Se tenir quelque part sur la Terre
L’auteure enseigne la philosophie. Être au monde. Ne serait-ce pas une forme aboutie de voyage ? Relation au monde, conscience de soi, altérité, voilà quelques-unes des questions explorées par Joëlle Zask dans son récent essai sous-titré « Comment parler des lieux qu’on aime ». Des deux facettes de son propos, attachons-nous au côté esthétique. Témoignage personnel et verbatim d’enquête, servent de socle pour repenser nos liens aux lieux auxquels nous sommes attachés, et plus généralement notre connexion à notre environnement, cassant au passage quelques croyances ou préjugés bien établis.
Dans cet ouvrage, l’auteure propose une approche philosophique et poétique de l'expérience du voyage. Se tenir quelque part sur la terre, c’est cheminer dans l’espace et le temps. Elle nous amène donc à considérer le voyage non seulement comme une exploration géographique, mais aussi comme une découverte de soi. Tout au long du livre, entre expérience vécue et souvenir gravé en mémoire, un lien étroit unit l'aventure extérieure à l'aventure intérieure.
« Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant. » Victor Hugo nous rappelle ainsi qu’au-delà d’un déplacement physique, voyager est une expérience qui permet de se sentir vivant. Alors, vagabond du monde ou enraciné à son lieu de vie ? L’approche réflexive de Joëlle Zask questionne la place de chacun.
Se tenir quelque part sur la Terre
Comment parler des lieux qu'on aime
De Joëlle Zask
Éditions Premier Parallèle, 160 p. 15 €