GR TMB 2016
(done)
Randonnée GR TMB sur 9 jours avec nuits en refuge
When : 8/24/16
Length : 10 days
Length : 10 days
Total distance :
130km
Guidebook created by Jay
on 11 Nov 2016
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Guidebook (updated : 11 Nov 2016)
Report (updated : 11 Nov 2016)
Le récit, le profil des étapes, les photos, ... sont ici : http://gr-tmb-2016.blogspot.fr/
Préparatifs :
Un peu plus de 12 kg sur le dos, soit environ 14,5 kg sur moi en tout. En résumé :
Couchage : 120 g
Sac : 1 800 g
Chaussures et Bâtons de marche : 1 620 g
Cuisine : 1 450 g
Repas : 1 000 g
Eau : 2 400 g
Soin / Hygiène : 970 g
Matériel : 1 640 g
Vêtements : 3 480 g
Parcours :
Etape 1 - 25 Août 2016 : Saint Gervais Les Bains Le Fayet - Col de Voza - Auberge du Truc
Etape 2 - 26 Août 2016 : Auberge du Truc - Refuge de la Croix du Bonhomme
Etape 3 - 27 Août 2016 : Refuge de la Croix du Bonhomme - Refuge Elisabetta
Etape 4 - 28 Août 2016 : Refuge Elisabetta - Refuge Bertone
Etape 5 - 29 Août 2016 : Refuge Bertone - Refuge Elena
Etape 6 - 30 Août 2016 : Refuge Elena - Gîte Bon Abri
Etape 7 - 31 Août 2016 : Gîte Bon Abri - Gîte Les Écuries de Charamillon
Etape 8 - 1er Septembre 2016 : Gîte Les Écuries de Charamillon - Refuge de La Flégère
Etape 9 - 2 Septembre 2016 : Refuge de La Flégère - Les Houches Gare
Récit :
Etape 1 - 25 Août 2016 : Saint Gervais Les Bains Le Fayet - Col de Voza - Auberge du Truc
Réveil à 7h. Je suis au petit déjeuner à l'hôtel à 7h30 après avoir profité d'une longue douche chaude, peut-être la dernière avant un moment. Je mange bien pour préparer les heures de marche qui m'attendent. Je remonte chercher mon sac, refais la checklist, redescends rendre la clef et voilà c'est parti. Je me rends à la station de tramway qui se situe à 2 minutes de l'hôtel. Je prends mon billet au guichet et attends le tramway. Le temps de prendre une photo et il arrive. Je monte dans un des 2 wagons et attends le départ. 40 minutes plus tard, je suis au Col de Voza, point de départ de mon aventure à pieds.
Je détache les bâtons de mon sac à dos, les règle à la bonne hauteur et c'est parti. Je marche directement vers Bellevue, prochain point de passage (où il y a un autre arrêt du tramway d'ailleurs). Je rentre dans un sous bois et descends légèrement. Je croise quelques coureurs de la course TDS (sur les Traces des Ducs de Savoie, une petite soeur de l'UTMB, Ultra Trail du Mont Blanc) qui font route en sens inverse. La course fait 120 km et au moment où je les croise, ils en ont déjà une centaine dans les jambes. On ne peut avoir que de l'admiration pour ces gens là et je leur laisse humblement le passage libre lorsque j'en croise. Moi je ne suis pas chronométré même si ma randonnée, c'est mon UTMB à moi. J'arrive au premier obstacle rapidement, la passerelle de Bionnassay. Le pont est bien sécurisé, aucune crainte à avoir pour le passer.
Viens ensuite la première grosse difficulté du parcours pour moi, la montée du col de Tricot. J'entends les hélicoptères tournoyer au-dessus de ma tête. Pour l'instant, je ne me sens pas vraiment seul. En haut du col, que j'ai monté avec difficulté mais sans souffrance malgré la chaleur, il y a un poste de secours et de ravitaillement pour la TDS.
Dans la descente périlleuse du Col de Tricot vers les chalets du Miage, je croise les personnes chargées de fermer la course qui ramassent les fanions indiquant la route à suivre. Je finis la descente qui m'a paru interminable et m'arrête faire une pause aux chalets du Miage. La vue est superbe mais moins qu'il y a quelques années certainement, le glacier a bien reculé depuis ces dernières décennies. Je m'offre une assiette de jambon de pays avant de repartir sur la route.
Je grimpe la dernière difficulté de la journée, la montée vers le mont Truc. Elle est très raide. Je n'ai pas encore trouvé le bon rythme et dois faire une pause ou deux pour venir à bout de l'ascension. J'arrive vers 14h30 à l'auberge du Truc. J'ai bien fait de prévoir une petite étape pour commencer, pour m'habituer à la marche, au sac à dos de 12 kg sur le dos, à la chaleur, à l'altitude, ... L'accueil est chaleureux à l'auberge. On sera 5 à faire étape ici ce soir. J'ai largement le temps de faire la lessive, de me laver avant le dîner. Je fais quelques photos aux alentours avant le dîner. On le prendra en terrasse avec les autres convives. On discutera de l'étape du jour et des prochaines avec les 3 Reimois et l'Anglais Daren. Vers 21h - 21h30, tout le monde est au lit.
Etape 2 - 26 Août 2016 : Auberge du Truc - Refuge de la Croix du Bonhomme
Réveil à 6h15. Je n'ai pas beaucoup dormi à cause d'un ronfleur dans le dortoir. Je prends le petit déjeuner à 7h. Je suis en route dès 7h30. Une photo matinale sur le glacier vu de l'auberge du Truc. Les vaches sont déjà en train de brouter l'herbe.
Je croise Daren au tout début de l'étape et on se souhaite mutuellement une bonne journée. On se recroisera ce soir au refuge de la Croix du Bonhomme mais son rythme est trop soutenu pour moi. La descente vers les Contamines Montjoie se fait en sous bois, à l'ombre, ce qui est bien appréciable. J'arrive à l'église des Contamines Montjoie. Je suis en lieu connu pour avoir skié 2 années de suite dans cette station. Je remonte la route en direction de Notre Dame de la Gorge, à travers le parc d'activité juste après l'aire de ski de fond. A partir de là, je m'attaque à l'une des plus grandes ascensions qui m'attend sur le parcours, la montée du Col du Bonhomme et plus de 1400 m de dénivelé positif. Au début de la montée, il y a un ancien pont romain. Je m'arrête peu après au chalet du Nant-Borrant pour me restaurer, cela fait déjà presque 3 heures que je marche.
