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Un massif 4 saisons ! Photos : Jean-Baptiste Caverne (printemps), Sébastien Leclerc (été), Manon (automne et hiver)
Les itinéraires en couleurs sont ceux des voyages racontés dans Carnets d'Aventures n°66 Carte : Philippe Gady
Vue sur les Alpes. Photo : Jean-Baptiste Corboeuf
La haute chaîne du Jura devant le mont Blanc vus depuis le crêt de Chalam
Cluse de La-Cluse-et-Mijoux, entre les plis du Larmont et du Laveron
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Géologie et toponymie du massif
Dernière phase de la formation des Alpes, le Jura a donné son nom à un département franc-comtois et à un canton helvète, mais son arc géographique, en forme de croissant épousant la courbure de l’arc alpin, à cheval sur la France et la Suisse, s’étend du sud de l’Allemagne aux portes de l’Isère : près de 400 km de Bâle à Voreppe, culminant à 1720 m d'altitude au sommet du crêt de la Neige, dans l’Ain.
L’appellation administrative « Massif du Jura » en France représente une zone institutionnelle plus restreinte (du Territoire de Belfort à l’Ain) dotée d’une politique territoriale propre encadrée par la loi Montagne.
La chaîne du Jura a aussi donné son nom à la période géologique du Jurassique parce qu’une grande variété de roches s’y est formée durant cette période : calcaires et marnes essentiellement, gypse et sel pour le reste.
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Blason du canton du Jura en Suisse peint sur la falaise
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Hiver
Pour certains, le charme du Jura se révèle surtout en hiver, avec ses combes immaculées et ses résineux croulants sous le poids de la neige. En effet, malgré sa faible altitude et sa position géographique, le massif se caractérise par un climat rude de type semi-continental à montagnard donnant des hivers froids et neigeux (en voie de disparition), et devient alors le paradis du ski nordique (célébré entre autres par la Transjurassienne, fameuse course de ski de fond longue distance), terre de biathlon et de saut à ski. L’hiver serait donc une saison privilégiée pour découvrir le massif sous ses plus beaux atours, à skis, à raquettes ou en traîneau à chiens, tant qu’il en est encore temps. Le véritable défi : être disponible aux moments où toutes les conditions (nivologiques et météorologiques) sont réunies.
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Dans le Jura, la météo se joue des panneaux ! Photo : Anne Houmard Insta : _annehoum_
Vue depuis l'arête des Sommêtres (CH)
La Pesse. Un petit air de canada en chien de traineau. Photo : Yannick Vericel Randovive.fr
Photo : Jean-Baptiste Corboeuf. FB et Youtube : 72 rayons d’espoir contre la maladie de Crohn
Magie de l'hiver jusrassien.
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Zones de quiétude, RNN et PNR
La seule limite à la pratique hivernale dans le Jura réside en ses zones de quiétude de la faune sauvage (Grand Tétras notamment), situées au niveau de la Haute Chaîne du Jura dans la partie sud-est du massif classée Réserve Naturelle Nationale. Espaces protégés afin d’assurer la tranquillité de la faune, une réglementation stricte s’y applique du 15 décembre au 30 juin (interdiction de bivouaquer et de s’écarter des sentiers balisés notamment), très bien expliquée et cartographiée sur les sites dédiés (voir liens ci-après). C’est également dans ce secteur que l’on retrouve les limites du Parc Naturel Régional du Haut-Jura dont les missions visent à concilier revitalisation économique et préservation des milieux naturels. Côté suisse, on dénombre 3 secteurs à zones de tranquillité (avec les mêmes restrictions) : le Noirmont, le Creux-du-Van et Le Chasseral plus au nord-est.
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GTJs
Comme beaucoup de massifs, le Jura a ses grandes traversées. Au pluriel car à chaque discipline sa GTJ dédiée : 7 pratiques pour 7 grands itinéraires à pied (sur les GR5 et GR9), vélo, VTT, cheval, ski de fond, ski de randonnée nordique ou raquette. De 100 à 500 km du nord au sud, elles relient toujours la région de Montbéliard à celle de Culoz, les hivernales étant les plus courtes.
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Les itinéraires en couleurs sont ceux des voyages racontés dans Carnets d'Aventures n°66 Carte : Philippe Gady
Balisage de la GTJ cyclo.
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Vélo et VTT
Partez avec vos sacoches à la chasse aux belles petites routes et bivouacs bucoliques, le massif en regorge ; aux côtés de l’eurovélo 6 qui en contourne le nord, les voies vertes se développent également un peu partout en son cœur réhabilitant souvent d’anciennes voies ferrées.
À VTT, vous trouverez forcément un single à votre goût ; attention à bien choisir votre secteur en fonction des conditions, les forêts jurassiennes sont souvent très grasses… Sinon quelques bike parks réputés régaleront les amateurs de descente et d’enduro.
