À vélo le long de la Loire par le GR3
1200 km à vélo de Bas-en-Basset (Haute-Loire) à Larmor-Baden (Morbihan) en suivant le GR3.
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Guidebook created by pattes_de_poulet
on 11 Oct 2015
updated on 03 Nov 2015
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Eco travel
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Global view
Guidebook : Section 5 (updated : 20 Oct 2015)
Section distance :
260km
Height difference for this section :
+3245m /
-3237m
Section Alti min/max : 7m/87m
Report : Section 5 (updated : 20 Oct 2015)
La Bretagne
La voie ferrée étant à cinquante mètres du camping, la nuit a été rythmée par le passage incessant des trains. Il fait froid ce matin. Je m’engage sur l’itinéraire qui est toujours aussi roulant. Moi qui vit et roule dans une région vallonnée, je commence à me lasser de cette « platitude ». Le paysage défile à vingt kilomètres à l’heure de moyenne. Cormorans et mouettes m’accueillent sur l’île de Chalonnes, la plus grande sur la Loire. Puis me voilà à Montjean-sur-Loire où l’on peut voir des fours à chaux et un chevalement en pierre pour extraire le charbon alimentant les fours.
La voie ferrée étant à cinquante mètres du camping, la nuit a été rythmée par le passage incessant des trains. Il fait froid ce matin. Je m’engage sur l’itinéraire qui est toujours aussi roulant. Moi qui vit et roule dans une région vallonnée, je commence à me lasser de cette « platitude ». Le paysage défile à vingt kilomètres à l’heure de moyenne. Cormorans et mouettes m’accueillent sur l’île de Chalonnes, la plus grande sur la Loire. Puis me voilà à Montjean-sur-Loire où l’on peut voir des fours à chaux et un chevalement en pierre pour extraire le charbon alimentant les fours.
L’après-midi est plus sympa avec du dénivelé… de quelques mètres seulement. À un moment, mon GPS indique une altitude de -9 mètres ! Si ça continue, c’est un voyage au centre de la Terre que je vais faire. Je m’éloigne un moment des berges du fleuve mais cela ne dure pas.
Plus tard, je pénètre enfin dans Nantes. Là, rapide détour par le château des ducs de Bretagne et du quartier alentour. Malgré le dense réseau de pistes cyclables, je n’aime pas circuler à vélo dans une ville que je ne connais pas. Je ne m’y sens pas en sécurité. Je ne m’éternise donc pas. C’est ici que l’itinéraire « La Loire à vélo » et le GR3 se séparent définitivement. Le premier file plein ouest jusqu’à Saint-Brévin-les-Pins. Le second, que je poursuis, m’entraîne au nord de Nantes, sur les rives de l’Erdre. Il redevient chemin en sous-bois où il fait bon rouler. L’environnement est très agréable et prisé des nombreux joggers et promeneurs. On aperçoit même quelques castors et canards qui semblent s’accommoder de la présence humaine. En fin de journée, je recherche un endroit tranquille pour bivouaquer car le prochain camping est à plus de dix kilomètres et j’en ai déjà parcouru cent seize. Ce sera un pré bordant un champ de maïs.
Plus tard, je pénètre enfin dans Nantes. Là, rapide détour par le château des ducs de Bretagne et du quartier alentour. Malgré le dense réseau de pistes cyclables, je n’aime pas circuler à vélo dans une ville que je ne connais pas. Je ne m’y sens pas en sécurité. Je ne m’éternise donc pas. C’est ici que l’itinéraire « La Loire à vélo » et le GR3 se séparent définitivement. Le premier file plein ouest jusqu’à Saint-Brévin-les-Pins. Le second, que je poursuis, m’entraîne au nord de Nantes, sur les rives de l’Erdre. Il redevient chemin en sous-bois où il fait bon rouler. L’environnement est très agréable et prisé des nombreux joggers et promeneurs. On aperçoit même quelques castors et canards qui semblent s’accommoder de la présence humaine. En fin de journée, je recherche un endroit tranquille pour bivouaquer car le prochain camping est à plus de dix kilomètres et j’en ai déjà parcouru cent seize. Ce sera un pré bordant un champ de maïs.
Je me tourne et me retourne dans mon duvet. Alex ronfle très fort et va finir par me réveiller. Mon sommeil est de plus en plus léger mais ce n’est pas encore l’heure de se lever. Voilà maintenant qu’il fouille dans le sac de nourriture dont le froissement m’irrite. Et il revient se coucher. De nouveaux ronflements. Plus forts encore. Mais… je voyageais seul… Que fait donc mon habituel compagnon de route à mes côtés dans la tente ? J’ouvre les yeux en sursautant. J’écarte les bras. Il n’y a personne avec moi. Je tends l’oreille et entends des ronflements proches. Non, plutôt des grognements… de sanglier ! Celui-ci doit être à la recherche de nourriture dans la haie de broussailles à un mètre de ma tente. Mon cœur bat à tout rompre. Pourvu que l’animal soit bien de l’autre côté de la clôture ! Je me félicite alors d’avoir refermé l’entrée du pré derrière moi la veille. Mais je reste silencieusement dans ma tente pendant de longues minutes car je crains malgré tout de tomber nez à nez avec le cochon sauvage. Suite à ce réveil mouvementé, c’est en jetant de temps en temps des coups d’œil alentour que je fais mon sac.
