Pour trouver le vélo qui me convient, plusieurs critères me semblent importants :
- Poids : un vélo léger, que j’ai envie de monter, voire de porter ! Les portages sont souvent de la partie pour aller dénicher quelques descentes de montagne magnifiques : pouvoir porter agréablement son vélo sur quelques centaines de mètres de dénivelé est alors primordial ! Mais même sans le critère du portage, un vélo léger sera très agréable à relancer, dans des passages techniques qui font le charme du VTT. D’autant plus si l’on a pas un gros gabarit… comme moi !
- Maniabilité : adepte des descentes typées montagne, je tiens à avoir un vélo joueur sur des sections sinueuses, et avec de bonnes capacités de franchissement sur terrains accidentés. Clairement, la vitesse n’est pas mon objectif, et un équipement de type "downhill" serait trop (sans même parler du poids !). Mais une géométrie "cross country" se révèlerait trop juste dès que le terrain devient rocheux ou que la pente s’accentue, ce qui arrive souvent en montagne. Quel dommage de devoir poser pied à terre dans de tels passages techniques, qui sont un régal avec une géométrie adaptée.
Il s’agit donc de trouver un compromis entre le vélo taillé pour la descente et un vélo taillé pour faire de la distance. Sur le papier, le BMC Speedfox semble fait pour ce que je lui demande :-). Voilà sa fiche descriptive résumée (détaillée plus bas) :
- Cadre carbone, triangle arrière en alu
- Roues de 29 pouces, équipées en DT Swiss
- Tout suspendu, débattement de 130mm avant et arrière
- Équipé intégralement en Shimano XT : freins & transmission
- Tige de selle téléscopique
Géométrie - 29”
Avec ce vélo, je suis passé d’un VTT 26 pouces à une géométrie 29 pouces : un changement radical ! Autant dire que les premières heures sur ce vélo ont été question d’adaptations. Adaptation visuelle d’une part (mais qui n’a pas d’autre impact que visuel bien sûr !) : c’est toujours impressionnant dans un premier temps d’avoir une roue si grande devant soi ! Adaptation de pilotage d’autre part : on ré-apprend à manier un VTT, mais quel plaisir une fois ce temps d’apprentissage passé :-). Dans les premières descentes, dès que le sentier devenait sinueux, j’ai eu l’impression de ne pas arriver à trouver les bonnes trajectoires. Mais très vite, j’ai mieux saisi comment négocier les trajectoires et les préjugés du 29 pouces sont très vite tombés : les grandes roues ne sont pas incompatibles avec les virages, aussi serrés soient-ils ! Les épingles sont donc toujours mes amies, mais pas uniquement : les sections cassantes où la prise de vitesse est possible incitent délibérément à lâcher les freins ! Sans être casse-cou, je me suis surpris à prendre davantage de vitesse sur des portions caillouteuses : ce vélo semble lisser le terrain, mon regard se portait naturellement plus loin, la lecture de trajectoire n’en devient que meilleure. Quant à la montée, ce vélo m’a véritablement propulsé, et ce sans temps d’adaptation ! Les roues de 29 pouces continuent leur travail de lissage et si l’on se place bien, les "coups de cul" passent presque à tous les coups ! Le poids relativement faible de ce vélo transforme certaines montées en jeu :-). J’en redemande ! Par curiosité, j’ai réutilisé mon précédent VTT 26 pouces sur des sentiers que je connaissais pourtant par coeur et je ressens encore plus la différence aujourd’hui : le pilotage me paraît clairement plus agréable avec ce Speedfox, les sensations sont incomparables tellement le plaisir et le jeu sont là !
Transmission
Avec un équipement intégral en Shimano XT, peu de surprises : on a là des composants de bonne facture. Double plateau à l’avant (34-24), 11 vitesses à l’arrière (11-40), et un changement de vitesse toujours rapide et efficace. Le double plateau me semble l’option la plus pertinente pour ma pratique VTT : cela permet à la fois d’avoir un bon étagement et de couvrir une large gamme de développements. Le plus petit développement permet de mouliner comme il faut, tandis que le grand plateau sera le bienvenu pour de grandes liaisons plates par exemple. Malgré les secousses, je n’ai jamais déraillé à la descente : c’est un vrai plaisir de sentir que même après une portion de descente "mouvementée" on sent la propulsion dès les premiers tours de pédale ! De plus, le choix du dérailleur avant permet, sur chaque plateau, d’utiliser quasiment l’intégralité de la cassette. Bien entendu, il faudra limiter les croisements de chaine, mais c’est agréable de poursuivre sa descente sans se soucier du passage de plateau, en ne jouant que sur la manette de dérailleur arrière. Les manettes sont d’ailleurs précises et tombent très bien sous le pouce et l’index : sur chaque manette, pour bouger le dérailleur, soit on pousse une gâchette avec le pouce, soit on actionne l’autre gâchette avec l’index. C’est un système que je trouve naturel et qui évite de devoir chercher la bonne gâchette avec le pouce.