Je continue l'ascension jusqu'au Plan-Des-Dames où je me restaure à nouveau. Je sors mon réchaud et mes pâtes poulet curry lyophilisées et me cuisine mon petit plat. Après un bon break, je repars pour la fin de la montée du Col du Bonhomme. J'ai fait pleins de pauses mais je suis arrivé au bout. Enfin ! Ce col m'a épuisé et je refais une pause au sommet.
Il me reste encore une petite heure pour aller au refuge alors je me remets en route rapidement pour une autre ascension, celle du Col de la Croix du Bonhomme. Le terrain est rocailleux et la fatigue commence à se faire sentir. Un de mes bâtons se coince entre 2 rochers et je le tords un peu en me rattrapant miraculeusement d'une chute. Vivement la fin ! Je l'entrevois au sommet du Col de la Croix du Bonhomme. J'arrive au refuge vers 15h30. Je prends une grosse part de gâteau au chocolat et un jus de pommes. Je fais ma lessive et prends ma douche vers 17h puis j'attends le repas de 19h. En attendant, je revois les gars du refuge précédent avec qui j'échange quelques mots sur la journée. Le Col du Bonhomme a fait mal à beaucoup de monde. Dehors on s'active pour monter un checkpoint pour la course de l'UTMB. Chaque coureur qui passera au col ce soir devra se faire scanner le dossard pour un organisateur. C'est aussi comme au Col de Tricot, un poste de secours et de ravitaillement. Le premier coureur est attendu vers 22h - 22h30. A table, je discute avec de nouvelles rencontres, 2 Jurassiens d'une cinquantaine d'années et 2 jeunes Parisiennes. Les débats de la soirée sont, l'étape du lendemain, notamment variante du Col des Fours ou pas, et le reste du tour. Le Col des Fours est annoncé difficile dans le topoguide donc je n'avais pas prévu de prendre cette variante. On verra après la nuit comment je me sens.
Je ne verrai aucun coureur puisque je suis au lit vers 21h30 en compagnie d'un Hollandais et de 2 Anglais.
Etape 3 - 27 Août 2016 : Refuge de la Croix du Bonhomme - Refuge Elisabetta
Réveil à 6h30. Petit déjeuner à 7h. Après discussion hier soir et ce matin avec mes compagnons de tablée, je décide de partir sur la variante par le Col des Fours. Elle permet un raccourci pour arriver à la Ville des Glaciers sans passer par Les Chapieux. Je pars à 7h45 et commence directement par l'ascension du Col des Fours. Une bonne montée dès le matin, ça réveille ! En haut du Col des Fours, je retrouve Daren parti quelques minutes avant moi. Il repart alors que je prends quelques photos.
Juste avant de repartir et d'entamer la descente, je vois Jerry et sa femme arriver en haut du Col. On discute quelques instants avec eux et repars. La descente est très accidentée sur un petit chemin rocailleux. Dans la descente, j'aperçois les premières marmottes de mon tour. Elles sont bien trop loin pour que cela donne quelque chose en photo malheureusement.
En bas de la descente, on arrive à la Ville des Glaciers. Pas sûr que j'y ai gagné en temps par ce "raccourci" tellement la descente m'a paru compliquée mais au moins les paysages étaient beaucoup plus agréables de ce côté et j'ai vu des marmottes ! On se rassure et on se motive comme on peut Je fais une longue pause restauration et récupération au chalet des Mottets dans la montée du Col de la Seigne (frontière entre la France et l'Italie). J'y retrouve Jerry et sa femme qui arrivent quelques minutes après moi pour se restaurer également. Je repars ragaillardi et continue la montée du Col de la Seigne. Après 30 minutes de montée je croise les 2 Jurassiens, Jean-Claude et François, qui m'ont convaincu de prendre cette variante. Je finis la montée avec eux. Elle n'est pas très technique mais elle est très longue. En haut, on se repose, on se restaure, on prend quelques photos, puis on repart.
Je descends jusqu'au refuge Elisabetta où j'arrive vers 16h. Il y a une dernière petite montée pour arriver au refuge qui fait mal après 7h30 de marche. Je décide de faire le rituel de la douche et de la lessive tout de suite en arrivant, je profiterai du paysage ensuite. Je m'aperçois que j'ai malheureusement perdu ma serviette (sûrement oubliée au refuge de la Croix du Bonhomme). Je demande au gardien du refuge Elisabetta s'il n'en a pas une pour me dépanner. Après 5-10 minutes de recherche, il me prête une serviette. Le stress retombe. L'idée de finir le tour sans serviette ne me plaisait pas, même si un achat aurait été possible le lendemain à Courmayeur. Je le remercie grandement et pars à la douche. Je conserverai la serviette jusqu'à la fin de mon périple. Le refuge offre une vue imprenable sur le glacier de la Lée Blanche.
Après un bon repas bien copieux et des discussions avec les 2 Jurassiens, les 2 Parisiennes et les 3 Reimois, je file au lit vers 21h30.
Etape 4 - 28 Août 2016 : Refuge Elisabetta - Refuge Bertone
On a eu l'orage hier soir après le dîner. Heureusement, au réveil ce matin, il fait grand beau. Avec la chaleur, ce n'est pas simple mais si on a de l'eau, on s'en sort très bien. Avec de la pluie ou de l'orage, ça doit être une toute autre histoire. Je retrouve dès les premiers hectomètres Jean-Claude et François. On fera toute l'étape ensemble quasiment. La première partie est plate et ça fait du bien. Ça fait un réveil musculaire en douceur pour une fois.
Avant la retenue du lac de Combal, on bifurque à droite pour monter l'Arp Vieille Supérieure. La montée est délicate mais elle se fait bien. En haut, on a une superbe vue sur 4 langues glacières du massif du Mont Blanc. Le côté italien du massif est vraiment chouette à voir. C'est une bonne excuse pour faire une bonne pause et se restaurer. On se fait aussi tirer le portrait chacun notre tour. L'ambiance est vraiment sympa sur une telle randonnée.
On repart pour la longue descente vers Dolonne et Courmayeur. A mi-chemin, je m'arrête à Plan-Chécrouit où il y a un troquet ouvert. Je m'assois à la table de Jerry et de sa femme. On discute un peu plus longuement que les autres fois. C'est la dernière fois que je les vois, ils ont une journée de repos à Courmayeur. Cela fait 20 ans qu'ils marchent un peu partout dans le monde ces 2 Anglais. Je reprends mon chemin quand j'aperçois François et Jean-Claude qui prennent le télésiège pour descendre plus vite. Je décide de continuer à pieds. Il ne reste qu'un quart de la descente à faire quand je les vois descendre du télésiège et se diriger vers le télécabine pour finir la descente. Après un moment de réflexion, je décide de prendre le télécabine moi aussi. Après tout, gagner 1h20 pour descendre environ 500m de dénivelé négatif le long d'une piste de ski, ce n'est pas vraiment de la triche, il n'y a pas grand chose à voir.
