Porter lourd avec un sac léger
Randonner léger avec un sac "optimisé"Texte et photos : Olivier Balch de randonner-leger.org Randonner léger ne veut pas forcément dire randonner avec un sac « léger », mais avec un sac « optimisé » : un équipement adapté à nos capacités et au terrain. Le MUL peut donc être amené à randonner avec un sac de 15 kg, voire 20 ou plus si les conditions l'exigent.
|
Par exemple, lors de randonnées en autonomie de plusieurs semaines, on a beau avoir réduit à quelques kilos la masse de l'équipement de base, quand l'approvisionnement est difficile, la nourriture à emporter augmente considérablement le poids du sac à dos. À moins de compter sur ses réserves ou de pratiquer la chasse, la pêche ou la cueillette (parfois contraignants), le poids d'un sac de MUL peut rapidement être multiplié par 2, 3 ou 4 par la nourriture et dépasser la limite confort des sacs à dos sans armature. Voici une solution de portage que j'ai utilisée pour traverser l'Islande d'est en ouest cet été, l'ensemble pèse 673g pour un volume de rangement de 56 litres et m'a permis de porter confortablement jusqu'à 17 kg de matériel, nourriture et eau. Il s'agit du modèle Jam² de Golite sur lequel j'ai greffé une poche ventrale, le dos du sac étant rigidifié par le matelas de sol. L'absence d'armatureComme tous les sacs sans armature, le Jam² a tendance à s'affaisser sur lui-même et à rendre difficile le transfert de poids sur les hanches. Deux solutions simples à cela : - avoir un sac bien rempli, - utiliser le matelas de sol pour rigidifier le dos. J'ai employé les deux : un minimum d'espaces vides pour que l'ensemble forme un bloc compact, rigidifié par un demi-matelas mis en cylindre à l'intérieur. Plus besoin d'armature, le dos reste rigide (j'ai utilisé un demi-matelas pour ne pas qu'il prenne trop de volume à l'intérieur, et que la charge reste le plus près possible du dos). Sur la photo ci-contre : même chargement, à gauche le sac s'affaisse sous son propre poids (insupportable sur le dos) ; à droite, l'ajout d'un matelas de sol à l'intérieur et un contenu bien tassé rigidifient le dos. Le Jam² ne possède aucun rembourrage au niveau du dos mais c'est tant mieux : plus le sac est lourd et plus la charge doit être portée près du dos ; le matelas de sol mis à l'intérieur et le sac de couchage placé en bas faisant office de coussin lombaire rendent tout autre rembourrage totalement inutile ! La poche ventraleCe système présente les avantages suivants : • Il allège le dos, une partie du poids est portée à l'avant :
• Gros volume de rangement à portée de main (en plus des poches filet du Jam²) pour la nourriture, l'eau, les cartes, le GPS, l'appareil photo, etc., sans encombrer les poches des vêtements. • Soulage les épaules, contrairement aux poches ventrales accrochées aux bretelles qui tirent dessus. Épaules soulagéesSchéma 1 : un sac lourd a tendance à tirer vers l'arrière au niveau des épaules : il bascule autour d'un axe situé en bas du sac, là où la sangle ventrale est fixée au sac (voir schéma). Pour compenser, soit on serre les bretelles mais alors les épaules sont écrasées vers le bas ou vers l'arrière (quand il y a des sangles de rappel) et le poids du sac est moins bien reporté sur les hanches, soit on se penche davantage vers l'avant mais la marche peut devenir inconfortable (mal au cou par exemple). Parfois, laisser un léger espace entre le sac et le dos est voulu, pour permettre d'aérer le dos par exemple, mais plus le sac est lourd et plus il est important de le garder au plus près du dos (la sueur n'est alors qu'un inconvénient mineur). Schéma 2 : l'axe de tire de la poche ventrale (en vert) permet de ramener le sac contre le dos. Plus on serre la sangle et/ou plus la poche ventrale est chargée et plus l'effet est perceptible. En résumé, points positifs : 1 à 4 kg en moins sur le dos et les épaules, pratique (matériel accessible), et un sac bien plaqué au dos sans tirer sur les bretelles. |