Bike'n'climb au Mont Aiguille
Micro-aventure de 48h d'un duo vertaco-jurassien pour rejoindre, gravir et bivouaquer au Mont Aiguille, sommet emblématique du Vercors-Trièves.
travel bike
mountaineering
/
When : 7/12/20
Length : 2 days
Length : 2 days
Guidebook created by Maï
on 22 Aug 2020
Eco travel
Details :
Ligne TER Grenoble-Veynes, arrêt Clelles
276 reader(s)
-
Guidebook (updated : 22 Aug 2020)
Description :
Villaz-Annecy (vélo) : 15 km/300D-
Annecy-Grenoble en TER
Grenoble-Chichilianne (Richardière) (vélo) : 70 km/700D+
Richardière-Mt Aiguille : 4h30/1000D+
Annecy-Grenoble en TER
Grenoble-Chichilianne (Richardière) (vélo) : 70 km/700D+
Richardière-Mt Aiguille : 4h30/1000D+
Report (updated : 22 Aug 2020)
Printemps 2019 : rêvassant à mes multiples projets de voyage et/ou d'aventure, comme j'aime à le faire régulièrement, celui de grimper les falaises du Mont Aiguille, sommet emblématique du Vercors et du Trièves, et d'y bivouaquer, m'anime plus particulièrement.
Ayant grandi dans le Vercors nord, ce sommet j'en ai fait le tour en rando familiale étant petite, comme nombre de familles vertacos j'imagine.
Je m'étais toujours dit que ça serait chouette de grimper dessus un jour, mais sans jamais réellement aller plus loin.
Attachée à mon massif que j'ai quitté il y a une vingtaine d'années mais dans lequel je reviens dès que j'en ai la possibilité, je ressens, depuis 2 ans, l'envie irrépréssible de m'en rapprocher, d'en (re)découvrir les moindres recoins, de le connaitre plus intimement, moi qui finalement ne connais vraiment bien que la partie nord.
Ces rêves, ces envies sont, à n'en pas douter, un peu de l'héritage de mon papa aventurier disparu il y a quelques mois.
Je propose donc la course à mon ami Luc, un jurassien exilé comme moi en Haute-Savoie au pied du magnifique Parmelan : "Luc tu m'emmènerais au Mont Aiguille en 2020 ?... steuplé !"
Luc, qui pratique l'alpinisme et aime partager et faire découvrir cet univers, accepte volontiers : voici le projet 2020 lancé, je suis aux anges !!!
L'année 2020 arrive et avec elle son lot d'évènements inattendus, et notamment ce fameux confinement, nom commun qui rivalise presque avec les noms propres tant l'ampleur de l'expérience est inédite : "Le Confinement" !!!
Cette période, propice à l'élaboration de rêves et de projets, renforce ma motivation à réaliser celui du Mont Aiguille.
Poussée par le besoin de liberté retrouvée et l'envie de rendre l'aventure encore plus complète, je propose à Luc une "petite option" : celle de s'y rendre et de rentrer à vélo !
Il écarquille les yeux quelques secondes puis me réponds " oui ok !" tout en imaginant déjà le chantier avec tout le matos de grimpe à trimballer à la force de nos mollets !!!
Après la délivrance du 11 mai (je propose d'ailleurs qu'on baptise des places et des rues de cette date hautement symbolique ), je saisis l'opportunité de rallier le Trièves à vélo à la faveur de l'anniversaire d'un pote du côté de Mens, pour une petite reco ni vu ni connu de la section vélo.
Une conclusion s'impose : au plus court l'aller représente 170 km et chargés avec tout le matos il nous faudra au moins 3 jours voire 4 pour réaliser le trip en profitant sans avoir à être au taquet sur le timing.
On guette la prév météo chaque week-end et à l'approche de la fête nationale, eurêka on a la super fenêtre météo !!!
Par contre on n'a plus ni 3 et encore moins 4 jours de dispo mais 2 !!!
Décision est donc prise de mixer vélo et TER, un compromis acceptable tant qu'on n'a pas le cul dans une voiture !!!
Ayant grandi dans le Vercors nord, ce sommet j'en ai fait le tour en rando familiale étant petite, comme nombre de familles vertacos j'imagine.
Je m'étais toujours dit que ça serait chouette de grimper dessus un jour, mais sans jamais réellement aller plus loin.
Attachée à mon massif que j'ai quitté il y a une vingtaine d'années mais dans lequel je reviens dès que j'en ai la possibilité, je ressens, depuis 2 ans, l'envie irrépréssible de m'en rapprocher, d'en (re)découvrir les moindres recoins, de le connaitre plus intimement, moi qui finalement ne connais vraiment bien que la partie nord.
