Vélos et transports en commun
S’il est facile de voyager à vélo du pas de sa porte et d’y revenir de la même façon, lorsque le temps est compté, pour réaliser une traversée ou se rendre dans une région éloignée, un petit coup de pouce motorisé est bienvenu.
Vélo et transports en commun font partie de la même grande famille : la mobilité douce ! Et comme dans toute famille, il peut y avoir quelques frictions, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. S’il est donc toujours possible de prendre le train, le car ou le ferry avec son vélo chargé, toutes les situations ne se valent pas. Avantages, inconvénients, théorie, pratique, voici quelques éléments pour vous aider à faire les choix qui vous conviennent le mieux.
Vélo + Ferry
Passons rapidement sur le ferry, c’est le plus simple, tous (ou presque) acceptent les vélos moyennant une réservation payante ou gratuite, et c’est très pratique (pas besoin de démonter) même avec des remorques. Idéal donc dans les voyages au plus ou moins long cours.
Dans les trains et les autocars, ça se corse, pour deux raisons principales :
- contraintes : selon le type de trajet que vous souhaitez effectuer, il faudra démonter le vélo
- fiabilité : risque de ne pas pouvoir embarquer (plus de place pour le vélo ou refus du chauffeur).
Vélo + Train
Combiner voyage à vélo et train fait rêver : faible empreinte carbone, rencontres, confort, large réseau. Et pourtant, si de plus en plus de cyclistes l’utilisent (ou souhaitent l’utiliser), dans la pratique, ce n’est pas toujours aussi simple que ce qu’on aimerait. On espère que les capacités à accueillir les vélos connaissent un véritable accroissement – ce qui, est-il utile de le dire, serait judicieux au regard de la nécessité de réduction des émissions de CO2 – ; et également que le réinvestissement du ferroviaire que l'on commence à observer (réouverture de lignes de trains de nuit par exemple) s'intensifie et aille de pair avec une facilitation des jonctions de mobilité douce (aires/parkings de covoiturage proche des gares, etc.).
Concrètement, en l’état actuel des choses, voici ce qui nous semble important à retenir.
TER : tous équipés d’emplacements vélo, gratuit et sans réservation dans la limite des places disponibles, sauf sur certaines lignes et saisons où une réservation est obligatoire et commence à se généraliser.
Intercités : tous équipés d’emplacements vélo, réservation obligatoire et payante (10€).
TGV : quelques lignes seulement sont équipées d’emplacements vélo (4 places), réservation obligatoire et payante (10€) ; pour les autres, il faut transporter son vélo complètement démonté dans une housse (130 x 90 cm). Dans tous les cas, le hisser à bord et lui trouver une place parmi les valises n’est pas une mince affaire.
À prendre en compte :
- Toutes les gares ne sont pas adaptées aux déplacements avec un vélo, surtout chargé (escaliers, pas d’ascenseurs ou de rampes…), et si le plancher des nouveaux TER est au même niveau que le quai, les anciennes machines ont encore un marchepied très haut et une porte étroite. Pas toujours facile donc lorsqu’on voyage seul, mais c’est l’occasion de faire des rencontres !
- Le nombre de places vélo est limité dans les TER, et lorsqu'il n’y a pas de réservation, il ne faut pas négliger le risque de ne pas pouvoir embarquer. Un risque limité en dehors des heures et jours de grande affluence sur les lignes très fréquentées. Sinon, arrivez en avance et préférez les gares de départ des lignes.
- En fonction de l’encombrement du train (autres passagers, autres cyclistes), il sera nécessaire de retirer les sacoches.
Dans ce contexte, si prendre le train avec son vélo est très pratique dans les TER, cela peut vite devenir plus exigeant dès lors qu’il faut multiplier les correspondances (qui peuvent parfois comporter une section en autocar, ce qui ajoute une inconnue : penser donc à bien regarder chaque tronçon à l’avance). L’aventure dans l’aventure…
Ressources utiles :
- infos générales : sncf-connect.com/aide/transport-de-votre-velo
- plateformes régionales dédiées à la réservation d'une place vélo dans les TER : veloabord.fr
- sncf.com/fr/itineraire-reservation/itineraire est un moteur de recherche de la SNCF qui permet de trouver des trajets uniquement en TER.
