Kungsleden
Randonnée nordique en Laponie : sur la Kungsleden, la « voie royale ».Même si le train a constitué une part importante du voyage, rentrons à présent dans le vif du sujet… Peu de mots me viennent à la bouche pour qualifier cette lumière, ces grands espaces, la magie des paysages nordiques…Voir l'article très complet et intéressant de Fanny sur l'accès en train 1) La Kungsleden en brefLa Kungsleden est un sentier de randonnée au nord de la Suède (Laponie). Il est divisé en quatre parties correspondant chacune à environ une semaine de marche. Sa création remonte à la fin du XIXe siècle, à l'initiative du Svenska Turistföreningen (STF), homologue suédois du Club alpin français. L'itinéraire a progressivement été équipé en refuges (tous les 20 km environ aujourd'hui, principalement dans la partie Nord).tronçon parcouru : Abisko-Nikkaluokta/ 110 km localisation : 200 km au Nord du cercle polaire. En pleine toundra Voir la discussion associée |
Refuges : 2) La randonnée, jour par jourJour 1 : Abisko-AbiskojaureDistance : 12 kmDénivelé : +105 m Facile Remarque : randonnée se déroulant entièrement dans le parc national d’Abisko. Le trail part du village d’Abisko Touristation et longe la rivière gelée. Nous suivons le balisage au milieu de la forêt de bouleaux. Au loin, les montagnes dans lesquelles nous allons nous engouffrer. Nombreuses traces d’élans et premières traversées de rivières et lacs gelés. La glace sonne creux et, à tort, nous serrons les fesses… jusqu’à ce que deux motos-neige nous passent devant à toute vitesse ! Une journée comme dans nos rêves. Le refuge se situe au bout du lac d’Abiskojaure. Le gardien annonce -36° mais nous passons la nuit sous la tente. Très bon accueil. Aurore boréale, mais de faible luminosité. Jour 2 : Abiskojaure - lac de RadujavriDistance : 15 kmDénivelé : +330 m Long La journée commence par une longue montée. Amandine ne pouvant tirer les pulka, nous avons donc fait le choix d’atteler les deux pulka à trois. L’effort est ainsi répartit. Sur le plat, c’est un véritable plaisir de tirer les pulka. En montée, cela devient vite exténuant ! Nous mangeons au milieu d’un immense plateau avant de redescendre sur les lacs, véritables autoroutes du Nord. Au passage, nous observerons des rennes et un lagopède. Nous passons la nuit sous la tente en profitant du poêle de la cabane de secours au bord du lac de Radujavri. Encore une fois, de faibles aurores balayent le ciel. Jour 3 : lac de Radujavri –refuge de TjaktjaDistance : 18 kmDénivelé : +220 m Long 3 bonnes heures sont nécessaires pour rallier le refuge d’Alesjaure et terminer ainsi l’étape de la veille. A Alesjaure, après un repas copieux autour du puit dans la glace, nous décidons d’effectuer la troisième étape pour rejoindre le refuge de Tjaktja. Le ciel se couvre et le vent se lève. Nous remontons une large vallée. Les derniers kilomètres en montée sont exténuants. Nous décidons de passer la nuit au refuge. Très bon accueil du gardien et de sa petite fille de trois ans, véritable petit lutin des neiges. Le vent souffle toute la nuit. Jour 4 : refuge de Tjaktja – refuge de SalkaDistance : 12 kmDénivelé : +150 m/-300 m Facile mais long sur les derniers km Le col de Tjaktja(1150 m) est le point le plus haut de l’itinéraire. Il est coutume de dire que pour comparer cette altitude aux Alpes, il faut rajouter 2000 mètres. La montée au col se fait tout en douceur. Un abri de secours est ouvert à son sommet. Nous y mangeons à l’abri du vent. La descente sur la vallée de Salka avec les pulka est des plus épiques et chacun cherche la meilleure manière de la diriger. Nous évoluons à présent au cœur d’une vallée glaciaire. Les montagnes qui nous dominent sont des plus imposantes. Au refuge de Salka, nous faisons un tour au sauna, profitons du poêle…et passons la nuit sous la tente ! Pour la nuit, nous avions adopté sac de couchage en duvet (t° de confort de 0°) dans un sac de couchage synthétique. Grâce à cela, nous avons largement supporté les températures négatives dans la tente. Et lorsque le tout est jumelé, il y fait +20°C ! Nombreuses possibilités de randonnées en étoile autour de Salka. Jour 5 : refuge de Salka- refuge de SingiDistance : 12 kmDénivelé : - 100 m facile Etape des plus magique ! des plus venteuse aussi ! A plat, au cœur du massif de Kebnekaise, le paysage ne fait que changer. De nouvelles vues s’imposent à nous, toutes plus belles les unes que les autres ! Nombreux rennes. Fort vent, un vrai temps du Nord ! Abri de secours à 5 km de Salka. Singi est situé à l’extrémité d’un village Same. La gardienne vient à notre rencontre. « You are welcome ! ». Vive l’accueil suédois. Jour 6 : Singi – station de KebnekaiseDistance : 14 kmDénivelé : +120/-150 m Normal Les vallées ne cessent de s’approfondir et les montagnes de grandir. Des falaises apparaissent même. Paysages très alpins. Une très belle étape ! Des rennes à ne plus savoir qu’en faire ! La dernière courte montée sur la station de Kebnekaise est quand même éprouvante. La station de montagne de Kebnekaise est un véritable centre de vacances. Hôtel, sauna, magasin de location de matériel, restaurants, services d’accompagnements… toutes les activités alpines y sont pratiquées. Nous plantons la tente au milieu des bouleaux et profitons des services offerts. Kebnekaise constitue un doux retour à la civilisation… il n’y a pas affluence! Jour 7 : reposPetite balade autour du site. De nombreuses possibilités de randonnées en étoile.Jour 8 : Kebnekaise – NikkaluoktaAprès avoir campé à 3km de Kebnekaise, nous prenons la direction de Nikkaluokta, notre dernière étape avant la fin du voyage.Nous retrouvons les forêts de bouleaux et traversons notre dernier lac. Le ronronnement des motos-neiges qui emmènent les touristes à Kebnekaise nous ramène à la réalité. Adieu les montagnes, Adieu le Nord… Jour 9 : retour en bus sur Kiruna
2 bus par jour font la liaison sur Kiruna. Il en coûtera 116 kr. Le
voyage dure une heure et donne l’occasion d’observer des élans.
Nous n’avons pas fait d’exploit sportif. Loin de là. Mais un raid dans
le Nord ne s’improvise pas… et avec une femme enceinte, je ne souhaitais
prendre aucun risque !
|