Chasseurs d'horizon
Il y a bien longtemps qu’Olivier a troqué ses racines contre des ailes. Le petit garçon qu’il était savait exactement ce qu’il voulait, Corto Maltese n’avait plus qu’à bien se tenir ! Laissez-vous conter l’histoire de deux chasseurs d’horizon amoureux de la vie, qui ont fait du voyage leur maison.
Cette histoire commence au singulier, pour être sublimée au pluriel deux décennies plus tard. Retour sur une vie marginale, façonnée de rencontres, d’embruns, de découvertes et de terre ; une vie d’errance, de bohème et de vagabondage qui débuta un jour et se poursuit au-delà de l’horizon…
L’antichambre du voyageur
Les années 80 m’ont toujours paru radieuses. Les couleurs de la vie ne s’étalaient pas encore sur les écrans et portaient des noms comme l’amitié, l’insouciance et le bonheur. Certes, la technologie était en marche ; pour preuve, un type venait d’inventer le walkman. Mon premier symptôme est apparu vers 7 ans, lorsque mes grands-parents m’ont offert un magnifique globe terrestre. Mes yeux ont alors dévoré cette sphère, assimilant la position géographique de pays tels que l’URSS, le Congo belge ou la Yougoslavie.
Les années passèrent, et sans trop m’en apercevoir, je me prédisposais, par des choix simples, à une vie d’aventures. Transporté par celle que vivait le Faucon maltais, l’incroyable création de Hugo Pratt, et bercé par ces paroles de Pierre Bachelet « sur la carte Atlantique / J’ai fait un trait à l’encre bleue / Tiré vers l’Amérique / Et qui s’éloigne peu à peu », je traçais naïvement les routes du possible sur mon globe. Mais Corto Maltese est un personnage de fiction et ce n’était de loin pas le seul problème que rencontrait mon ambition d’aventurier. Il me semblait que personne ne souhaitait regarder dans la même direction que moi et les adultes n’avaient de cesse de me répéter que le monde est bien trop grand pour être parcouru. Lors d’un passage à la bibliothèque, je me suis retrouvé comme le fut probablement Perceval à l’aboutissement de sa quête… Mon Graal était un livre écrit par un homme ordinaire – entendez ni fictif, ni plus riche ou plus athlétique qu’un autre – qui y contait son tour du monde à vélo. C’était donc possible, et tous ceux qui diraient le contraire seraient désormais des menteurs.
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