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Quatre MULs au Spitzberg

by erwan in Voyager léger 29 Jan 2014 2553 readers Be first to comment
Lecture 11 min.

Une aventure "Spitzbergienne" de Longyearbyen à Newtontoppen à ski !

Texte et photos : Mad des forums de « Carnets d'Aventures », « Randonner Léger » et « Vie Sauvage et Survie » avec ChP, Vé et eraz du forum « Randonner Léger »
www.randonner-leger.org
www.davidmanise.com
Article publié dans Carnets d'Aventures n°26

Lors d’un dîner bien arrosé :-) après une randonnée vraiment trop arrosée :-( , Pierre (ChP) nous a parlé de ses voyages au Spitzberg. Il n’en a pas fallu plus pour que Véronique (Vé) et moi lui demandions de penser à nous s’il y retournait. Un autre MUL, Thierry (eraz) s’est ensuite joint au projet. Cette aventure s’est déroulée en avril 2011, et a consisté à rejoindre à ski le Newtontoppen – un des deux sommets du Spitzberg, en partant de Longyearbyen (ville principale et aéroport), et à en revenir. En pratique, pour des raisons de temps et aussi parce que la première partie est assez monotone, nous nous sommes fait déposer puis reprendre en motoneige sur le glacier de Vonpostbreen.

Pierre, Véronique et moi étions en mode « MUL », alors que Thierry lui était carrément « XUL – eXtreme Ultra Light :-) », au point de pouvoir transporter dans le train et à pied tout son équipement, skis et pulka compris, ainsi que sa nourriture pour les trois semaines. Ça a fonctionné, mais parfois un peu à la limite, aussi je n’aborderai que notre approche « MUL ». Par ailleurs, j’ouvre un fil de discussion dédié à notre voyage sur le forum de CA : http://tinyurl.com/mulspitz où nous compléterons cet article, donnerons une carte et d’autres photos, et enfin répondrons à vos questions pratiques.

Le glacier de Vonpostbreen, avec au loin le fjord Tempelfjorden
Le glacier de Vonpostbreen, avec au loin le fjord Tempelfjorden

Pour ce type d’expédition, qui est quand même au-delà de la simple randonnée, il faut prévoir un travail de préparation assez important. En effet, outre le choix – et éventuellement la fabrication – du matériel et de l’équipement, la liste de nourriture (il serait illusoire ou ruineux de penser se ravitailler là-bas), l’acheminement de tout ça, car même en mode MUL il faut prévoir un coût important pour les excédents de bagages, il y a pas mal d’autorisations à demander et de démarches à faire, en particulier si – comme c’était notre cas – on ne recourt pas aux services d’un guide local ou d’un voyagiste :

