Fabrication d'une remorque à vélo artisanale
Fabrication illustrée d'une remorque de vélo
Deux frères. Un passionné de vélo, Hugues. Un amateur de projets originaux, Stéphane. Des kilomètres de pistes cyclables en bord de mer. Une côte remplie de spots majeurs, le Médoc. Le projet est né, Ride’n Surf : longer l’océan à vélo avec planche de surf et matériel de bivouac, surfer et profiter de la nature. Article de Stéphane et Hugues Egly, Floriane Ferreira-Reis publié dans Carnets d'Expé n°4 |
Fabrication de la remorqueObjectif : fabriquer une remorque permettant de transporter une planche de surf derrière un vélo. Ne trouvant rien d’adapté dans le commerce, je décide de concevoir et de fabriquer moi-même la remorque… et puis ça ajoute un petit plus à l’excursion. Cette réalisation nécessite que je fasse un plan de remorque original et que j’apprenne à souder. Ayant suivi des études de sciences physiques, je connais la théorie ; passer à la pratique est une autre histoire… Nous voulons une remorque légère, maniable, réutilisable et qui puisse bien sûr supporter le poids de la planche de surf, du morey, du matériel afférant (combi, palmes, serviettes etc.) voire d’une personne, en cas de nécessité. Je m’inspire des remorques pour enfants. Je décide de construire un essieu “universel” et de le surdimensionner par rapport aux besoins de ce voyage afin de pouvoir le réutiliser pour d’autres occasions. L’essieu est l’élément le plus important, les autres pièces pourront toujours être bricolées en cours de route en cas de défaillance. J’ajoute, à la verticale de l’essieu, une structure avec des barres d’acier afin de surélever la planche destinée à se poser dessus. Je complète le tout avec une dernière partie composée de longs tubes en alu (un de 1,50 m et deux de 1 m) reliant l’ensemble à la selle du vélo. Le résultat est satisfaisant : la remorque est légère, maniable, peu onéreuse et assez fiable. Et surtout elle permet de tracter la planche de surf ainsi que des affaires au dessus (morey et sacs) ; on peut aussi caser un sac de matériel directement sur l’essieu (voir photos). Pendant le périple, la remorque n’a pas été épargnée : nids de poules, branches sur le sol, à-coups, sable. Hugues, responsable en chef du tractage n’a pas hésité à tester sa résistance ! Et elle a tenu le coup, une véritable remorque tout terrain ! Finalement c’est moi qui ai réussi à faire flancher la chose le seul et unique jour où j’ai fait le tractage : une soudure secondaire réalisée à 4 heures du matin la veille du départ avec une baguette de soudure de mauvaise taille. Entre reporter le départ et tenter le coup, nous avions choisi… La plage était belle. Immense. Dégagée. Un tronc d’arbre trônait au centre. A croire que je l’ai consciencieusement visé... J’ai bien pensé à faire un écart… de 5 cm, oubliant complètement la carriole qui est allée s’éclater sur le tronc. Elle a volé, la soudure aussi ! Et voilà l’intérêt d’un bon essieu ! La planche de surf est descendue d’un étage et après réparation nous l’avons posée, d’un côté directement sur le fameux essieu, et de l’autre sur le porte-bagages.
Récit du périple Ride'n surfDeux frères. Un passionné de vélo, Hugues. Un amateur de projets originaux, Stéphane. Des kilomètres de pistes cyclables en bord de mer. Une côte remplie de spots majeurs, le Médoc. Le projet est né, Ride’n Surf : longer l’océan à vélo avec planche de surf et matériel de bivouac, surfer et profiter de la nature. L’envie est née en février dernier, lors d’un séjour sur la côte atlantique. Voyant les nombreuses pistes cyclables qui débouchent sur les plages, nous avons eu l’idée de revenir avec nos vélos et nos surfs. L’objectif était double : explorer ce coin du Médoc de manière quelque peu insolite et atteindre des spots de surf moins fréquentés, tout en déplaçant facilement notre matériel. Nous fixons le départ au mois d’avril. Température de l’eau : 17 degrés, température extérieure : 20 degrés. C’est parti ! Première étape : l’organisation. Tout d’abord : la logistique. Le surf mesure 2,20m. Un peu juste pour le porte-bagages ! Le commerce ne propose pas de remorque adaptée et nous nous apercevons vite qu’il est plus facile pour un cycliste de promener bébé que de tracter une planche. Inspirés des remorques de vélos conçues pour les enfants, nous décidons d’en fabriquer une sur mesure pour notre “petit”… surf. Stéphane sera le maître d’œuvre. Cette réalisation “maison” nécessite l’achat d’un poste à souder, de barres de métal et de deux petites roues de VTT. La remorque terminée (2 heures avant de partir…), nous voilà fin prêts. Le départ se fait de nuit comme pour la majorité de nos trips ; nous aimons ces entrées en matière franches qui nous mettent tout de suite dans l’ambiance du voyage ! Les vélos sont chargés à bloc, au total environ 50 kilos : nourriture, eau douce, habits, affaires de bivouac, planche de surf et morey… Notre principale inconnue repose sur la composante sable. En effet, nous partons avec un VTT et un VTC dont les roues plus fines risquent en s’enfonçant dans le sable, de ralentir notre duo…en espérant que cela ne le stoppe pas net ! Les premiers kilomètres sont encourageants : la remorque, aussi surnommée carriole, se met en route et remplit sa mission. Chargée de plus d’une vingtaine de kilos, elle se comporte à merveille sur route comme sur terrain mouvant mais a plus de mal à passer les “nids de poules”. Le sable ne pose pas de problème. Nous roulons dans un cadre varié : dunes, bord de mer, pinèdes, collines. Paysages magnifiques, proches et familiers et pourtant si dépaysants ! Les VTT nous permettent d’accéder à des lieux sauvages et tranquilles, des coins de notre beau pays où la civilisation n’a pas encore tout envahi ! Le Médoc nous offre ce calme si précieux. Et la carriole suit…tant bien que mal ! Le surf est possible dès le premier matin. L’Océan Atlantique offre de belles vagues propices à la pratique de ce sport. Pédaler sur la plage nous permet de les repérer et de les choisir. Nous pouvons ainsi surfer au gré de nos envies sur de superbes spots, peu fréquentés, ignorés pour la plupart par absence de voies d’accès directes depuis la route. L’eau fraîche nous saisit… mais taquiner la vague à n’importe quelle heure de la journée, sans personne à des kilomètres reste un plaisir inoubliable. Et puis, les conditions climatiques nous sourient : le temps est globalement beau, le soleil chaud, parfois brûlant – exceptionnel pour la saison –, et les rouleaux sont plutôt bien formés ! Le VTC se comporte assez bien sur le sable mais le VTT offre tout de même plus de confort. Afin de bénéficier d’un sol dur et lisse plus adapté au maintien d’un rythme satisfaisant, nous essayons au maximum de rouler à marée basse. Lorsque le passage par la plage semble impossible, nous en profitons pour rejoindre les pistes cyclables et nous enfoncer parfois plus profondément dans les terres, nous découvrons ainsi de nouveaux paysages comme celui du lac d’Hourtin. Voyage réussi ! Activités sportives ludiques, randonnée nature, bivouacs tranquilles, chouette ambiance, et notre carriole dernier cri a fait ses preuves ! |