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Conditions du test :
Le test s'est déroulé sur une saison et demie sur le massif pyrénéen dans tout type de neige.
Caractéristiques :
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Poids
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Dimensions/pointures
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Tarif
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Poids de l'utilisateur
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Raquettes 305
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2 x 510 g
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205x545 mm
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130 €
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30 à 80 kg
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Raquettes 325
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2 x 580 g
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220x595 mm
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130 €
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50 à 120 kg
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Chaussures Trek
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2 x 706 g
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38
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120 €
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-
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2 x 920 g
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45
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120 €
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Conception : française
Fabrication :
- française pour les raquettes,
- roumaine pour les chaussures,
- chinoise pour les housses des raquettes.
Ethique :
TSL est une entreprise qui maintient ses valeurs depuis plus de 30 ans, produit ses raquettes en France pour les marchés européens, minimise les flux de transport, innove, fabrique des raquettes en matières recyclées.
Fabrication des raquettes :
Comme toutes les raquettes TSL, la fabrication est soignée et donne vraiment confiance. Les modèles 305 & 325 ne sont pas tout jeunes chez TSL et pourtant continuent d’évoluer. Les matériaux utilisés sont essentiellement à base de polypropylène (cf photo un peu plus bas). Les inserts sont en inox, les crampons en acier cémenté, le peigne avant en aluminium. De ce fait, les raquettes sont entièrement recyclables. TSL propose d’ailleurs un modèle de raquettes, les Ecotraces, qui sont entièrement fabriquées avec des matières recyclées (anciennes raquettes).
Le concept Step-in :
C’est un système de lien entre la chaussure et la raquette. À l'instar de ce qu’il se fait depuis 1990 dans le ski de randonnée au travers des fixations à inserts, TSL a développé il y a une dizaine d’années le système pour l’adapter à certains de leurs modèles de raquettes.
Ce principe respecte le déroulé du pied tout en attribuant une très forte stabilité et une transmission des appuis très précise.
L'axe de rotation de la chaussure sur la raquette se trouve à l'avant de l'articulation métatarsophalangienne et respecte donc l'axe physiologique du pied, ce qui rend le déroulé de la marche très naturel, bien plus qu'avec des skis de randonnée (qui utilisent le même principe de fixation) mais où l'axe de rotation se situe 1cm devant les orteils.
Grâce à ce concept, les raquettes s'affranchissent de la traditionnelle plaque sur laquelle vient se brider la chaussure. Les raquettes gagnent donc en légèreté, mais pas que, on le verra plus bas.
Le système est assez bluffant, deux secondes pour chausser/déchausser, plus de bruits de mécanismes, un confort sans faille qui assure un maintien du pied aussi efficace en foulée rapide que dans les dévers difficiles.
Le système nécessite néanmoins l’utilisation de chaussures spécifiques pourvues d’inserts.
Tout est vraiment surprenant avec ce concept de fixations. Le couple raquette-chaussure apporte de nouvelles sensations pour les randonneurs habitués aux traditionnelles raquettes à neige.
Les chaussures :
Autant la fabrication des raquettes et sans faille, autant celle des chaussures laisse plus perplexe, mais reste quand même d’un très bon rapport qualité/prix.
Elle dispose d’une bonne rigidité latérale afin d’avoir de la précision et surtout du maintien dans les dévers, une échancrure à l’arrière qui laisse bien passer le tendon d’achille dans les descentes (c’est souvent le gros point faible des chaussures qui ne sont pas conçues pour la pratique de raquette à neige, pas d’échancrure donc appui constant sur le tendon en descente), la semelle est suffisamment rigide pour avoir une chaussure qui se tient bien sur la cale de montée (ne plie pas) et légèrement souple sur l’avant afin de favoriser le déroulé lors des marches d’approche.
Le cuir de Suède employé pour une bonne partie est, selon TSL, imperméable mais nous vous conseillons vivement de le traiter avec des produits idoines, il nous est arrivé d'avoir les pieds mouillés dans les neiges humides ou après trois jours de raid dans les neiges plus froides.
Le chausson est très confortable (rien avoir avec certains engins de torture que l’on utilise pour l’alpinisme), bien pensé au niveau des volumes afin de pouvoir les utiliser avec d’épaisses chaussettes. Le volume qui réceptionne l’avant du pied est assez spacieux pour autoriser le mouvement de orteils. Cela favorise la circulation sanguine et réduit les sensations de froid, voire les gelures.
Le rabat au-dessus des lacets joue bien son rôle de pare-neige ; en revanche il faudra veiller à le rendre déperlant (ou l’imperméabiliser), le Cordura employé ayant tendance à capter l’eau.
La chaussure est bien protégée sur l’avant par une bande de caoutchouc qui revient sur le dessus des orteils et qui permet de protéger correctement la chaussures de la croûte de regel lorsque la chaussure se trouve en appui final.