Je retrouve mes 2 compagnons de route en bas, à la descente du télécabine. Nous sommes à Dolonne, charmant petit village italien. On se dirige maintenant vers Courmayeur puis nous entamons notre dernière ascension de la journée vers le refuge Bertone à travers le Val Sapin. On fait pause restauration au pied d'une cascade et nous repartons pour la montée finale. Jean-Claude nous lâche dans la montée et je finis la montée avec François, en le lâchant à mon tour sur la fin. Quelle montée !!! L'arrivée au refuge Bertone fait du bien pour le mental. Après la douche et la lessive, le réconfort est mérité. J'offre une bière à mes acolytes et inversement.
Au dîner, on retrouve pas mal de gens déjà croisés sur la route du tour, entre autres, les Reimois, le Néerlandais du refuge de la Croix du Bonhomme et Didier le Dijonnais. On discute pas mal au repas et on se marre pas mal à cause de la polenta (ça fait déjà 3 soirs de suite).
Etape 5 - 29 Août 2016 : Refuge Bertone - Refuge Elena
Réveil à 6h30 après une très bonne nuit. Vu que le moral est bon, que la forme est correcte même si j'en bave et qu'il fait beau, je décide de prendre la variante par la Tête Bernarda. Ça grimpe pas mal dès le départ. J'ai démarré seul mais au sommet de la Tête Bernarda, je retrouve Jean-Claude et François qui font la même étape que moi encore aujourd'hui. La vue en haut de la Tête Bernarda est magnifique.
On fait une pause encas avant de repartir vers le refuge Bonatti en passant par le Col Sapin et le Pas-d'Entre-Deux-Sauts. La partie italienne du TMB est vraiment ma préférée pour l'instant. Les points de vue sont vraiment impressionnants et on se sent vraiment proche du massif et de la nature tellement il y a peu d'habitations ou d'autres signes de présence humaine.
Je perds mes 2 compagnons dans la descente vers le refuge Bonatti où je mange mon pique-nique. Je croise le Néerlandais avec qui on a beaucoup discuté la veille au refuge. En repartant, je vois Jean-Claude et François en train de manger à leur tour juste au-dessus du refuge.
Je continue ma route en direction d'Arnuva. Les indications ne sont pas terribles en Italie si bien que j'ai failli me perdre à la sortie d'Arnuva. Heureusement, je retrouve ma route vers le Grand Col Ferret. Une dernière montée vers le refuge Elena qui se trouve à peu près au milieu de l'ascension du Grand Col Ferret.
En arrivant vers 15h30 - 16h au refuge, je vois Didier, qui n'a pas fait la variante et qui arrivé 3 heures plus tôt. Je vais faire mon rituel d'arrivée (douche et lessive) avant de revenir discuter avec lui. Après quelques instants, on voit arriver le Néerlandais et les 2 Jurassiens. Du refuge, on a une superbe vue sur le glacier de Pré-De-Bar qui a bien reculé depuis quelques années. Des photos au refuge de 1993 et 1998 en témoignent.
Le dîner est encore une fois l'occasion de raconter notre journée, de faire encore plus connaissance et de nous plonger dans les futures étapes.
Etape 6 - 30 Août 2016 : Refuge Elena - Gîte Bon Abri
C'est l'étape la plus longue de mon parcours que j'entame à 7h40. Et ça commence par la fin de la montée du Grand Col Ferret sous un temps très couvert. Au fur et à mesure de l'ascension, le brouillard s'épaissit. J'ai du mal à voir ceux qui me précèdent. Après une petite heure, je suis au sommet du Grand Col Ferret. On ne voit pas grand chose et il fait frais. C'est la première fois que je sors ma veste en Gore-Tex.
Maintenant, place à la descente. Je suis maintenant en Suisse. Pour fêter ça, je m'arrête boire un chocolat chaud au chalet de La Peule dans la descente du Grand Col Ferret.
Le temps s'est levé et les éclaircies reviennent. La descente se poursuit à travers les alpages suisses et j'arrive à La Fouly avant midi. Je m'arrête pour déjeuner et une longue réflexion se présente à moi. Est-ce que je prends le bus pour Praz-De-Fort pour gagner 2 heures de marche ? Après une longue hésitation, je prends mon courage à 2 mains et continue ma route à pieds. Je ne m'arrête plus jusque Praz-De-Fort puis Issert.
De là, la route, ou plutôt le chemin, s'élève à nouveau. Je m'attaque à la montée vers Champex-Lac. Je presse le pas car la météo est annoncée pluvieuse en fin d'après-midi. Je croise les 3 Reimois dans la montée vers Champex-Lac que je double. J'arrive à Champex-Lac vers 16h. Il me reste encore 30 minutes pour rejoindre Champex-d'En-Haut et le gîte Bon Abri où je passerai la nuit. Après la douche et la lessive au gîte, la pluie a fait son apparition et je suis bien content d'avoir pressé le pas pour arriver avant. Au gîte, je fais la connaissance de 2 jeunes Lilloises venues elles aussi faire le tour du Mont Blanc. Elles étaient aussi au refuge Elena mais je ne les avais pas vues. Bref, je file au lit vers 21h30, bien crevé de cette journée la plus longue.
Etape 7 - 31 Août 2016 : Gîte Bon Abri - Gîte Les Écuries de Charamillon
Aujourd'hui, le réveil à 6h45 fait plus mal que les autres jours, sûrement à cause de la distance effectuée hier. Après quelques étirements et le petit déjeuner, ça va mieux, ça tire moins dans les jambes. Heureusement car l'étape du jour est aussi compliquée. Un peu moins longue que celle d'hier mais avec 2 ascensions au programme, la première vers Bovine et la seconde au Col de Balme. J'ai décidé de ne pas prendre la variante par la fenêtre d'Arpette. Cette partie est compliquée apparemment et en plus la pluie risque de faire son apparition en fin d'après-midi ce qui risque de rendre la tâche encore plus compliquée à la fenêtre d'Arpette. Mes affaires ne sont pas sèches quand je pars du gîte. Mon short est encore humide mais c'est supportable et j'ai un T-Shirt accroché au sac pour qu'il sèche alors que je marche. Je monte vers Bovine sans trop de difficultés. Je pense que je me suis habitué à l'altitude et à la marche. Je suis moins fatigué dans les ascensions. La vue est superbe sur le plateau de Bovine et je m'arrête pour une petite collation au chalet au sommet. Je mange au son de la mélodie des clarines des vaches qui broutent l'herbe alentour.