  1. Une autorisation doit être demandée auprès du Gouverneur du Svalbard (en anglais si vous ne maîtrisez pas le norvégien), et il faudra lui fournir :
    1. Un document pour obtenir une autorisation de location de fusil – à savoir un « certificat de bonnes mœurs » ; ce document n’existant pas en France, un extrait de casier judiciaire le remplacera (en admettant qu’il soit vierge bien sûr :-)) . Le fusil est en effet OBLIGATOIRE, légalement ET pratiquement, pour se défendre contre des attaques d’ours polaires. Il est conseillé d’emporter aussi un ou deux pistolets d’alarme. Ce n’est pas du folklore, il y a eu un mort et plusieurs blessés cet été à un endroit où nous sommes passés en avril.
    2. Pour obtenir une autorisation de se déplacer en dehors de la « zone 10 » entourant Longyearbyen, il faut une lettre de motivation décrivant le projet, avec itinéraire et dates approximatives, et un petit dossier sur l’expérience des participants : la grande expérience nordique de Pierre a certainement été utile. Il faut aussi s’engager à disposer d’une balise de détresse et à en fournir la preuve.
    3. Une attestation d’assurance couvrant chaque participant jusqu’à concurrence d’une somme qui sera déterminée par le Gouverneur en fonction du nombre de participants et du programme. Dans notre cas, pour 4 personnes et 3 semaines en dehors de la zone 10, il fallait une couverture d’au minimum 125.000 NK (Couronnes Norvégiennes), soit un peu plus de 16.000 € pour les opérations de recherche et d’évacuation, donc un peu plus de 4.000 € par personne. La couverture MAIF est insuffisante, les assurances jointes aux cartes bancaires (même Gold, etc.) ne couvrent pas ce type d’activité. La meilleure option que nous ayons trouvée est la carte du Vieux Campeur. Il faut demander, en même temps qu’on y souscrit, le document attestant le montant de la couverture, qui est de 11.400 € par personne, donc nettement supérieur au montant exigé.Des lumières et des cieux toujours différents…
      Des lumières et des cieux toujours différents…
  2. Les balises SPOT ne sont pas utilisables au Svalbard, la zone n’étant pas couverte ; les EPIRB sont chères et lourdes, et le meilleur choix aujourd’hui est celui du réseau COPAS-SARSAT. La location d’une telle balise PLB n’est pas évidente, sauf via un ami, on est donc amené à en acheter une. Le modèle le plus intéressant aujourd’hui est certainement la balise McMurdo FastFind 210, que l’on trouve pour moins de 300 €, qui est munie d’une émission GPS pour une meilleure géolocalisation par les secours, et qui a une autonomie très suffisante (http://tinyurl.com/murdobal). Elle peut servir aussi à des traversées océaniques, et la zone couverte est mondiale. Ce type de balise ne requiert aucun abonnement payant, mais il faut en faire l’inscription via Internet auprès du CNES, et déclarer à l’avance chaque expédition.
    Pour en finir avec les moyens de communication, nous avions aussi un téléphone satellite Iridium, qui a été utile pour confirmer le rendez-vous avec les motoneiges à la fin, mais qui s’est avéré quasi-inopérant pour transmettre des messages ou en recevoir (nous n’avons jamais reçu les SMS météo qui nous ont pourtant bien été envoyés régulièrement). Enfin, nous avions une paire de petits talkies-walkies qui nous a été bien utile à plusieurs reprises.
  3. Il est conseillé de prévoir et de négocier à l’avance la location des fusils et pistolets d’alarme, les éventuels trajets de dépose et reprise en motoneige (pour ne pas passer trop de temps dans la partie assez monotone au voisinage de Longyearbyen), et le logement à l’arrivée et avant le départ. Le tout revient assez cher, presqu’autant que le voyage en avion, et on peut regretter la situation de quasi-monopole du principal prestataire de ces services.

Je m’étais chargé de l’approvisionnement : une liste des victuailles, presque conforme à la liste définitive, a été publiée dans le numéro 23 de Carnets d’Aventures. La liste définitive est reproduite dans le fil cité ci-dessus. J’avais tablé sur environ 4000 kcal/j/p, ce qui est déjà inférieur aux recommandations usuelles pour ces milieux qui vont d’au moins 5000 kcal/j/p pour les plus modestes, et jusqu’à 10.000 pour certains extrémistes voraces sévissant dans un forum voisin :-) – en fait nous sommes restés bien en dessous, avec environ 2500 kcal/j/p, car il n’a pas fait très froid, et que nous ne faisions pas de très longues étapes. Je pense qu’une fourchette (c’est le cas de le dire :-)) raisonnable, avec un équipement pas trop lourd et des étapes de 8 heures au plus, se situe entre 4000 et 5000 kcal/j/p. Il va sans dire que toute la nourriture ou presque a été reconditionnée dans des emballages plus « MUL », comme des bouteilles de soda pour le lait en poudre, le sucre, et des boîtes en plastique pour les amandes, les noisettes etc. ; en bord de banquise, où les ours sont plus fréquents qu’à l’intérieur, il faudrait sans doute prendre des précautions supplémentaires, par exemple un reconditionnement quotidien.

