La Croatie en kayak de mer
Au fil de l’eau dans les iles de Croatie : paradis du kayakiste !
Un archipel de plus d’un millier d’îles, voilà ce que l’on peut trouver en Croatie… De quoi donner envie d’aller tremper ses pagaies en Adriatique ! À la rédaction de Carnets d’Av., c’est ce que nous avons fait à l’occasion de plusieurs périples qui nous ont permis de découvrir les atouts de diverses parties de l’archipel.
Voici dans cet article des infos pratiques, des idées d'itinéraires, des récits et des photos !
Rendez-vous également dans Carnets d'Aventures 51 pour un article complet !
- Le carnet Mytrip et topo d'un tour des îles de Cres et Lošinj, par Anne Iotz, Alex, Noé et Hugo de Viveiros
Vous y trouverez également des infos utiles pour emmener son chien en Croatie, et des infos sur le matériel de navigation utilisé par les kayakistes.
Voir aussi l'article complet (récit + infos pratiques) dans Carnets d'Aventures 51.
- Le carnet Mytrip et topo d'un grand tour de l'île de Dugi Otok.
Quelques infos et photos de précédents voyages kayak en Croatie :
- kayak, slackline et grimpe en septembre 2011 (la rédac').
- Premier voyage kayak croate de la rédac' en 2004, de Brestova (proche Cres) jusqu'à Hvar en passant pas les Kornati, ainsi que d'autres photos de ce voyage, et des infos sur le matériel utilisé.
- Trip suivant de l'île de Hvar jusqu'au Monténégro en passant par Dubrovnik, la rédac' été 2009.
Naviguer en Croatie : îles de Cres et Lošinj
Par leur intérêt global et leur accessibilité (situées tout au nord, près des côtes de l’Istrie, donc relativement proches lorsque l’on vient de France), Cres et sa toute proche voisine Lošinj nous semblent constituer une destination idéale pour le kayakiste itinérant.
Que trouve-t-on au menu de l’île de Cres ? Des côtes variées alternant entre maquis, forêts de grands arbres, étonnant désert de pierre, falaises de calcaire parfois percées de belles grottes, profondes petites baies bordées de pinède… De nombreuses très belles plages de galets, souvent difficiles voire impossibles d’accès depuis la terre (celles qui sont accessibles seront souvent bondées en saison estivale), ce qui permet une fréquentation limitée, tout au moins le soir au bivouac. En effet, dans la journée en plein été, si la plaisance est relativement peu présente autour de Cres, on rencontrera des petits bateaux à moteur (type zodiac, semi-rigide ou petite vedette) – dont le nombre nous a semblé en augmentation significative par rapport à de précédents périples – venant profiter des nombreuses criques paradisiaques de l’ile, troublant parfois la quiétude des lieux.
Sur Cres on apercevra aussi de la faune (non humaine :-)) : vautours fauves installés dans les falaises de la côte est, chevreuils (dans les parties forestières), lapins, occasionnellement des renards ou rongeurs (qui piocheront volontiers dans quelque nourriture accessible…), des poissons... Des eaux souvent limpides, dans des criques que les fonds de galets clairs éclairent en turquoise. On trouvera d’assez nombreux lieux agréables pour le bivouac, où les arbres, assez présents, offrent de l’ombre et de bons supports à hamac ! Bref, il s’agit d’un lieu où le kayakiste se sent bien.
Du côté des « inconvénients », citons la bora, un vent local de secteur nord-est, qui peut souffler très fort de temps en temps (moins souvent l’été) ; il faudra alors rester au bivouac !
L’ile de Lošinj, quant à elle, est moins sauvage et plus parcourue avec cependant de jolies zones sauvages recelant de belles plages, notamment la partie nord-ouest. Il est possible, comme nous l’avons déjà fait, d’inclure à circumnavigation de Cres la moitié nord-ouest de Lošinj en passant sous le pont qui se trouve près de la ville de Mali Lošinj pour repiquer sur Cres, évitant alors la partie sud de Lošinj, plus accessible et fréquentée.
D’autres iles se trouvent dans le secteur. Susak est étonnante car c’est une ile faite de sable avec une grande plage (de sable donc, c’est rare en Croatie) au niveau du village de Susak. Peu de bivouac praticable sur l’île mais le cadre est étonnant, et le village de Susak, sans voiture, est sympathique. L’île est assez touristique (beaucoup de voiliers au mouillage, du monde sur la grande plage). Les iles Male Srakane et Vela Srakane présentent peu d’intérêt. Unije est une île sauvage mais avec peu de criques bivouacables (nous avions précédemment longé la côte est ; lorsqu’il y avait une plage, elle est jonchée de poubelles de mer…).
