Ce type de gant initialement pour la voile, se trouve partout.
Premier essai de chargement
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Inscription : 15/09/2006
Lieu : Maisons-Laffitte
il me tarde de connaître la suite.
juste une chose,
j'ai l'impression que tu as copié le lien des vignettes !
le mieux c'est de cliquer sur tes vignettes pour "ouvrir" tes photos et là, clic droit et propriétés pour avoir le lien vers ta photo agrandie
vivement la suite
Jérôme
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Jérôme Caz. :
Super ton périple Alex
juste une chose,
j'ai l'impression que tu as copié le lien des vignettes !
le mieux c'est de cliquer sur tes vignettes pour "ouvrir" tes photos et là, clic droit et propriétés pour avoir le lien vers ta photo agrandie
Je n'ai pas mis en ligne mes photos agrandies.
Mon espace perso est trop petit.
Alex
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mis à jour le 06 nov. 2006
Inscription : 19/08/2006
[Montrond Les Bains > Balbigny] : 28 kms - 7hs
Le jour du grand départ !!! On cherche à peaufiner les détails, vérifier que l'on a rien oublié ... résultat.... on perd une demi-journée.
C'est donc entre 14h30 et 22h30 que nous pagayerons.
La Loire alterne entre moments de calme profond et petits rapides à fleur de galets.
On passe de 15 cms à plus de 2 mètres en ne faisant un pas (premier bain, première tasse).
L'exploitation de gravières en est la cause.
A force de draguer le lit de la rivière, le substrat et les galets se sont raréfiés, montrant (pour notre plus grand bonheur) un fond rocheux argileux, veiné de bleu, constitué de crevasses.
On se sent libre. C'est parti pour 3 semaines complètement en décalage du monde moderne.
On apprend très vite à gérer le courant et tirer le kayak dans les zones peu profondes (vive le kayak en plastique).
La faune est impressionnante : l'eau transparente montrent de nombreux poissons.
Autour de nous évoluent hérons, rapaces et oiseaux migrateurs. On croise souvent des vaches en liberté, même qqfois au milieu de la rivière.
A l'approche de Feur, un barrage transforme la Loire en un petit fleuve.
Débarquant sur la rive droite, nous réalisons un portage de 500ms. Le chariot casse, pas assez solide.... on finira en mode manuel.
L'embarquement s'effectuera aussi à partir de la rive droite en longeant un petit chemin de terre.
La Loire redevient sauvage. La roche est dorénavant rouge avec une berge en devers.
Arrivé à Balbigny, pas de camping en vue. >> Pas facile de repérer des batiments depuis le niveau de l'eau...
Après s'être renseigné, il s'avère que le camping est 2 ou 3 kms plus loin sur la rive droite.
On finira la nav en nocturne en essayant d'éviter les rochers dans les rapides.
Pour info, le camping est accessible mais pas très visible. On voit juste une cloture.
Fait étrange : à la tombée de la nuit, on assiste à un ballet de sauts exécutés par les poissons.
Il y en aura même un ou deux qui s'échoueront dans le Malibu.
[Balbigny / Arpheuilles] : 28kms - 4hs
Encore une demi-journée de perdue consacrée la réparation du chariot.
Cette fois-ci, j'ai remplacé les axes en alu cassés du au poid du Malibu par des éléments en fer/acier.
C'est moins beau, ça rouille mais c'est très solide !
A 13h00, l'heure du départ à sonné. Direction : Les Gorges de la Loire.
Les berges s'accentuent tandis que l'eau se fait plus calme, plus profonde.
Sans doute la présence d'un énorme barrage 25 kms en aval y est pour quelque chose.
Effet Venturi pour un concerto vent de face.
Nos corps en ressentent l'effort et les premières courbatures apparaissent.
Encore qq jours et nous aurons pris notre rythme de croisière.
L'eau crystalline a fait place à une soupe verte due à une pollution temporaire de St Etienne.
Malgré tout on y voit énormément de poissons. Il parait qu'en temps normal, on voit le fond à quelques mètres de profondeur.
En cours de route, on s'arrètera au chateau de la Roche.
C'est une bonne halte propice au stationnement kayak.
Dans le manoir, on y apprend l'histoire des transports de bois sur radeaux ainsi que la mise en place du barrage EDF.
Un siècle plus tôt au même endroit, les batteleurs descendaient la rivère sur de grands radeaux de pins noirs.
Beaucoup n'en revenaient pas car les rapides étaient terribles.
Le bois du radeau servait pour les navires des chantiers nantais et les salaires étaient dépensés sur le chemin du retour.
Après la minute culturelle, hop hop hop retour dans l'eau. C'est encore là où on est le mieux !
Qques kilomètres plus loin, au détour d'un méandre, on accoste sur une belle plage de sable.
C'est le camping d'Arpheuilles, si joli avec toutes ses jolies fleurs.
[Arpheuilles / Pouilly Sous Charlieu] : 50kms /11hs
Fin des gorges pour nous ce matin.
Le temps n'est pas au beau fixe : vent de face et pluie froide.
Je suis désormais seul au moteur. A l'avant c'est grasse-mat.
Arrivé au barrage de Villerest, on débarquera sur la rive gauche au niveau d'une plage artificielle.
Il nous faudra trouver un passage en aval pour remettre le kayak sur l'eau.
Un coup d'oeil sur la carte : en suivant 2 routes successives sur 1,5 kms, on devrait pouvoir retomber sur un accès Loire. En 2hs le transfert du matériel sera réalisé (un kayak + 40 kgs de bagages).
Après la pause déjeuner, retour à l'enfer On file sur Roanne qui est sympa depuis la rivière.
Nouveau et dernier portage de la journée après le 2eme pont de la cité (rive gauche).
