L'équipe se met à nu : Manon
Et si on profitait de l'anniversaire des 20 ans du mag pour vous en dire un peu plus : qui se cache vraiment derrière les habituels portraits en fin de magazine ? À quoi ressemblions-nous il y a 20 ans ? Qui sommes-nous, aussi, en dehors de Carnets d'Aventures ? L’équipe se dévoile ici, en toute transparence. Vous ne verrez plus de la même façon ces visages souriants...
Rencontre avec Manon
Rédaction, communication ; rejoint Carnets d'Aventures en 2021
À quelle occasion t’es-tu essayée au bivouac ?
Difficile de dire précisément à quand remonte mon premier bivouac. Je n’en ai pas de souvenir enfant avec mes parents (hors campings), ni ado. Il me semble que tout vient de la Russie. À la fin de mes études, je pars travailler deux ans à quelque 1000 km au sud-est de Moscou, et sur mon temps libre, mes amis me font découvrir les environs, toujours avec la tente. Tout me semble si simple, pas de « règles », de « propriétés », de clôtures, on se retrouve tout de suite dans les grands espaces, les villes et villages étant tellement éloignés les uns des autres. C’est une révélation, j’adore ces moments partagés dans la forêt, la steppe ou au bord de la Volga ! Comment ai-je pu passer à côté toute mon adolescence ! À la fin de mon contrat, je prolonge mon visa et pars seule, avec mon sac à dos, ma tente et des billets de train à la découverte de ce pays fascinant et de ses voisins, où je me sens si bien, de la Carélie au Kamtchatka en passant par la Géorgie. Premiers bivouacs en solo, mémorables. De retour en France, je ne suis plus tout à fait la même, et les week-ends bivouac ou itinérances nature sont désormais au centre de mes préoccupations.
Quel est ton petit plaisir coupable en bivouac ?
J’ai un petit côté délicat, précieux, voire maniaque, et j’adore quand la tente est bien sèche au moment de se remettre en route. Dans le même genre, je préfère éviter de boire mon thé (et surtout mon vin, car l’apéro en bivouac, c’est sacré !) dans des restes de semoule au thon et emporte souvent deux récipients distincts (tant pis pour le BUL) ! Inutile de chercher d’autres airs de princesse chez moi, ils sont tous là. D’ailleurs, ne pas pouvoir prendre de véritable douche plusieurs jours d’affilée ne me pose aucun problème. Cherchez l’erreur…
Y a-t-il un détail pratique qui t’a changé la vie en bivouac ?
S’alléger ! C’est un long processus, autant psychologique (comprendre que la légèreté n’est pas l’ennemie du confort, mieux se connaitre) que matériel (trouver le bon compromis). J’y travaille encore.
Que t’apporte le bivouac dans la vie de tous les jours ?
J’aime cette façon de sortir complètement du quotidien : s’adapter aux conditions, changer son comportement, relativiser, se faire violence, cela fait du bien, et il me semble que j’en retiens toujours un petit quelque chose de retour à la maison.
Le plaisir que je prends en bivouac est aussi une source d’apaisement. Dans un contexte où nous devons modifier nos modes de vie, je sais que le simple fait d’enfourcher mon vélo pour aller me promener et dormir dehors à quelques kilomètres de la maison me remplit de bonheur et me satisfait amplement.
Y a-t-il un projet que tu aurais aimé déjà avoir réalisé ?
Partir longtemps, à vélo, plusieurs mois au moins sans retour à la maison, seule ou avec mon cher et tendre, pour vivre plus qu’une courte parenthèse.
Réaliser des affûts, aussi, car j’ai parfois l’impression d’être simple consommatrice de la nature, ou simple passagère quand je baguenaude à vélo, à ski ou à pied ; j’aimerais plus me fondre dans l’environnement, juste écouter et regarder. Une envie ravivée par la récente lecture de L’oiseau-forêt de Michel Munier.
Quand tu n’es pas dehors ni en train de travailler, comment occupes-tu ton temps libre ?
Je joue ! Je suis capable de passer une après-midi entière (pluvieuse tout de même) à jouer au tarot, à la contrée, à Hanabi ou au backgammon, en famille ou entre amis, j’adore ça !
Si tu devais citer quelques ouvrages qui t’ont vraiment marquée…
Les Cavaliers de Joseph Kessel ! À l’origine d’une petite fascination pour les terres et la culture afghanes. J’ai enchaîné avec la BD Le Photographe de Guibert, Lefèvre et Lemercier, pour en apprendre plus sur le pays et son histoire contemporaine, c’est un ouvrage qui mêle dessins et planches photo, accompagné d’un DVD. J’espère un jour avoir l’occasion de fouler ces territoires.
À quand remonte ton ailurophilie ?
Au collège, lorsque mon frère a adopté un chaton à la maison, et quand Clochette est morte, j’ai compris à quel point j’y étais attachée. Du moins c’est ce que je croyais avant de rencontrer Johanna, Olivier et Anthony ; là j’ai vraiment découvert ce qu’est l’ailurophilie (et le mot d’ailleurs). Étais-je vraiment ailurophile finalement ?
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