L’insoutenable légèreté du voyage
Si vous lisez ces lignes, c’est que la couverture ne vous a pas empêché d’ouvrir ce numéro ! Ceux qui ont suivi le vote pour la photo de une (sur les forums du site Web de Carnets) savent qu’il a suscité de nombreuses réactions, positives dans l’ensemble puisque le vote est démocratique ?.
Si donc nous avons approuvé ce choix d’une couverture un peu décalée, c’est qu’outre le côté amusant de la photo et le fait que cela change un peu, elle nous paraît dire quelque chose d’assez important quant à l’esprit du voyage… Joie de vivre, plaisir, amitié, humour et légèreté émanent de ce périple. Et ça, ça fait plaisir à voir !
N’est-il pas dommage que nombre (trop ?) de voyageurs se sentent obligés d’inventer une « bonne » raison de partir, une « mission » culturello-scientifiquo-humanitaire qu’ils s’auto attribuent (oserais-je dire qu’ils s’imposent ? ou parfois qu’on cherche à leur imposer : lire à ce sujet la lettre à l’extraterrestre page 16) pour justifier leur départ, une « mission sérieuse » qui leur paraît plus avouable que leur envie, simple mais sincère, de voyager ? Que l’on s’entende bien : l’écueil est véritable lorsque la réalisation de cette « mission » modifie le quotidien du voyage au point d’en perturber l’esprit, l’ambiance, et même les objectifs initiaux ; mais il est possible de coupler une telle « mission » à son projet si l’on sait la garder secondaire (la preuve : les 3 jeunes Belges ont collecté plus de 16.000 € au profit de Médecins Sans Frontières).
Voyager léger, ce n’est pas seulement réduire le poids de son sac, c’est aussi diminuer ses contraintes, ses engagements, ses obligations qui aliènent... pour finalement ne partir qu’avec le minimum : sa joie de vivre, sa motivation et l’insoutenable légèreté de son envie de voyager
Par Johanna Nobili