Je discute quelques instants avec 2 bikers qui eux aussi s'arrêtent pour prendre un encas au chalet de Bovine. Ils ont l'air d'en chier beaucoup plus que moi. Il faut dire que les montées avec le vélo sur le dos, ça doit être quelque chose. On en voit beaucoup à vélo et je me demande quel plaisir ils peuvent avoir à faire les longues montées avec leur VTT sur le dos pour peu de temps en descente sur leur vélo (quand elles ne sont pas trop raides). Bref, je repars pour la descente jusqu'au Col de la Forclaz. Je fais une nouvelle pause à un bistro où je retrouve les bikers qui sont allés plus vite que moi dans la descente. Je repars avant eux par contre. La montée qui m'attend au Col de Balme me fait un peu peur. Elle arrive en fin d'étape et fait environ 1000 m de dénivelé positif. Je continue la descente jusque Trient et commence la longue ascension du Col de Balme en passant par Le Peuty. Je ne croise personne jusqu'au sommet du Col de Balme. Il m'aura fallu environ 2 heures 30 pour venir à bout de cette grosse difficulté. Je passe la frontière Franco-Suisse au sommet et reviens en France. Ça sent bon la fin du périple puisque je suis revenu en France après avoir traversé l'Italie et la Suisse.
Je trouve péniblement le chemin pour aller sur les alpages de Charamillon où se trouve le gîte dans lequel j'ai réservé ma nuit. Quand j'arrive au gîte à 15h45, il se met à pleuvoir, il était temps ! Je pense alors à Pauline et Marie, les 2 Lilloises parties faire la fenêtre d'Arpette. J'espère qu'elles sont passées sans encombre. Je serai le seul à ce gîte ce soir m'annonce la gérante. Ça fait bizarre de se retrouver seul après tous ces moments d'échanges habituels à l'arrivée des étapes précédentes. J'en profite pour faire quelques photos lorsque la pluie s'arrête de tomber.
Je file au lit à 21h, fatigué des 2 grosses étapes sur les 2 derniers jours.
Etape 8 - 1er Septembre 2016 : Gîte Les Écuries de Charamillon - Refuge de La Flégère
Réveil à 7h. Je me suis autorisé 30 minutes de rab aujourd'hui car la journée de marche est moins longue que les précédentes (et elle sera encore plus courte que prévu). Le petit déjeuner est copieux, comme l'était le dîner hier soir, une bonne adresse ce gîte. Mes affaires sont encore humides quand je pars du gîte à 8h. Je mets le short encore humide et fais sécher mon T-Shirt sur le sac comme hier. Le temps s'est amélioré dans la nuit, il fait beau au départ de l'étape. Je descends le chemin de la variante du Tour pour arriver au petit village du Tour puis à celui de Montroc.
Vu que le temps est superbe et que j'ai un peu de temps, je décide d'aller au Lac Blanc. En fait, je verrai bien des panneaux Lac Blanc mais je ne sais pas ce que j'ai fait, je n'ai pas réussi à trouver le bon chemin. Au bout d'un moment, je ne vois plus de panneaux pour aller en direction du Lac Blanc. Je vois uniquement les directions d'Argentière et de La Flégère. Je décide alors d'aller directement à La Flégère et j'aviserai là-bas ce que je pourrais faire. J'entame une petite montée vers La Flégère et j'arrive sur place vers midi. Je commande un sandwich à kiosque et le mange en terrasse près du refuge.
A la moitié du repas, je vois les 2 Lilloises, Marie et Pauline, qui arrivent. Elles se joignent à moi pour déjeuner. Je leur demande comment était la fenêtre d'Arpette. Elles me répondent que c'était chouette mais elles ont quand même finies trempées à la fin de la journée. Du coup je ne regrette pas trop de ne pas avoir osé cette variante. Elles me disent également qu'elles ont croisé Jean-Claude et François là-bas. Puis à la fin du repas, on se félicite pour la réussite de notre tour et on se dit au revoir. Elles redescendent vers Chamonix où elles terminent leur tour. Quant à moi, je reste au refuge de La Flégère. Il est 14h et j'ai beaucoup de temps devant moi avant le dîner. J'en profite pour faire la lessive et me doucher. Avec ce beau temps, une chose est sûre, je repartirai sec demain. J'admire le paysage tout l'après-midi et finalement le temps est passé assez vite.
Je me rends compte que c'est un lieu touristique ici. Normal on peut y monter par le téléphérique de La Flégère depuis Les-Praz-De-Chamonix. Au dîner, on a le droit à une tartiflette. Là c'est sûr, je suis bien en France. Et fini la polenta ! Enfin ! Je vais me coucher vers 22h.
Etape 9 - 2 Septembre 2016 : Refuge de La Flégère - Les Houches Gare
C'est la dernière étape aujourd'hui. Il est 7h30 lorsque j'entame la journée par la descente vers l'alpage de Charlanon. Encore une journée où il va faire très chaud. Il me reste une grosse ascension puis une énorme descente vers Les Houches, environ 1500 m de dénivelé négatif. A travers les sapins lors de la descente du grand balcon sud, on a toujours une belle vue sur le Mont Blanc.
Des alpages de Charlanon, on remonte vers Plan-Praz puis vers le Col du Brévent. C'est la dernière ascension du tour. Elle n'en est pas moins facile. A Plan-Praz, j'aperçois des bouquetins au loin et des marmottes. Impossible de les prendre en photo. Le temps de sortir l'appareil et ces petites bêtes ont disparu. Je me contente de la vue. Et j'arrive enfin au Col du Brévent.
Néanmoins, la montée n'est pas terminée. Il me reste à joindre le sommet du Brévent à 45 minutes du Col du Brévent. Des rampes et des échelles m'attendent pour couronner l'exercice. Je suis enfin au sommet. Il n'y aura plus d'ascension pour moi ! Ouf ! Ça sent définitivement la fin. Je profite alors de la vue un bon moment tout comme pas mal de touristes venus grâce au téléphérique du Brévent depuis Chamonix puis Plan-Praz.
Par la suite, je passe environ 3 heures à redescendre vers Les Houches. Je suis assez pressé d'arriver car la descente n'offre pas grand chose à voir et en plus on m'attend à la gare des Houches. Ce fut un long et beau périple pour moi même si j'en ai bavé. J'étais un peu venu pour ça aussi, je l'avoue. C'est une belle histoire qui s'achève avec pas mal de jolies rencontres. J'ai beaucoup aimé l'esprit d'entraide de tout le monde sur le tour. C'était vraiment chouette.