Plus d'entrave .. plus que la Loire devant nous !!! .... sauf l'orage qui nous tombe alors dessus violemment.
On accèlère pour atteindre rapidement le camping de Pouilly Sous Charlieu qui se trouve au détour d'un affluent.
Un camping que nous ne trouverons jaaaammmmmmaaaaaaiiisssss....
Le lit de la rivière est redevenu sauvage : transparent, peu profond avec beaucoup de rapides.
On remarque énormément de cignes sauvages et pas mal de poissons.
La nuit tombe et l'affluent du camping apparait sur la rive droite, encombré de rochers.
On décide de remonter dans le noir ce filet d'eau en tirant derrière nous le kayak. Terrible erreur, ne faites pas la même !
Après plusieurs glissades et bleus assortis, on a trouvé un luxueux site de bivouac servant d'abreuvoir à bestiaux.
Un vrai baptème de camping sauvage !!!
Rapide diner à base d'ingrédients lyophilisés (trop fatigués pour faire un repas), dodo.
[Pouilly Sous Charlieu / Bonnant] : 35kms / 8hs
Quatrième jour
Séance séchage et découverte du bivouac.
Premier constat :
1 - Ce lieu sert bien de passage aux bovidés à en croire le nombre de bouses.
2 - Ce lieu (ou notre poubelle plus exactement) sert aussi d'appoint nourriture aux animaux nocturnes.
3 - Le kayak laissé en vrac lors de la tempête est toujours échoué sur ses rochers.
4 - Le ciel est trop bleu pour être vrai !!!
Après avoir fait séché nos vêtements, nous regardons la carte car le retard s'accumule.
Nous décidons d'avancer un maximum et de camper sur une ile le soir même.
Le rituel du petit déjeuner fini, nous embarquons pour Iguérande pour un réapprovisionnement en vivres et eau.
On en profitera pour déjeuner à l'auberge de la Paillote (rive droite).
La Loire s'est peu à peu agrandie et à perte de vue nous ne voyons que des champs.
Le courant vif entre les îles de galets maintient le kayak à bon rythme.
Julia en profite pour lire les Chroniques de Narnia (étonnant toutes les activités de loisir que l'on peut faire dans un kayak)
Au détour des méandres, nous croiserons en tout une dizaine de kayaks.
En majeure partie des allemands qui parcourent apparement chaque année une partie de la rivière.
Ils ont souvent des kayaks type keppler avec une ligne de pêche à la traîne (avec une telle description, vous ne pourrez pas les louper)
La fin de journée approche, nous nous arrêtons sur une île pour monter le campement.
Copine scout prépare le feu de camp. Les raviolis dans les braises, c'est le grand luxe !
[Bonnant / Digoin] : 23.5kms / 4hs
Il fait beau. Séquence petit déjeuner : les poissons bondissent de l'eau autour de nous.
Nous partons.
Pas de difficultés majeures sur ce segment de rivière.
La Loire serpente beaucoup et reste déserte. Il y a moins de rapides.
A gauche un avion fait des acrobaties, à droite, une famille émerge d'un bivouac.
On laisse la priorité aux vaches qui traversent la Loire.
Digoin : passage du barrage à gauche pour le Malibu avec une corde.
On doit pouvoir franchir l'obstacle en navigant avec seulement une personne à bord mais à ce moment là nous avions encore des scrupules.
Le stop final est décidé pour la journée au camping (accès facile rive droite après le pont) afin de visiter et profiter du pont canal.
J'en profite pour essayer le montage de ma voile (je vous la décrirais plus tard) .
[Digoin / Diou] : 30kms / 6hs
Discussions avec le responsable du camping. Il nous indique la présence d'un important déversoir naturel en aval vers Diou.
Il rencontre de temps en temps des kayakistes mais leur rythme est moins élevé (~ 20 kms/j).
En chemin de nouveaux types d'oiseaux apparaissent : martins-pêcheurs, rapaces, hirondelles de rivages et ceux avec une crète sur la tête (ils sont marrants).
A force de suivre le courant bifurquant d'une rive à l'autre, les kilomètres s'allongent tandis que notre situation sur la carte reste constante.
Premier déjeuner dérivant dans le kayak au niveau des boisseaux.
Julia prépare les sandwichs (on achète à chaque étape des produits frais du pays).
Nous stoppons à Diou vers 16h30 au camping (rive gauche). L'accès est facilité par un embarcadère.
Une belle pelouse vue imprenable sur la Loire attend la tente.
[Diou / Desize] : 39 kms / 10hs
Deux kilomètres après Diou, le tumulte de l'eau et l'augmentation du courant nous fait comprendre qu'un barrage approche.
Ca y est, nous y sommes, le déversoir tant redouté s'impose à notre vue.
Après l'inspection classique (cela évite les mauvaises surprises), vient l'inévitable question existentielle : on passe ?
Allez c'est parti. Au pire on aura un bon souvenir de plus
On se lance droit dedans en prenant un peu de vitesse.
Le bateau se cabre, plonge .. on passe ........ non ...on penche... "Julia redreeessssse !!!"
Trop tard, l'eau qui rentre nous renverse.
Un rapide coup d'oeil. Julia est un peu plus loin, le bateau file devant moi.
je crie : "Julia ça va ? Ne perd pas le coca de vue, cette bouteille est vitale ! Je m'occupe du kayak."
Nous nous rejoignons tous les quatre 50ms plus loin, sur une plage de galet nous tendant les bras.
Inspection & séchage :
Rien n'a bougé. C'est rassurant.
Le dicton du jour sera :Sac & Bidon étanches mal fermés, affaires mouillées !!! Le loirebook a eu mal, l'encre a fusé. Nous sêchons doucement au soleil du mois d'aout.
~~~ Les vacances sans stress ~~~.
Sur le chemin de Desize, la Loire s'élargit, devient plus droite avec de tant en temps qq belles berges abruptes.
