Randonner à la voile : en mini-catamaran
D'une frontière à l'autre
Violette et Rodolphe ont longé les côtes méditerranéennes françaises en mini-catamaran durant 11 jours. Pour le farniente, il faudra repasser. Mais une fois gérés les enjeux de navigation et les moustiques au bivouac, place au plaisir d’une vie simple où il suffit d’un petit rien pour être heureux.
Tout commence l’hiver, avec cette sempiternelle question : qu’allons-nous faire cet été ? Bretons passionnés de sports d’eau et d’aventures en général, adeptes de la philosophie minimaliste et du bivouac, c’est sur une itinérance à bord d’un catamaran de sport non habitable que nous jetons notre dévolu. Mais où aller ? À cette question, Rodolphe répond immédiatement avec entrain : « je voudrais suivre une trace qui se voit sur la carte, quelque chose qui parle à tout le monde, et que n’importe qui peut visualiser ». Parfait, alors nous longerons la côte méditerranéenne française de la frontière espagnole à la frontière italienne. Clair, net et précis !
Vous avez dit farniente ?
Nous partons début août de Cerbère, premier port français à l’ouest, au pied des Pyrénées, et avons un mois de vacances devant nous. Un congé annuel que j’attends toujours avec impatience pour enfin me reposer et voyager. Et c’est bien dans cet esprit que j’imagine cette croisière avec Rodolphe pour rallier Menton à la voile en toute simplicité et décontraction. Mais dès les premiers milles (1 mille marin = environ 1,8 km), je comprends qu’il s’agira en fait des vacances les plus sportives de ma vie !
À peine sorti du port, le catamaran file à 13 nœuds (environ 25 km/h, 1 nœud = environ 1,8 km/h) dans une mer formée, avec de bonnes rafales de vent. Nous sommes trempés en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Nous faisons poids tous les deux à l’arrière du bateau pour éviter d’enfourner à chaque vague, et Rodolphe me glisse à l’oreille : « si on arrive jusqu’au bout on aura emmagasiné une sacrée expérience ! » J’acquiesce timidement, pensant à mes douces vacances qui s’envolent. Heureusement, la première nuit est déterminante pour moi. Nous arrivons sur une petite plage déserte au pied d’une falaise, mouillons l’ancre et installons notre bivouac sur la plage. Tout est simple et s’enchaîne bien, mais mon moral n’est pourtant pas très bon. J’ai eu un peu peur sur l’eau et comprends que ça ne va pas être de tout repos cette histoire, je me demande même si je vais pouvoir arriver au bout, malgré les mots réconfortants et confiants de Rodolphe. Mais la nuit m’a transformée, et c’est une autre Violette qui se réveille le matin, prête à vivre une grande expérience de voyage et hypermotivée. Appareillage serein et à l’unisson, en route pour l’aventure !