Petite histoire de Carnets d'Aventures
2003
Année zéro, la genèse
Été : Olivier et Johanna embarquent pour un voyage de deux mois en kayak de mer. Objectif : traverser la Méditerranée, mais aussi, réfléchir aux projets d’avenir. Du changement à l’horizon, finie la vie de startup en informatique ! Les prémices du magazine que vous tenez entre les mains naissent au rythme des coups de pagaie.
(20 ans plus tard, les kayaks Rainbow Laser sont toujours fidèles au poste !)
Automne : La presse amorce déjà un déclin et tout le monde les en avertit. Il en faut plus pour les empêcher d’élaborer le premier numéro de Carnets d’Expé. Pas de business plan, pas de numéro zéro. Le ton est donné, le magazine sort… des sentiers battus.
2004
Parution de Carnets d’Expé 1
Février-mars : Les 15.000 exemplaires du – peut-être premier – magazine francophone de bivouac sont imprimés ! Réjouissant non ? Sauf qu’il y a un louper dans le rendu, les photos sont d’une colorimétrie… hasardeuse ! Pas vraiment ce qu’on appelle mettre toutes les chances de son côté. Olivier et Johanna se résolvent à financer l’impression d’un deuxième stock.
Automne : Alex entre dans l’équipe.
2005
Juin-juillet : On remet les compteurs à zéro. Enfin à 1 : Carnets d’Expé n°8 s’appellera… Carnets d’Aventures n°1. Quelle différence ? Contrairement à l’expédition, l’aventure semble davantage à portée de tous. Quelques irréductibles fidèles continuent de parler de Carnets d’Expé (limite ils lui inventeraient presque un prix en Francs !).
En bons artisans de la presse, tout le monde met la main à la pâte. On ne remerciera jamais assez les amis – reconnaissance éternelle – qui nous aident à ensacher les magazines pour les abonnés. Pour les tenir en haleine, nous organisons des courses chronométrées, avec bonus en fonction du nombre de magazines ensachés et pénalité en cas d’erreur (sur le sens du magazine ou de la feuille d’adresse). Que tous ceux qui – à l’époque – ont reçu un magazine corné nous excusent !
Automne/hiver : Quel est le comble pour un magazine outdoor ? Être élaboré par une équipe bloquée en indoor. Carnets d’Aventures ralentit donc la cadence et devient trimestriel. Davantage de temps entre chaque bouclage, pour être sur le terrain, mais aussi envisager le premier hors-série : Année Sabbatique, mode d’emploi. On n’avait pas encore inventé le vote pour la couverture, mais on avait déjà des idées farfelues.
2006
Hiver : Sports Nature n°1 paraît. Nouveau magazine de topos de sports de pleine nature, édité par une certaine Alcyon Média SARL. Oui, vous avez bien lu : dans un excès d’enthousiasme, l’équipe s’attelle à créer un second magazine outdoor. On n’avait pas parlé de ralentir la cadence ? Sports Nature n°2 ne verra jamais le jour.
Automne : La rédac’ quitte les Alpes-Maritimes pour les Hautes-Alpes. Chute drastique de la densité de population, inversement proportionnelle au potentiel nature autour de la maison. Un environnement idéal pour un magazine comme Carnets d’Av. !
2007
Une communauté francophone plutôt confidentielle – le forum des MUL, pour Marche Ultra Légère, regroupe quelques férus de l’allègement du sac à dos. La rédac’ leur ouvre une tribune et s’en inspire pour une traversée alpine à VTT, les manches de brosse à dents préalablement raccourcis. Elle ne bulle pas : la MUL mue en BUL – Bivouac Ultra Léger – pour s’appliquer à toutes les activités nature. Le VTT version BUL voit le jour. Il est d’ailleurs évoqué dans le premier HS Voyager à vélo de Carnets d’Av. qui parait cette même année.
