Danube à vélo - Mulhouse / Budapest
Une escapade en solitaire le long du Danube
When : 8/22/15
Length : 26 days
Length : 26 days
Guidebook created by rivages64
on 29 Feb 2016
updated on 01 Mar 2016
updated on 01 Mar 2016
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Report (updated : 01 Mar 2016)
RANDO VELO MULHOUSE – BUDAPEST - 1550 km
AOUT – SEPTEMBRE 2015
Samedi 22 Août 2015
6h15 du matin, je quitte l’appartement il fait nuit. Un peu d’appréhension…J’ai souvent pensé à ce moment…J’y suis…. Les premiers tours de roue en terrain connu pour un départ vers l’inconnu.
Gare de Pau 7h01 direction Bordeaux puis Strasbourg et enfin Mulhouse ville retenue pour entrer dans cette aventure.
Ouf ! C’est parti. Le vélo est dans la rame, les sacoches fixées sur ses flancs. Ce train va me conduire à cet endroit que j’ai choisi. De là, nous ne serons plus que deux mon vélo et moi. Il ne sera plus seulement un simple objet mais un véritable compagnon de route. Je l’imagine déjà, en fonction du temps et du profil de la route, tantôt grincer, couiner, craquer, parfois rouler dans le silence effaçant à peine les bruissements des feuilles, le souffle de vent qui s’infiltre dans les buissons, le crissement du gravier sur la chaussée alternativement bitumée puis constituée de terre, de graviers ou de sable. Nous serons deux solidairement deux. Je serai très attentif à son « état de santé ». De son comportement dépendra la qualité de mon voyage ; je dois le choyer. Nous avons passé ensemble déjà beaucoup de temps : équipement, réglages, même si, je le sais, le dérailleur n’est pas au top. Gouverner c’est prévoir dit-on mais pour voyager, c’est sûr, mieux vaut prévoir. Les jours avant le départ sont toujours stressants. Ai-je pensé à tout ? Et puis, est-ce bien raisonnable ? Et ces dents qui me posent problème ! Mon dentiste n’a pas voulu briser mon rêve Il me fournit une réserve d’antibiotiques au cas où… et me confirme notre prochain RDV le 6 Octobre… Je lui promets que je serai là !...
Je sais aussi, et surtout, qu’il faut savoir se bousculer, décider. « Décider », origine de toute action. Le plus important en fait. Ensuite il n’y a plus qu’à réaliser. Ne plus se poser de questions, ne plus laisser la place au doute, à un éventuel retour en arrière. Les habitudes, La routine ; j’ai horreur de ça !...Ne pas vouloir les laisser s’installer est pour moi une motivation suffisante pour… décider.
« Décider » un verbe si important sur lequel on s’arrête souvent avec les élèves que je rencontre dans le cadre de l’Opération avenir (relais Malakoff). Décider de sa vie, « vivre ses rêves plutôt que rêver sa vie »….. C’est vrai cela demande un peu de courage, parfois… Décider : la véritable porte vers la liberté.
J’ai donc décidé de partir libre vers l’Est et J’ai hâte….
8h12 Nous quittons la gare de Dax puis c’est Bordeaux et ses 2h d’attente. Un café croissant. Ça reste long…Une seule envie : Entrer au plus tôt dans l’aventure !...
Côté logistique le TGV /vélo est une bonne formule. Nécessité de réserver certes, mais au moins pour ce qui est du vélo sa place n’est pas contestable !...point positif par rapport aux TER parfois saturés de vélos avec le risque parfois de ne pouvoir y accéder.
Point positif également la liseuse (Kobo) permet d’emporter avec soi autant de bouquins que souhaité pour le poids d’un seul. De quoi compléter l’évasion aux heures solitaires.
Je regarde défiler le paysage totalement abandonné à cet engin qui trace rapidement son chemin de fer. Je rêve, je laisse aller mes pensées et je m’échappe, oublie tout ce qui m’entoure. Deux cigognes dans un champ…. et c’est la gare de Strasbourg. Une heure d’attente avant de se diriger vers Mulhouse. Le temps de trouver l’hôtel. Un petit tour en ville pour repérer l’endroit et c’est assez pour la journée !