Arrivé au camping de Désize situé en face du barrage sur une langue de terre séparant la Loire d'un affluent.
L'accès est facile, il suffit juste de filer au barrage et remonter le bras droit.
Ce qui est moins sympa, c'est le nombre de touristes et la cohue qui s'y trouve.
Un petit diner au "bar de sport" et au lit.
La nuit est difficile, mes avants bras me font mal et le duvet est trop fin pour me réchauffer.
Il était pourtant prévu pour +10°.
C'est ici que commencera la valse des anti-inflammatoires.
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mis à jour le 23 févr. 2007
Inscription : 19/08/2006
[Désize / Fourchambault] : 45kms / 9hs
Démarrage de la journée par le contournement du barrage de Desize qui est assez facile.
Il suffit juste de débarquer au niveau gauche du trop plein et porter le kayak de l'autre côté.
Comme à chaque fois, nous retrouvons une Loire rivière plus sauvage.
Déjeuner à la dérive. Le rituel du pique-nique à bord est un vrai plaisir.
Le courant nous pousse gentiment (accesoirrement vers la zone des rapides d'Imphi) et nous dégustons les denrées glanées sur les marchés.
A Nevers, le passage du pont s'effectue par la droite (seuil de 50cms).
L'accostage sur les iles est interdit pour la préservation des nidifications. On ne le saura qu'après avoir débarqué ...
L'Allier nous rejoint. Il apporte son lot de kayaks qui finissent leur périple, un peu comme nous dans un peu plus d'une semaine.
Le courant est rapide au niveau du bec et le Malibu se laisse glisser le long de la rive gauche
Stop final à Fourchambault avec une petite galère : atteindre le camping.
Pour le rejoindre, il faut, avant le pont, débarquer sur la rive droite et tirer le bateau sur le sable environ 500ms.
Nous discutons avec un groupe d'allemands qui effectuent une ballade de qq jours.
[Fourchambault / Pouilly Sur Loire] : 35kms / 8hs
Une journée culturelle s'annonce : visite de la Charité, découverte de manoirs en bordure de Loire.
La nuit a été difficile, mon bras gauche empêchant tout sommeil réparateur.
Visite éclair chez le pharmacien, le diagnostic est une tandinite. On règle le pb avec une pommade anti-inflammatoire et un bandage.
Ce kayak c'est un peu le radeau de la Méduse version eau douce.
Au passage de la Charité, Julia visitera la ville.
Une bien belle cité Messieurs et Mesdames, avec un joli porche et une belle église.
Bref, j'en profiterais pour tester ma voile pendant que ma douce flanera dans les petites ruelles médiévales.
Ce genre de situation souvent pose des pbs : que fait on du kayak si on visite ?
En général, après avoir parlé aux autres touristes nautiques, la majorité laisse leur bateau discrètement posé sur la berge.
J'ai eu du mal à m'y faire mais c'est vrai que mon bateau est toujours là aujourd'hui.
Sinon il y a la solution de l'antivol pour les sit on top mais cela ne protège que le kayak et pas le chargement.
[Fonctionnnement de la voile]
Le Malibu XL étant un sit on top, j'utilise les trous de vidage pour positionner le mat.
L'appareillage est constitué d'un support à rideau boisé sur lequel je me suis acharné à apprendre à coudre une voile.
Le pont passé, on croisera notre premier château.
Pour faire simple, il faut, après avoir passé le pont, tourner à droite à la deuxième île dans un bras mort.
Après, il ne reste plus qu'à porter sur un chemin (galère).
Ce camping est interessant car le pont de Pouilly signalise aux touristes qu'ils sont à égal distance de l'estuaire par rapport à la source.
[Pouilly Sur Loire - Beaulieu] : 33kms / 8hs
Encore une nuit difficile, surtout avec mon matelas "dégonflable".
La matinée sera consacrée à la visite d'un joli musée sur la faune & flore ligurienne et à l'inévitable photo du pont de Pouilly..
Julia, l'âme ornithologue troquera ses chroniques de Narnia contre un ouvrage de circonstance : les oiseaux de Loire.
Les signes de présence de castors n'ont plus de secret pour nous.
A l'inverse de leur cousins d'Amérique, les castors français ne construisent pas de barrage. Ils vivent dans des terriers à proximité des berges. La présence de tobbogans dans le sable indique leur présence.
Lorsqu'ils sentent un danger, il tapent de la queue produisant un bruit similaire au coup de fusil.
12h30, c'est sous un ciel radieux que nous nous laissons porter par les courants devant la très belle ville de Sancerre (attention au rapides sous le pont).
L'objectif de rejoindre Briare semble bien lointain. Tant mieux, cela donnera lieu à de nouveaux campings sauvages dans cette partie de fleuve où les iles ne manquent pas.
Tiens, Copine échange sa pagaie contre une paire de jumelle...
Crrrshhhh fait le bruit du Malibu qui heurte une pierre en plein milieu du fleuve. Des amas rocheux se dressent à fleur d'eau.
Vient enfin la première centrale nucléaire du parcours. Un moment d'aventure. Comment la passer ?
C'est énorme. Elle s'affiche maintenant depuis des heures, et semble toujours aussi loin !
Un autre canoé cherche à passer cet obstacle avec à son bord Cyril & Clément.
Ensemble nous nous dirigeons vers une zone de portage fortement conseillée... Seul hic, cette zone est un bras mort de la Loire.
Après inspection, nous choisirons un itinéraire "bis", un bras de Loire plus loin sur la droite. Ce dernier finit sa course au flan droit du barrage où se situe un tapis synthétique de portage (dans ces conditions, je vous fait un portage centrale tous les jours !).
20ms plus loin et 15 minutes plus tard, nous sommes de l'autre côté. Pas si dur finalement cette épreuve.