C’est aussi via la communauté MUL que la rédac’ rencontre David Manise : la chronique de l’ours des bois rejoint nos colonnes (autrefois appelée « vie sauvage & survie », le forum d’en face comme disent les MULs).
2008
Printemps : Grands tests de réchauds (CA11) et de tentes (CA12) : et les ingés de la rédac’ mitraillent le lecteur de courbes et de graphiques ; certains sont un peu assommés mais le sérieux des tests de Carnets d’Aventures prend du galon.
Printemps/été : Voyager en bivouac, sans moyen motorisé, pour ne laisser aucune empreinte sur son chemin. La promesse est belle. Mais comment maintenir un équilibre avec les moyens de transport – plus ou moins vertueux – pour se rendre sur place ? À coups de calculateurs de bilan carbone, Olivier et Johanna prennent la décision de ne plus prendre l’avion. Leur projet dans les Andes se transforme en une traversée de l’Islande, accessible en train+bus+ferry. Dans cet élan, le hors-série Le voyage écologique sort. Nous étions en 2008, la grande époque des vols low cost battait déjà son plein… (voir CO2 mon amour, les transports motorisés).
2009
Printemps : Deuxième HS Voyager à vélo. Même l'œil non affûté remarque que le salar de Uyuni est de nouveau en couverture, c’est vrai que « C’est loin mais c’est beau ! ».
L’enthousiasme des lecteurs et des voyageurs et la diversité des aventures vécues font plaisir !
Printemps : CA15 : deux dossiers très bien accueillis et qui en inspireront d’autres, « Voyager avec ses enfants » et « Islande ».
2010
Hiver : CA18 : ces trois jeunes qui semblent kiffer le voyage de leur vie et posent dans le plus simple appareil, les parties intimes cachées par une sacoche, communiquent tant de bonheur qu'ils font la couv. Une fois l’euphorie du bouclage passée, c’est la douche froide ! Ce n’est pas du goût de tout le monde…
Été : À force de causer voyage en kayak, de nombreux lecteurs nous disent souhaiter se jeter à l’eau : alors voici CA20 spécial Voyager sur l’eau !
2011
Hiver : Premier gros dossier nourriture « Porter moins manger mieux ». Pas encore de comparatif de pâtes à tartiner, mais déjà pas mal à manger !
Printemps : CA23 : par souci d’élégance, nous dupliquons un mélèze sur la couverture. Merci Photoshop ! Une opération à double tranchant : plusieurs lecteurs s’en aperçoivent. Et nous de mesurer quelle chance nous avons d’avoir un public si attentif aux détails ! Passons aux aveux : parce que certains clichés sont quasi parfaits mais que le format A4 est imposé, il nous faut encore – occasionnellement – opérer de menues modifications pour la photo de couv !
Automne : CA25 : deuxième numéro spécial Année Sabbatique, mode d’emploi, la rédac n’en prend pas afin de publier la deuxième édition de ce guide qui donne envie de prendre le large ! Vous connaissez beaucoup de magazines qui vous incitent à vous désabonner car vous partez en année sabbatique ?
2012
Été : Arrivée d’Alexis et Coralie, à qui nous passons les rênes du magazine à partir de CA28.
2013
Été : Cure de jouvence du magazine avec CA32 : nouveau logo et nouvelle maquette… On ne dira pas que c’est un échec, on dira juste que ça n’a pas (si bien) marché !
2014
Été : Carnets d’Aventures fête ses 10 ans. Olivier et Johanna déménagent et un chat roux, déjà locataire des lieux, les y accueille. Personne ne soupçonne son avenir de mascotte… Sauf Potiron lui-même ?
Automne : CA37, « Voyager avec 5€ par jour », la sobriété heureuse, un de nos best-sellers.
2015
Printemps : Troisième HS Voyager à vélo.