Demain le voyage commence !
Dimanche 23/08/15
Plus de 110 km au compteur ...en fait si j’ai avancé de 80 km ce doit être un maximum ! En effet, mal réveillé sans doute ou trop excité par le début de cette aventure, Je commence involontairement par faire le tour de Mulhouse avant de trouver l’Eurovélo 6. Ce qui est plutôt stupide vu que celui-ci est indiqué dès le sortir de la gare. Plus tard des travaux sur la chaussée me renvoient dans une direction qui visiblement ne correspond pas à mon projet. Si je réussis tout de même à rejoindre Bâle, je finirai là aussi par m’égarer en suivant une piste que je crois être l’Eurovélo 6 et qui se révèle être l’Eurovélo 7. Bref, ce n’est pas mon jour et il pleut !
Mais c’est sans compter sur la providence, en l’occurrence une dame à vélo qui me voit arrêté devant un panneau essayant de trouver mon chemin et s’arrête pour me demander si elle peut quelque chose pour moi. Oh combien ! Cette personne très sympathique qui, en plus, parle Français, m’informe qu’en fait je m’éloigne de ma route. Elle se propose de m’accompagner vers mon objectif et nous partons donc ensemble à une cadence soutenue vers le centre de Bâle qu’elle prend la peine, aimablement, de me faire visiter. Le vélo ici est un véritable moyen de locomotion. Il pleut mais ceci ne décourage pas pour autant les cyclistes qui du reste, sont très bien équipés pour affronter tant la pluie que le froid ou le vent et, si j’en juge par la vélocité de mon guide ce n’est pas une pratique épisodique mais fréquente qui inclue, pour ce qui la concerne, de nombreux voyages à vélo….
Le centre historique est magnifique et mérite bien cette visite guidée !...
Les petites places typiques, les rues étroites se succèdent jusqu’à la traversée d’un pont. Le Rhin est à mes pieds ! Il n’y a plus qu’à le suivre … Droit devant !
Merci de tout cœur ! Madame la Providence ! Vous avez vraiment quelque chose tout près du cœur… Certes vous m’avez rendu un grand service mais surtout votre générosité et votre enthousiasme communicatif me rendent tout espoir envers l’humanité !
Accepter de se perdre et s’en remettre au destin …
Je me lance donc sur le chemin dégoulinant de pluie et de reconnaissance … du bonheur accroché à mon guidon.
En fait, tout de même, je relève que la signalisation n’est pas toujours très bonne et m’envoie parfois sur de petits chemins qui, comme il peut beaucoup deviennent rapidement boueux ce qui n’est ni bon pour le cycliste ni pour le vélo dont la chaîne et le dérailleur manifestent, par des crissements caractéristiques, leur désapprobation profonde.
Dommage, le canal du Rhône au Rhin que j’ai suivi était, avant que ne survienne la pluie, très animé avec notamment un vaste vide grenier, des barbecues géants ce qui par ailleurs ne facilite pas le passage à vélo !...Il faut mettre pied à terre et se frayer un chemin parmi la foule.
C’est un peu fatigué tout de même et pour le moins trempé que j’arrive à Bad Sackingen très typique et agréable petite ville 1° étape de mon périple c’est un bon choix. J’ai fait ce parcours sans carte détaillée de la région comptant sur une signalisation plus précise avec l’impossibilité, en ce Dimanche où tout est fermé, de me procurer le document souhaité.
Bref, content d’avoir trouvé un hôtel au confort rudimentaire mais largement suffisant. Pour ce qui est du resto (j’ai une de ces faims !..) C’est un restaurant Grec ! Pas banal mais très bon avec cette incontournable bière au format inhabituel pour moi. (Je m’y ferai progressivement).
Lundi 24 Août 76,7km
Réveil 7h30, un regard par la fenêtre. Peu de voitures encore mais les essuie-glaces sont en marche. Il va falloir s’y résoudre ! Ce sera une nouvelle journée sous la pluie... Heureusement je suis bien équipé : veste assez étanche, guêtres waterproof (très important pour préserver la seule paire de chaussures emportée). Un point positif les magasins sont ouverts ainsi que l’office de tourisme où je peux me procurer une carte de la région même si elle se révèlera moyennement utile. Il y a de fait un grand nombre de signalisations pour les vélos. Trop peut-être ?... Certaines vous envoient sur une piste puis disparaissent et vous laissent avec un « ? »… Bref aller droit devant au risque de faire plus de kms qu’il n’en faut (j’en suis certain).
