Guerre ou paix (CA67)
Guerre ou Paix ?Voici un extraterrestre écrit dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine et humblement inspiré par les écrits de Yuval Noah Harari. 2 stratégies différentes, 2 façons de voir le mondeIl semblerait que nos ancêtres les chasseurs-cueilleurs faisaient rarement la guerre (on en trouve en tout cas peu de traces archéologiques). Elle serait apparue plus tard1, quand les humains ont commencé à constituer de grands groupes unifiés par des « récits » communs2. Lorsque conquérir le voisin donnait l’accès à de nouvelles ressources, la guerre est devenue une nouvelle composante dans la palette des interactions entre les humains. Jusqu’à prendre une place culturelle importante, chargée d’une valeur morale positive, et correspondre à un but noble. Le conquérant était vénéré, les conquis méprisés, oubliés. Mais les choses ont changé ; depuis près de 80 ans les conflits globalisés ont disparu. Cela est certainement lié à une conjonction de facteurs : la dissuasion nucléaire sans doute, mais aussi les échanges commerciaux généralisés qui ont transformé le voisin, proche ou lointain, en client et/ou fournisseur, si bien que l’intérêt des gains liés à la guerre s’est effacé devant celui des échanges bénéfiques pour chacun. Le budget très important attribué à la guerre (et à la défense) a pu baisser en proportion et être affecté à d’autres postes (éducation, santé, culture…) propres à édifier des grandes nations évoluées3. Le choix de la guerreConsidérer un pays comme « entité non perpétuelle » rend dès lors son annexion possible. Chaque pays doit donc se méfier de ses voisins, ce qui l’oblige à investir toujours plus pour se faire respecter aux dépens d’autres affectations. On entre alors, pour maintenir l’équilibre des forces, dans une surenchère sans fin. D’autre part, se regarder entre nations comme de potentiels agresseurs est délétère pour la qualité de vie des populations, pour les échanges entre les peuples. Se méfier engendre des boucles de rétroactions négatives : le pays A a peur que son voisin B l’envahisse, il s’arme. De son côté, B voit l’armement de A comme un affront ou craint une invasion et s’arme à son tour. A se dit alors qu’il avait bien raison de se méfier, il s’arme donc davantage ou bien il envahit B préventivement. Même sans guerre, la posture de « guerre possible » pourrit déjà les bases de saines relations constructives. Alors quand la guerre est déclarée, ce sont des générations traumatisées et un coût maximal à tout point de vue. Le choix de la paixConsidérer chaque pays comme « entité inaliénable » est un « récit » qui, s’il est partagé par tous, permet de libérer des ressources autrefois attribuées à la défense et permet de se concentrer sur autre chose que la surveillance. C’est regarder son voisin avec bienveillance et considérer qu’il peut nous apporter et qu’on peut lui apporter. Des rétroactions positives se mettent alors naturellement en place : je fais confiance à mon voisin, il me fournit le produit de son savoir-faire, en échange je lui donne le mien et ainsi de suite. Le choix de la paix est simplement moins coûteux (en vies, en souffrance, en inquiétude, en peur, en perte de confiance, en matériel, en ressources, en temps, en énergie…).
Notes :
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