Freinage
Idem, l’équipement intégral en Shimano XT est à la hauteur : le freinage est précis et puissant. Avec les plaquettes neuves, il avait un peu tendance à être trop "on/off", mais une fois le rodage passé, je l’ai trouvé progressif et précis. Les manettes sont agréables à utiliser avec un seul doigt. J’ai rapidement dû régler la garde du frein car ils présentaient un début de course long et sans effet : ce réglage s’effectue en un tournemain et sans outil, à chacun de trouver le sien :-).
Tige de selle
Jusque là, j’étais plutôt réticent sur le sujet des tiges de selles télescopiques : à quoi bon alourdir le vélo de ce système alors qu’on peut régler simplement la hauteur d’une tige de selle manuellement... D’autant plus dans le terrain où je pratique : souvent, il s’agira de monter pendant un bon moment, puis faire une pause, puis descendre… Il paraît donc inutile d’avoir une tige de selle télescopique, surtout dans ce cadre loin de tout chronomètre ! Et pourtant, après quelques mois avec, j’ai l’impression de ne plus pouvoir m’en passer. Dès que le sentier est inconnu et que des petites remontées "surprise" viennent pimenter une descente par exemple, ou encore lors d’une petite jonction plate entre deux portions de descente, quel confort de pouvoir remonter la selle instantanément ! Parfois à mi-course dans un bout de montée technique aussi... Un confort qui mérite largement les quelques grammes supplémentaires donc. De plus, la manette au guidon est très facile à gérer avec le pouce.
Équipement général du vélo
Après avoir réglé les suspensions correctement, j’ai trouvé le comportement de ce vélo très agréable, autant à la montée qu’à la descente. Chaque suspension propose 3 modes : rigide, flexible et "entre deux". Je n’utilise le mode rigide que sur des routes (rarement donc !), et le mode flexible le reste du temps. Je dois avouer que je n’utilise pas le mode "entre deux", principalement pour ne pas oublier de re-basculer en mode flexible à la descente ! Sinon, honnêtement, je ne trouve pas de grande différence de pilotage à la montée avec ce mode "entre deux", j’ai souvent l’impression que si je pose le pied à terre ça vient de mon placement plutôt que de mon vélo ! À noter, ce VTT est fourni avec des pneus de bonne qualité de série, ce qui n’est pas automatique de nos jours… Une seule crevaison à déplorer en 3 mois : la faute à un pyracantha qui s’avère coriace pour bien des pneus ! D’origine, il est donc équipé de pneus à chambre à air, mais des Tubeless Ready peuvent être montés. Chacun choisira alors ce qu’il préfère, mais il faudra d’abord user les pneus d’origine et cela peut prendre du temps tant la gomme semble de bonne qualité. De manière générale, ce vélo est très réactif, et on comprend vite que le cadre carbone et les roues haut de gamme ne sont pas étrangers à ce ressenti. Sur chaque élément ou presque, BMC a fait le choix du haut de gamme, et ça se ressent clairement. Le cadre présente d’ailleurs des finitions exemplaires, le passage des gaines et des durites (frein, vitesses, selle télescopique) est parfait : passage intérieur principalement, et oeillets prévus pour les durites. Bien que très esthétique, je relève un seul inconvénient à ce système : le cadre se retrouve dépourvu de toute protection sous le tube oblique, et se retrouve ainsi exposé facilement à des projections de pierres. C’est un choix personnel certes, mais je préfère que ce soit mes durites et gaines qui s'abîment (c’est du consommable…) plutôt que mon cadre ! J’ai donc fait une protection basique avec du vinyle dans un premier temps, et je compte en faire une plus épaisse en mousse, qui aura l’avantage de faciliter les portages :-). Détail personnel : j’adore la couleur noire mat de ce vélo !
Bilan
Ce BMC Speedfox est véritablement une belle machine pour ma pratique du VTT : polyvalent, il est agréable à rouler en toutes circonstances. Entre autres, il m’a accompagné pendant un trip VTT BUL cet été en Dévoluy et au bout de 3 mois d’utilisation je dois dire qu’il convient parfaitement à ce type d’utilisation. Je reviendrai agrémenter ce compte-rendu avec encore plus de recul :-).
Poids : 12,6 kg (sans les pédales)
On peut gagner un peu de poids en passant en tubeless.
Fiche technique complète :
- Pratique : All Mountain
- Cadre : Carbone / Alu - 29 pouces
- Fourche : Fox 34 Float Performance Series 130mm
- Amortisseur : Fox Float Performance Series 3-Pos DPS
- Débattement : 130 mm
- Dérailleur avant : Shimano XT
- Dérailleur arrière : Shimano XT Shadow Plus
- Manettes : Shimano XT
- Freins : Shimano XT
- Roues : Moyeux DT Swiss M1700 Spline / Jantes DT Swiss M1700 Spline
- Pneu : Onza Canis 29x2.25 / Ibex 29x2.25
- Cassette : Shimano XT 11 vitesses - 11-40T
- Pédalier : Shimano XT Double 34-24
- Cintre : BMC 720mm
- Selle : Fizik Gobi M7
- Tige de selle : RockShox Reverb Stealth
Prix approx. constaté : 4500€
Voir la fiche sur le site du fabricant.
Photos du VTT BMC Speedfox 02 XT
VTT BMC Speedfox 02 XT à VTT BUL dans le Dévoluy