Les lacets sont de piètre qualité ; de plus, comme les passants sont en sangle, le contact de celles-ci sur le lacet (et réciproquement) les rend tous deux vulnérables.
En revanche, petite surprise : le serrage du chausson est rapide et redoutable d'efficacité ; en un mouvement de traction sur les deux brins, le chausson est serré, reste plus qu'à nouer.
Côté thermique rien d’exceptionnel (comme la plupart des chaussures d’alpinisme) mais elle permettent néanmoins de pratiquer sereinement l’activité sous nos latitudes. Néanmoins attention au manque de perspirabilité du chausson si vous êtes sujet à de l'hyperhidrose plantaire (ou pas d’ailleurs) il sera nécessaire de bien faire sécher l’intérieur du chausson après chaque journée, le mieux étant de dormir avec les chaussures au fond du sac de couchage lorsque l’on est en bivouac. Si vous êtes en sortie journée, pas question de mettre les chaussures (quelles qu'elles soient) sur le chauffage.... bourrez les de papier une nuit pour absorber l’humidité intérieure.
Les choix des ingénieurs peuvent parfois être assez contradictoires.
En effet, le plus gros défaut de ces chaussures réside dans leurs semelles de contact. En raid, en voyage, voire en sortie journée, il est fréquent de faire des marches d’approche pour se rendre à l’endroit où l’on chaussera les raquettes. Ici, les semelles Vibram ne présentent pas tous les avantages que peuvent proposer des semelles de chaussures d’alpinisme (voir photo pour comparaison), là où de vraies semelles ont des crampons cunéiformes, le profil de semelle sélectionné par TSL pour ses modèles a des crampons convexes. Il en découle une très mauvaise accroche sur le caillou et sur neige damée, ça glisse (devant le bivouac par exemple), il faut être très attentif lors de ses appuis. Le pire est sous la voûte plantaire où plusieurs pavés convexes rendent certains appuis fuyants occasionnant une perte d’énergie et des déséquilibres dont on se passerait bien.
Le choix de cette semelle est vraiment une déception alors que pourvues d’une vraie semelle technique, elles auraient presque pu être irréprochables pour la discipline.
Outre cette structure de semelle peu adaptée à la marche dans la neige, il est fort dommage que TSL ne propose pas de modèle de chaussures à débords afin de pouvoir les utiliser avec des crampons (à glace) automatiques ou semi-automatiques.
Actuellement, les chaussures TSL n'acceptent que des crampons (à glace) à lanières, ce qui limite cruellement le choix et le terrain de jeu des alpinistes susceptibles de vouloir utiliser cette fixation Step-in.
Autre point qui mérite une réponse, pourquoi y a-t-il autant d’écussons “TSL”, quatre sur chaque chaussure ? Voilà quelque chose de bien inutile. Outre l’aspect esthétique bien médiocre, cela augmente le temps (donc le coût) de fabrication, fragilise la chaussure puisque chaque couture supplémentaire est un point de faiblesse susceptible de laisser passer l’eau ou de se rompre avec le temps.
Chaussage / déchaussage de la Step-in :
Les habitués des fixations à sangles qui connaissent tous leurs désagréments (temps de chaussage, bridage peu précis, rotation de la chaussure, vulnérabilité une fois mouillées face aux températures négatives) vont être surpris et ravis.
Ce système est un vrai régal, la mise en place de la chaussure sur la raquette, ne nécessite que deux secondes, moins d’une seconde pour déchausser.
Deux petits points jaunes disposés au dessus des inserts de la chaussure permettent d'aligner correctement l’insert femelle de la chaussure avec l’insert mâle de la raquette.
Une fois un des deux inserts positionnés, il suffit d'aligner le second puis d’utiliser la pointe d’un bâton ou l’index et le pousse (voir photos plus bas) pour rétracter le second insert mâle et permettre son positionnement dans celui de la chaussure.
Pour dégager la chaussure de la raquette, il suffit d’exercer une petite traction sur un des deux inserts mâles soit à l’aide de la pointe d’un bâton, soit à la main.
Avec ce système, plus de raquette gauche/droite (nécessaire sur les raquettes traditionnelles pour ne pas s’entraver dans les boucles de serrage), les plus étourdis apprécieront.
Les inserts femelle des chaussures peuvent être bouchés par de la terre, de la neige ou de la glace, pas la peine de s’en prémunir avant de chausser. Les inserts mâles ont une forme de pointe de diamant (voir photos) qui vient nettoyer l’insert femelle automatiquement lorsqu’il est en position.
Comportement dans tout type de neige :
Avant d’aller divaguer, il aura fallu bien déterminer le modèle de raquette en fonction du poids l’utilisateur (voir tableau plus haut, ne pas oublier de prendre en compte les vêtements et le chargement éventuel). Cela permettra de profiter pleinement de toutes les qualités de ces raquettes.
