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Randonner à la voile : kayak-trimaran en Méditerranée

par Violette Viard
19 Sep
52 lecteurs

Un drôle de trimaran

C’est l’automne à Sète. Violette se met à l’eau avec Passepartout, son petit kayak à voile et à pédales, pour la grande aventure : trois mois pour explorer la Méditerranée qui la fascine tant. On embarque avec elle dans la douceur de l’été indien, entre cabotage et traversées, brises marines et rencontres en tout genre…

Baptisé ! Hommage au personnage du Tour du monde en 80 jours.
Baptisé ! Hommage au personnage du Tour du monde en 80 jours.

Fin septembre 2022, stage validé et master en poche, me voilà libre comme l’air, et portée par un vif désir d’aventure et d’exploration. La Méditerranée me fascine, cette « mer au milieu des terres » (mare mediterraneum), façonnée par des millénaires d’échanges et de brassages culturels, qui partage aujourd’hui ses 42.000 km de rivages avec pas moins de 22 pays. Un terrain d’exploration immense ! C’est avec l’idée d’en faire le tour que je me mets en quête d’un bateau.

Passepartout

Les souvenirs de ma descente de la Loire en canoë gonflable trois ans plus tôt me poussent à rechercher une embarcation plus performante, et je tombe par hasard sur le Hobie Island Adventure : un kayak à pédales aux allures de trimaran, avec une voile de 5 m2 qui s’enroule sur son mât et deux flotteurs latéraux. Je suis sous le charme, et les premiers essais en mer sont concluants : plus rapide qu’un simple kayak, il reste très maniable et léger, idéal pour mon rêve d’aventure méditerranéenne. En clin d’œil à sa petite taille mais surtout comme le célèbre assistant de Phileas Fogg, je le baptise Passepartout ; fin prêt lui aussi pour un long voyage. Et c’est ainsi que nous larguons les amarres tous les deux à Sète dès le mois d’octobre. Mais le jour du grand départ, un BMS (bulletin météo spécial) annonce un « avis de grand frais » sur le Languedoc-Roussillon. Pensant ruser, je décide de maintenir le départ et d’emprunter le canal du Rhône qui relie l’étang de Thau à l’embouchure du fleuve, mais l’idée se révèle désastreuse : le canal concentre le vent face à moi, les murets me bouchent la vue, et j’apprends que la navigation en kayak y est formellement interdite. Je rejoins donc la mer au port du Grau-du-Roi après deux jours à pédaler sans voile. Les premiers bords sont donc plutôt musclés dans une mer bien formée et un fort vent de face qui me confronte déjà aux limites de mon bateau. Malgré ses 5 m2 de voilure, il est bien loin des performances de navigation que je connaissais en dériveur, surtout quand il s’agit de remonter au vent. Mais me voilà enfin lancée dans mon périple, louvoyant le long des plages sauvages de la Camargue, puis déportée d’un bon mille (1 mille marin = environ 1,8 km) au large de l’embouchure du Rhône avant d’entrer cinq jours plus tard dans la rade de Marseille.

... et la suite ?