Ces rêves, ces envies sont, à n'en pas douter, un peu de l'héritage de mon papa aventurier disparu il y a quelques mois.
Je propose donc la course à mon ami Luc, un jurassien exilé comme moi en Haute-Savoie au pied du magnifique Parmelan : "Luc tu m'emmènerais au Mont Aiguille en 2020 ?... steuplé !"
Luc, qui pratique l'alpinisme et aime partager et faire découvrir cet univers, accepte volontiers : voici le projet 2020 lancé, je suis aux anges !!!
L'année 2020 arrive et avec elle son lot d'évènements inattendus, et notamment ce fameux confinement, nom commun qui rivalise presque avec les noms propres tant l'ampleur de l'expérience est inédite : "Le Confinement" !!!
Cette période, propice à l'élaboration de rêves et de projets, renforce ma motivation à réaliser celui du Mont Aiguille.
Poussée par le besoin de liberté retrouvée et l'envie de rendre l'aventure encore plus complète, je propose à Luc une "petite option" : celle de s'y rendre et de rentrer à vélo !
Il écarquille les yeux quelques secondes puis me réponds " oui ok !" tout en imaginant déjà le chantier avec tout le matos de grimpe à trimballer à la force de nos mollets !!!
Après la délivrance du 11 mai (je propose d'ailleurs qu'on baptise des places et des rues de cette date hautement symbolique ), je saisis l'opportunité de rallier le Trièves à vélo à la faveur de l'anniversaire d'un pote du côté de Mens, pour une petite reco ni vu ni connu de la section vélo.
Une conclusion s'impose : au plus court l'aller représente 170 km et chargés avec tout le matos il nous faudra au moins 3 jours voire 4 pour réaliser le trip en profitant sans avoir à être au taquet sur le timing.
On guette la prév météo chaque week-end et à l'approche de la fête nationale, eurêka on a la super fenêtre météo !!!
Par contre on n'a plus ni 3 et encore moins 4 jours de dispo mais 2 !!!
Décision est donc prise de mixer vélo et TER, un compromis acceptable tant qu'on n'a pas le cul dans une voiture !!!
Luc arrive direct de Chamonix le dimanche en fin d'aprèm, on déballe tout le matos pour un dernier tri évitant les doublons, on charge les VTT, une corde chacun, le casque d'alpi pour remplacer celui de vélo et zou c'est parti pour rejoindre la gare d'Annecy !
Comme à chaque périple à vélo au départ de la maison, le 1er coup de pédale a une toute autre saveur que celui du vélotaf, empruntant pourtant le même itinéraire de départ : la magie du départ en bike trip !!!
Trimballer un vélo chargé dans les escaliers d'une gare puis le charger dans le train fait partie de l'aventure et rend la section TER savoureuse tout de même
Descente à Grenoble où nous empruntons la piste cyclable le long du Drac pour rejoindre Echirolles et faire une petite nuit chez ma nièce : le family fan club, toujours prêt à partager mes délires !
Comme à chaque périple à vélo au départ de la maison, le 1er coup de pédale a une toute autre saveur que celui du vélotaf, empruntant pourtant le même itinéraire de départ : la magie du départ en bike trip !!!
Trimballer un vélo chargé dans les escaliers d'une gare puis le charger dans le train fait partie de l'aventure et rend la section TER savoureuse tout de même
Descente à Grenoble où nous empruntons la piste cyclable le long du Drac pour rejoindre Echirolles et faire une petite nuit chez ma nièce : le family fan club, toujours prêt à partager mes délires !
Le lendemain matin à 6h pétantes nous ré enfourchons les vélos et là c'est vraiment parti pour rejoindre le Trièves.
La lumière du début de journée enflamme la forteresse calcaire du Vercors que nous longeons le nez au vent, profitant du peu de trafic en direction de Lus la Croix Haute.
Le paysage est si harmonieux qu'on dirait un tableau, comme dans beaucoup de coins de campagne de notre belle France : harmonie des cultures, des villages, des montagnes, des lumières, pour un peu on en oublierait presque qu'on est sur une route !!!
Arrêt café croissants à Monestier de Clermont, et oui par chance la boulangerie est ouverte le lundi matin, ça c'est du bon karma !!!
La lumière du début de journée enflamme la forteresse calcaire du Vercors que nous longeons le nez au vent, profitant du peu de trafic en direction de Lus la Croix Haute.
Le paysage est si harmonieux qu'on dirait un tableau, comme dans beaucoup de coins de campagne de notre belle France : harmonie des cultures, des villages, des montagnes, des lumières, pour un peu on en oublierait presque qu'on est sur une route !!!