Du fait de la fixation Step-in, c’est raquettes sont assez époustouflantes.
La première sensation qui nous anime lors de la première foulée, est leur légèreté, nous n’avons pas l’impression de les avoir chaussées. La marche est vraiment très fluide, très naturelle, aucune entrave. L’étrave n’est pas très relevée, mais permet néanmoins (grâce au faible poids de la raquette) de déjauger très facilement dans la poudreuse, contrairement à d’autres modèles qui ont tendance à rester sous la neige.
La seconde sensation, c’est le silence de fonctionnement. Outre les bruits de la raquette en contact avec le manteau neigeux, les bruits de mécanisme sont inexistants, quel régal ! D’autres modèles (et même chez TSL) sont très bruyants lors du contact du plateau avec le châssis de la raquette ou la cale de montée.
Les six crampons (bien connus des possesseurs de TSL) réalisent toujours aussi bien leur travail, accrochent parfaitement et n’entravent pas trop la glisse quand nous le souhaitons. Il n’y a que le crampon (en forme de peigne) qui se situe sous l’axe de rotation de la chaussure qui est assez vulnérable lors des pas glissés (voir photo) mais il se détaille.
Pas la peine de vouloir une armada de crampons sous ses raquettes (possibilité d’en ajouter sur ce modèle (Grips acier latéraux), en revanche la mise en place des couteaux (S5-6) nécessitera une légère adaptation), il faut rester humble, les raquettes n’auront jamais autant d’accroche que des skis. Bref, ne pas hésiter à sortir les crampons (à glace) bien assez tôt avant de vous retrouver dans une situation irréversible !
Que ce soit sur neige poudreuse, croûte de regel, neige glacée, elles se comportent à merveille, on peut même courir avec autant de plaisir (possibilité d’y fixer des chaussures de running ou chaussures Nordic TSL).
Comportement des raquettes Step-in sur le plat :
Il n’y a rien à préciser, la marche est tellement fluide qu’il n’y a même pas besoin de réfléchir à la position de ses pieds. La taille de guêpe des châssis aide beaucoup.
Comportement en montée :
La présence de la cale de montée peut aider (4 cm, 12°) mais les plus sportifs pourront s’en passer. Néanmoins elle est fort utile lors de longs raids ou pour celui qui fait la trace afin d’économiser des calories (même sur le plat dans la poudreuse).
Les crampons offrent une très bonne adhérence dans la limite de pente acceptable pour la pratique de la raquette, ensuite il faudra sortir les crampons (à glace).
La rencontre du talon de la chaussure sur la cale fait un tout petit peu plus de bruit que le contact du talon sur le châssis.
Cales de montée :
Ce modèle de cale de montée est présent chez TSL depuis de nombreuses années, ce n’est pas le plus ergonomique, mais il est parfait pour ces raquettes.
Le premier réglage est celui en accord avec la taille de votre chaussure. Le petit levier rouge vous sert à libérer la cale afin de l’avancer/reculer, une petite fenêtre laisse apparaître la pointure de votre chaussure.
La cale se positionne à la main (alors que d’autres modèles peuvent se positionner à l’aide de la pointe ou de la poignée du bâton) et nécessite trois actions pour les installer/retirer :
- Lever le talon de la chaussure,
- Lever la cale à l’aide de son index,
- Puis la faire pivoter de 180°.
Comportement en descente :
Une fois de plus la légèreté et la fluidité de la fixation en font un outil redoutable. Souvent, avec d’autres modèles de raquettes, les sangles ou le capot de maintien de la chaussure viennent à se bloquer sous le châssis, votre foulée étant stoppée, vous pouvez tomber ou casser un des éléments de la raquette. Avec les Step-in, impossible que cela vous arrive, les foulées sont naturelles, non entravées, vous permettant ainsi de vous lâcher dans les descentes et vous faire bien plaisir.
Au contraire de certaines raquettes trop fournies en crampons, les 305/325 permettent les pas-glissés, ce qui rend les descentes bien plus agréables que lorsque les raquettes accrochent trop (c’est assez pénible et usant physiquement sur de longues pentes).
En revanche pas de possibilité de fixer l’arrière de la chaussure à la raquette pour sauter une corniche par exemple (comme sur certains modèles avec une petite agrafe en inox) (voir en fin de fiche la note concernant l'(in)utilité du blocage des raquettes à neige).
Comportement des Step-in en dévers :
Le profil asymétrique, la souplesse du châssis ainsi que sa taille de guêpe favorisent les déplacements en dévers, mais il ne faut pas en attendre trop non plus, les dévers ne sont pas l'apanage des raquettes, quelles qu'elles soient !
