A travers la Corse sur le GR20
Et voilà, après un an de préparation, nous y sommes. Nous voici à la veille de notre déambulation du Sud au Nord à travers la Corse, sur le mythique GR20. Été 2021: tout est parti d’une proposition de mon neveu Maxime au retour de mon périple en bikepacking sur le Stevenson. Ça tombait bien car j’étais en pleine recherche d’un nouveau challenge. Le GR20 ne m’était pas inconnu, mais j’ai toujours estimé que c’était au-dessus de mes possibilités. Rendez-vous est donc pris pour fin juin/début juillet 2022.
When : 6/24/22
Length : 12 days
Length : 12 days
Total distance :
166km
Height difference :
+11053m /
-11108m
Alti min/max : 233m/2567m
Guidebook created by La Lozère
on 16 Sep 2022
updated on 16 Sep 2022
updated on 16 Sep 2022
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Global view
Guidebook : Etape 10 (updated : 16 Sep 2022)
Section distance :
9km
Height difference for this section :
+1115m /
-1160m
Section Alti min/max : 1415m/2567m
Description :
.
Bergerie U Vallone ► Refuge d'Asco Stagnu
Bergerie U Vallone ► Refuge d'Asco Stagnu
Report : Etape 10 (updated : 16 Sep 2022)
Apparemment, c’est à partir d’aujourd’hui que nous rentrons dans le très très dur. L’étape n’est pas longue mais du gros dénivelée. Elle promet d’être éprouvante. Alors, pour ne pas souffrir de la chaleur, nous décidons de partir à 5h00 à la frontale. Mais très vite, le jour se lève et en se retournant, nous pouvons profiter d’un beau lever de soleil dans la vallée.
Le début de la montée est "relativement" aisé sur un chemin tout tracé (si on peut dire). Mais après avoir dépassé le refuge de Tighiettu, cela se complique. Nous ne sommes plus sur un format grimpette sur dalles de granite et rochers. Les bâtons sont remisés au fond du sac pour gravir ressauts et autres cheminées. Et ça sur près de 2km et plus de 600m de dénivelée. Cette étape aurait pu se faire par le célèbre et réputé cirque de la solitude: nous n'avons pas fait ce choix. Si nous avions rencontré un guide à la bergerie, pourquoi pas mais l'occasion ne s'est pas présentée.
La partie finale de cette première ascension est un grand éboulis à gravir. La trace ne laisse aucun doute mais elle n’est pas moins raide pour autant. Ça passe bien: il faut juste ne pas forcer, prendre son temps et se reposer si besoin pour gravir les nombreux lacets. Un pied devant l'autre... nous sommes bien contents de ne pas faire ça avec le soleil.
Cela fait un moment que nous entendons du bruit dans les massifs environnants: des pierres qui tombent dont les bruits résonnent de toutes parts. Vous avez remarqué comment la nuit, les bruits emplissent l’environnement et prennent une autre dimension. Et bien là, c’est pareil: nous avons l’impression que les cailloux tombent de partout mais nous ne voyons rien avec cette visibilité de jour naissant.
En arrivant dans le pierrier, nous comprenons mais pour ça il faut être attentif. Ce sont des mouflons qui se promènent un peu partout. Pour nous, c’est les premières grosses bêbêtes sauvages que nous rencontrons.
En arrivant dans le pierrier, nous comprenons mais pour ça il faut être attentif. Ce sont des mouflons qui se promènent un peu partout. Pour nous, c’est les premières grosses bêbêtes sauvages que nous rencontrons.
A la sortie du pierrier, je pense en avoir fini avec l’ascension et j'annonce la nouvelle à Maxou. Nous sommes contents de surgir au soleil. Nous en profitons pour faire une pause bien méritée en admirant le Lac Cinto.
Quelle déception: en consultant la carte, je me rends compte que nous ne sommes qu’à la Bocca Crucetta et qu’il nous en reste un peu avant d’en avoir fini avec la grimpette. Avec la fatigue, notre moral en prend un sacré coup.
Après la Bocca, il n’y a pas de trace. Ce n’est que pérégrination dans la rocaille jusqu’à rejoindre la pointe des éboulis.
Après la Bocca, il n’y a pas de trace. Ce n’est que pérégrination dans la rocaille jusqu’à rejoindre la pointe des éboulis.
Finalement, nous voici arrivés au point culminant de notre périple à travers la Corse: la pointe des éboulis à 2610m. Le panorama est époustouflant. Nous pouvons même apercevoir la mer.
Le passage par la pointe des éboulis est devenu le tracé officiel depuis les moments tragiques de 2015 ayant eu lieu dans le Cirque de la solitude à cause d'un terrible orage. Un temps fermé, le cirque de la solitude est de nouveau accessible mais un guide est fortement recommandé. Plus de balisage, plus de câble pour marquer la trace.