Arrêt café croissants à Monestier de Clermont, et oui par chance la boulangerie est ouverte le lundi matin, ça c'est du bon karma !!!
Nous nous rapprochons du village de Chichilianne, à l'affût du géant calcaire, dont la haute silhouette m'avait impressionnée lorsque je pédalais vers Mens, sur l'autre versant, 1 mois auparavant.
Nous sommes tellement près de lui qu'il joue à cache-cache et se fait désirer jusqu'à peu avant Clelles, où il se dévoile, majestueux, surplombant le chemin de fer.
Nous sommes tellement près de lui qu'il joue à cache-cache et se fait désirer jusqu'à peu avant Clelles, où il se dévoile, majestueux, surplombant le chemin de fer.
Après un arrêt à l'OT de Chichilianne, nous montons à la Richardière, et là crac, ma chaîne casse !
Bien évidemment nous n'avons pas de dérive-chaine ni maillon rapide, mais on se dit qu'on trouvera bien une solution demain après la descente du Mont Aiguille.
Nous laissons les vélos à l'auberge du Gai Soleil qui nous les garde gentiment le temps de notre bambée.
Arrivés en début d'aprèm au pied de la voie normale après une belle petite marche d'approche jusqu'au col de l'Aupet, nous attaquons l'ascension après une petite pause à l'ombre sous les pins.
Bien évidemment nous n'avons pas de dérive-chaine ni maillon rapide, mais on se dit qu'on trouvera bien une solution demain après la descente du Mont Aiguille.
Nous laissons les vélos à l'auberge du Gai Soleil qui nous les garde gentiment le temps de notre bambée.
Arrivés en début d'aprèm au pied de la voie normale après une belle petite marche d'approche jusqu'au col de l'Aupet, nous attaquons l'ascension après une petite pause à l'ombre sous les pins.
La voie est cotée 3 à 4 mais nécessite tout de même quelques pas d'escalade.
Le rocher est bien patiné (faut dire qu'il se fait grimper dessus depuis 1492 toute de même !!!) et la présence de câbles sur la 2e partie est bien pratique pour compenser !
Près de 3h plus tard, nous voici dans la dernière cheminée, les derniers mètres de cette ascension peu difficile techniquement mais tout de même bien aérienne.
Le rocher est bien patiné (faut dire qu'il se fait grimper dessus depuis 1492 toute de même !!!) et la présence de câbles sur la 2e partie est bien pratique pour compenser !
Près de 3h plus tard, nous voici dans la dernière cheminée, les derniers mètres de cette ascension peu difficile techniquement mais tout de même bien aérienne.
Je suis tellement impatiente de découvrir ce plateau sommital, l'émotion me submerge en débouchant là-haut, je prends Luc dans mes bras et le remercie de m'avoir permis de réaliser cela !!!
Cet étonnant plateau sommital herbeux, légèrement incliné est tout simplement incroyable, cerné de murailles de calcaire sévères et la vue panoramique l'est tout autant : l'ombre du Mont se projette en fin de journée sur le Trièves oriental et le Dévoluy, et à l'ouest l'astre solaire descend derrière le Grand Veymont qui garde les vastes hauts-plateaux du Vercors sud, ambiance magique...
Cet étonnant plateau sommital herbeux, légèrement incliné est tout simplement incroyable, cerné de murailles de calcaire sévères et la vue panoramique l'est tout autant : l'ombre du Mont se projette en fin de journée sur le Trièves oriental et le Dévoluy, et à l'ouest l'astre solaire descend derrière le Grand Veymont qui garde les vastes hauts-plateaux du Vercors sud, ambiance magique...
Nous grignotons saucisson, fromage, cake aux blettes et cookies au beurre de cacahuètes face au soleil couchant, remplis de gratitude pour cette journée intense.
Nous installons le bivouac sur le replat au sud : au vu des bonnes conditions météo nous avons fait au plus light avec matelas, duvet, drap de soie et sursac.
La nuit étoilée est une merveille, l'expression "dormir à la belle étoile" prend vraiment tout son sens, et pour ma part je sais qu'une étoile brille plus fort que les autres au-dessus de moi et me murmure "bravo ma fille"...
Nous installons le bivouac sur le replat au sud : au vu des bonnes conditions météo nous avons fait au plus light avec matelas, duvet, drap de soie et sursac.
La nuit étoilée est une merveille, l'expression "dormir à la belle étoile" prend vraiment tout son sens, et pour ma part je sais qu'une étoile brille plus fort que les autres au-dessus de moi et me murmure "bravo ma fille"...
