WE sur la Loire : immersion dans la nature pour aventurières débutantes
Immersion dans la nature pour aventurières débutantes...
J'avais envie depuis longtemps de faire un petit bout de Loire en canoë, et une amie est venue partager un WE canoë bivouac avec moi. Un pur bonheur, (à part les bateaux hurleurs...) que vous aurez l'occasion de découvrir dans le compte rendu. In-joy!
J'avais envie depuis longtemps de faire un petit bout de Loire en canoë, et une amie est venue partager un WE canoë bivouac avec moi. Un pur bonheur, (à part les bateaux hurleurs...) que vous aurez l'occasion de découvrir dans le compte rendu. In-joy!
When : 9/10/16
Length : 2 days
Length : 2 days
Total distance :
39.6km
Height difference :
+34m /
-40m
Alti min/max : 12m/32m
Guidebook created by Floma
on 01 Aug 2017
535 reader(s)
-
Guidebook (updated : 01 Aug 2017)
Report (updated : 01 Aug 2017)
Ca faisait plus d’un an que j’en avais envie, vivre un WE en canoë et bivouac avec quelques amis, en y allant tranquillement : en immersion dans la nature (pas dans l’eau !), prendre le temps de l’observer, de l’apprécier, de la goûter… Mais impossible de trouver une date compatible entre ceux qui étaient motivés… Bon, et bien si c’est pas possible avec tous, ce sera possible à deux ! Et avec Cécile, on s’est retrouvées un WE de septembre, elle venant de Paris et moi de Nantes, on avait tout préparé par mail et sms : les repas, la tente, les duvets, le matelas (oui, on veut bien aller à l’aventure, mais avec du confort, quand même !), des chaussures qui peuvent prendre l’eau…
Et en louant notre canoë à un club en bord de Loire à Champtoceaux, nous voici déposées 35km en amont, à Montfort-sur-Loire. Ok, 35 km en 1 jour et demi, on la joue « petits bras », mais on débute, on préfère ne pas avoir à faire du bateau-stop si on a un peu trainé…
« C’est bon, on a tout pris ? » Tout est enrobé dans des gros sacs fermés comme de gros bonbons pour les rendre insubmersibles, juste au cas où… Etanches ??
Et après un bon briefing sécurité, quelques conseils avisés : oui, il faut faire attention à l’heure du coucher de soleil : on va vers l’ouest, et quand il fait un peu sombre à l’ouest, il fait nuit de l’autre côté, et en pas longtemps, on ne voit plus rien !
« Alors, tu préfères pagayer devant, derrière ? » Et nous voici parties ! Alors, comment on se dirige avec les pagaies, déjà ?? Un peu de coordination et quelques coups de pagaie plus tard, aïe ! Mince, on avait oublié ça… On a des espèces de trucs en haut des bras, on savait plus que ça existait, même si on se muscle nos petits bras toute la journée sur nos ordis : on s’est rendu compte qu’on avait des épaules ! Et que ça faisait longtemps qu’elles n’avaient pas vraiment bossé…
Et un bon vent de face, une météo moyenne, tiens, quelques gouttes de pluie ? Est-ce que ça va nous tomber dessus ? Première pause, après 300 mètres (finalement, 35km, c’est pas gagné), pour enfiler nos parkas. Ça commence bien ! Et en fait, oui, ça commence bien, le nuage menaçant décide de nous épargner et d’aller pleuvoir ailleurs, super ! Et nous avançons, au milieu des balises, ou à côté, on est en canoë, si on s’échoue sur un banc de sable, on n’aura pas besoin de déclencher le plan Orsec…
Les premiers « tourbillons » qui feraient bien rigoler les amateurs d’eaux vives, les digues à éviter, les vagues des bateaux à moteur qu’on préfère prendre de face, et les épaules qui tirent.
Mais surtout, le bruit des pagaies sur l’eau, le vent qui souffle sur nos visages, les hérons qui viennent voler au loin…
Le bonheur, quoi !
Pause du soir à Saint Florent du Viel, en bas de la belle basilique, et après la petite excursion jusqu’en haut, apéro ! Cécile éclate de rire… Et oui, dans le sac de nourriture était planqué l’apéro. Et prendre l’apéro dans un tel décor, les pieds dans l’eau, pour célébrer notre journée canoë, ça ne pouvait pas se louper.