Pluie, averses, ça gâche tout de même un peu et ça entame le moral. Qu’on se rassure il en reste !...J’aimerais pourtant rejoindre Neuhausen avant ce soir avec ses fameuses chutes du Rhin. Le temps n’y est pas mais je ne peux tout de même pas passer à côté. Pas de regret ça vaut vraiment la peine. Belle descente pour s’en approcher quelques photos. De là je regagne le centre-ville de Schaffhausen avec une montée qui m’oblige à mettre pied à terre dans les derniers mètres. La pente était décidément trop forte un peu de modestie face aux éléments ne peut être que bénéfique pour mon égo !...
Je me trouve donc en Suisse, la pluie n’a pas cessé et je suis trempé… Il est déjà tard et je dois trouver rapidement un hôtel dans cette ville très touristique. C’est ainsi que Je me présente tout dégoulinant à la réception d’un hôtel que j’identifie parmi les plus modestes malgré ses trois étoiles (gare à l’addition !...) On m’informe qu’il n’y a plus de single et qu’il reste juste une chambre double. Je négocie un peu le prix pour arriver à obtenir 140 € au lieu de 160€ tout en sachant que je dois me montrer magnanime au risque de terminer à la rue et par ce temps je ne suis guère volontaire. Je m’estime déjà très satisfait d’avoir trouvé un toit je me voyais mal en effet chercher un camping pour y planter ma tente sur un terrain détrempé.
Un point très positif je vais pouvoir en profiter pour faire une bonne lessive ; la chambre est bien équipée, les serviettes sont nombreuses l’essorage pourra être donc être réalisé dans de bonnes conditions et en plus il y a un ventilateur qui complétera utilement le séchage. Demain je suis sûr de repartir avec des vêtements entièrement secs… Et ça c’est du bonheur !...
Mardi 25/8/15 90,4 km
Schaffhausen – Mebkirch
Mebkirch. L’hôtel c’est fait. J’ai faim. Une pizzeria pas très loin pourquoi pas ? … Une bière, une pizza ce n’est pas très compliqué mais il faudra attendre combien de temps ??!!... Ouf ! La voilà ! … J’ai attendu mais il n’y a rien à dire produits frais et c’est bon ! Pourquoi s’impatienter ? Au fond j’ai tout le temps !... La fatigue et la faim sans doute ??…
Ce matin à Schaffhausen c’est le marché. Je passe à pied devant les étals, le soleil s’est invité il est le bienvenu. Le temps de traverser les rues piétonnes dans cette atmosphère particulière des matins tièdes encore humides des pluies de la veille et me voici sur le bord du Rhin. C’est beau, paisible. Se laisser couler sur l’asphalte et savourer ce paysage qui vient à ma rencontre. Quel mot utiliser pour décrire cet état proche du bonheur ? Qu’importe après tout je me sens bien, heureux d’être là, disponible pour savourer le présent.
Je vais donc suivre ce fleuve côté Allemand jusqu’à l’entrée du lac de constance tel sera mon objectif matinal. Comment ne pas s’arrêter à Singen !?..., magnifique petite ville très typique avec sa place et ses rues pavées ses très belles maisons aux murs peints. Il fait beau les terrasses sont nombreuses et propices à la détente ; un cadre magnifique qui fait davantage penser à un décor de théâtre ou de cinéma. S’asseoir à une table prendre un verre et attendre que le spectacle commence
Je quitte cet endroit à regret pour poursuivre ma route sur un parcours pas très évident. En fait, de là où je suis, pour gagner la source du Danube, je devrais aller vers le Nord ouest et donc repartir un peu en arrière et je n’en ai pas envie. Je vais donc m’improviser une voie vers le Nord Est qui me permettra de rejoindre ce fleuve un peu plus en aval. S’il fait relativement beau, le soleil n’est pas très chaud et la tempértature ressentie sur le vélo est tantôt chaude tantôt froide suivant les passages à l’ombre ou exposés au soleil. Je n’aime guère cet inconfort et je réalise que je suis tout simplement entrain de m’enrhumer. Conséquences peut-être des jours de pluie précédents, mon organisme est sans doute affaibli et résiste mal. Ce n’était pas vraiment indispensable !...Il faudra faire avec…
Je croise beaucoup de vélos et parmi ceux-ci un pourcentage important de VAE (Vélos à Assistance Electrique) rapidement identifiables à l’air dégagé arboré par leur conducteur. Un peu d’arrogance même parfois voire même de dédain ?!... Si !..Si.. !...