Lors d’une visite de contrôle chez un médecin, Alexis apprend qu’il est atteint d’une forme grave de cancer… Voici un extrait de l’article poignant qu’il a écrit dans le dossier sur la résilience à travers le voyage publié dans CA47 :
« Les jours suivants, je ne saisis toujours pas la gravité de la situation. Me sentant en bonne forme et n'ayant pas vu directement le cliché du scanner, cet étrange hôte qui m'habite me semble encore totalement virtuel. Ma bonne humeur contraste avec la compassion que je lis sur tous les visages autour de moi. Pourtant, petit à petit, je commence enfin à comprendre : oui, bien sûr, tout le personnel soignant pense à la même chose, sans oser prononcer le mot puisque pour l'instant il n'y a aucune certitude. Cette boursouflure envahissante, que pourrait-elle être d'autre qu'une énorme tumeur ? Deux semaines interminables s'écoulent avant d'avoir les résultats de la biopsie. Puis le diagnostic tombe, implacable : c'est effectivement un cancer rare et de « mauvais pronostic », un léiomyosarcome. »
Commence alors un long parcours, semé de doutes, de traitements, de souffrances, mais aussi d’espoir, d’amour et d’instants suspendus de joie.
Été : Olivier et Johanna ont repris en charge le magazine.
Anthony arrive dans l’équipe pour les aider. Il est vite adopté ; un périple à VTT BUL dans le « Laverquistan » pas toujours très roulant en guise de bizutage.
2016
Hiver : Le parcours de soins d’Alexis se poursuit ; il subit une opération extrêmement technique et délicate qui semble fonctionner. Alors qu’il est encore hospitalisé, Coralie met au monde leur fille Thaïs.
2017
Printemps : Publication de CA47 ; les différents articles (dont celui d’Alexis) du dossier sur la résilience sont une véritable ode à la vie et au courage. Leur lecture suscite émotion, humilité, gratitude et motivation.
Alexis nous quitte malheureusement le 4 juin, alors que nous achevions le bouclage de CA48. Voici un extrait de l’édito d’Olivier :
« Son témoignage dans le dernier numéro est son cadeau d’adieu ; il m’est précieux, et, chaque jour, je tente de m’inspirer de cette philosophie de vie qu’il a su développer pendant sa maladie, une philosophie positive, joyeuse, qui lui permettait malgré tout de profiter intensément de chaque instant de l’existence. Son témoignage en a touché aussi beaucoup parmi vous si l’on en juge par les messages chaleureux de soutien que vous lui avez fait parvenir. [...] Alexis a transmis au magazine une part de lui durant les années où il s’en est occupé, ses idées sont là, au fil des pages et il continuera de vivre à travers lui. Maintenant il nous reste à être heureux, du mieux que nous pouvons, pour le temps que nous avons encore à passer sur cette planète. À apprendre à construire le bonheur avec ce qui est là, à côté de nous, à portée de main. C’est ce qu’il aurait souhaité, et c’est une belle façon de lui rendre hommage. De rendre hommage à la vie qui nous anime… »
Le soir des obsèques, sur l’impulsion de Coralie, nous sommes une cinquantaine à bivouaquer ensemble dans un lieu qu’affectionnait Alexis, un joli belvédère sur le versant est du Vercors.
2018
Directeur artistique autoproclamé, Anthony se lance – pour le numéro 50 tout rond – dans un chantier de toute dernière minute : changer la maquette de couverture. Malgré nos craintes (cf. CA32), le magazine (re)trouve son public. Ouf ! Dans cet élan de changement, l’inénarrable Potiron apparaît dans nos colonnes. Lui aussi trouve son public.
2019
Printemps : Parution du troisième numéro spécial Année Sabbatique sur la pagination maousse costaude de 132 pages ; la rédac pousse les murs et redouble d'efforts pour poursuivre le travail commencé par Alexis deux ans plus tôt en mettant à jour ce guide très plébiscité.
