Dévorer le monde. Voyage, capitalisme et domination
Aussi ironique soit-il, le titre est bien trouvé. Dans un monde où tout va très (trop !) vite, Aude Vidal nous fait réfléchir à ce qui nous pousse réellement à voyager, et à la manière dont le voyage est consommé aujourd’hui. Qui n’a pas déjà entendu ce fameux « j’ai fait [nombre impressionnant] de pays », tout en sentant monter l’agacement qu’il provoque ? Qui ne s’est jamais questionné sur le vécu différent des femmes et des hommes durant le voyage ? Qui connaît le mieux un pays, la personne qui l’a étudié via la lecture ou le visionnage de films documentaires, ou bien le voyageur qui est allé sur le terrain ? Certaines choses vous étonneront, notamment le lien entre les punaises de lit et le tourisme international. Ou encore s’apercevoir que beaucoup de voyageurs peuvent tomber dans le « colonialisme vert » malgré eux. C’est un essai brillant, qui répondra à toutes ces questions et vous apprendra bien d’autres choses.
Dévorer le monde. Voyage, capitalisme et domination
Aude Vidal
Éd. Payot ♦ 192p. ♦ 14x20,5 cm. ♦ 18€