Mad

L’eau est obtenue par fusion de la neige, et doit être conservée dans de bonnes bouteilles isothermes si on ne veut pas avoir à allumer un réchaud en cours de journée (et il est vraiment préférable de ne pas avoir à le faire). Nous avions prévu 5 litres d’essence par personne pour 3 semaines ; en fait nous en avons utilisé moins de la moitié, pour les mêmes raisons que pour la nourriture. Je pense qu’il faut compter environ 0,2 litre par personne et par jour pour avoir de la marge. Il faut impérativement avoir deux réchauds, car une panne est toujours possible, et il est très difficile de faire un bricolage fin par grand froid. L’essence utilisée est achetée sur place en magasin de chasse et pêche, conditionnée dans des bidons de 5 l. Il n’est pas trop recommandé d’utiliser de l’essence de voiture en raison des additifs (surtout dans une tente fermée) et du risque d’encrassement, bien que Pierre l’ait toujours fait par le passé et a survécu... Bien entendu, ni l’alcool à brûler ni le gaz, même à haute teneur en propane, ne fonctionnent à ces températures ; quant au bois, bonne chance pour en trouver :-) !

L’abside, séparée de la tente intérieure par une tranchée « fosse à froid », sert de « cuisine » !
L’abside, séparée de la tente intérieure par une tranchée « fosse à froid », sert de « cuisine » !

Vé, qui est médecin, s’est occupée de la pharmacie : la liste complète sera mise sur le fil http://tinyurl.com/mulspitz, mais il faut des antalgiques (dont de l’aspirine en cas de gelures), un décontracturant musculaire, des pansements digestifs, laxatifs et anti-diarrhéiques, des antihistaminiques, des antibiotiques, collyre et pommade ophtalmique, pommades anti-inflammatoire, corticoïde et cicatrisante, Elastoplast, compresses, bande auto-adhésive, tulle gras, gouttes aux essences (préparation pour affections broncho-pulmonaires, antiseptique, etc.) et de la vitamine C en prise quotidienne.

Pulkas légères sans brancards mais avec « frein » en corde, skis de randonnée nordique avec fixations X-Trace acceptant des chaussures « normales » mais bien chaudes quand même...
Pulkas légères sans brancards mais avec « frein » en corde, skis de randonnée nordique avec fixations X-Trace acceptant des chaussures « normales » mais bien chaudes quand même...

Le choix et la préparation du matériel doivent être faits bien à l’avance, et on devrait si possible vérifier avant le départ la viabilité des solutions – une traversée du Vercors ou autre randonnée est conseillée. Faute de temps, nous n’avons fait que des tests partiels, et je m’en suis mordu gelé les doigts :-(, car je n’avais pas vraiment essayé mes fixations de skis à l’avance. Nous avions, Vé et moi, des fixations acceptant de grosses chaussures bien isolantes, et c’est une bonne solution, mais les lanières à crémaillère des fixations X-Trace étaient un peu trop courtes pour mes chaussures en 46, ce qui m’a obligé au début à me déganter plus longtemps que souhaitable – bilan, j’ai eu 9 doigts gelés dès le second jour – pas de séquelles, mais une gêne réelle pendant tout le reste du voyage, ceci pour 30 secondes d’exposition au froid par vent fort. Pierre et Thierry avaient des fixations de randonnée nordique, ce qui impose des chaussures moins polyvalentes. Les peaux de phoque (en synthétique bien entendu) doivent être collées avant le départ, et ne sont pas enlevées de toute l’expédition : il est en effet très difficile de les recoller avec les températures qui règnent là-bas. Même une retouche de collage ne peut être faite qu’en utilisant le réchaud à essence.