La matinée m’offre une succession de chemins et de routes sans grand intérêt. En revanche, la deuxième partie de journée est consacrée à la traversée du marais de Brière, au cœur du parc naturel régional. Le marais est composé d’un immense labyrinthe de canaux, de plans d’eau et de prairies où était extraite autrefois la tourbe. De nombreuses espèces végétales et animales peuplent ce milieu humide : nénuphars, lentilles d’eau, belettes, hermines, hiboux, canards, brochets, carpes… Derrière les rideaux de roseaux, les hérons prennent gracieusement leur envol à mon approche. C’est un vrai plaisir de cheminer dans ce décor. Le marais semble paisible. De ses eaux trop calmes, je m’attends presque à voir surgir un énorme poisson à la mâchoire béante, prêt à m’engloutir.
À ajouter au rayon bestiaire du jour : deux faisans croisés à quelques minutes d’intervalle… et un escargot qui a voyagé toute la journée dans la housse de ma tente. C’est sûrement l’escargot le plus rapide du monde : quatre-vingt-trois kilomètres en un jour !
La matinée m’offre une succession de chemins et de routes sans grand intérêt. En revanche, la deuxième partie de journée est consacrée à la traversée du marais de Brière, au cœur du parc naturel régional. Le marais est composé d’un immense labyrinthe de canaux, de plans d’eau et de prairies où était extraite autrefois la tourbe. De nombreuses espèces végétales et animales peuplent ce milieu humide : nénuphars, lentilles d’eau, belettes, hermines, hiboux, canards, brochets, carpes… Derrière les rideaux de roseaux, les hérons prennent gracieusement leur envol à mon approche. C’est un vrai plaisir de cheminer dans ce décor. Le marais semble paisible. De ses eaux trop calmes, je m’attends presque à voir surgir un énorme poisson à la mâchoire béante, prêt à m’engloutir.
À ajouter au rayon bestiaire du jour : deux faisans croisés à quelques minutes d’intervalle… et un escargot qui a voyagé toute la journée dans la housse de ma tente. C’est sûrement l’escargot le plus rapide du monde : quatre-vingt-trois kilomètres en un jour !
Cette dernière journée commence mal. Tandis que je prépare mon baluchon dans la pénombre de l’aube, j’entends un craquement sous ma semelle. Je viens d’écraser malencontreusement mon coéquipier à coquille. Je m’excuse platement auprès de sa dépouille. J’espère qu’il me pardonnera car je lui ai quand même permis de réaliser un voyage hors du commun pour son espèce. Le cercle fermé des grands aventuriers s’en souviendra comme d’un précurseur.
Chaque fois c’est la même chose. Je n’aime pas le dernier jour d’un voyage. Dès le lever, on se dit que c’est la dernière fois qu’on fait chaque geste. Faire son sac, plier la tente, s’habiller… sans le même entrain que les jours précédents.
Il me reste environ soixante-dix kilomètres à parcourir. Je quitte le GR3 qui continue jusqu’à Guérande, au sud. Le prochain GR, qui est ici un sentier côtier, s’avère vite être une mauvaise option. En effet, une fois la Vilaine franchie au barrage d’Arzal, l’accès est limité aux piétons. Les barrières ne permettent pas le passage d’un vélo chargé de sacoches. Je choisis donc de longer le sentier de randonnée par les petites routes. Puis, je le récupère lorsqu’il s’éloigne de la côte. Et c’est ainsi que je me retrouve aux portes de Vannes. À la mi-journée, je suis tranquillement assis sur le port, à contempler les bateaux.
Chaque fois c’est la même chose. Je n’aime pas le dernier jour d’un voyage. Dès le lever, on se dit que c’est la dernière fois qu’on fait chaque geste. Faire son sac, plier la tente, s’habiller… sans le même entrain que les jours précédents.
Il me reste environ soixante-dix kilomètres à parcourir. Je quitte le GR3 qui continue jusqu’à Guérande, au sud. Le prochain GR, qui est ici un sentier côtier, s’avère vite être une mauvaise option. En effet, une fois la Vilaine franchie au barrage d’Arzal, l’accès est limité aux piétons. Les barrières ne permettent pas le passage d’un vélo chargé de sacoches. Je choisis donc de longer le sentier de randonnée par les petites routes. Puis, je le récupère lorsqu’il s’éloigne de la côte. Et c’est ainsi que je me retrouve aux portes de Vannes. À la mi-journée, je suis tranquillement assis sur le port, à contempler les bateaux.
Après m’être accordé un repas accompagné d’une dernière bière bien méritée, je remonte sur mon vélo pour rejoindre Larmor-Baden, terme de cette superbe aventure. Le fleuve, sa faune et sa flore sauvages, les châteaux, les ponts, les étangs, le marais, les levers et couchers de soleil, les bivouacs, les rencontres, les orages, la chaleur… les images défilent dans ma tête. Je suis triste que cela se termine mais heureux d’avoir parcouru mille deux cents kilomètres dans des paysages magnifiques. Bon nombre de souvenirs resteront gravés longtemps dans ma mémoire. J’ai pris tellement de plaisir à pédaler. Je me sens bien sur mon vélo, détendu et l’esprit serein. En fait, je n’ai pas envie de m’arrêter. Je voudrais rouler encore, découvrir d’autres horizons, faire d’autres rencontres… « Errer humanum est ».
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