Avalanches statistiques et conduite à tenir
Une course contre la montreEn s’appuyant sur des données sur les accidents en avalanches collectées par l’ANENA (Association Nationale pour l’Etude de la Neige et des Avalanches), Cédric Larcher rappelle ici l’importance de la temporalité et la méthodologie dans la course contre la montre qui débute lorsqu’un ou plusieurs de ses camarades se trouvent emportés par une avalanche. Texte : Cédric Larcher
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AVALANCHE !!! Avalanche : une course contre la montreUne avalanche de plaque vient de se déclencher et emporte un skieur. En quelques secondes tout se met en mouvement et glisse le long de la pente. TOUT SE JOUE EN 15 MINUTES T = 0 mn70% des victimes d’avalanche ne sont pas ensevelies. 3% d’entre elles meurent de polytraumatismes. 30% des victimes sont ensevelies. 93% d’entre elles sont encore vivantes lorsque l’avalanche s’arrête. C’est alors que le chronomètre entre en action. T = 5 mnTic-tac, tic-tac… T < 15 mn1- Phase de survie Source : La courbe de survie de Herman Brugger et Marcus Falk (1989)* Tic-tac, tic-tac… La neige d’un dépôt d’avalanche se tasse rapidement. Il n’est pas rare de mettre une heure pour faire un trou d’un mètre de profondeur. À condition bien sûr de disposer de pelles et pas uniquement de skis, raquettes ou snowboards. Tic-tac, Tic-Tac… 2 : La phase d’asphyxie. Sans ARVA, il est quasiment impossible de trouver la victime ensevelie. Il convient de regarder si aucun indice ne pointe à la surface du dépôt et de marquer le point où la victime a été vue pour la dernière fois. Tenter un sondage avec les bâtons de skis ou les skis est la seule option envisageable en attendant l’arrivée des secours. Grâce à la généralisation de l’utilisation du téléphone portable, à la couverture importante des massifs montagneux français et à l’utilisation quasi systématique de l’hélicoptère, les secours organisés peuvent désormais intervenir très rapidement et offrir de réelles chances de survie à la victime. L’utilisation du système Recco permet également de localiser très rapidement la/les victimes à défaut ou en complément du système ARVA. En l’absence d’ARVA ou de détecteur Recco, il faudra attendre l’arrivée d’une équipe cynophile ou de nombreux secouristes afin de procéder à des sondages en ligne. Tic-tac, tic-tac… 3 : Phase latente Après 120 minutes, Il n’existe que 7% de probabilité de rencontrer la victime vivante. 4: La phase de secours Il est primordial d’accéder rapidement aux voies respiratoires et au thorax de la victime et ensuite de l’extraire tout en tenant compte de la forte probabilité de lésion vertébrale. Les secours organisésSi donner l’alerte alors que l’on dispose d’ARVA pouvait être considéré comme secondaire par le passé, les données ont considérablement changé ces dernières années. Leur présence peut s’avérer cruciale pour : Localiser la victime : Avec le stress, le manque d’entraînement, ou en cas de multivictimes, la situation peut générer une perte de temps importante. Sachant que les secours organisés disposent d’outils spécifiques (Recco, chiens), leur efficacité fait qu’il nous faut considérer le fait de faire appel à eux au plus vite et de disposer de réflecteurs Recco en complément des ARVAS. Accéder à la victime : Il ne suffit pas de détecter la victime. Encore faut-il pelleter pour y accéder. Si la victime est enfouie profondément, les délais pour y accéder peuvent s’allonger drastiquement. La présence de personnel entraîné et équipé sera de nouveau cruciale. Les premiers secours : L’intervention des secours professionnels, formés et entraînés à ces manœuvres et disposant de matériel spécifique peut encore une fois être un élément déterminant de la survie de la victime. Notes :
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