Les quatre compères se séparent - chacun dans son île robinson.
Aux abords de la notre, "PAN PAN" un coup de fusil, Julia a juste le temps de voir le castor plonger.
[Beaulieu - Dampierre] : 38kms / 8hs
Le chant des oiseaux s'élève dans les airs. C'est le signal tant attendu pour que la vie diurne reprenne son cours.
Obeissant, deux humains, au milieu de nulle part, s'étirent. Le martin-pêcheur, s'envole. Il se demande encore à quoi sert ce drôle de perchoir en tissu. Un abri pour les deux pattes sans plumes ?
L'heure du millet arrive tandis que les rayons du soleil font vibrer la campagne.
Nous suivons les aigrettes, et cormorans. Direction le bain du matin. Elle est quand même bien fraîche cette rivière.
Le petit déjeuner avalé, nous quittons l'île.
La vitese reste assez élevée grâce à un courant constant. 2 îles plus loin, nous retrouvons Cyril et Clémént.
En route pour Briare en zigzagant entre les îles et les bras.
C'est un peu la course : leur canoé indien sur la rive droite, le Malibu baignoire sur la gauche.
Ils vont vite, très vite. Même Julia s'y met (pardon chérie).
Le pont Canal de Briare est toujours aussi étonnant, surtout vu de l'eau.
Une péniche passe en flottant au dessus de nos têtes. Vive l'imagination fertile des ingénieurs d'Eiffel
Abordage de la rive droite, direction l'auberge pour un repas garguantesque - histoire de faire connaissance.
Pendant ce temps, les bateaux gisent dans l'herbe, attachées à une amarre de péniche.
C&C font parti du club nautique de Blois. Ils descendent ce fleuve pour quelques jours en complète autonomie. Il faut dire que l'on peut en mettre du chargement dans ce type d'engin !!!
Notre périple les interesse et ils aimeraient bien savoir si la Loire est navigable en estuaire.
15h00 bien tassées, nous repartons en direction de Gien pour un Auchan en bord de Loire (idéal pour s'approvisionner). [rive droite en sortie de la ville]
Le kayak sera là aussi abandonné temporairement dans une forêt de joncs.
C&C continuent leur chemin non sans nous avoir laissé leurs coordonnées.
La centrale de Dampierre nous arrive en pleine face.
Le portage s'effectue sur la gauche via un plan incliné où l'eau est particulièrement fraiche. Sans doute des réminiscence du retraitement nucléaire .
Les poissons sont bizarres, ils ont trois yeux et cinq nageoires.
Rencontre au sommet avec un pêcheur - le genre de rencontre pas franchement agréable.
Lui qui ne veut cèder sa place au milieu du deversoir pour rien au monde, nous qui sommes entraînés directement au centre du courant.
Après qq échanges fleuris, nous passons.
La nuit arrive et nous décidons de camper sur une plage non loin de notre nouvel ami.
Une petite appréhension demeure : nous ne sommes pas sur un île, va-t-il essayer de nous causer des ennuis....
Ah au fait, vous connaissiez les picnics en bordure de nationale ? Et bien maintenant voici les campeurs en lisière de centrale.
[Dampierre - Jargeau] : 37kms / 6hs
La nuit ne fut pas sereine.
Le pêcheur est rentré chez lui, mais un vent puissant a pris sa place dans nos préoccupations.
Plusieurs fois, la tente a vascillée et il a fallu caler l'enveloppe externe à l'aide de galets.
Au moins, nous n'avons pas eu peur du noir grâce à la centrale
Le départ est donné vers 10h00.
La Loire, entre deux bancs de sables, sert de piste de décollage pour les cormorans, hérons et autres migrateurs.
Julia a laissé l'ornithologie pour se consacrer à la lecture à haute-voix.
J'appprends de sa bouche que l'Angleterre a été envahit par des extra-terrestres venus du mars.
Des petits hommes verts tentaculaires qui se déplacent dans des machines infernales brûlant et anéantissant tout aux alentours de Londres. Pourvu qu'ils ne franchissent pas le channel !
Un peu de gêne
Un couple occupé, se croyant seuls au monde, comptera les minutes en nous voyant passer à la vitesse d'un escargot...
Nouveau déjeuner dérivant.
Ces qq instants de repos sont salvateurs pour mon bras gauche qui a du mal à maintenir un rythme régulier.
A la vue du camping de Jargeau, nous décidons de nous arrêter. La douche chaude fait office de thalasso-thérapie.
Inspection du kayak
Les lois de la nature l'ont érodé d'un peu partout : de larges cicatrices parcourent la coque.
Une mention spéciale pour les trous de vidage avant ou la matière plastique à même été déplacée de qq dizaines de millimètres.
A postériori, je pense que les passages les plus dévastateurs pour le Malibu furent les pierres déposées artificiellement sous les ponts ou les barrages. Ces dernières ne sont pas arrondies comme le peuvent être les galets.
Diner au bar de la plage et dodo.
[Jargeau - Beaugency] : 45kms / 8hs
C'est le dernier jour pour Julia. Ses vacances sont finies. Elle a l'air joyeuse à l'idée de retrouver le comfort moderne.
De mon côté, je me demande quel sera le rythme seul.
Profitant de ce moment, je passe en revue les étapes restant à parcourir. J'établis les objectifs suivants :
- Vendredi : Beaugency 45 kms
- Samedi : Chaumont Sur Loire 51,5kms
- Dimanche : Luisnes 51 kms
- Lundi : Saumur 50 kms
- Mardi : L'Alleud 50kms
- Jeudi : Sainte Luce Sur Loire 51 kms
- Vendredi : Nantes 60kms
soit une distance d'environ 400kms pour une semaine 1/2. Il va falloir ne pas traîner.
