MUL fauché : des solutions !
Liste indispensable du MUL à prix réduitTexte et photos : Mad des forums de Carnets d'Aventures, Randonner Léger et Vie Sauvage et Survie Ne nous voilons pas la face, une large majorité des « MULs », ou « marcheurs ultralégers », sont des dingos du matériel avancé, hypertechnique, et souvent très cher... Mais beaucoup sont aussi des bricoleurs, des inventeurs, et le forum de « Randonner léger » est une mine d'idées qui – mises ensemble – permettent de marcher pendant des jours, des semaines ou des mois dans de bonnes conditions, et ce pour un budget raisonnable, voire dérisoire. Voici une liste de tout ce qui est indispensable et suffisant pour randonner dans de bonnes conditions avec un investissement aussi réduit que possible. Cette liste est assez proche de celles déjà établies dans Carnets d'Aventures et ailleurs (par exemple CA n°4), mais l'accent est mis sur la minimisation du coût plus que sur l'optimisation des performances. Bien sûr, ce choix ne sera vraiment adapté qu'à des randos en plaine ou en moyenne montagne, et seulement hors des mois les plus froids, mais il permettra déjà de longues aventures sans que le budget soit un obstacle.
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Pour acheter le matériel, on s'adressera suivant le cas aux grands magasins de sport spécialisés (Au Vieux Campeur, Décathlon, Go Sport etc.), aux hypermarchés (en particulier avant l'été où fleurissent des rayons camping), et au marché de l'occasion sur les forums Internet (le forum de « Carnets d'Aventures » bien sûr, ainsi que celui de « Randonner Léger » et celui de « Vie Sauvage et Survie » sont de bonnes adresses). Les marchés et solderies sont aussi des sources intéressantes, et la bonne vieille « récup » est une mine d’or ! Les chaussuresIl s'agit de marcher, donc à tout seigneur tout honneur : le choix le plus important sera celui des chaussures. Et là, le fait d'avoir choisi de marcher léger permettra d'être à l'aise avec des chaussures basses « multi-activités », sans qu’il soit nécessaire d’investir dans les traditionnelles « grosses » de marche. Il est probable que parmi celles que vous utilisez tous les jours, une paire conviendrait déjà. Sinon, les grands magasins de sport ont tous des modèles d'entrée de gamme qui suffiront largement si vous êtes peu chargés ; en outre, dans ces magasins, il y a souvent des soldes des années précédentes. Ni la tige haute ni la membrane imperméable ne sont utiles hors des reliefs accidentés et hors des températures très basses. Par contre, il est indispensable de se sentir bien, et « au large », car après quelques dizaines de kilomètres quotidiens, des chaussures trop serrées seraient insupportables. Un investissement très utile sera celui d'une ou deux paires de chaussettes correctes, en mélange synthétique et laine ou synthétique et coton. Le sac à dosLà encore, le fait de marcher léger simplifie le cahier des charges ! Porter moins de 10 kg ne demande pas le même confort de dos et de bretelles qu’en porter 20 ou 30… Et comme on ne prend que l’essentiel, le volume est lui aussi réduit. Un simple sac à dos de lycéen suffira dans bien des cas. Sinon, parmi les modèles les moins chers des grandes enseignes de sport, on trouve des sacs de 20 litres (un peu juste) à 40 litres, en dessous du kilo. Les vêtementsLe coton n'est pas très cher, mais mouillé, c'est une catastrophe, et si on le lave, il sèche très lentement. Un pantalon en synthétique, avec un bermuda du même métal :-) , que l'on trouve au printemps dans les hypermarchés pour quelques euros, seront très adaptés. On y trouve aussi des chemisettes en synthétique, bien préférables aux t-shirts (j'ai acheté il y a une douzaine d'années 4 chemisettes à 5€ que j'ai malmenées des mois entiers dans la jungle et qui sont encore présentables). Là aussi, il les faut assez amples, et plutôt de couleur claire mais pas unie (compromis protection soleil et moindre visibilité des taches). Deux chemisettes et une chemise à manches longues seront plus que suffisantes pour une rando même au long cours. Pour les sous-vêtements, on se contentera de deux slips (ou de deux caleçons de running si l’on est sujet aux irritations :-)), et d’un maillot – tout ça bon marché et en synthétique, car ça sèche très vite. Les bâtonsParlons maintenant des bâtons de marche, qui sont souvent considérés comme superflus, voire réservés aux personnes du troisième âge, alors que ce sont des aides fantastiques à la marche dès lors que l'on n'est pas sur du plat, et qu’en outre, ce