Pierre est un bricoleur de génie : il a réalisé une tente polaire pour 3 personnes, ainsi que les duvets et combinaisons de bivouac, et il a équipé nos pulkas : tout est détaillé dans son site, dans la rubrique « randonnée » : http://tinyurl.com/chaveau (pr.chauveau.free.fr) que je vous recommande vivement de lire en complément de cet article – on y trouve la narration d’une journée type, et les détails sur la tente, les sacs de couchage et équipements de bivouac, ainsi que sur les pulkas et harnais. Un choix très important pour alléger a été d’utiliser le duvet pour les sacs et les combinaisons de bivouac : dans ce type d’expédition, on utilise plus souvent le synthétique car il est difficile de gérer la condensation sur une longue période. Or un duvet humide va geler avant qu’il ne soit possible de le faire sécher. C’était un pari risqué mais gagné grâce à une utilisation systématique de masques sur le nez et la bouche : soit masque à vent, soit Buff en polaire, soit encore, dans le cas de Vé, d’une bavette de bébé avec des nounours dessus :-) ! Et il ne fallait pas hésiter à réveiller son voisin si on le voyait enfouir le museau sous le duvet !

Les combinaisons de bivouac faites par Pierre, assorties aux sacs de couchage en duvet
Les combinaisons de bivouac faites par Pierre, assorties aux sacs de couchage en duvet

Le choix des vêtements est très important : il faut minimiser le poids (et si possible le prix…), tout en maximisant le confort et la sécurité. En partant du bas, nous avions chacun une paire de chaussettes de laine d’épaisseur moyenne (nous en avions une ou deux paires de rechange), une « vapour barrier », et une grosse paire de chaussettes de laine. La « vapour barrier » empêchait cette dernière de se mouiller par la transpiration, seule la première paire devait être séchée de temps en temps. Nous avions, par-dessus un slip changé moins souvent qu’en pays plus chaud :-), un collant et un haut en mérinos assez épais, un pantalon de montagne plutôt mince, une couche thermique qui pouvait suivant la température et l’effort être une polaire mince, un gilet (mad) ou une doudoune à manches (Vé) en synthétique, ou une grosse polaire. Par-dessus, une veste imper-respirante (la mienne était une vieille veste de bateau, à la capuche de laquelle Vé avait cousu une queue de renard pour protéger le visage). Nous avions aussi en réserve un pantalon de pluie léger, qui pouvait faire coupe-vent en cas de chute de neige abondante. Pour les gants, je me suis vite convaincu de la fragilité excessive des gants de soie : des gants minces bas de gamme en polaire sont bien plus adaptés – en prévoir au moins une paire de rechange. Par-dessus, de grosses moufles imperméables avec doublure polaire amovible de préférence, sont indispensables, de même qu’un bon bonnet polaire, un masque à vent, des lunettes de ski, et un Buff en polaire (on ne met bien sûr pas tout ça en même temps, et de plus, gants et couvre-chefs servent aussi au bivouac et la nuit !). Au bivouac, outre les combinaisons de duvet que Pierre et Vé ont utilisées (je n’ai pas utilisé la mienne, les températures n’étant pas descendues en dessous de -30°C), nous avions des moufles et des bottillons en duvet, et même des bottes imperméables ultralégères, là encore l’œuvre de Pierre. Il est très important de se sécher les pieds le soir : j’ai eu le tort de garder plusieurs jours mes chaussettes humides dans les « vapour barrier », et je suis passé à deux doigts de me geler les pieds en plus de mes doigts :-(.

Il y a encore du matériel à prévoir : outre les réchauds et les bouteilles isothermes, il faut une grande bouilloire pour faire fondre la neige, des gamelles, tasses et couverts en plastique, un ou deux bons couteaux type Mora à manche plastique (pour couper le beurre par exemple !), des brosses pour ôter de ses vêtements et de la tente de la neige qui se faufile, un ou deux piolets, une ou deux pelles à neige, quelques outils dont un couteau multifonctions, un GPS, des cartes, boussoles, etc. Les piles au lithium sont recommandées pour l’électronique et les appareils photos. Une lampe frontale est quasi inutile dès le début d’avril, le soleil ne se couchant pas. Le Duct Tape, souvent merveilleux ailleurs, ne colle pas par -20°C :-(… Cette liste à la Prévert sera donnée in extenso dans le fil.