Faudrait-il distinguer les randonneurs à vélo en deux catégories ?...
Mercredi 26/08/2015 Munderkingen 85,7km
Arrivée à Munderkingen, ULM est à 46 km
Le but ce matin était donc de rejoindre le Danube, ce que j’ai fait à Sigmarigen. Question forme c’est moyen, évidemment, avec ce rhume et ce nez qui n’arrête pas de couler. Pas très pratiqe à vélo. De plus, même s’il fait grand soleil le vent est très présent et donne vite froid lors des passages à l’ombre ce qui pose problème quant au choix du type de vêtements à adopter.
Pour la première fois, j’ai rencontré des Français ! Un jeune couple qui, alors que j’étais arrêté à un emplacement pique nique aménagé, me demande en anglais s’ils peuvent partager l’endroit. Je les invite bien naturellement à s’installer. Nous réalisons très rapidement que nous sommes français et poursuivons donc avec plus d’intérêt encore la conversation. Je me montre un peu curieux sur leur voyage étant donné qu’ils utilisent des vélos pliants ce qui n’est pas commun. Leur choix s’est porté sur ce type de vélo pour des raisons de commodité lors des voyages en train ou en avion compte tenu de leur facilité de rangement. Pour la rando ce n’est peut-être pas optimum mais néanmoins très pratique. En fait tout dépend de ce qu’on veut privilégier. L’important n’est-il pas de partir ?
On parle vélo, voyage, naturellement. La jeune femme est de type asiatique et a déjà beaucoup d’expériences de voyages à vélo pour avoir effectué, notamment, une rando sur deux années avec une traversée du continent Américain du Sud au Nord. Le choix Sud –Nord, me dit-elle n’était pas le plus judicieux en raison du vent le plus souvent contraire dans ce sens.
Je suis toujours très admiratif de ces jeunes qui n’hésitent pas, le plus souvent, une fois leurs études terminées, à prendre du recul, s’interroger sur les valeurs de la société dans laquelle ils vivent, rencontrer des populations différentes, remettre en cause les idées toutes faites. Prendre le risque de se jeter dans le vide, dans la véritable aventure, le plus souvent avec très peu de moyens financiers et relever le défi de la confiance dans l’humanité. Prendre du temps pour mettre tout à plat, dégager l’essentiel et tracer leur propre chemin vers l’avenir.
Puis ce sont trois Français dont une Française de Mulhouse justement qui voyagent ensemble pour quelques jours le long du Danube. La soixantaine, tous les trois formaient un groupe à quelques centaines de mètres devant moi. La distance qui nous séparait ne variant guère malgré une allure relativement soutenue je me suis dit que, décidément, je ne devais pas être dans une très grande forme. Un croisement les amène à s’arrêter ce qui me permet d’arriver à leur hauteur et d’échanger sur la direction à prendre, l’étape du soir, etc…. Je réalise alors qu’ils ont des VAE ce qui, au passage, met fin à mes inquiétudes quant à ma condition physique du moment.
On croise un peu de tout sur ce parcours, des tricycles, des vélos avec sacoches, avec remorques de tous les modèles et beaucoup de vieux (comme moi !..) mais aussi des jeunes, des enfants sur de petits vélos avec de petites sacoches encadrés de parents chevauchant des montures métalliques surchargées. Quelque chose de commun à toute cette population : un sourire à fleur des lèvres significatif du plaisir d’être là.
Question langue l’Allemand ce n’est pas ça évidemment mais avec l’Anglais tout de même fréquemment parlé on s’en sort toujours.