- velotrain.fr : la carte du vélo train et calcul d'itinéraires.
- sur francevelotourisme.com/conseils/velo-transports/train-avec-velo, on peut entre autres consulter la carte interactive des lignes longue distance (TGV, TER longue distance, Intercités et trains de nuit) qui acceptent les vélos non démontés, ainsi que les exceptions géographiques et saisonnières sur certaines lignes (en été dans certaines régions, réservation payante dans les TER ou mise à disposition de places vélo supplémentaires par exemple).
- le groupe FB Vélo et train en France permet d’échanger sur les problématiques et de partager tuyaux et retours d’expérience.
- europeentrain.ch/conseils/velo-dans-le-train propose une synthèse complète des règles de transports des vélos dans les trains des différents pays européens.
- Mollow : infos pratiques et idées de voyages en France et dans le monde
Le cas helvétique
En Suisse (sbb.ch/fr), dans tous les trains, il faut acheter un billet pour le vélo non démonté (il s’agit du même titre de transport que pour le cycliste mais en demi-tarif) OU une carte journalière vélo (elle coûte 14 CHF et est donc intéressante dès que le billet demi-tarif dépasse cette somme), sans réservation sur les lignes régulières (RE, S, R, même système de places que dans les TER français), réservation obligatoire (de mars à octobre) payante (2 CHF) pour une place vélo dans les trains Intercités (IC) et internationaux (EC, ICE - 5 CHF).
Voir le récit du Tour des Combins à VTT.
Vélo + Autocar
Que ce soit sur de courtes distances régionales sans réservation ou les grandes lignes avec réservation (Flixbus, Eurolines, Blablabus…), les compagnies annoncent généralement que le vélo est accepté : soit emballé et/ou démonté en soute, soit suspendu à un porte-vélo extérieur à l’arrière (il faut quand même retirer toutes les sacoches ).
Les contraintes sont les mêmes que dans les TER : toujours le risque de ne pas avoir de place si d’autres cyclistes voyagent en même temps que vous (2 à 6 places max sur un porte-vélo arrière et aléatoire aussi en soute). À noter en outre que même si la compagnie régionale vous a bien confirmé la possibilité de voyager avec votre vélo, sur le terrain, certains chauffeurs peuvent s’y opposer (dans le cas d’un transport en soute).
Ressource utile : le groupe FB Bus + Vélo permet d’échanger sur les problématiques et de partager tuyaux et retours d’expérience.
Remarque : En Europe, l’Allemagne (mais aussi les Pays-Bas, la Slovénie…) fait partie des pays les plus développés en matière de service pour les vélos non démontés dans les transports (train, bus), en cohérence avec les nombreuses voies cyclables sécurisées et les bornes de réparation vélo (trépied et outils) qui émaillent le territoire.
« Le bus est un moyen très pratique et très économique pour se déplacer avec des vélos en Europe. Malheureusement, trop peu sont équipés de porte-vélos. Mais comme avec la SNCF, il faut les habituer à avoir des demandes pour les vélos afin de les inciter à les équiper. »
Simone, cyclo-voyageuse en Europe, voir ses carnets MyTrip de voyages à vélo et en bus.
Au-delà du voyage et des loisirs, le vélo est un mode de transport formidable et bigrement efficace à lui tout seul ; alors combiné aux transports en commun, il défie toute concurrence. En France, il est de plus en plus souvent au cœur des discussions liées à l’écomobilité – depuis 2021, un décret oblige tous les nouveaux autocars à être équipés pour transporter 5 vélos non démontés et les nouveaux trains à augmenter leur capacité d’accueil. Et même si l’on souhaiterait une évolution plus rapide, gageons que plus on sera nombreux à utiliser les équipements existants et à en solliciter de nouveaux, plus vite les choses s’amélioreront !
Voir aussi
- nos précédents dossiers Mobilité douce.
- les articles du dossier technique Voyager à vélo.
- Carnets d'Aventures 72 spécial Voyager à vélo