Pour une première découverte du massif à vélo ou VTT, vous pourrez profiter de très nombreux circuits balisés accessibles à tous.
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Comme dans les Vosges, gestes réflexes indispensables contre les tiques.
Descente du Weissenstein vers Moutier (CH)
Dans la vallée de la Brévine (CH)
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Escalade
Les calcaires durs forment les crêtes et les falaises jurassiennes. Avec jusqu'à 500 m d'épaisseur et leur patine claire, presque blanche, ils marquent les paysages jurassiens. C’est dans cette roche que se situent presque tous les très nombreux sites d'escalade.
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Vol libre
L’aérologie sur les reliefs jurassiens se rapproche des conditions alpines avec des possibilités de longs vols, de beaux dénivelés et de soaring le long des nombreuses crêtes et falaises, et l’on recense près d’une centaine de sites sur tout le massif de part et d’autre de la frontière.
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Soaring contre les falaises du Chasseron (CH).
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Accès
Zone de passage importante entre la France et la Suisse, le Jura est traversé par plusieurs lignes ferroviaires côté France (Besançon-Neuchâtel, Belfort-Berne, Lyon-Genève) dont une empruntée par le TGV Lyria (Paris-Lausanne), et encore mieux desservi en Suisse (à l’image du réseau ferré helvète en général). Il est donc aisé de se rendre au cœur du massif (gares d’Oyonnax, Saint-Claude, Morez, Champagnole, Mouchard, Pontarlier, Morteau, Montbéliard notamment côté français, innombrables côté suisse) par le train si l’on souhaite éviter de prendre la voiture.
Sinon, l’eurovélo 6 vous mènera au pied du massif sur son flanc nord-ouest via Dole, Besançon, Montbéliard ou Bâle.
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Gare de Champagnole, sur la ligne touristique des Hirondelles.
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Bivouaquer en Suisse
Arpenter le massif jurassien vous fera très probablement passer en Suisse, parfois même sans vous en rendre compte si vous sortez des sentiers battus. Connaître les usages de nos voisins helvètes est alors nécessaire. Si le Code civil suisse prévoit un “libre accès aux forêts et pâturages”, la réglementation du bivouac reste à discrétion des communes et cantons et elle est parfois très stricte. Il est bien sûr interdit de bivouaquer dans les zones protégées (parc national suisse, réserves, zones de tranquillité…). Au-delà de la limite des forêts en revanche (situation certes assez rare dans le Jura ; -)), le bivouac est totalement libre, dans le respect de ses principes bien sûr (respect de l’environnement, démontage le matin, etc.). Bien se renseigner sur la règlementation en amont, une amende en Suisse peut être très salée. Pour plus d’infos, consultez les liens utiles.
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Sur les hauteurs de Saint-Claude.
Été pluvieux dans le canton de Bâle-Campagne (CH)
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Forêts malades
La forêt jurassienne telle qu’on la connaît est en voie de disparition. Comme dans celles des Vosges (cf. CA65) et du nord de la France plus largement, telle une épidémie, un petit insecte envahisseur, le bostryche (scolyte de l’épicéa) condamne des milliers d’arbres en déposant ses œufs sous l’écorce (une mortalité qui s’ajoute à celle liée au dépérissement d’arbres souffrant du changement climatique). Cet insecte a toujours fait partie de l’écosystème, mais deux facteurs aggravent la situation qui devient incontrôlable : les épisodes de fortes chaleurs en été et de douceur en hiver affaiblissent les arbres qui ne parviennent plus à lui faire face, ce qui facilite sa prolifération dans des zones où la monoculture d’épicéas favorise aussi sa migration d’arbre en arbre, ne lui présentant aucun obstacle (absence de diversité d’autres essences insensibles au bostryche). Il faut donc s’attendre, dans les décennies qui viennent, à voir les forêts jurassiennes se transformer complètement.
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L’importance de l’eau
L’eau façonne les paysages jurassiens : nombreux lacs, rivières, cascades, sources et zones humides, forte pluviométrie toute l’année et relief karstique remarquable (dolines, lapiaz, glacières, pertes et souterrains). Autant de curiosités géologiques qui viendront divertir vos randonnées et diversifier les terrains de jeu (kayak, canyoning, pêche…). On recense d’ailleurs dans le karst jurassien environ 20 000 cavités (grottes, gouffres, siphons, rivières souterraines et glacières) de taille moyenne souvent très accessibles offrant un terrain idéal à la pratique de la spéléo.