Passage d'Orléans
Nous traversons cette ville si familière en longeant un chenal rive droite.
Pas de souvenir exceptionnel : vent pleine face, ville peu visible depuis les berges..
C'est assez étrange cette impression d'avoir parcouru tant de distances, d'arriver tout près de chez soi et de devoir en repartir sans s'y arrêter.
La sortie d'Orléans s'effectuera non sans mal pour le Malibu.
Par manque d'eau nous toucherons à plusieurs reprises et il faudra même tirer le kayak depuis le milieu du fleuve.
L'arrivée à Beaugency nous fait sourir, nous tournons une page du voyage.
C'est une belle petite ville de province, avec de jolies pierres.
Le camping se trouve sur la rive gauche juste en amont du pont. [Accès très facile]
[Beaugency - Muydes Sur Loire] : kms 17kms / 5hs
La matinée est consacrée au départ de Julia et au réapprovisionnement du kayak.
Après le billet de train, nous faisons le marché. L'objectif est que je puisse finir le voyage sans faire de ravitaillement supplémentaire.
On file aussi chez un docteur très sympa pour mes douleurs musculaires.
Ce médecin pratique le kayak et a déjà descendu des rivères importantes en Amérique du Nord.
Diagnostic : tandinite gauche / droite + épichondrite gauche.
De retour au camping, nous mangeons et préparons le kayak. Les bagages seront placés à l'avant et je resterais en position arrière afin de garantir un maximum de motricité.
Le Malibu taxi dépose Copine sur la rive droite et en profite pour descendre le pont par les rapides (attention au brossage).
Jusqu'à la centrale de Nouans, je suis porté par les courants. L'eau est vive.
Au niveau du barrage EDF, le portage s'effectue par un bras à droite. L'accostage est difficile avec un seuil bétonné important.
Deux pêcheurs sympas seront d'une aide précieuse.
200ms plus loin, le bateau est à nouveau dans l'eau.
Là aussi, le mode opératoire est pas top : la zone d'embarquement est quasiment à sec et le peu d'eau présent est encerclé par les rochers.
Peu importe, je repars et .... retour en arrière, le chariot est resté sur la grève .
A Muydes, je décide de stopper car mon humeur est maussade sans Julia et je ne suis pas sur d'avoir des îles en aval pour camper. Le camping se situe sur la rive gauche apres le pont. On y accède via une petite langue d'eau le long de la plage de sable.
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mis à jour le 14 mai 2009
Inscription : 19/08/2006
[Muydes Sur Loire - Amboise] : 53kms/ 8hs
Nouveau planning prévisionnel :
- Dimanche Amboise 50kms
- Lundi Brehemont 50kms
- Mardi St Mathurin 50kms
- Mont Relais 51,5kms
- Jeudi Port Launais 47,5kms
- Vendredi ESTUAIRE 37kms
Un beau programme de 50kms par jour ... avec 2 jours de battement avant le retour au bureau.
Mes 50iers kilomètres solo s'effectuent constamment vent de face avec des vagues de 40 cms.
Le Malibu est un bon bateau mais sa coque n'est pas profilée pour la vitesse.
J'ai donc du mal à avancer seul en position arrière ; le kayak a tendance à se soulever aux vagues.
La solution passera par une gestion attentive du courant et la protection des îles.
Si seulement le vent était de dos....
L'arrivée à Blois se négociera par un passage de retenue d'eau par la droite à fond.
Le Malibu racle un peu. Il est bien loin le temps où chaque rayure était un drame.
Je m'arrête au canoé-kayak club pour laisser un message aux C&C.
Traversée de Blois très agréable.
Au vieux pont, il faut passer sous une arche à gauche. C'est là seulement où le niveau d'eau est acceptable.
CRrrrcchhhhhhhh comme d'hab !
En sortie d'agglomération, le retour à la vie sauvage s'opère. Le fleuve reste néanmoins large.
Ah ! Voilà enfin la route de la digue (enfin c'est ainsi que je la nomme).
Un univers bien familier et bien pratique pour lire la distance qui me sépare désormais de Tours (merci la DDE).
La série des chateaux tourangeaux débute. D'abord Chaumont puis Amboise. C'est magnifique.
Stop final au niveau de l'île d'Or à Amboise (camping rive gauche).
Un petit tour de ville plus tard, vient l'heure de se reposer. Mais avant - fidèle inspection du kayak.
Le polyéthylène est désormais un peu comme l'eau de la Loire...transparent par endroits !
[Amboise - Brehemont] : 45kms / 8hs
Pont Pont & Ponts...
L'aventure est devant. Pas la peine de traîner au camping. Juste un coup d'oeil depuis le pont tout proche pour évaluer la meilleure passe dans les rapides.
Amboise par la rive gauche : nous sommes deux à en avoir plein la vue : Le Malibu et moi.
J'apprécie les vieilles pierres, le Malibu boit la tasse.
Les gens me regardent passer attentivement. Quel drôle de bateau, c'est un kayak ? Une baignoire ?
"Dis papa, le monsieur tout pourri avec son attirail de SDF, tu crois qu'il va se renverser ?"
NAN !!!
La pause déjeuner de 15h00 arrivant, poussé par le courant, j'accoste sur une jolie petite île.
...Faudra que je pense revenir jouer ici au Robinson Crusoé le temps d'un week-end.
Une barque à fond plat est à l'abandon. Elle a sans doute du s'échouer à la suite d'une crue.
...Faudra que je pense revenir la chercher dans son arbre, cela doit être sympa à restaurer.
La Ville Aux Dames n'est pas loin et on apperçoit déjà le smaisons troglodytes. La Loire se divise en bras tentaculaires.
Direction gauche, le bon choix. Le bras file droit puis ce concentre en virages très rapides. Je traverse en qq minutes de nombreuses îles toutes plus sauvages les unes que les autres.