Le couple raquette-chaussure est très homogène, pas comme avec une fixation par sangle où la chaussure à tendance à tourner dans la fixation lors des dévers. Pour être bien appréhendés à raquettes, les passages en dévers nécessitent une certaine technique qui s'acquière avec l’expérience.
Quel que soit le modèle de raquette, il ne faudra pas escompter faire de très longues traversées et avoir le même rendement qu’à ski.
Portage :
Sur les marches d’approche, il est nécessaire de pouvoir porter ses raquettes sur le sac à dos.
L’absence de plateau et la légèreté de ses modèles leurs permettent de s’attacher facilement sur tout type de sac, pas de prise de tête pour savoir où et comment les attacher.
Il est même envisageable de disposer deux paires sur un même sac à dos sans que cela ne pose de problèmes d’encombrement extérieurs (passages étroits, sous-bois, transports en commun, etc).
En résumé :
Ce système de fixation rend la pratique de la raquette encore plus agréable et performante que les systèmes à plaque. Il permet de nous affranchir de pièces inutiles sur les raquettes, les rendant plus légères, mais surtout plus fiables lors de raid, évitant ainsi de partir avec un lot de pièces de rechange, ce qui n'est pas négligeable lors de voyages nature.
Il nécessite néanmoins l’utilisation de chaussures spécifiques, destinant le système aux personnes qui sortent très régulièrement ou qui envisagent de longs raids.
Ce que nous avons apprécié :
- La légèreté,
- La fluidité et l’amplitude des mouvements,
- Le silence de fonctionnement,
- La rapidité de chaussage/déchaussage,
- Le rendement excellent sur tout type de terrain,
- La rigidité du couple chaussure/raquette,
- Le minimalisme et la fiabilité du système,
- Le très bon rapport qualité/prix,
- La production française,
- Le SAV TSL.
Ce que nous regrettons :
- La semelle de contact des chaussures inadaptée pour la montagne hivernale
- Trop d’écussons publicitaires sur la chaussure la rendant plus vulnérable aux infiltrations d'eau
- Imperméabilité de la chaussure à préparer.
Bloquer ou non les raquettes à l’arrière :
Vaste question.... les raquettes à neige ne se bloquent pas à l’arrière.
Dans la mesure ou vos raquettes disposeraient d’agrafe de blocage, vous pouvez éventuellement les utiliser pour :
- Sauter une grosse corniche ; et encore, avec un peu de technique, il n’est pas nécessaire de bloquer le talon de la chaussures sur le châssis de la raquette,
- Les transporter (évitant ainsi que le plateau ne soit mobile sur le sac à dos).
De toute façon, de plus en plus de modèles de raquettes ne se bloquent plus.
Le blocage de la raquette augmente le bras de levier entre l'articulation talo-crurale (cheville) et l’étrave de la raquette imposant d'importantes contraintes à vos tendons d’Achille et mollets lors de la progression.
Pour finir sur le blocage, on voit régulièrement des personnes qui bloquent leurs raquettes, ce sont souvent des personnes peu expérimentées ou mal conseillées par des loueurs peu scrupuleux qui n'ont jamais utilisé le matériel qu'ils proposent à la location. Aimable que vous êtes, proposez à ces personnes d’évoluer en débloquant leurs raquettes, elles vous remercieront.
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TSL Step-in
L'envers de la raquette qui laisse apparaître la structure et les crampons
La comparaison de taille entre la Step-in 325 à gauche et la 305 à droite
Profil des six crampons interchangeables
Profil du peigne, sous l'axe de rotation de la chaussure
Fabriqué en France et recyclable (PP Polypropylene 05)
L'insert mâle sorti
L'insert mâle rentré
La cale en position plat, descente
La cale en position montée
Le levier et la fenêtre laissant apparaître la taille de la chaussure
La cale de montée
Le flanc extérieur de la chaussure
L'échancrure arrière qui laisse passer le tendon d'Achille
Le rabat
Le système de laçage
Le rabat au-dessus des lacets
Le flanc intérieur de la chaussure
Le flanc extérieur gauche
La protection frontale qui passe au-dessus de la chaussure et qui la protège de la croûte de regel
À gauche une semelle de chaussure d'alpinisme, à droite la TSL, on discerne bien le manque d'agressivité de cette dernière.
Profil de la semelle en pointure 45
Profil de la semelle en pointure 38
Le point jaune sur la semelle vous aide à aligner les inserts
Une fois aligné, rétracter l'insert à la main en tirant sur le levier
Ou tirer à l'aide de la pointe d'un bâton
Profil une fois chaussée
Pour pivoter la cale, il faut utiliser le pouce et l'index
Selon la texture et la profondeur de la neige, ça botte en descente
Traversée
Ça brasse dans la profonde croûtée
Congère de 4,5m
La Step-in en descente profonde
La Step-in en descente