Par contre, on ne restera pas dormir là, il faudra même pagayer beaucoup plus loin que prévu pour le bivouac : la fête du village a commencé, avec les hauts parleurs, la musique à fond, et pour retrouver du calme, on abandonne l’idée de bivouaquer dans le coin.
Et des deux côtés de la rive, on cherche un endroit loin de tout, c’est pas qu’on est trouillardes, mais on n’a pas envie d’attirer trop de visiteurs. Des berges pas trop proches des champs non plus, on veut pas non plus de visiteuses à 4 pattes qui pourraient nous arroser la tente… On trouvera une aire superbe, loin du chemin qui longe le bord, derrière une dune de sable (à Nantes, personne ne m’avait dit que la Loire n’était pas que vase ! Si j’avais su ça avant…). On plante la tente, on commence à gonfler le matelas, à s’installer, et là, des hauts parleurs ! Cette fois c’est dans le lointain, mais qu’est-ce qu’ils ont tous à vouloir mettre de la musique à fond ? Bon, je continue le gonflage du vieux matelas avec un vieux gonfleur qui n’a pas servi depuis longtemps (vous l’avez compris, on n’est pas dans un plan CUL*: en canoë, contrairement au kayak, on n’est pas trop embêté par le poids !)… Mais le gonfleur me gonfle! Alors juste avant de renoncer et d’étaler nos duvets à même le sol de la tente, je tente de le gonfler à la bouche, et là, miracle ! Notre lit d’un soir prend forme, et j’ai gagné quelques minutes de méditation de pleine conscience avec cette nouvelle méthode de respiration…
Cuisiner, manger, papoter…
Avant d’aller dormir, je me fais le luxe d’un bain de Loire, sous les étoiles qui percent entre les nuages… Un régal, l’eau du fleuve est plus chaude que la mer, l’air tiède, je me fais masser par le courant, le bonheur !
Le lendemain, même avec la fête au village qui a repris très tôt (mais que font-ils donc à 6h du mat ???), la Loire est magnifique : le vent est tombé, la surface est calme, l’air et l’eau sont paisibles, la nature se réveille en douceur, moment magique !
Puis après avoir refermé nos gros bonbons, enfin sur l’eau… Et l’impression de troubler le silence par nos coups de pagaies pourtant bien discrets, le courant nous porte, les heures filent dans un silence méditatif… Avec les cormorans huppés qui se font sécher les plumes, les goélands argentés, et bien majestueux, les hérons cendrés.
Passé Ancenis, nous trouvons un rivage paisible et accueillant pour déjeuner, et puis comme le soleil commence à poindre, la fatigue post-prandiale aidant, on s’allonge une peu pour digérer, et on s’endort « par surprise » !
Puis retour sur l’eau, et comme on a le temps, on se laisse porter par le courant, avec deux coups de pagaie de temps en temps, pour revenir sur l’axe, parfait trip pour aventurières aux bras un peu flemmards…
Un martin-pêcheur ! Et les cormorans encore, les aigrettes, toute cette faune…
Puis la musique revient, encore une fête au village ? Non, cette fois, c’est la fête sur l’eau ! On commence à se faire dépasser par un kayak, on décide d’aller faire une pause au milieu des vaches, en attendant que ça passe, et les pauvres vaches qui avaient accepté notre compagnie fuient devant le vacarme : tout un club de kayaks et d’avirons qui se fait brailler dessus à coups de hauts parleurs, ou qui se fait motiver par des tubes disco des années 70, notre envie de calme en prend un coup… En attendant que tout le monde soit passé, je prends un autre bain de Loire, et j’essaie de nager à contre-courant, et bien, je recule !! Soit mes petites épaules ne sont pas très puissantes, soit le courant de la Loire est vraiment important… Allez, les deux ?