Préparatifs :
Un peu plus de 12 kg sur le dos, soit environ 14,5 kg sur moi en tout. En résumé :
Couchage : 120 g
Sac : 1 800 g
Chaussures et Bâtons de marche : 1 620 g
Cuisine : 1 450 g
Repas : 1 000 g
Eau : 2 400 g
Soin / Hygiène : 970 g
Matériel : 1 640 g
Vêtements : 3 480 g
Parcours :
Etape 1 - 25 Août 2016 : Saint Gervais Les Bains Le Fayet - Col de Voza - Auberge du Truc
Etape 2 - 26 Août 2016 : Auberge du Truc - Refuge de la Croix du Bonhomme
Etape 3 - 27 Août 2016 : Refuge de la Croix du Bonhomme - Refuge Elisabetta
Etape 4 - 28 Août 2016 : Refuge Elisabetta - Refuge Bertone
Etape 5 - 29 Août 2016 : Refuge Bertone - Refuge Elena
Etape 6 - 30 Août 2016 : Refuge Elena - Gîte Bon Abri
Etape 7 - 31 Août 2016 : Gîte Bon Abri - Gîte Les Écuries de Charamillon
Etape 8 - 1er Septembre 2016 : Gîte Les Écuries de Charamillon - Refuge de La Flégère
Etape 9 - 2 Septembre 2016 : Refuge de La Flégère - Les Houches Gare
Récit :
Etape 1 - 25 Août 2016 : Saint Gervais Les Bains Le Fayet - Col de Voza - Auberge du Truc
Réveil à 7h. Je suis au petit déjeuner à l'hôtel à 7h30 après avoir profité d'une longue douche chaude, peut-être la dernière avant un moment. Je mange bien pour préparer les heures de marche qui m'attendent. Je remonte chercher mon sac, refais la checklist, redescends rendre la clef et voilà c'est parti. Je me rends à la station de tramway qui se situe à 2 minutes de l'hôtel. Je prends mon billet au guichet et attends le tramway. Le temps de prendre une photo et il arrive. Je monte dans un des 2 wagons et attends le départ. 40 minutes plus tard, je suis au Col de Voza, point de départ de mon aventure à pieds.
Je détache les bâtons de mon sac à dos, les règle à la bonne hauteur et c'est parti. Je marche directement vers Bellevue, prochain point de passage (où il y a un autre arrêt du tramway d'ailleurs). Je rentre dans un sous bois et descends légèrement. Je croise quelques coureurs de la course TDS (sur les Traces des Ducs de Savoie, une petite soeur de l'UTMB, Ultra Trail du Mont Blanc) qui font route en sens inverse. La course fait 120 km et au moment où je les croise, ils en ont déjà une centaine dans les jambes. On ne peut avoir que de l'admiration pour ces gens là et je leur laisse humblement le passage libre lorsque j'en croise. Moi je ne suis pas chronométré même si ma randonnée, c'est mon UTMB à moi. J'arrive au premier obstacle rapidement, la passerelle de Bionnassay. Le pont est bien sécurisé, aucune crainte à avoir pour le passer.
Viens ensuite la première grosse difficulté du parcours pour moi, la montée du col de Tricot. J'entends les hélicoptères tournoyer au-dessus de ma tête. Pour l'instant, je ne me sens pas vraiment seul. En haut du col, que j'ai monté avec difficulté mais sans souffrance malgré la chaleur, il y a un poste de secours et de ravitaillement pour la TDS.
Dans la descente périlleuse du Col de Tricot vers les chalets du Miage, je croise les personnes chargées de fermer la course qui ramassent les fanions indiquant la route à suivre. Je finis la descente qui m'a paru interminable et m'arrête faire une pause aux chalets du Miage. La vue est superbe mais moins qu'il y a quelques années certainement, le glacier a bien reculé depuis ces dernières décennies. Je m'offre une assiette de jambon de pays avant de repartir sur la route.
Je grimpe la dernière difficulté de la journée, la montée vers le mont Truc. Elle est très raide. Je n'ai pas encore trouvé le bon rythme et dois faire une pause ou deux pour venir à bout de l'ascension. J'arrive vers 14h30 à l'auberge du Truc. J'ai bien fait de prévoir une petite étape pour commencer, pour m'habituer à la marche, au sac à dos de 12 kg sur le dos, à la chaleur, à l'altitude, ... L'accueil est chaleureux à l'auberge. On sera 5 à faire étape ici ce soir. J'ai largement le temps de faire la lessive, de me laver avant le dîner. Je fais quelques photos aux alentours avant le dîner. On le prendra en terrasse avec les autres convives. On discutera de l'étape du jour et des prochaines avec les 3 Reimois et l'Anglais Daren. Vers 21h - 21h30, tout le monde est au lit.
Etape 2 - 26 Août 2016 : Auberge du Truc - Refuge de la Croix du Bonhomme
Réveil à 6h15. Je n'ai pas beaucoup dormi à cause d'un ronfleur dans le dortoir. Je prends le petit déjeuner à 7h. Je suis en route dès 7h30. Une photo matinale sur le glacier vu de l'auberge du Truc. Les vaches sont déjà en train de brouter l'herbe.
Je croise Daren au tout début de l'étape et on se souhaite mutuellement une bonne journée. On se recroisera ce soir au refuge de la Croix du Bonhomme mais son rythme est trop soutenu pour moi. La descente vers les Contamines Montjoie se fait en sous bois, à l'ombre, ce qui est bien appréciable. J'arrive à l'église des Contamines Montjoie. Je suis en lieu connu pour avoir skié 2 années de suite dans cette station. Je remonte la route en direction de Notre Dame de la Gorge, à travers le parc d'activité juste après l'aire de ski de fond. A partir de là, je m'attaque à l'une des plus grandes ascensions qui m'attend sur le parcours, la montée du Col du Bonhomme et plus de 1400 m de dénivelé positif. Au début de la montée, il y a un ancien pont romain. Je m'arrête peu après au chalet du Nant-Borrant pour me restaurer, cela fait déjà presque 3 heures que je marche.
Je continue l'ascension jusqu'au Plan-Des-Dames où je me restaure à nouveau. Je sors mon réchaud et mes pâtes poulet curry lyophilisées et me cuisine mon petit plat. Après un bon break, je repars pour la fin de la montée du Col du Bonhomme. J'ai fait pleins de pauses mais je suis arrivé au bout. Enfin ! Ce col m'a épuisé et je refais une pause au sommet.