sont des éléments essentiels pour l'abri du MUL fauché ! Le couchage et l’abriUn bon sac de couchage en duvet léger est très onéreux et assez fragile. Hors de la saison froide, les exigences sont moindres. Avant l'été, on trouve dans les rayons camping des hypermarchés des sacs de couchage en synthétique à moins de 10€. Ils sont souvent lourds et encombrants, mais en cherchant bien, il n'est pas rare de trouver des sarcophages sans fermeture, légers et bon marché. Sinon, toujours par temps clément (au-dessus de 10°C), le sursac thermique de Décathlon, vendu aux alentours d'une quinzaine d'euros, est – utilisé en sac de couchage – très bien adapté. Pour deux personnes, on pourra utiliser une bâche économique de 2x3m (en vente dans beaucoup d'hypermarchés, mais aussi dans les magasins de bricolage). Le problème de ces bâches est la rapidité avec laquelle les œillets soumis à un effort s'arrachent : une solution est l'utilisation d'une faîtière pré-tendue, ainsi que d'anneaux de caoutchouc (chambre à air découpée) pour diminuer les efforts (mots-clefs : « abri bâche » sur randonner-leger.org). La photo suivante montre un tel abri, qui a été utilisé par deux MULs sur le GR 20 en Corse. Pour les mâts, on utilisera dans les deux cas les bâtons de marche (bricolés en bambou par exemple), et pour les piquets (sardines), on achètera 6 à 8 sardines en aluminium. Pour le MUL vraiment très fauché, une idée est de récupérer aux objets encombrants une vieille roue de vélo, de couper des longueurs de 20cm de rayons, et d'en plier une extrémité à 90° sur 2cm pour ne pas s'abîmer les doigts en les enfonçant. La popote (réchaud, gamelles, récipients, couverts, couteau, gourdes)Un réchaud à alcool bricolé avec une canette de bière ou d'autres boissons – de préférence en aluminium (car plus léger, insensible à la rouille, et bien assez résistant) est la solution « MUL fauché » de rêve : on se reportera au tutorial sur le site de RL, où le wiki et une vidéo montrent comment faire en quelques minutes cet objet de haute technologie qu'est le P3RS (mots-clefs : « P3RS » sur le wiki de randonner-leger.org, ou sur Google). L'alcool à brûler sera transporté dans une bouteille de 0,5 litre de boisson gazeuse. Ce n'est que pour des durées supérieures à la semaine que le gaz est intéressant en poids, mais le coût des cartouches est non négligeable... La nourriture(ndlr : nous avons consacré un dossier complet à la nourriture de bivouac dans CA10). Tout d'abord, le conditionnement : acheter des sachets refermables solides (genre « ziploc » spécial congélateur – si possible avec tirette de fermeture) et les marquer au feutre indélébile (soupes, céréales, sachets de thé, sucre, épices, etc.) est un excellent investissement. On pourra aussi récupérer des petites boîtes en plastique fort légères (champignons séchés par exemple). L'huile sera stockée dans une bouteille plastique de soda de 25cl. (l'huile – même l'huile d'olive – est peu chère, très calorique, et utile à bien des recettes de randonneur :-)). Le sel, le poivre et les herbes seront mis dans des boîtes de pellicule photo (ndlr : ou dans de petits tubes par exemple de vitamine ou d’homéopathie ; les boîtes de pellicule photo ne courant plus les rues :-) et n’étant pas forcément en plastique « alimentaire »), enfermées ensuite ensemble dans un ziploc. Parmi les très nombreux autres aliments intéressants, il faut mentionner les fruits et légumes secs (il est d'ailleurs facile d'en faire sécher soi-même), la viande séchée ou « jerky » (là aussi, à préparer soi-même), le fromage râpé, etc. Toilette, pharmacieLa trousse de toilette consistera en un ziploc robuste, et se réduira au minimum : une brosse à dents (couper le manche fera gagner quelques grammes, mais permettra surtout de ne pas crever le ziploc ;-) ), un morceau de savon de Marseille dans un sachet plastique (un préservatif non lubrifié est parfait), rasoir jetable si vous vous rasez, et comme serviette et gant une serpillière de ménage en microfibres non tissées (plus efficace et dix fois moins chère que les serviettes high-tech des magasins de sport). Le savon de Marseille – à mon avis parfait en rando comme dentifrice et comme shampooing – permet en outre de faire sa lessive :-D... Le reste (boussole, cartes, frontale, etc.)Une boussole rudimentaire (il existe une Silva à moins de 5€) est à mon avis bien suffisante, mais aussi indispensable. Le GPS ne fait pas partie du matériel du randonneur fauché, et est à mon avis superflu dans plus de 95% des cas pour randonner en Europe. |