Notre calme retrouvé, un autre bain de soleil est voté à l’unanimité, nous sommes proches de notre arrivée… Alors laissons-nous le temps de savourer ! La nature, le ciel, les arbres, les oiseaux, l’eau qui continue à couler, imperturbable, elle…
Après quelques explorations des berges des alentours, arrivée au club, déchargement, et retour train ou maison… Mais pas avant une bonne crêpe bretonne ! Hey, après l’effort, le réconfort…
Ça m’a donné des envies encore plus grandes, des trips en canoë-bivouac plus longs, encore plus immersifs (toujours dans la nature, hein!!), et depuis ce WE, j’ai l’envie forte de descendre toute la Loire. Ces petites épaules, il va falloir les muscler pour de vrai… Ce qui va me donner l’excuse d’un entrainement régulier nécessaire au long de l’année… Et d’autres WE sur l’eau !
Bon, la prochaine fois qu’on aura envie de calme, on se renseignera d’abord, on l’a su au retour : c’était le WE de la fête de la Loire !!
* voir lexique CA ou pour les impatients : Canoë Ultra-Léger
Et en louant notre canoë à un club en bord de Loire à Champtoceaux, nous voici déposées 35km en amont, à Montfort-sur-Loire. Ok, 35 km en 1 jour et demi, on la joue « petits bras », mais on débute, on préfère ne pas avoir à faire du bateau-stop si on a un peu trainé…
« C’est bon, on a tout pris ? » Tout est enrobé dans des gros sacs fermés comme de gros bonbons pour les rendre insubmersibles, juste au cas où… Etanches ??
Et après un bon briefing sécurité, quelques conseils avisés : oui, il faut faire attention à l’heure du coucher de soleil : on va vers l’ouest, et quand il fait un peu sombre à l’ouest, il fait nuit de l’autre côté, et en pas longtemps, on ne voit plus rien !
« Alors, tu préfères pagayer devant, derrière ? » Et nous voici parties ! Alors, comment on se dirige avec les pagaies, déjà ?? Un peu de coordination et quelques coups de pagaie plus tard, aïe ! Mince, on avait oublié ça… On a des espèces de trucs en haut des bras, on savait plus que ça existait, même si on se muscle nos petits bras toute la journée sur nos ordis : on s’est rendu compte qu’on avait des épaules ! Et que ça faisait longtemps qu’elles n’avaient pas vraiment bossé…
Et un bon vent de face, une météo moyenne, tiens, quelques gouttes de pluie ? Est-ce que ça va nous tomber dessus ? Première pause, après 300 mètres (finalement, 35km, c’est pas gagné), pour enfiler nos parkas. Ça commence bien ! Et en fait, oui, ça commence bien, le nuage menaçant décide de nous épargner et d’aller pleuvoir ailleurs, super ! Et nous avançons, au milieu des balises, ou à côté, on est en canoë, si on s’échoue sur un banc de sable, on n’aura pas besoin de déclencher le plan Orsec…
Les premiers « tourbillons » qui feraient bien rigoler les amateurs d’eaux vives, les digues à éviter, les vagues des bateaux à moteur qu’on préfère prendre de face, et les épaules qui tirent.
Mais surtout, le bruit des pagaies sur l’eau, le vent qui souffle sur nos visages, les hérons qui viennent voler au loin…
Le bonheur, quoi !
Pause du soir à Saint Florent du Viel, en bas de la belle basilique, et après la petite excursion jusqu’en haut, apéro ! Cécile éclate de rire… Et oui, dans le sac de nourriture était planqué l’apéro. Et prendre l’apéro dans un tel décor, les pieds dans l’eau, pour célébrer notre journée canoë, ça ne pouvait pas se louper.
Par contre, on ne restera pas dormir là, il faudra même pagayer beaucoup plus loin que prévu pour le bivouac : la fête du village a commencé, avec les hauts parleurs, la musique à fond, et pour retrouver du calme, on abandonne l’idée de bivouaquer dans le coin.
