J’ai une tente et je ne l’ai pas sortie une seule fois, mais pour la sécurité c’est quand même mieux ! Le premier soir j’ai trouvé une porte de ferme qui n’était pas verrouillée (ferme de la Grande Verrière). Le 2e soir, j’ai dormi au gîte de la Guinche à Bois d’Amont. Le 3e dans la grange d’alpage de la Germine et le dernier soir dans une grotte qui est cachée par un chalet au col de la Faucille. Quelques recommandations concernant l’hébergement : il y a des endroits où le bivouac est interdit car ce sont des zones de quiétude pour les coqs. Les chalets d’alpages ont souvent une porte qui n’est pas verrouillée, ceci est volontaire n’en abusons pas et laissons le minimum d’indices de notre passage. Il y a des gîtes et des refuges gardés ou pas.
Déroulement des 4 jours :
Départ de chez Liadet sur la d389 en direction de la Suisse, c’est un coin qui est dédié au ski de fond et il n’est pas évident de sortir des pistes si on ne connaît pas bien l’endroit ; c’est donc parti pour 10km de piste avec le GPS dans le sac et le plan des pistes dans la main, il n’y a plus qu’à choisir sa couleur et la suivre !
Départ 13h30 - arrivée 16h00 à la ferme de la Grande Verrière, env. 10km.
Un conseil n’aller pas dormir dans le petit abri qui est 100m avant, il sert de repaire aux sorties des skieurs et fondeurs noctambules.
Ferme de la Grande Verrière
Et son intérieur
2e jour : encore quelques kilomètres sur la piste damée puis quand vous arrivez au point 1269m de la carte IGN vous vous partez sud-est en suivant un balisage noir pour vtt et marquage bleue-jaune (laissez la piste qui part vers le nord).
Arrivé à la Roche Champion prendre la direction du très discret panneau « Chalet Capt » à l’ouest sur 15m puis à droite et suivre sur 100m un large chemin descendant, on passe le long d’un mur taillé par l’homme pour rejoindre au point IGN 1314m la piste des cent Poses. On passe devant le Refuge Hôtel d’Italie (ouvert, pas gardé, dortoir, chauffage bois et lumière).
Refuge hôtel d’Italie
Puis passer devant le Refuge de la Combe Boisée, ouvert, table, chauffage au bois mais pas de lit.
Refuge de la Combe Boisée
Très rapidement repérer un chemin partant sur la droite, fléché chalet Gaillard. Attention au passage technique qui vous attend, le passage de la frontière ! Soit on passe en force entre les 2 murs, soit par-dessus, soit on dételle et on porte, moi j’ai choisi la dernière solution !
Passage de la frontière
Si vous voulez vous arrêter au chalet gaillard, il faut réserver et il ne fait pas salle hors sac.
Du chalet gaillard, rangez carte et GPS pour prendre le plan des pistes jusqu'à Bois d’Amont. A Bois d’Amont, il y tout pour se refaire une beauté. J’ai dormi au gîte de la guinche.
Départ 9h00, arrivée 15h30 pour env. 17,6km.
3e jour : prendre sud-est en direction du lac des Rousses par les pistes de ski ou pas ! Traversez la route au niveau de la station du Noirmont pour joindre le hameau du Cernillet (ouvrez les yeux pour éviter les passages de barbelés).Au-dessus du hameau prendre la piste de ski de piste, très raide mais grimpable les skis aux pieds sans s’énerver !
Dans le virage protégé par un filet partir à droite, passer un tourniquet et prendre le chemin à plat (celui où il y une croix bleue et jaune sur l’arbre), vous rejoignez le chalet des Coppettes. Descendre sur le chemin Le Sollier et viser le point 1277m pour descendre au col de la Givrine. Traverser la route, prendre sud et sud-ouest en direction de la Dole en suivant une ligne électrique puis longer le pied des pistes (dans les bois, il y a sa trace à faire) jusqu’au téléski Tabagnoz. De cet endroit, je suis passé 2 fois dans les bois pour éviter la piste (c’est parfois raide mais ça passe avec les skis aux pieds), ensuite prendre régulièrement de l’altitude (mais sans forcer !) dans la bande d’alpage pour rejoindre le chemin de la Germine.
Départ 9h00, arrivée 16h00 pour env. 17,3km.
Le chemin de la Germine
Sa salle à manger
Son dortoir
Et son couché de soleil
4e jour : je suis parti par latitude et longitude « sanglier » pour faire ma trace dans les bois et pensant passer une journée paisible ! Donc d’abord ouest puis au-dessus du chemin la Pillarde. Je réponds aux questions des fondeurs « d’où, vers où, pourquoi, quand, comment… » Je rejoins les bâtiments de La Vattay pour téléphoner, je me renseigne sur mon chemin initial auprès d’un des employés et là, catastrophe, il m’affirme que je ne pourrais pas continuer car je passe dans une réserve, et « que si, et que là, et que les gardes, et patati , et patata… ». Je décide d’aller voir un ancien qui lui connais le règlement et me dis que je peux continuer mais par le chemin « du balcon du Léman », que je n’ai pas le droit d’en sortir et que je n’ai pas le droit d’y dormir, c’est simple ! Seul problème à tout ça, je vais devoir passer par un chemin qui sur la carte me parait très raide pour une pulka. Je longe la route, prend le chemin, monte sans m’exciter un chemin face à la pente, une courbe de temps en temps pour changer de rythme, puis le chemin étroit se raidit et là je cale ! Je n’ai pu monter que sous l’épingle sous la barre rocheuse. Je pose les skis et je vais pousser tel un « Chabal » ma pulka pendant un peu plus de 100m de dénivelé. Une fois en haut, je redescends chercher mes skis et remonter. L’opération va me prendre presque ¾ d’heure. Un conseil, garder des forces car la fin du parcours réserve encore des surprises ! Suivre la piste forestière jusqu’au chemin forestier du Turet, continuer 50m, prendre à gauche un petit chemin qui réserve encore bien des surprises, étroit, raide, montée et descente techniques, balisage et pancarte discrets et même qu’a la fin vous devrez poser les skis sur la pulka et la laisser glisser devant vous ! Attention à ne rien lâcher, des voitures passent au-dessous ! J’ai dormi dans une grotte qui est cachée derrière un petit chalet.
Je pensais continuer le lendemain sur Menthiere en laissant la pulka au col. Il y a environ une bonne vingtaine de km. A 17h00, j’apprends qu’il va neiger le soir et le lendemain, je prends le strict minimum dans mon sac à dos et part à 18h00 sous la neige et sans visibilité vers les monts du Jura. Je vais m’arrêter et faire demi-tour au pied du Grand Crêt. Il n’y a pas assez visibilité pour continuer sur une arête que je ne connais pas. Je passerai le reste de la nuit dans ma grotte et retour demain à la maison.
La durée des journées étant courte à cette époque (fin décembre), je n’ai pu faire plus de kilomètres, mais je ne me suis jamais mis la pression pour faire la distance initialement prévue.
Pensez à prendre une pièce d’identité, car le parcours passe en Suisse !