...Faudra revenir...........
Hop, sortie du tobbogan naturel directement au pied de Tours.
Maintenant la série des ponts recommencent avec le très redouté vieux pont de pierres.
De visu, c'est vrai que c'est pas gagné. Il est bourré de grosses roches d'où l'eau s'écoule en mugissant. L'hiver, c'est certainement un bon spot d'eau vive mais là, même une branche d'arbre resterait en rade.
A l'aide d'une corde, je longe le bord gauche en laissant filer le Malibu.
Le premier essai n'étant souvent jamais le bon, il se bloque au milieu de l'arche tandis que je finis dans l'eau.
Les badaux, détournent un instant leurs yeux.... grand moment de solitude, odeur de vase ccomprise.
Deuxième essai, nickel, c'était mon dernier obstacle avant l'estuaire .
Les deux ponts suivants (là je ne m'y attendais pas) seront tendus. Il faut faire attention [ 1er passage 2eme pile à gauche / 2eme passage au milieu droite].
Puis c'est l'autoroute jusqu'au bec du Cher accompagné d'un fort courant.
Sitôt ce point passé, un viaduc récent se présente.
Le pont de Langeais ? Pas possible, je n'ai pas pu parcourir 5 kms en 15 mns, même avec ces rapides.
Effectivement, fausse joie, il ne s'agit que d'un nouvel ouvrage non référencé sur ma carte IGN.
Langeais n'apparaitra qu'une heure plus tard avec en aval le stop final pour un bivouac au milieu de la rivière.
Devant un magnifique couché de soleil, je me prends à être seul au monde.
[Brehemont - Gennes] : 42kms / 10hs
Vent Arrière !!!
Il ne faut donc jamais désespérer.
Petit déjeuner au milieu des "ploufs" de poissons. Il fait beau, mon bras est moins douloureux : que du bonheur !
Ce soir je dois rencontrer mon pote Thomas et sa femme de cousine Sophie . Il faudra convenir d'un rendez-vous.
La voile montée, je file vers la centrale de Chinon. Le vent s'engouffre et me pousse.
Malheureusement, la surface de tissu est trop faible pour compenser l'énergie d'un bon coup de pagaie.
Pas grave, on ne refuse pas une bonne aide auxilaire.
Pas de retenue d'eau au niveau de Chinon, on doit s'approcher des zones navigables.
A noter qu'au viaduc, des panneaux (losanges jaunes) indique la bonne arche.
La portion Saumuroise est marrante : de larges berges sablonneuses où la Loire sitot atteint un côté file avec un débit important sur le bord opposé.
N'essayez pas de couper au travers, c'est l'échouage assuré.
Apparition des premières bouées de navigation : elles décomptent la distance qui les sépare de la mer.
La n°1 est attendue avec impatience.
Arrêt final à Gennes au camping des Rosiers (rive gauche).
Thomas arrive accompagné de Sophie et des 2 petits. Que c'est agréable de les revoir tous ensemble dans ce contexte.
Nous finirons la soirée en refaisant le monde.
[Gennes - Ingrandes] : 57kms / 10hs
La Loire serpente et on prend vite conscience qu'entre la thérorie cartographique et la réalité des bancs de sables et autres îles, le kilométrage est bien différent.
Impossible de filer droit sous peine de sanctions.
D'Angers, on ne voit que le pont de Cé. (attention aux cailloux).
En sortie d'Alleud, la Loire se divise en deux bras. Naturellement, j'ai suivi la rive gauche.
A mon grand bonheur car Chalonnes Sur Loire vaut le détour. Assez étonnant par sa fraicheur ce village alterne falaises et plages dans une Loire maintenant proche de la civilisation.
Stop final en sortie de Fresnes Sur Loire dans un camping d'accès facile (rive droite).
Le Malibu stationnera avec ses amis bateaux, adossé au ponton.
Je passe un coup de fil aux "récupérateurs" : l'arrivée en estuaire est prévue pour dans 2 jours.
Reste la question des marées...
[Ingrandes Sur Loire - Nantes] : 36kms / 11hs
Dans le sens de la marée !!
C'est une journée joyeuse, l'estuaire s'approche et je vais revoir Nantes, ville qui a bercé mon enfance.
Le départ ne se fait donc pas attendre surtout que le Malibu, toujours dans l'eau, n'a plus qu'à être chargé.
Rencontre avec un castor qui se baigne. Le temps de sortir l'appareil photo, il a plongé. Je mitraille quand même son repaire. J'aurais finis par en voir un !!
A partir d'Ancenis le phénomène marée apparait.
On voit nettement les variations de niveau du fleuve (~ 1m). On est quand même 80kms en amont de l'ocean.
La Loire, très large, suit son cours docilement jusqu'à Mauves.
Les ennuis commencent. Impossible de passer à marée montante. Le bateau recule.
A marée descendante, les vagues sont importantes et il me faut longer les berges pour avancer.
Le vent de face n'aide pas trop la manoeuvre.
Je me renseigne sur les horaires de marée auprès des pêcheurs et décide d'attendre la phase étale / descendante pour continuer.
Un calcul rapide des prochaines ouvertures m'ammène à repenser l'itinéraire :
- marée descendante entre 17h00 - 23h00 >> NANTES (bivouac sur une île en sortie d'agglomération)
- marée descendante entre 05h00 - 11h00 >> ESTUAIRE
En attendant l'horaire fatidique, je me console devant une bonne boite de raviolis.
18H00, le chrono tourne, le Malibu se lance. Voilà Nantes.
Les vagues sont impressionnantes et plusieurs bateaux passeront pour me demander si je ne suis pas en perdition.
Il faut dire que le SOT se cabre du tiers de sa longueur.
J'évite le centre des ponts nantais ou tourbillonnent violemment des masses d'eau.
