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Mon Stevenson en bikepacking

(réalisé)
VTT
Quand : 31/05/2021
Durée : 10 jours
Distance globale : 484km
Dénivelées : +8117m / -7948m
Alti min/max : 96m/1691m
Carnet publié par La Lozère le 28 juin 2021
modifié le 01 août 2021
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Vue d'ensemble

Le compte-rendu : Jour 7 (mise à jour : 01 août 2021)

Jour 7 – Le Bleymard > Le Bouges
32km – 1080m de D+


A partir de ce jour je rentre vraiment dans la partie riche de souvenir pour moi. J'ai grandi en Lozère entre Cévennes profondes et Florac. J'attends beaucoup des 2 prochains jours où je vais me replonger directement dans mon enfance et mon adolescence.

Jour 7
Comme d'hab un petit arrêt au stand s'impose pour les prochains pique-niques.
Le début de la journée commence par une longue montée sans grand intérêt pour arriver à la station de ski du Mont-Lozère. C'est ici que j'ai fait mes premières expériences sur des skis et aussi ma première grosse entorse…. Ça commence bien: c'est une toute petite station avec 7 pistes. La station est située à 7 km du Bleymard, à quelques poussées de bâton du Pic du Finiels, point culminant du Mont-Lozère (1702m). Elle est la seule station de ski alpin de Lozère.

Jour 7
Après avoir traversé la station, le parcours continue à monter en direction du Pic de Finiels: l'occasion de retrouver et dépasser une randonneuse rencontrée la veille au camping. Celle-ci est partie une bonne heure avant moi. A partir de là, la flore change et devient plus aride. Les paysages changent également car plus hauts en altitude. Malheureusement, le temps n'est pas avec moi et la vue est bouchée. Mais bon, ici et aujourd'hui impossible de se perdre. L'ascension jusqu'au sommet de Finiels (Sommet du Mont Lozère à 1699 m) est balisée par ces hautes "montjoies" de granite. Ces montjoies servaient autrefois de jalon à qui voulait retrouver sa route ou regagner son hameau. Certains de ces montjoies sont gravées des croix de Maltes marquant la limite de la propriété que les chevaliers de Malte possédaient sur le Mont-Lozère.
Par temps de brouillard, il est assez dangereux de s'aventurer par ici tant il est facile de se perdre.

Le parcours se poursuit vers le sommet du Mont-Lozère, plus haut sommet du département: le pic de Finiels. Bon, aujourd'hui, rien à voir et surtout il fait froid: de la brume et beaucoup de vent. Alors avec ma petite tenue de cycliste je ne vais pas m'attarder.
La descente n'est pas vraiment faite pour le vélo: j'en ferai une grande partie en poussant le vélo jusqu'à l'abri du Mont-Lozère qui permet aux personnes de passage de trouver une petite cabane avec une table et une cheminée le temps d'une nuit, ou pour se mettre à l'abri des éléments le temps d'un moment.
Jour 7
La descente vers le Pont de Montvert est absolument grandiose. Le soleil fait son apparition et les paysages sont magnifiés. Quelle vue…..
Quelques vaches Aubrac accompagne mon arrivée sur le petit village de Finiels. Certains diront que ces vaches sont maquillée avec une bonne dose de liner noir…

Jour 7
Finiels est aussi un moment de souvenir. Ça me rappelle une grande fête de mon enfance: la fête des myrtilles. Une fête qui petit à petit, est devenue une incontournable de la région. Cette grande fête dans ce petit hameau rassemblait des milliers de participants dans les années 70, 80, jusqu'à la dernière en 1993. Victime de son succès, trop de foule pour un si petit hameau, il a fallu arrêter. La Fête de la Myrtille était le laboratoire de ce que l'on appelle aujourd'hui les arts de la rue. Des troupes consacrées y ont donné leurs premières créations : Les Arts Sauts, Zingaro, Le Cirque Plume, Malabar, L'unité, Gustave Parking, Trans'Express..
Jour 7
Une fois sortie de ce petit village, on continue la descente vers le Pont de Monverts à travers ce qu'on appelle des chaos: des pierres de granites de forme ronde qui s'entassent les unes sur les autres semblant être un amas artificiel alors qu'il n'en est rien.
Jour 7
Avant d'arriver au Pont, je fais une petite pose casse-croute avec une magnifique vue sur le village et surtout me montre la difficulté qui m'attend: à la sortie du village, une longue montée impossible que je ferais entièrement en poussant. On devine la trace en lacets sur le versant opposé.