Il me reste encore une petite heure pour aller au refuge alors je me remets en route rapidement pour une autre ascension, celle du Col de la Croix du Bonhomme. Le terrain est rocailleux et la fatigue commence à se faire sentir. Un de mes bâtons se coince entre 2 rochers et je le tords un peu en me rattrapant miraculeusement d'une chute. Vivement la fin ! Je l'entrevois au sommet du Col de la Croix du Bonhomme. J'arrive au refuge vers 15h30. Je prends une grosse part de gâteau au chocolat et un jus de pommes. Je fais ma lessive et prends ma douche vers 17h puis j'attends le repas de 19h. En attendant, je revois les gars du refuge précédent avec qui j'échange quelques mots sur la journée. Le Col du Bonhomme a fait mal à beaucoup de monde. Dehors on s'active pour monter un checkpoint pour la course de l'UTMB. Chaque coureur qui passera au col ce soir devra se faire scanner le dossard pour un organisateur. C'est aussi comme au Col de Tricot, un poste de secours et de ravitaillement. Le premier coureur est attendu vers 22h - 22h30. A table, je discute avec de nouvelles rencontres, 2 Jurassiens d'une cinquantaine d'années et 2 jeunes Parisiennes. Les débats de la soirée sont, l'étape du lendemain, notamment variante du Col des Fours ou pas, et le reste du tour. Le Col des Fours est annoncé difficile dans le topoguide donc je n'avais pas prévu de prendre cette variante. On verra après la nuit comment je me sens.
Je ne verrai aucun coureur puisque je suis au lit vers 21h30 en compagnie d'un Hollandais et de 2 Anglais.
Etape 3 - 27 Août 2016 : Refuge de la Croix du Bonhomme - Refuge Elisabetta
Réveil à 6h30. Petit déjeuner à 7h. Après discussion hier soir et ce matin avec mes compagnons de tablée, je décide de partir sur la variante par le Col des Fours. Elle permet un raccourci pour arriver à la Ville des Glaciers sans passer par Les Chapieux. Je pars à 7h45 et commence directement par l'ascension du Col des Fours. Une bonne montée dès le matin, ça réveille ! En haut du Col des Fours, je retrouve Daren parti quelques minutes avant moi. Il repart alors que je prends quelques photos.
Juste avant de repartir et d'entamer la descente, je vois Jerry et sa femme arriver en haut du Col. On discute quelques instants avec eux et repars. La descente est très accidentée sur un petit chemin rocailleux. Dans la descente, j'aperçois les premières marmottes de mon tour. Elles sont bien trop loin pour que cela donne quelque chose en photo malheureusement.
En bas de la descente, on arrive à la Ville des Glaciers. Pas sûr que j'y ai gagné en temps par ce "raccourci" tellement la descente m'a paru compliquée mais au moins les paysages étaient beaucoup plus agréables de ce côté et j'ai vu des marmottes ! On se rassure et on se motive comme on peut Je fais une longue pause restauration et récupération au chalet des Mottets dans la montée du Col de la Seigne (frontière entre la France et l'Italie). J'y retrouve Jerry et sa femme qui arrivent quelques minutes après moi pour se restaurer également. Je repars ragaillardi et continue la montée du Col de la Seigne. Après 30 minutes de montée je croise les 2 Jurassiens, Jean-Claude et François, qui m'ont convaincu de prendre cette variante. Je finis la montée avec eux. Elle n'est pas très technique mais elle est très longue. En haut, on se repose, on se restaure, on prend quelques photos, puis on repart.
Je descends jusqu'au refuge Elisabetta où j'arrive vers 16h. Il y a une dernière petite montée pour arriver au refuge qui fait mal après 7h30 de marche. Je décide de faire le rituel de la douche et de la lessive tout de suite en arrivant, je profiterai du paysage ensuite. Je m'aperçois que j'ai malheureusement perdu ma serviette (sûrement oubliée au refuge de la Croix du Bonhomme). Je demande au gardien du refuge Elisabetta s'il n'en a pas une pour me dépanner. Après 5-10 minutes de recherche, il me prête une serviette. Le stress retombe. L'idée de finir le tour sans serviette ne me plaisait pas, même si un achat aurait été possible le lendemain à Courmayeur. Je le remercie grandement et pars à la douche. Je conserverai la serviette jusqu'à la fin de mon périple. Le refuge offre une vue imprenable sur le glacier de la Lée Blanche.
Après un bon repas bien copieux et des discussions avec les 2 Jurassiens, les 2 Parisiennes et les 3 Reimois, je file au lit vers 21h30.
Etape 4 - 28 Août 2016 : Refuge Elisabetta - Refuge Bertone
On a eu l'orage hier soir après le dîner. Heureusement, au réveil ce matin, il fait grand beau. Avec la chaleur, ce n'est pas simple mais si on a de l'eau, on s'en sort très bien. Avec de la pluie ou de l'orage, ça doit être une toute autre histoire. Je retrouve dès les premiers hectomètres Jean-Claude et François. On fera toute l'étape ensemble quasiment. La première partie est plate et ça fait du bien. Ça fait un réveil musculaire en douceur pour une fois.
Avant la retenue du lac de Combal, on bifurque à droite pour monter l'Arp Vieille Supérieure. La montée est délicate mais elle se fait bien. En haut, on a une superbe vue sur 4 langues glacières du massif du Mont Blanc. Le côté italien du massif est vraiment chouette à voir. C'est une bonne excuse pour faire une bonne pause et se restaurer. On se fait aussi tirer le portrait chacun notre tour. L'ambiance est vraiment sympa sur une telle randonnée.
On repart pour la longue descente vers Dolonne et Courmayeur. A mi-chemin, je m'arrête à Plan-Chécrouit où il y a un troquet ouvert. Je m'assois à la table de Jerry et de sa femme. On discute un peu plus longuement que les autres fois. C'est la dernière fois que je les vois, ils ont une journée de repos à Courmayeur. Cela fait 20 ans qu'ils marchent un peu partout dans le monde ces 2 Anglais. Je reprends mon chemin quand j'aperçois François et Jean-Claude qui prennent le télésiège pour descendre plus vite. Je décide de continuer à pieds. Il ne reste qu'un quart de la descente à faire quand je les vois descendre du télésiège et se diriger vers le télécabine pour finir la descente. Après un moment de réflexion, je décide de prendre le télécabine moi aussi. Après tout, gagner 1h20 pour descendre environ 500m de dénivelé négatif le long d'une piste de ski, ce n'est pas vraiment de la triche, il n'y a pas grand chose à voir.