Le jour tombe et la sortie d'agglomération semble inatteignable avant la nuit.
Je décide de bivouaquer sur la berge gauche au niveau d'un parc. L'accostage ne se fera pas sans mal car la Loire s'est retirée et le rivage apparait Il s'agit d'une digue dont les pierres sont recouvertes de vase.
Après quelques glissades, le bateau sera hissé tant bien que mal sur un promontoire.
Tiens des joggeuses ? Profitons en pour se renseigner!
"Excusez moi, je suis ou ? Pardon on est quel jour ?"
A l'odeur où à l'allure visiblement je dérange, elles s'enfuient. Il faut se méfier des pervers
D'ailleurs je n'en mêne pas large. On sait jamais. Pas question de sortir la tente.
Le sommeil sera très léger avec un départ prévu aux aurores.
[Nantes - Paimboeuf] : 22kms / 11hs
L'aube se lève et j'aperçois le Malibu flotter. La marée est haute.
Direction l'estuaire sous un ciel clément.
Le changement est radical en sortie d'agglomération. La loire toujours en mouvement est jaune verte avec l'odeur assortie.
Je croise de gros navires en passant devant le port de commerce et le pont de Cheviré.
Les berges ne sont plus que zones industrielles plus ou moins abandonnées.
Un bac, au niveau de la Montagne, manquera de m'aspirer dans ses moteurs surpuissants.
Le calme revient peu à peu tandis que la marée se stabilise. Je ne suis plus très loin du bout.
Les rivages sont constitués de forêts de roseaux. En cas de pb, impossible de débarquer. Je m'enfoncerais irremédiablement dans cette boue.
Passage de la centrale de Cordemais le long de l'ile Bernard.
Je n'en peux plus, le courant me repousse et l'ile sur ma gauche est interdite pour cause de stockage de gaz.
Je ne sais plus où je suis et la décision de demander de l'aide aux 2-3 chaluts qui sont ancrés droit devant est rapidement prise.
Les minutes passent...elles semblent durer des heures, je n'avance pas.
J'ai l'impression d'être dans un de ces cauchemars où l'on court vers un point précis qui s'éloigne en permanence.
Arrivé à leur niveau, exténué, je découvre un débarquadère.
Exit l'aide C'est la pause déjeuner en attendant la prochaine marée !!!
Cette berge est en fait une ile. Je reconnais finalement ma position par rapport à la route du débarquadère.
Une dizaine de kilomètres me sépare de Paimboeuf et une vingtaine de plus pour St Brévin.
Coup de fil à la famille : l'arrivée à St Brévin est incertaine si le rythme ne s'améliore pas.
Ils doivent rester en standby jusqu'à mon prochain appel. Pas facile.
Marée étale : c'est reparti !!!
Super motivé, je pagaye comme un fou. Les vagues sont rudes. Sur ma droite, au milieu du fleuve, le courant est monstrueux.
Des vedettes passent, décollant de temps en temps hors de l'eau.
Il me faudra qq heures pour venir à bout de Paimboeuf. La marée est déjà entrain de remonter.
Une décision doit être prise : campement ou arrêt de l'aventure ?
Je décide de stopper là, à 10 kilomètres du pont de St nazaire, en face des chantiers de l'Atlantique et de la raffinerie de Donges.
Cette choix est murement réfléchi.
Cela fait 3 semaines de kayak, des gens m'attendent avec un festin, je ne vais pas les décevoir Je considère avoir réussi mon pari.
De plus, avec ces coefficients maritimes et le mauvais temps qui se prépare, je doute que le Malibu puisse passer le partage des eaux et atteindre convenablement la plage de St Brévin.
C'est donc ici, sur ce sol caillouteux, au milieu des friches industrielles que se termine mon aventure !
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mis à jour le 06 nov. 2006
Inscription : 19/08/2006
Quoi vous dire...
Inutile de vous décrire comme la Loire est belle !
Elle est à deux pas et reste si sauvage ! Allez la découvrir vous-même !!!
Comme c'est mon premier périple, (j'espère qu'il y en aura beaucoup d'autres), je vais essayer de parler à ceux qui voudraient faire de même.
1- Le plus dur : c'est de se lancer.
De se dire, cela fait des années que j'en rêve, maintenant je pose tous mes congés et je pars.
2 - De croire en son périple et de ne pas avoir peur avant l'heure.
L'entourage est parfois décourageant, il faut savoir s'endurcir et tenir bon (en prenant quand même en considération les bons conseils).
Et puis ne pas avoir peur de l'inconnu.
Pour moi ça a été l'eau vive, les "sables mouvants" liguriens ou bien encore le bivouac sauvage.
3 - De bien préparer et choisir son matériel.
Un moment j'ai hésité partir seul avec mon kayak de fibre : je ne serais probablement jamais arrivé. Il aurait cassé avant.
Et l'étude de l'itinéraire, couplé à GoogleEarth m'a permis de connaitre les difficultés à l'avance.
4 - Le jour J, on respire un grand coup et on part...
Au bout de 2 ou 3 coups de pagaies, on a plus envie de revenir.
Et si c'était à refaire....
>> je partirais avec moins de vêtements inutiles
>> je partirais 100kms en amont et je finirais au minimum à St Brévin en prenant garde aux coefficients maritimes.
Peut-être bien que même que je continuerais jusqu'à plus soif !
>> je ne ferais que du camping sauvage.
Ne serait ce que pour profiter de l'environnement en étant en communion avec la nature et pour ne pas se fixer des distances idiotes en fonction des campings sur berges.
>> j'emmenerais un matelas qui ne se dégonfle pas et je n'écouterais pas les vendeurs qui conseillent des duvets supportant 15° (vaut mieux un truc plus chaud).
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Super ton compte rendu! J'ai hâte de lire la suite !