Le passage par la pointe des éboulis est devenu le tracé officiel depuis les moments tragiques de 2015 ayant eu lieu dans le Cirque de la solitude à cause d'un terrible orage. Un temps fermé, le cirque de la solitude est de nouveau accessible mais un guide est fortement recommandé. Plus de balisage, plus de câble pour marquer la trace.
Au final, ce sera 4.7km et presque 1150m de dénivelée en une seule fois: nous sommes rincés. Nous avons mis 3h00 pour arriver ici.
C’est d’ici qu’il est possible de rejoindre le sommet du Mont Cinto, point culminant de la Corse. Nous avons fait l’impasse sur cette possibilité. Et notre état de fatigue valide notre choix.
C’est d’ici qu’il est possible de rejoindre le sommet du Mont Cinto, point culminant de la Corse. Nous avons fait l’impasse sur cette possibilité. Et notre état de fatigue valide notre choix.
Maintenant nous attend 5km de descente...et là aussi, ce ne sera pas de tout repos.
Dans le sens nord-sud, la partie finale est un gros pierrier particulièrement raide, instable, engagé, un poil dangereux. A chacun de nos pas, il faut faire attention à ne pas perdre la maitrise ...et surtout à faire attention à ne pas faire tomber les cailloux sur les personnes arrivant du nord.
Ce sera justement l’objet d’une prise de bec avec un petit groupe qui n’a pas compris que nous venions du sud. Nous décidons de ne plus bouger le temps qu’ils arrivent à notre niveau, et leur demandons avec insistance d’en faire de même, le temps de continuer notre descente et de nous mettre à l’abri.
Dans le sens nord-sud, la partie finale est un gros pierrier particulièrement raide, instable, engagé, un poil dangereux. A chacun de nos pas, il faut faire attention à ne pas perdre la maitrise ...et surtout à faire attention à ne pas faire tomber les cailloux sur les personnes arrivant du nord.
Ce sera justement l’objet d’une prise de bec avec un petit groupe qui n’a pas compris que nous venions du sud. Nous décidons de ne plus bouger le temps qu’ils arrivent à notre niveau, et leur demandons avec insistance d’en faire de même, le temps de continuer notre descente et de nous mettre à l’abri.
Cette descente est longue avec quelques passages avec chaines. Les genoux en prennent pour leur compte. Après les pierriers, des dalles avec quelques chaines, nous avançons plus facilement dans cet environnement complétement minéral.
C’est difficile mais qu’est-ce que c’est beau.
Nous souffrons, mais nous prenons notre pied
On enchaine petits pierriers, escalades de rochers, et descentes de cheminées avec l’aide de chaînes.
Il est 9h00: le soleil est bien là et commence à bien chauffer. Les nombreux randonneurs que nous croisons et qui attaquent la montée finale en plein soleil vont souffrir. Peut-être sont-ils partis un peu tard. Ici, il n’y a pas que des randonneurs sur le GR20 mais également des touristes qui veulent se faire la pointe des éboulis ou le Cinto dans la journée depuis la station d’Ascu.
Nous voici à la fin de la difficulté de la journée et décidons de faire la pose casse-croute au bord d’une vasque dans le tumulte du torrent. Nous trempons les pieds mais l’eau est très fraîche. Peu importe, cela fait du bien, et cette pause est bien méritée.
Il nous reste 2 km relativement tranquille. Une belle surprise nous attend en traversant une petite passerelle: une magnifique vasque. Elle invite à la baignade, la tentation est trop forte.
Il nous reste 2 km relativement tranquille. Une belle surprise nous attend en traversant une petite passerelle: une magnifique vasque. Elle invite à la baignade, la tentation est trop forte.
Le bain sera furtif. L’eau est très froide: pour Max comme pour moi, il nous est impossible de rester plus de quelques secondes sans ressentir de grosses douleurs aux pieds ou épaules. Nous connaissions cette sensation pour l’avoir vécu dans les alpes mais nous ne nous l’expliquons pas.
C’est bien dommage car ayant fini l’étape, nous en aurions bien profité un peu plus dans ce décor grandiose. La fin d’étape est une formalité et l’arrivé à la station d’Ascu est un peu déroutante. Nous ne sommes plus habitués à l’environnement bitumeux et aux bâtiments en béton tout autour de nous.
L’emplacement de nos tentes nous préserve quand même de cet environnement et la vue reste agréable.
L’emplacement de nos tentes nous préserve quand même de cet environnement et la vue reste agréable.
Cette étape fut éprouvante: presque 7h00 finalement. J’ai les chevilles douloureuses et un nouveau cachet est nécessaire pour me faire oublier mes pieds. Max a le genoux gauche bien douloureux également, et préfère se faire un strap pour le soulager pour les 2 prochains jours.
Mais comme le dit une célèbre marionnette, IL EST CONTENT !!! C’est ce soir que je prends conscience que nous allons finir ce GR20. Il nous reste 2 jours et une seule grosse journée.
Mais comme le dit une célèbre marionnette, IL EST CONTENT !!! C’est ce soir que je prends conscience que nous allons finir ce GR20. Il nous reste 2 jours et une seule grosse journée.