Je me réveille après une de mes meilleures nuits en bivouac, face au lever du soleil sur le Grand Veymont et à l'ombre du Mont Aiguille projetée cette fois-ci sur les rochers du Parquet à l'est : quel jeu de lumière, impossible de rater ses photos !!!
A 7h nous attaquons la descente par un couloir-cheminée sur le versant sud-ouest.
Je peste contre mes appuis imprécis, et m'enjoins moi-même d'être un peu plus efficace !
Un bouquetin nous dépasse en trombe dans le pierrier : une belle démo !
Nous enchainons les 2 rappels de 25m et 45m : Luc descend en premier puis c'est mon tour, j'apprécie beaucoup cette partie, et l'exercice réalisé 3 semaines plus tôt dans la grande glacière du Parmelan m'a bien mise en confiance !
Je peste contre mes appuis imprécis, et m'enjoins moi-même d'être un peu plus efficace !
Un bouquetin nous dépasse en trombe dans le pierrier : une belle démo !
Nous enchainons les 2 rappels de 25m et 45m : Luc descend en premier puis c'est mon tour, j'apprécie beaucoup cette partie, et l'exercice réalisé 3 semaines plus tôt dans la grande glacière du Parmelan m'a bien mise en confiance !
On déroule ensuite d'un pas léger jusqu'à la Richardière où nous retrouvons nos vélos et donc ma chaîne cassée !
Entre temps j'ai cherché une solution en contactant une Warm Showeuse de Chichilianne mais malheureusement elle ne peut nous dépanner.
Luc attache les maillons avec du chatterton ce qui me permet de descendre en roue libre jusqu'à la ferme équestre proche du village.
Entre temps j'ai cherché une solution en contactant une Warm Showeuse de Chichilianne mais malheureusement elle ne peut nous dépanner.
Luc attache les maillons avec du chatterton ce qui me permet de descendre en roue libre jusqu'à la ferme équestre proche du village.
Le propriétaire nous propose son atelier, là Luc Mc Gyver est à son affaire : la mécanique c'est son truc, je l'observe attentivement, quelques minutes plus tard "clic" la chaîne est réparée !!!
Ne sachant si elle va tenir jusqu'à Grenoble, on étudie le plan B qui consiste à grimper dans le TER à partir de Clelles ou Monestier si besoin !
Mais avant ça, arrêt obligatoire à la petite boulangerie de Chichilianne où pizza, pain garni et autres douceurs nous requinquent, accompagnés bien sûr de la bière artisanale du Mont Aiguille.
Ne sachant si elle va tenir jusqu'à Grenoble, on étudie le plan B qui consiste à grimper dans le TER à partir de Clelles ou Monestier si besoin !
Mais avant ça, arrêt obligatoire à la petite boulangerie de Chichilianne où pizza, pain garni et autres douceurs nous requinquent, accompagnés bien sûr de la bière artisanale du Mont Aiguille.
Finalement la réparation tiendra non seulement jusqu'à Grenoble, mais assurera aussi la remontée dans notre beau village sous le Parmelan après la transition en train Grenoble-Annecy.
Soi-dit en passant, je n'ai jamais pédalé aussi "doux et fluide" que ce jour-là Une plume qui effleure les pédales !!!
Soi-dit en passant, je n'ai jamais pédalé aussi "doux et fluide" que ce jour-là Une plume qui effleure les pédales !!!
Luc, qui n'avait jamais expérimenté le vélo-sacoche, me dit à quel point l'approche à vélo a rendu l'expérience encore plus belle, et nous savourons les beaux souvenirs que nous nous sommes créés en partageant tout cela ensemble.
Je le remercie de m'avoir permis de réaliser ce projet en acceptant l'option vélo sans sourciller (près de 170 km aller/retour tout de même !), je sais maintenant ce qu'il y a tout en haut de ce Mont Aiguille mythique !
Nous retournerons au boulot le lendemain, des étoiles plein les yeux, portés par cette douce nostalgie du retour de voyage...
Durée de notre micro-aventure : 48h, ressenti : 1 semaine de vacances
Les batteries sont rechargées !
Arvi'pa !
Je le remercie de m'avoir permis de réaliser ce projet en acceptant l'option vélo sans sourciller (près de 170 km aller/retour tout de même !), je sais maintenant ce qu'il y a tout en haut de ce Mont Aiguille mythique !
Nous retournerons au boulot le lendemain, des étoiles plein les yeux, portés par cette douce nostalgie du retour de voyage...
Durée de notre micro-aventure : 48h, ressenti : 1 semaine de vacances
Les batteries sont rechargées !
Arvi'pa !