J'habite à coté d'Amboise et navigue régulièrement sur les portions de la Loire entre Jargeau et Bréhémont que tu as faites.
J'adore tous ces coins et je suis heureux de voir que tu y est passé.
Dommage que je n'ai pas connu le forum plus tôt ...nous aurions pu faire un brin de descente ensemble.
Ton compte rendu me donne envie d'essayer la navigation plus en amont !
Au plaisir de te lire
Pierre
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Inscription : 15/09/2006
Lieu : Maisons-Laffitte
Inscription : 06/05/2006
Lieu : Chorges, Hautes-Alpes
Et puis, je trouve ça bien de montrer qu'il y a plein de trucs sympa à faire en France.
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merci pour ton carnet de voyage, j'ai l'impression qu'il y aura de plus en plus de monde sur la loire dans les années à venir.
Je me rends compte que vous avez fait de grosses étapes. J'espere la suite ....
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J'ai bien envie de retourner en tour corse ou en sardaigne me baigner.... ou faire un tour de France ou en Croatie, ou refaire la Loire (plus longtemps, en autonomie tout le temps ) ou un tour du monde ...
En résumé, je ne sais pas mais j'ai l'impression de tourner un peu en rond sur mes trips France.
C'est trop long d'attendre un an pour pouvoir repartir.
Surtout quand je vois des périples comme Sibéria ou le kayak au Cap Horn.
Face à ces questions existentielles, je suis open à toutes propositions.
En attendant, je vais m'acheter un ou 2 bouquins de récits pour voir ce que cela donne à plus grande échelle (ex Sibéria).
Alex
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En tout cas une chose qu'on fera c'est un trip sur sept/oct car la mer est encore chaude et les conditions d'été indien très agréables... Peut-être que ce sera en Grèce, comme ça on évite le Meltem...
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Inscription : 15/09/2006
Lieu : Maisons-Laffitte
mis à jour le 08 mai 2018
Inscription : 02/12/2006
Je cite : >> http://www.eclecticspace.net qui raconte une aventure similaire et qui fut une grande source d'inspiration (fabuleux)<<
Etant l'auteur des pages citées, je dois avouer que ça fait réélement plaisir !
Plaisir de voir la belle balade que vous avez fait, plaisir de pouvoir lire le récit, riche en infos qui plus est...
Y'a pas à dire, j'aime la démarche !
Et si besoin était, j'ajouterais que j'adhère (presque) pleinement à la conclusion !
Un kayak ou canoë fibre costaud resistera avec un minimum d'attention mais pour le reste nous sommes d'accord !
Ne vous laissez pas trop influencer par les "légendes", allez voir par vous même... et si vous lisez ces lignes c'est que vous êtes en train de trouver l'info qui vous manque...
>> je partirais avec moins de vêtements inutiles <<
On avait dit la même chose en partant pour la Garonne, l'année suivant la Loire... et on en vait encore trop ! Bref, point n'est besoin de trop de vêtements de rechange !!
>> je partirais 100kms en amont <<
Pour ma part, si tu dis ça, ça confirme que je peux envisager de partir de 300 km en amont de ce nous avions fait (Decize) !! Yeahhh !
>> et je finirais au minimum à St Brévin <<Oui, pour l'avoir vécu, c'est sympa d'arriver sur l'Océan, les chalutiers, et tout et tout ! :roll:
>> en prenant garde aux coefficients maritimes.<<
Mieux vaut, il est naïf (comme moi !) de vouloir lutter contre la marée !! :huh:
>> Peut-être bien que même que je continuerais jusqu'à plus soif !<<
C'est diablement tentant !!! :p
>> je ne ferais que du camping sauvage.<<
Tout à fait possible, et c'est tellement plus "l'aventure" !
>> j'emmenerais un matelas qui ne se dégonfle pas <<
Sans méchanceté Warf, Warf, Warf !!!
>> je n'écouterais pas les vendeurs qui conseillent des duvets supportant 15° (vaut mieux un truc plus chaud).<<
Une fois encore, nous sommes d'accord !! Mieux vaut un sac trop chaud et le laisser ouvert que l'inverse !!
Et en plus c'est une règle : ne jamais oublier que les vendeurs sont des vendeurs !!!
Sur ce, bon vent pour tes (vos) prochaines balades !
Loïc
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Merci encore pour ton site qui fait l'unanimité.
Si mon aventure a réussi c'est en partie grâce à toi.
J'ai souvent pensé à votre périple notamment en passant aux abords des iles que vous aviez passées et lors des passes à poissons des centrales
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Que dire d'autre que Merci de tous vos compliments (enfin, que je prends comme tel ) !
Ca me donne envie de prendre enfin le temps de rédiger quelques pages sur une "virée" Meuse-Cap Nord à vélo...
Sinon, au sujet de la Loire, je serai tenté de conseiller le bouquin (pas sorti à l'époque de notre balade et c'est dommage !) La Loire : Vallées et vals du grand fleuve sauvage de Christian Bouchardy (287 pages, Delachaux & Niestle, 2002, ISBN: 2603012770). Bon résumé de pas mal d'infos au sujet de l'hydrographie, de ses aménagements, etc, etc.
Allez, A+, Loïc
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Comme convenu, voici le récit d'un trip kayak que j'ai fait en aout 2005 sur la Loire.
L'objectif était de relier Montrond Les Bains (près de St Etienne) à l'estuaire sur une durée de 3 semaines.
D'un point de vue kilométrage, cela représente une distance de ~ 800kms (sans compter les détours).
Le point de départ avait été choisi car nous y avons un logement.
Il est possible de partir plus 100 kms plus en amont.
Nous étions deux, copine et moi (elle n'avait jamais fait de kayak ni de camping sauvage) et parcourions entre 30 et 40 kms par jour.
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