Je retrouve mes 2 compagnons de route en bas, à la descente du télécabine. Nous sommes à Dolonne, charmant petit village italien. On se dirige maintenant vers Courmayeur puis nous entamons notre dernière ascension de la journée vers le refuge Bertone à travers le Val Sapin. On fait pause restauration au pied d'une cascade et nous repartons pour la montée finale. Jean-Claude nous lâche dans la montée et je finis la montée avec François, en le lâchant à mon tour sur la fin. Quelle montée !!! L'arrivée au refuge Bertone fait du bien pour le mental. Après la douche et la lessive, le réconfort est mérité. J'offre une bière à mes acolytes et inversement.
Au dîner, on retrouve pas mal de gens déjà croisés sur la route du tour, entre autres, les Reimois, le Néerlandais du refuge de la Croix du Bonhomme et Didier le Dijonnais. On discute pas mal au repas et on se marre pas mal à cause de la polenta (ça fait déjà 3 soirs de suite).
Etape 5 - 29 Août 2016 : Refuge Bertone - Refuge Elena
Réveil à 6h30 après une très bonne nuit. Vu que le moral est bon, que la forme est correcte même si j'en bave et qu'il fait beau, je décide de prendre la variante par la Tête Bernarda. Ça grimpe pas mal dès le départ. J'ai démarré seul mais au sommet de la Tête Bernarda, je retrouve Jean-Claude et François qui font la même étape que moi encore aujourd'hui. La vue en haut de la Tête Bernarda est magnifique.
On fait une pause encas avant de repartir vers le refuge Bonatti en passant par le Col Sapin et le Pas-d'Entre-Deux-Sauts. La partie italienne du TMB est vraiment ma préférée pour l'instant. Les points de vue sont vraiment impressionnants et on se sent vraiment proche du massif et de la nature tellement il y a peu d'habitations ou d'autres signes de présence humaine.
Je perds mes 2 compagnons dans la descente vers le refuge Bonatti où je mange mon pique-nique. Je croise le Néerlandais avec qui on a beaucoup discuté la veille au refuge. En repartant, je vois Jean-Claude et François en train de manger à leur tour juste au-dessus du refuge.
Je continue ma route en direction d'Arnuva. Les indications ne sont pas terribles en Italie si bien que j'ai failli me perdre à la sortie d'Arnuva. Heureusement, je retrouve ma route vers le Grand Col Ferret. Une dernière montée vers le refuge Elena qui se trouve à peu près au milieu de l'ascension du Grand Col Ferret.
En arrivant vers 15h30 - 16h au refuge, je vois Didier, qui n'a pas fait la variante et qui arrivé 3 heures plus tôt. Je vais faire mon rituel d'arrivée (douche et lessive) avant de revenir discuter avec lui. Après quelques instants, on voit arriver le Néerlandais et les 2 Jurassiens. Du refuge, on a une superbe vue sur le glacier de Pré-De-Bar qui a bien reculé depuis quelques années. Des photos au refuge de 1993 et 1998 en témoignent.
Le dîner est encore une fois l'occasion de raconter notre journée, de faire encore plus connaissance et de nous plonger dans les futures étapes.
Etape 6 - 30 Août 2016 : Refuge Elena - Gîte Bon Abri
C'est l'étape la plus longue de mon parcours que j'entame à 7h40. Et ça commence par la fin de la montée du Grand Col Ferret sous un temps très couvert. Au fur et à mesure de l'ascension, le brouillard s'épaissit. J'ai du mal à voir ceux qui me précèdent. Après une petite heure, je suis au sommet du Grand Col Ferret. On ne voit pas grand chose et il fait frais. C'est la première fois que je sors ma veste en Gore-Tex.
Maintenant, place à la descente. Je suis maintenant en Suisse. Pour fêter ça, je m'arrête boire un chocolat chaud au chalet de La Peule dans la descente du Grand Col Ferret.
Le temps s'est levé et les éclaircies reviennent. La descente se poursuit à travers les alpages suisses et j'arrive à La Fouly avant midi. Je m'arrête pour déjeuner et une longue réflexion se présente à moi. Est-ce que je prends le bus pour Praz-De-Fort pour gagner 2 heures de marche ? Après une longue hésitation, je prends mon courage à 2 mains et continue ma route à pieds. Je ne m'arrête plus jusque Praz-De-Fort puis Issert.
De là, la route, ou plutôt le chemin, s'élève à nouveau. Je m'attaque à la montée vers Champex-Lac. Je presse le pas car la météo est annoncée pluvieuse en fin d'après-midi. Je croise les 3 Reimois dans la montée vers Champex-Lac que je double. J'arrive à Champex-Lac vers 16h. Il me reste encore 30 minutes pour rejoindre Champex-d'En-Haut et le gîte Bon Abri où je passerai la nuit. Après la douche et la lessive au gîte, la pluie a fait son apparition et je suis bien content d'avoir pressé le pas pour arriver avant. Au gîte, je fais la connaissance de 2 jeunes Lilloises venues elles aussi faire le tour du Mont Blanc. Elles étaient aussi au refuge Elena mais je ne les avais pas vues. Bref, je file au lit vers 21h30, bien crevé de cette journée la plus longue.
Etape 7 - 31 Août 2016 : Gîte Bon Abri - Gîte Les Écuries de Charamillon
Aujourd'hui, le réveil à 6h45 fait plus mal que les autres jours, sûrement à cause de la distance effectuée hier. Après quelques étirements et le petit déjeuner, ça va mieux, ça tire moins dans les jambes. Heureusement car l'étape du jour est aussi compliquée. Un peu moins longue que celle d'hier mais avec 2 ascensions au programme, la première vers Bovine et la seconde au Col de Balme. J'ai décidé de ne pas prendre la variante par la fenêtre d'Arpette. Cette partie est compliquée apparemment et en plus la pluie risque de faire son apparition en fin d'après-midi ce qui risque de rendre la tâche encore plus compliquée à la fenêtre d'Arpette. Mes affaires ne sont pas sèches quand je pars du gîte. Mon short est encore humide mais c'est supportable et j'ai un T-Shirt accroché au sac pour qu'il sèche alors que je marche. Je monte vers Bovine sans trop de difficultés. Je pense que je me suis habitué à l'altitude et à la marche. Je suis moins fatigué dans les ascensions. La vue est superbe sur le plateau de Bovine et je m'arrête pour une petite collation au chalet au sommet. Je mange au son de la mélodie des clarines des vaches qui broutent l'herbe alentour.