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Lacs de Remoray et Saint Point
Lacs de Joux et des Brenets depuis la Dent de Vaulion (CH)
Cascade du Moulin Photo : Jean-Baptiste Caverne
Le saut du Doubs dans toute sa splendeur ! Photo : Altervagabonds
Saint-Hymetière-sur-Valouse. À la découverte du monde souterrain dans la grotte de la Caborne du Bœuf. Photo : Yannick Vericel LyonUrbanKayak
La Valouse en kayak. Parcours d’exception, perdu dans la brume. Photo : Yannick Vericel LyonUrbanKayak
Canoë sur le Doubs en amont de la grotte Chapelle Notre-Dame De Remonot. Photo : Yannick Vericel LyonUrbanKayak
Entre la Valouse et la Caborne du Boeuf. Il était une fois… les forets magiques du Bugey. Photo : Yannick Vericel LyonUrbanKayak
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Les cabanes du Risoux
La grande forêt du Risoux, frontière naturelle entre la France et la Suisse, haut lieu de la Résistance sous l’Occupation, s’étend du lac de Joux au lac des Rousses et regorge de cabanes forestières aux noms plus poétiques les uns que les autres, plus ou moins équipées mais toujours entretenues et pour la plupart en accès libre (sous certaines conditions, voir photo) ; autant de refuges bienvenus en cas de météo rude ou de buts de bivouacs exotiques. Une porte d’entrée sur l’itinérance hivernale. On les retrouve sur les cartes IGN et la plupart sont référencées avec description sur refuges.info.
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Conditions d'utilisation des cabanes du Risoux. Photo : Yannick Vericel Randovive.fr
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Idées de randonnées d’un à plusieurs jours
L’intérêt d’un massif transfrontalier est de démultiplier les possibilités de randonnée et de diversifier les styles d’itinéraires ; dépaysement assuré de part et d’autre de la frontière.
Le Zed jurassien (FR) : VTT
L’échappée jurassienne (FR) : à pied
La TJS (CH) : Traversée du Jura Suisse à ski de fond
La route du Jura (CH) : cyclotourisme, itinéraire n° 7, 280 km de Bâle à Nyon
Le Jura Bike (CH) : VTT, itinéraire n° 3, 365 km de Bâle à Nyon
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En mobilité douce
Accéder au coeur du massif en hiver et rejoindre en mobilité douce (train / bus) les sites nordiques, points de départ possibles et pratiques pour de belles itinérances, est un des points forts du Jura par rapport à d'autres massifs comparables tels que les Vosges ou le massif Central. Surtout grâce au dense réseau ferré suisse.
Voici une liste, non exhaustive, d'accès possibles en train, testés pour la plupart par Jean-Baptiste (cf. CA66 p.84)
Domaines accessibles en TGV depuis Paris :
- Frasne (domaine à 5 min à pied) + bus pour Rochejean ou Métabief.
- à Vallorbe, correspondance CFF pour les domaines de la vallée de joux (Les Charbonnières et La Thomassette) -
5 à 10 min à pied depuis les gares de Le Lieu ou Le Sentier.
- De Frasne, correspondance pour Pontarlier et Neuchâtel (domaines aux Verrières et à à La Chaux de Fonds).
Domaines accessibles en TER, direct à pied :
- Frasne (5min à pied).
- Saint-Laurent-en-Grandvaux - Sur le Crêt (15 min à pied).
- Saint-Laurent-en-Grandvaux - Saint-Pierre-Trémontagne (30 min à pied ou 10min à vélo).
- Morbier - Les Marais (30 min à pied ou 10 min à vélo).
- Gilley (5min à pied) avec liaisons Val de Vennes.
En Suisse :
- Domaines des Franches Montagnes : pistes de fond parallèles à la voie ferrée CJ (Chemins de Fer du Jura) entre La Chaux de Fonds et Glovelier, nombreux arrêts.
- Vallon de La Sagne : pistes de fond parallèles à la voie ferrée + accès à la crête de la Tête de Ran.
- La Cure - domaine de la Givrine-Marchairuz + domaines des Rousses (15 min à pied).
- Bienne - Macolin (par funiculaire), liaison à ski vers les Prés d'Orvin.
- Soleure - Weissenstein (par funiculaire).
Domaines accessibles en TER, + de 45 min à pied, plutôt vélo :
- Pontarlier - La Malmaison (20 min à vélo).
- Pontarlier - Les Granges-dessus (20 min à vélo).
- Pontarlier - Le Larmont (40 min à vélo).
- Pontarlier - Montperreux (40 min à vélo).
- Frasne - Haute Joux (entrée par Bonnevaux et le Taremberg, 30 min à vélo).
- Morbier - Le Glacier (30 min à vélo).
- Morbier - Bellefontaine village (30 min à vélo).
- Gilley - Chaux de Gilley (20 min à vélo).
- Gilley - Crêt Monniot (40 min à vélo).
- Morteau - Le Gardot (45 min à vélo).
En Suisse :
- Le Pont - Mollendruz (20 min à vélo).
- Frinvillier - Prés d'Orvin (30 min à vélo)
Consulter l'enneigement, l'état des pistes, les webcams sur Espace Nordique Jurassien.
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