Ma première impression concernant les allemands a été de ne pas les trouver très chaleureux par comparaison aux Suisses que j’ai trouvés en revanche très agréables et toujours prêts à rendre service. (Je reviserai favorablement cette première impression sur les allemands par la suite…)
Ce soir j’ai fait halte dans une guesthouse en fait c’est très semblable à un hôtel de type 2 étoiles. J’espère y passer une bonne nuit de repos car ce rhume me crève et J’ai les jambes en bois !...
Un passage par la salle de restaurant. les menus sont en allemand uniquement …pas facile !... Allons-y donc au hasard ! De toute façon ça doit être comestible ! Quelques minutes plus tard ma commande me sera présentée sous la forme d’une viande panée accompagnée de frites et de légumes (le choix n’est pas si mal !...) Une bonne bière pour noyer le tout. Je suis rassasié. Le sommeil sera profond !...
Jeudi 27 Août 2015 Dilligen 111km
Une surprise agréable à noter. Je pensais en effet que le prix du séjour en Allemagne serait beaucoup plus élevé et si j’en crois le coût de cette étape c’est loin de ce que j’aurais pu craindre ou imaginer. Le petit déjeuner (copieux) est compris dans le prix de la chambre soit 26€ auquel j’ajouterai 11€ pour le dîner. De quoi vous dissuader de faire du camping quand on sait qu’il est important de bien récupérer pour profiter de journées parfois longues assis sur une selle qui ne manque pas, au fil des kilomètres, de manifester son incontournable et douloureuse présence !...
Un objectif aujourd’hui : « ULM » Très jolie ville, beaucoup de vélos sur la place de la cathédrale particulièrement imposante par sa hauteur. Je m’installe en terrasse face à ce magnifique monument. Je pensais passer la journée ici mais finalement et, je ne sais du reste pourquoi, je reprends le guidon et continue ma route. Je continue tellement que le temps passe et qu’au moment de trouver un logement je trouve trois guesthouse à la suite fermées. Je devrai poursuivre jusqu’à Lauingen où je tombe évidemment sur un trois étoiles 63 € la chambre petit dejeuner compris.
Une bonne occasion pour se reposer. Un coup de fil de Florian qui s’inquiète de savoir où je suis. Pas le courage de sortir dîner. J’ai toujours des provisions avec moi et je m’en contenterai. Je prends soin de les renouveler (très important) Je connais trop la difficulté que représente une fringale lorsqu’il faut fournir des efforts pour poursuivre sa route.
Cette journée aura été un brin monotone. J’ai retrouvé le jeune couple de Français sur le chemin ; ils m’ont rejoint dans une montée comme quoi ils avancent bien. Nous partageons un moment la route puis à une bifurcation après avoir hésité sur la direction à prendre nous prenons chacun un chemin différent. Advienne que pourra. Bonne chance !...
Mon chemin me conduit jusqu’à un espace près du Danube où se sont donné rendez-vous nombre de campingcaristes, comme d’habitude, agglutinés les uns aux autres. Un banc se situe tout près de là donnant sur le Danube je m’y installe pour prendre mon repas. Comme je suis en train de manger et, que pour ce faire, j’ai déballé mes provisions dont une bouteille de yogourth à boire et autres boissons, un « pépé » me fait signe, s’approche et veut, du moins c’est ce que je comprends, que je jette mes déchets à la poubelle. Je suis surpris par cette intervention et ce qu’elle traduit : « Quelqu’un à vélo ne peut qu’être qu’une sorte de SDF qui va polluer son environnement ! » Aucune amabilité. Désagréable d’être considéré comme un pollueur! je le regarde une fois sa mission de sauvegarde de l’environnement accomplie, regagner son petit fauteuil de toile pliant, s’asseoir près de son petit chien attaché serré à l’extérieur de son petit camping car… Quelle tristesse et quelle solitude dégagées par cet homme ! Je ne m’attarde pas. Cet endroit me fiche le cafard !...
Aujourd’hui je me sens crevé, les jambes ont du mal à répondre aux sollicitations. Je n’ai pas l’intention d’aller très loin. Neubourg sera le terme de cette journée. Et comme d’habitude, la priorité est de trouver un logement.