Campement : au premier plan, la tente 3 places construite par Pierre et qui pèse moins de 3 kg ; derrière, la monoplace construite (puis perdue  ) par Thierry. Les skis servent de piquets d’amarrage
Campement : au premier plan, la tente 3 places construite par Pierre et qui pèse moins de 3 kg ; derrière, la monoplace construite (puis perdue  ) par Thierry. Les skis servent de piquets d’amarrage

Sur son site, Pierre a bien décrit une journée type, que l’on peut résumer ainsi : réveil vers 8h, petit déjeuner, fonte de l’eau pour la journée, démontage du camp et chargement des pulkas, départ vers 11h, déjeuner « sur le pouce » vers 13h, nouvelle progression, avec étape vers 18h, puis montage du camp, préparation du dîner avec un plat chaud, papotages, thé ou café (et une petite goutte de gnôle :-)) puis enfin coucher vers 23h environ.

Je relevais d’une borréliose et traînais un peu les pieds :-(, ce qui nous a conduits à limiter la distance parcourue à chaque étape à moins de 15 km par jour. Relativement peu chargés comme nous l’étions, des étapes de 20 km me semblent très faisables si le temps est correct et les skieurs en bonne forme.

Nous avons eu des tempêtes assez fréquentes, et sommes parfois restés plus de 48h bloqués dans les tentes. Malgré ce temps assez peu clément et mon manque de forme, l’objectif – à savoir le Newtontoppen – a été atteint. Mais il est clair qu’il faut prévoir une bonne marge de sécurité.

Tout au fond, le Newtontoppen, but de notre marche !
Tout au fond, le Newtontoppen, but de notre marche !

Le bilan

J’avais souvent bivouaqué dans la neige, même en igloo, mais jamais aussi longtemps, et encore moins en zone polaire. Et trois semaines au Spitzberg, c’est vraiment une expérience extraordinaire, au même titre qu’une transat à la voile ou qu’une expédition dans le désert ou en jungle (ce qui correspond plus à mes terrains de jeu habituels). Une grosse différence est que là-bas, l’à peu près devient vite très dangereux. Alors qu’on peut se perdre sans rien sur soi en jungle et survivre des semaines, qu’en voilier, si on évite le naufrage ou de passer par-dessus bord, on arrive toujours de l’autre côté, dans un milieu comme le Svalbard, une erreur peut se payer comptant. Et il faut être prêt à se débrouiller si la tente est détruite ou perdue, si le matériel lâche, etc.

Un autre point important est la cohésion de l’équipe : bien que l’espace extérieur ne manque pas, il est impossible de s’isoler vraiment, encore moins que sur un bateau. Et de petites tensions peuvent rapidement prendre une grande importance : il faut le savoir, et reconnaître vite quand une crise se prépare, en parler et désamorcer la situation. En particulier lorsqu’on est bloqué par la tempête, on est dans un « huis-clos » vraiment absolu. Et les fonctions les plus humbles peuvent poser problème.

Soleil du soir
Soleil du soir

Mais, même s’il m’est arrivé certains jours de tempête d’avoir la trouille (je n’ai nulle honte à le dire), il me semble impossible d’échapper à une fascination intense pour ces milieux hors du monde et du temps. Trois semaines pendant lesquelles nous n’avons vu aucun autre être humain, hormis le troisième jour quand nous croisâmes deux rangers en motoneige qui revenaient d’une dépose de nourriture pour une autre expédition, et où seuls quelques très rares oiseaux montraient que la planète était habitée. Trois semaines pendant lesquelles les lumières du soleil qui ne se couche jamais changeaient sans cesse, ainsi que les nuages. Trois semaines qui donnent à jamais la nostalgie d’un monde à la fois hostile et fascinant…

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