Je discute quelques instants avec 2 bikers qui eux aussi s'arrêtent pour prendre un encas au chalet de Bovine. Ils ont l'air d'en chier beaucoup plus que moi. Il faut dire que les montées avec le vélo sur le dos, ça doit être quelque chose. On en voit beaucoup à vélo et je me demande quel plaisir ils peuvent avoir à faire les longues montées avec leur VTT sur le dos pour peu de temps en descente sur leur vélo (quand elles ne sont pas trop raides). Bref, je repars pour la descente jusqu'au Col de la Forclaz. Je fais une nouvelle pause à un bistro où je retrouve les bikers qui sont allés plus vite que moi dans la descente. Je repars avant eux par contre. La montée qui m'attend au Col de Balme me fait un peu peur. Elle arrive en fin d'étape et fait environ 1000 m de dénivelé positif. Je continue la descente jusque Trient et commence la longue ascension du Col de Balme en passant par Le Peuty. Je ne croise personne jusqu'au sommet du Col de Balme. Il m'aura fallu environ 2 heures 30 pour venir à bout de cette grosse difficulté. Je passe la frontière Franco-Suisse au sommet et reviens en France. Ça sent bon la fin du périple puisque je suis revenu en France après avoir traversé l'Italie et la Suisse.
Je trouve péniblement le chemin pour aller sur les alpages de Charamillon où se trouve le gîte dans lequel j'ai réservé ma nuit. Quand j'arrive au gîte à 15h45, il se met à pleuvoir, il était temps ! Je pense alors à Pauline et Marie, les 2 Lilloises parties faire la fenêtre d'Arpette. J'espère qu'elles sont passées sans encombre. Je serai le seul à ce gîte ce soir m'annonce la gérante. Ça fait bizarre de se retrouver seul après tous ces moments d'échanges habituels à l'arrivée des étapes précédentes. J'en profite pour faire quelques photos lorsque la pluie s'arrête de tomber.
Je file au lit à 21h, fatigué des 2 grosses étapes sur les 2 derniers jours.
Etape 8 - 1er Septembre 2016 : Gîte Les Écuries de Charamillon - Refuge de La Flégère
Réveil à 7h. Je me suis autorisé 30 minutes de rab aujourd'hui car la journée de marche est moins longue que les précédentes (et elle sera encore plus courte que prévu). Le petit déjeuner est copieux, comme l'était le dîner hier soir, une bonne adresse ce gîte. Mes affaires sont encore humides quand je pars du gîte à 8h. Je mets le short encore humide et fais sécher mon T-Shirt sur le sac comme hier. Le temps s'est amélioré dans la nuit, il fait beau au départ de l'étape. Je descends le chemin de la variante du Tour pour arriver au petit village du Tour puis à celui de Montroc.
Vu que le temps est superbe et que j'ai un peu de temps, je décide d'aller au Lac Blanc. En fait, je verrai bien des panneaux Lac Blanc mais je ne sais pas ce que j'ai fait, je n'ai pas réussi à trouver le bon chemin. Au bout d'un moment, je ne vois plus de panneaux pour aller en direction du Lac Blanc. Je vois uniquement les directions d'Argentière et de La Flégère. Je décide alors d'aller directement à La Flégère et j'aviserai là-bas ce que je pourrais faire. J'entame une petite montée vers La Flégère et j'arrive sur place vers midi. Je commande un sandwich à kiosque et le mange en terrasse près du refuge.
A la moitié du repas, je vois les 2 Lilloises, Marie et Pauline, qui arrivent. Elles se joignent à moi pour déjeuner. Je leur demande comment était la fenêtre d'Arpette. Elles me répondent que c'était chouette mais elles ont quand même finies trempées à la fin de la journée. Du coup je ne regrette pas trop de ne pas avoir osé cette variante. Elles me disent également qu'elles ont croisé Jean-Claude et François là-bas. Puis à la fin du repas, on se félicite pour la réussite de notre tour et on se dit au revoir. Elles redescendent vers Chamonix où elles terminent leur tour. Quant à moi, je reste au refuge de La Flégère. Il est 14h et j'ai beaucoup de temps devant moi avant le dîner. J'en profite pour faire la lessive et me doucher. Avec ce beau temps, une chose est sûre, je repartirai sec demain. J'admire le paysage tout l'après-midi et finalement le temps est passé assez vite.
Je me rends compte que c'est un lieu touristique ici. Normal on peut y monter par le téléphérique de La Flégère depuis Les-Praz-De-Chamonix. Au dîner, on a le droit à une tartiflette. Là c'est sûr, je suis bien en France. Et fini la polenta ! Enfin ! Je vais me coucher vers 22h.
Etape 9 - 2 Septembre 2016 : Refuge de La Flégère - Les Houches Gare
C'est la dernière étape aujourd'hui. Il est 7h30 lorsque j'entame la journée par la descente vers l'alpage de Charlanon. Encore une journée où il va faire très chaud. Il me reste une grosse ascension puis une énorme descente vers Les Houches, environ 1500 m de dénivelé négatif. A travers les sapins lors de la descente du grand balcon sud, on a toujours une belle vue sur le Mont Blanc.
Des alpages de Charlanon, on remonte vers Plan-Praz puis vers le Col du Brévent. C'est la dernière ascension du tour. Elle n'en est pas moins facile. A Plan-Praz, j'aperçois des bouquetins au loin et des marmottes. Impossible de les prendre en photo. Le temps de sortir l'appareil et ces petites bêtes ont disparu. Je me contente de la vue. Et j'arrive enfin au Col du Brévent.
Néanmoins, la montée n'est pas terminée. Il me reste à joindre le sommet du Brévent à 45 minutes du Col du Brévent. Des rampes et des échelles m'attendent pour couronner l'exercice. Je suis enfin au sommet. Il n'y aura plus d'ascension pour moi ! Ouf ! Ça sent définitivement la fin. Je profite alors de la vue un bon moment tout comme pas mal de touristes venus grâce au téléphérique du Brévent depuis Chamonix puis Plan-Praz.
Par la suite, je passe environ 3 heures à redescendre vers Les Houches. Je suis assez pressé d'arriver car la descente n'offre pas grand chose à voir et en plus on m'attend à la gare des Houches. Ce fut un long et beau périple pour moi même si j'en ai bavé. J'étais un peu venu pour ça aussi, je l'avoue. C'est une belle histoire qui s'achève avec pas mal de jolies rencontres. J'ai beaucoup aimé l'esprit d'entraide de tout le monde sur le tour. C'était vraiment chouette.