Jour 7
Le Pont de Montvert fut l'un des foyers les plus ardents du protestantisme dans les Cévennes. Le 24 juillet 1702, au Pont-de-Montvert, une soixantaine d'hommes armés de sabres et de faux, menés par Abraham Mazel, pénètrent dans le bourg en chantant un psaume, pensant délivrer sans combat les protestants détenus et torturés par l'abbé François de Langlade du Chayla, inspecteur des missions des Cévennes pour le compte du marquis de Basville. Ils réclament la libération des prisonniers. On leur demande d'attendre. Alors, un coup de feu blesse l'un d'entre eux. Ils enfoncent la porte de la maison de l'abbé, libèrent les prisonniers et mettent le feu. Chayla, qui tente de s'enfuir par une fenêtre, est rattrapé et tué. Le meurtre de l'abbé du Chayla marque le début de la guerre des Cévennes: la guerre des Camisards.
Jour 7
Aujourd'hui ce petit village est très touristique avec son immanquable photo sur le pont en dos d'âne sur le Tarn et sa tour de péage. Il est traversé par le Tarn qui prend sa source sur les hauteurs de la commune, non loin du magnifique hameau de l'Hôpital. A partir du Col de Finiels, il est possible de faire une variante par le GR7 pour visiter ce petit hameau très typique du Mont-Lozère.
A la sortie du village, je rejoins donc cette longue montée impossible que je ferais entièrement en poussant. Trop raide, trop de rochers, trop de végétation…. 1.5km et 200m de D+
Mais qu'importe, la vue sur le Pont est de ce côté aussi magnifique.

Arrivé en haut, on trouve une bergerie typique caussenarde avec sa voute. Celle-ci est ouverte, et par mauvais temps, elle peut faire un abri parfait pour les randonneurs de passage.
Jour 7
Le paysage sur le plateau de la Cham de l'Hermet offre une vue lointaine sur les 2 Puechs des Bondons. Le Puech d'Allègre et le Puech de Mariette sont deux mamelons de marnes noires ayant résisté à l'érosion et dominant la vallée du Tarn. On raconte que Gargantua aurait formé ces deux Puechs en secouant ses sabots porteurs de terre calcaire des Causses et aurait fertilisé ainsi des îlots de terre granitique.
Jour 7
J'ai prévu de faire un bivouac sauvage dans les environs. Mais ayant oublié de faire le plein d'eau au Pont de Montvert, il me faut d’abord trouver un point de ravitaillement. En sortant du GR, je rejoins le petit village de l'Hermet où j'ai repéré une source captée par les anciens dans une magnifique fontaine.
Jour 7
La recherche de mon bivouac sera loin d'être aisée sur ce plateau. Je ne trouve rien qui me convienne. Après avoir exploré plusieurs petites pistes, je ne trouve rien. Alors je décide de continuer plus avant le GR. Du coup, je me retrouve à attaquer la longue montée vers le signal du Bouges. Mais doutant de trouver quelque chose dans cette grande montée, je fais demi-tour. Je croise quasiment immédiatement une dame qui m'indique un emplacement possible un tout petit peu plus haut à l'écart du chemin proche d'une vieille cabane en bois, proche du lieudit Champlong de Bougès.
Effectivement, l'endroit sera parfait et très tranquille en plein cœur de la forêt du Bouges. Je pourrais m'installer dans la cabane qui est un peu délabré, mais le temps étant au beau fixe, je préfère rester à l'extérieur pour monter la tente dans une belle prairie.

Jour 7
Pour ce bivouac sauvage et comme pour chaque bivouac sauvage, je m'applique à mettre mes aliments et mes déchets dans une pochette étanche et en hauteur dans un arbre: le but étant de ne pas attirer proche de la tente les petites bébêtes qui pourraient être attirées par les odeurs alléchantes. Avant mes débuts de bikepacking et mes premiers bivouacs sauvages, j'avais lu ces quelques conseils sans bien en tenir compte. Mais mon tête à tête avec un renard lors d'un bivouac au sommet du Plomb du Cantal m'a fait vite adopter ces mesures de prudence.
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