Garder la niaque
« Quand on a un pourquoi, on peut s'accommoder de n’importe quel comment. »
V. Frankl
Au début de tout stage de survie « niveau 1 » du CEETS, nous faisons un petit speech motivationnel sur ce qui permet aux gens de survivre. Nous parlons de ce qui fait la plus grosse différence entre ceux qui vivent, et ceux qui meurent, en somme. Et nous y parlons de notre « pyramide » de la survie, avec comme base l’attitude. Le « mindset ».
L'attitude juste
Cette attitude juste, celle qui permet de survivre à tout, est un mélange dynamique de motivation, de niaque pure, et d’intelligence de situation. Si l’intelligence de situation est quelque chose qui dépendra de nos connaissances, de notre expérience, et de notre capacité à écouter les signaux qui proviennent de notre corps comme de l’environnement, la motivation, elle, est quelque chose qui viendra nous donner l’énergie nécessaire pour continuer à lutter. Même, et surtout, quand c’est vraiment dur, et qu’aucune réalité extérieure à nous n’est là pour nous encourager. Quand nous devons trouver en nous, de manière totalement intrinsèque, la motivation pour continuer.
Souvent, la peur est une première motivation évidente : la peur de mourir, par exemple, nous pousse à éviter le danger, à nous protéger, etc. Mais elle trouve vite ses limites quand nous sommes face à des situations vraiment dures. Dures au point que la mort devient une solution de facilité. Dans ces moments-là, c’est autre chose qui nous poussera à continuer et à nous accrocher. C’est là que l’envie de vivre prend le relais. La motivation à continuer, à survivre, et à s’accrocher coûte que coûte. Cette motivation nous poussera bien plus loin que la peur.
Henri Guillaumet, pilote français, a survécu à un crash d'avion dans les Andes en 1930. Après avoir marché pendant plusieurs jours dans des conditions extrêmes, il a été retrouvé par des habitants locaux. Il est souvent cité pour avoir dit à son ami et collègue pilote, Antoine de Saint-Exupéry : « Ce que j'ai fait, je te le jure, aucune bête ne l'aurait fait. » Cette phrase résume bien la différence entre la peur de mourir et l’envie de vivre. Et c’est de cette envie de vivre dont j’ai envie de vous parler, dans ce numéro.