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Rando bivouac dans le Jurassique Polonais

(réalisé)
Une aventure d'une semaine sur le sentier historique des Nids d'Aigles en Pologne, le "Szlak Orlich Gniazd" en polonais. Nous traverserons de magnifiques parcs nationaux, des réserves naturelles, des villages pittoresques, et replongerons au Moyen Âge dans les donjons de vieux châteaux forts tout au long du chemin. Nous découvrirons de nouvelles sensations en abandonnant nos chaussures pour marcher en sandales, un véritable retour aux sources. Quasiment seuls sur le chemin, nous profiterons d'immenses forêts pour abriter nos nuits sous la toile. Quelques jours qui suffiront à nous en apprendre beaucoup sur nous-mêmes, sur l'histoire de ce beau pays, et qui nous feront grandir encore un peu plus.
randonnée/trek
Quand : 05/04/24
Durée : 7 jours
Distance globale : 166km
Dénivelées : +1688m / -1632m
Alti min/max : 215m/479m
Carnet publié par Chris et Ada le 17 avr.
modifié le 30 avr.
Mobilité douce
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
C'est possible (ou réalisé) en bus
Précisions : Nous prendrons le bus depuis Zakopane, dans la région des Tatras, pour rejoindre la ville de Cracovie et le départ du chemin.
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Vue d'ensemble

Le topo : Section 4 (mise à jour : 30 avr.)

Distance section : 22.2km
Dénivelées section : +229m / -255m
Section Alti min/max : 365m/479m

Description :

La quatrième journée a été incroyable et riche en expériences, avec l'escalade dans le donjon du château de Pilcza où nous avons plongé le temps d'un instant dans la peau des chevaliers du Moyen Âge. Ensuite, nous avons découvert l'immense château fort d'Ogrodzieniec.
Puis, nous avons abandonné nos chaussures pour une paire de sandales minimalistes et decouvert de toutes nouvelles sensations.

Milieu traversé :

Environnement : [campagne] Biotope : [forêt]

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Le compte-rendu : Section 4 (mise à jour : 30 avr.)

8 Avril

Il ne fait vraiment pas froid, 12 degrés sous le tarp ce matin, des températures agréables pour dormir, et un silence absolu règne dans cette forêt. Aucun animal n'est venu rôder, pas de vent, même le hibou ne nous a pas honorés hier soir.

Quelques kilomètres plus loin, nous abordons le village de Smoleń. Rien n'est ouvert, alors nous demandons de l'eau à une habitante et nous filons vers le château. L'entrée est ouverte mais il n'y a personne. Nous pénétrons dans les vestiges du vieux château de Pilcza, qui nous appartient le temps de la visite. Il est bien conservé malgré l'absence de toiture. Quelques canons sont positionnés en face des meurtrières. Des escaliers nous permettent de longer les murailles et d'accéder aux parties supérieures et au donjon. Nous montons même tout en haut, et la vue panoramique est impressionnante : des forêts et des champs à perte de vue.

 
    

Nous arrivons au château de Pilcza.
Nous arrivons au château de Pilcza.
Vue depuis la cour centrale.
Vue depuis la cour centrale.
Pas de PlayStation à l'époque ! Ça ne mouftait pas.
Pas de PlayStation à l'époque ! Ça ne mouftait pas.
Les vieilles marches menant vers le donjon.
Les vieilles marches menant vers le donjon.
Vue panoramique depuis le donjon.
Vue panoramique depuis le donjon.
Après s'être imprégnés de l'endroit, nous reprenons la route et mon pied gauche recommence à faire des siennes. Difficile de diagnostiquer le problème, mais la douleur s'accentue et j'arrive difficilement à rejoindre le village suivant. Nous faisons le point autour d'un casse-croûte. Il reste au moins 90 kilomètres. Le but n'est pas d'arriver blessé, mais ce chemin me tient à cœur. En me massant, je repère une rougeur sur la face interne du pied, signe d'une belle inflammation. On a tiré un peu les premiers jours, mais j'ai pourtant des bornes dans les jambes. Tellement de facteurs peuvent être en cause, mais ça me paraît bizarre et je commence à me demander si ça ne viendrait pas de mes chaussures.
Pour changer un peu de mes paires de bottes, j'ai pris ma paire de baskets de trail que j'utilise pour les longues sorties en montagne, mais jamais sur le plat finalement. Une semelle épaisse, je me suis dit que ça m'apporterait un peu de confort pour une fois. Mais je sais aussi à quel point ces chaussures peuvent être problématiques. Un seul moyen de savoir : les retirer. Seulement, quoi mettre à la place ? Ma paire de sandales ? Alors là, on passe d'un extrême à l'autre, puisque c'est une paire ultra-minimaliste faite maison avec un bout de gomme de 5 mm d'épaisseur.
Je pense tout d'abord que c'est une énorme connerie. Même si j'y suis habitué et que je cours la plupart du temps en chaussures à drop zéro, ça n'est pas pour autant que je vais encaisser des étapes de plus de 20 kilomètres avec un paquetage sur le dos sur un bout de semelle de 5 mm. De toute façon, que je doive arrêter en basket ou en sandales, c'est pareil. Il me suffit d'essayer. Si la douleur s'accentue, j'arrête. Et si la douleur s'atténue, c'est un miracle ! Et si d'autres douleurs apparaissent, j'apprends. Alors laissons tous les doutes et les idées reçues de côté, et en avant pour l'expérience !
Ada elle aussi en profite pour tenter l'expérience. Elle laisse ses bottes et enfile sa paire de sandales qui ont une semelle un peu plus épaisse, mais il n'y a pas grand-chose quand même. Nous voilà partis comme deux pèlerins à travers le village.
J'ai tout de suite la sensation de marcher pieds nus, et instinctivement ma façon de marcher se transforme. Mes pas se raccourcissent pour permettre aux pieds de se poser plus en douceur. Mais ce qui me frappe le plus, c'est cette immense sensation de liberté, une véritable délivrance. Mes pieds s'expriment, s'éveillent, retrouvent toute leur amplitude, et surtout, comme par magie, la douleur s'apaise. Croisons les doigts pour que ça dure.
Dans la forêt, les sensations sont décuplées. Le sol est meuble, la fraîcheur des feuilles mortes, le naturel reprend ses droits. Cette expérience est en train de devenir un vrai plaisir. Je retrouve le sourire. On va pouvoir continuer.
Nous passons à travers d'incroyables formations de roches calcaires où de nombreuses voies d'escalade sont tracées. Le coin est un vrai paradis pour les grimpeurs.










Les fameux nids d'aigles creusés dans les roches calcaires.
Les fameux nids d'aigles creusés dans les roches calcaires.
Soudain, le château d'Ogroszieniec apparaît comme un mirage. Le point de vue est superbe, un vrai décor de carte postale. Nous en profitons pour faire quelques clichés sympas avant de retrouver rapidement la forêt. Les passages dans les villages sont très brefs ; le sentier les traverse à peine qu'on replonge déjà en forêt. C'est vraiment une très belle rando.

L'immense château fort d'Ogroszieniec.
L'immense château fort d'Ogroszieniec.
Sur le bivouac ce soir, nous faisons le point sur notre journée en sandales. Nous avons encaissé une quinzaine de kilomètres et honnêtement, les sensations sont excellentes. Seules les parties sur l'asphalte sont douloureuses, heureusement de courte durée. Une bonne astuce est de marcher sur les talus le long de la route. Observons comment les corps réagissent et si de grosses courbatures apparaissent demain matin, car maintenant tout le corps est sollicité.
Oui, c'est spartiate !
Oui, c'est spartiate !
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