En bref, naviguer autour de Cres et le nord-ouest de Lošinj nous parait une bonne option qui se déguste en une douzaine de jours (évidemment, selon le rythme souhaité de navigation et de journées de pause, la météo et les variantes envisagées, on peut aisément occuper de dix jours à trois semaines environ).
Cres section par section
Dans le sens horaire : entre Cres (village) et Porozina (côte nord-ouest) : côte sauvage, portions de falaises de faible hauteur, quelques jolis bivouacs mais la fréquence des criques débarquables n’est pas très élevée.
De Porozina à Beli (partie nord de l’ile donc) : côte très sauvage dans l’ensemble. De hautes falaises et une belle ambiance sur le nord de l’île, peu de bivouacs.
De Beli à Merag (côte nord-est) : section sauvage, quelques falaises à vautour, jolis bivouacs, des zones de forêt étonnantes. De Merag à Sveti Duh, falaises à vautour, « désert des tartares », assez peu de bivouacs. Quelques jolis bivouacs au sud de Merag après avoir dépassé le détroit de Plavnik, bivouacs un peu avant la pointe de Sveti Duh en plein « désert ». De Sveti Duh à Pogana : côte moins spectaculaire, plus basse, mais recelant de jolies plages à bivouac. Le sud-est de Cres forme un dédale étonnant de profondes petites criques avec de petites plages au fond, certains bivouacs sont plutôt jolis.
De Pogana à Osor : zone arborée, quelques bivouacs surtout sur le sud. D’Osor à Cres village (vaste moitié sud-ouest) : superbe section de côte variée et sauvage (avec ponctuellement un peu de monde), recelant des perles en termes de bivouacs. La fameuse grotte située sous le village de Lubenice mérite la visite, en kayak ou à la nage. La balade à pied jusqu’au village perché de Lubenice séduira aussi certains.
Si vous voulez prolonger votre voyage en Croatie dans cette zone, il parait que l’île de Rab est très bien pour le kayak. On ne connait pas encore… à vous de la découvrir :-).
Voir le carnet Mytrip et topo d'un tour des îles de Cres et Lošinj.
Se rendre à Cres
En voiture on se rend assez vite au nord de la Croatie via les autoroutes italiennes (9h de route environ depuis l’est de la France), cela permet d’emporter ses propres kayaks. Pour aller sur Cres, on pourra prendre le bac à Brestova, à l’est de l’Istrie (de nombreuses rotations chaque jour, compter environ 3€ par passager, 16€ par voiture, pas de supplément pour la hauteur des kayaks sur le toit). On peut aussi garer la voiture en Istrie et effectuer la courte traversée à la pagaie (5 km environ). La côte d’Istrie semble aussi valoir le coup aux environs de Brestova. Pour la voiture, nous n’avons jamais eu de problème en la laissant garée toute la durée du voyage (en trouvant évidemment un lieu adapté, possiblement aux environs de villages ; en revanche il est difficile de la garer à Porozina (l’arrivée du bac de Brestova) ou Merag (bac pour Krk)).
Naviguer en Croatie : Dugi Otok, « l’île longue »
Voilà une autre île, au large de Zadar, qui peut faire l’objet d’une jolie balade extensible à l’infini ; le tour « seul » de Dugi Otok base fait 130 km environ (si on n’explore pas les baies). C’est une île extérieure : sa côte sud-ouest est ouverte sur la pleine mer, la côte nord-ouest se tourne en revanche vers les îles voisines, il en découle des paysages variés, déchiquetés sur l’extérieur avec de belles falaises (le parc Telašcica est superbe, il faudra parcourir cette partie avec une belle météo car il n’y a pas d’abri sur une quinzaine de km). Cette côte extérieure est globalement très sauvage, on y croise peu de touristes, avec quelques belles criques à bivouac. La côte intérieure, plus paisible et boisée, permet une navigation reposante accompagnée du chant des cigales. De temps en temps on y croise d’étonnants abris à sous-marins désaffectés, vestiges de l’ex-Yougoslavie.
On peut se rendre sur Dugi Otok soit en ferry depuis Zadar, soit directement en kayak en partant du continent via des traversées assez courtes entre des iles où l’on peut trouver des bivouacs.
Si l’on souhaite rallonger le périple au-delà de Dugi Otok, c’est possible au sud sur le très bel archipel du parc national des Kornati, et au nord vers l’île de Molat, de quoi dimensionner à loisir le trip.
Question vent, il nous semble que Dugi Otok est moins sensible à la bora que le secteur de Cres. Pour les ravitaillements, on trouve régulièrement des petits villages sauf sur la côte extérieure où il faut compter une cinquantaine de kilomètres en autonomie.
En 3 mots : sauvage, tranquille et variée.
Voir le carnet et topo Mytrip d'un grand tour de Dugi Otok.