Et des deux côtés de la rive, on cherche un endroit loin de tout, c’est pas qu’on est trouillardes, mais on n’a pas envie d’attirer trop de visiteurs. Des berges pas trop proches des champs non plus, on veut pas non plus de visiteuses à 4 pattes qui pourraient nous arroser la tente… On trouvera une aire superbe, loin du chemin qui longe le bord, derrière une dune de sable (à Nantes, personne ne m’avait dit que la Loire n’était pas que vase ! Si j’avais su ça avant…). On plante la tente, on commence à gonfler le matelas, à s’installer, et là, des hauts parleurs ! Cette fois c’est dans le lointain, mais qu’est-ce qu’ils ont tous à vouloir mettre de la musique à fond ? Bon, je continue le gonflage du vieux matelas avec un vieux gonfleur qui n’a pas servi depuis longtemps (vous l’avez compris, on n’est pas dans un plan CUL*: en canoë, contrairement au kayak, on n’est pas trop embêté par le poids !)… Mais le gonfleur me gonfle! Alors juste avant de renoncer et d’étaler nos duvets à même le sol de la tente, je tente de le gonfler à la bouche, et là, miracle ! Notre lit d’un soir prend forme, et j’ai gagné quelques minutes de méditation de pleine conscience avec cette nouvelle méthode de respiration…
Cuisiner, manger, papoter…
Avant d’aller dormir, je me fais le luxe d’un bain de Loire, sous les étoiles qui percent entre les nuages… Un régal, l’eau du fleuve est plus chaude que la mer, l’air tiède, je me fais masser par le courant, le bonheur !
Le lendemain, même avec la fête au village qui a repris très tôt (mais que font-ils donc à 6h du mat ???), la Loire est magnifique : le vent est tombé, la surface est calme, l’air et l’eau sont paisibles, la nature se réveille en douceur, moment magique !
Puis après avoir refermé nos gros bonbons, enfin sur l’eau… Et l’impression de troubler le silence par nos coups de pagaies pourtant bien discrets, le courant nous porte, les heures filent dans un silence méditatif… Avec les cormorans huppés qui se font sécher les plumes, les goélands argentés, et bien majestueux, les hérons cendrés.
Passé Ancenis, nous trouvons un rivage paisible et accueillant pour déjeuner, et puis comme le soleil commence à poindre, la fatigue post-prandiale aidant, on s’allonge une peu pour digérer, et on s’endort « par surprise » !
Puis retour sur l’eau, et comme on a le temps, on se laisse porter par le courant, avec deux coups de pagaie de temps en temps, pour revenir sur l’axe, parfait trip pour aventurières aux bras un peu flemmards…
Un martin-pêcheur ! Et les cormorans encore, les aigrettes, toute cette faune…
Puis la musique revient, encore une fête au village ? Non, cette fois, c’est la fête sur l’eau ! On commence à se faire dépasser par un kayak, on décide d’aller faire une pause au milieu des vaches, en attendant que ça passe, et les pauvres vaches qui avaient accepté notre compagnie fuient devant le vacarme : tout un club de kayaks et d’avirons qui se fait brailler dessus à coups de hauts parleurs, ou qui se fait motiver par des tubes disco des années 70, notre envie de calme en prend un coup… En attendant que tout le monde soit passé, je prends un autre bain de Loire, et j’essaie de nager à contre-courant, et bien, je recule !! Soit mes petites épaules ne sont pas très puissantes, soit le courant de la Loire est vraiment important… Allez, les deux ?
Notre calme retrouvé, un autre bain de soleil est voté à l’unanimité, nous sommes proches de notre arrivée… Alors laissons-nous le temps de savourer ! La nature, le ciel, les arbres, les oiseaux, l’eau qui continue à couler, imperturbable, elle…
Après quelques explorations des berges des alentours, arrivée au club, déchargement, et retour train ou maison… Mais pas avant une bonne crêpe bretonne ! Hey, après l’effort, le réconfort…
Ça m’a donné des envies encore plus grandes, des trips en canoë-bivouac plus longs, encore plus immersifs (toujours dans la nature, hein!!), et depuis ce WE, j’ai l’envie forte de descendre toute la Loire. Ces petites épaules, il va falloir les muscler pour de vrai… Ce qui va me donner l’excuse d’un entrainement régulier nécessaire au long de l’année… Et d’autres WE sur l’eau !
Bon, la prochaine fois qu’on aura envie de calme, on se renseignera d’abord, on l’a su au retour : c’était le WE de la fête de la Loire !!
* voir lexique CA ou pour les impatients : Canoë Ultra-Léger