2020
Printemps : Covid et premier confinement, en même temps que la parution de CA59. Pour répondre à l’invitation à Larguer les amarres ! en couverture, il faudra attendre un peu…
C’est aussi le moment que nous « choisissons » pour lancer un Wanted en vue de trouver un collaborateur supplémentaire. Nous sommes surpris – et touchés – de recevoir plus de 200 candidatures ! Les restrictions sanitaires ne faciliteront pas la tâche, mais qui n’a pas dû revoir son planning ?
Été : Parution de CA60 La France, ce bout du monde. Extrait de l’édito : « Carnets d’Aventures ne change pas son fusil d’épaule ; ce numéro sur la France était dans les cartons depuis quelque temps déjà, et cela fait bien longtemps que nous promouvons à la fois la mobilité douce, les destinations proches, et le potentiel d’aventures – aussi bien au long cours que de « 2 jours à 2 pas de chez soi » – que nos contrées offrent. Comment la France va nous dépayser, au bout du monde dans l’Hexagone : embarquement immédiat ! »
2021
Hiver : Parution de CA62 qui évoque ce que la pratique du bivouac apporte d’irremplaçable dans nos vies. Votre enthousiasme (et le nôtre !) à son sujet ne nous a pas fait hésiter longtemps à mettre le bivouac au cœur du numéro anniversaire que vous tenez entre les mains.
Été : Les temps de confinement ont favorisé la créativité… En juin, Johanna publie La Légèreté du parapente, Petites circonvolutions sur le vol libre et les promesses du ciel aux éditions Transboréal (coll. Petite Philosophie du Voyage), une invitation passionnée à découvrir l’univers fascinant de l’air, qui s’adresse à tous. Un livre qui donne des ailes !
Cette même année, Anthony s’essaye à un nouveau domaine : la réalisation de film, sans réaliser… l’ampleur de la tâche ! Après y avoir passé un temps incalculable, Home Sweet Home retrace en 15 minutes un de ses voyages à vélo et parapente, dans les montagnes autour de la rédac’. Il est encore tout ému de l’accueil si positif reçu dans les festivals, en France et à l’étranger !
Automne : Manon intègre l’équipe. Elle aussi a droit à un périple à VTT BUL en guise de bizutage, mais bien roulant celui-ci : la Transverdon.
2022
Automne : Puisque le voyage au fil de l’eau a le vent en poupe, nous publions CA68, nouveau numéro dédié à toutes ses formes, dont le packraft… 15 ans plus tôt, en testant l’un des tout premiers modèles débarqués dans l’Hexagone, la rédac’ avait entrevu le potentiel offert par cette petite embarcation ingénieuse et polymorphe. Aujourd’hui, vous voyez presque à chaque numéro un récit à bord de ces bateaux, avec des combos toujours plus surprenants comme le bikeraft.
2023
Été : Conséquences du Covid et de la guerre en Ukraine, la presse, et les petits éditeurs indépendants en particulier, n’échappent pas à la crise et plusieurs titres ont malheureusement dû fermer boutique. Grâce à vous tous, Carnets d’Aventures a traversé cette période délicate. Cet été, CA72 marque notre quatrième numéro spécial Voyager à vélo dont le succès montre que la petite reine continue d’avoir le vent dans le dos !
2024
Carnets d'Aventures fête ses 20 ans !
Vous l’avez compris, Carnets d’Av. est depuis ses débuts une aventure collective, qui n’existe que pour et par ses lecteurs. Merci à vous tous ! La meilleure façon de garder le cap est d’embarquer de nouveaux voyageurs à bord. Et quels meilleurs ambassadeurs que vous, les lecteurs-voyageurs, pour en inspirer d’autres…
> S’abonner et laisser négligemment les numéros sur la table de l’apéro (ou dans les toilettes)…
> Offrir un abonnement ou un numéro à ceux qui ne viennent jamais boire l’apéro (ni dans vos toilettes !)
> Emmener les amis, les amis d’amis, les enfants des amis, et les animaux des amis en bivouac !