Je tourne un peu dans Neubourg puis reviens vers mes pas vers un petit hôtel repéré en passant ; 32€ avec petit déjeuner c’est correct. Une bière en arrivant, un instant de réconfort apprécié. Je suis déshydraté. Je dois décidément boire davantage sur le parcours. J’écris ces lignes du patio de l’hôtel ; un petit coin sympa que je savoure avant de prendre possession de ma chambre. Je prends le temps, je relaxe . Ca y est !.. je crois que je suis en train de rentrer dans une sorte de bulle où le temps n’a plus vraiment d’importance. Rouler , manger, dormir, découvrir , rencontrer, réfléchir, penser, beaucoup de questions face, par exemple, à l’importance du flot d’immigrants dont un pourcentage énorme meurent pour avoir juste essayé de trouver une vie meilleure. Que faisons-nous ? Que devons-nous faire sur le plan individuel et collectif ? Quelle est la politique de l’Europe en la matière ? Le monde est fou ! On marche à l’envers. Nous vivons un temps déraisonnable ! Est-il possible encore qu’une petite minorité de personnes détienne une grosse majorité de la richesse mondiale laquelle s’accroit davantage chaque jour au détriment de tous les autres. De plus en plus de pauvres et de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Cette situation intenable nous conduit droit dans le mur les yeux ouverts et les freins ne fonctionnent plus…
Arrête de ganberger !... C’est l’heure de songer à touver de quoi te restaurer !... Et c’est ainsi que je referme mes élans de compassion envers mes frères humains. Ce n’est pas moi qui vais sauver la planète !....
Pas très loin il y a un restaurant Vietnamien pourquoi pas ? Crevettes machin… sauce barbecue plus riz et bien entendu une bière. Pour ce qui est de la bière ça en fait tout de même deux pour cet après-midi et je me rends compte que c’est bien de l’alcool. C’est frais, ça désaltère, mais les verres sont de grande taille. C’est curieux comme d’habitude j’ai toutes les peines à terminer 25cl mais à vélo en fin de journée ça passe sans problème aucun…C’est même devenu au fil des jours le réconfort attendu de fin de journée ! Je suis décidément mal parti ! …
Samedi 29/08/2015
En rangeant mes affaires ce matin je m’aperçois qu’il me manque mon blouson jaune léger que j’ai beaucoup apprécié jusque là pour différentes raisons : de sécurité tout d’abord car il permet d’être vu de loin et c’est aussi un excellent coupe vent. Je l’ai quitté hier à l’occasion d’une pause, j’ai dû le poser sans le fixer sur une sacoche et partir sans faire attention . Ca m’apprendra à être plus concentré sur ce que je fais !...La bière ?... non je ne crois pas !...
Il fait beau et chaud, l’environnement très agréable. L’important est de pouvoir se désaltérer régulièrement. Confiant dans la possibilité de trouver régulièrement des endroits où boire et faire le plein de ma gourde, je ne me surcharge pas en eau. Je passe ainsi devant un café, restaurant, auberge qui de l’extérieur me semble très accueillant. Une terrasse borde le Danube et la patronne s’adresse à son personnel en Italien ! Super, je vais pouvoir enfin commander ce que je veux ! S’arrêter un moment, laisser le temps passer et juste goûter ces instants !...
Dans quelques kilomètres, je vais devoir embarquer mon vélo sur un bateau. Les falaises qui, à cet endroit, bordent les rives du Danube forment une gorge que l’on ne peut franchir qu’en bateau à moins, pour l’éviter, de faire un détour significatif. J’arrive rapidement à proximité du quai où un bateau est justement prêt à partir. Je n’aurai pas à attendre. A peine embarqué on largue les amarres. Le « navire » est assez grand ; ce qui procure une impression de croisière touristique, la durée en moins mais ça crée une petite parenthèse pas désagréable pour 8,50€ . C’est le wek-end. Il fait chaud et de nombreux baigneurs profitent de la fraîcheur de l’eau.
Les gorges passées, je débarque à nouveau sur la rive pour poursuivre jusqu’à Kelheim où je cherche un abri. Pas si simple. Je me dirige vers l’office du tourisme pour obtenir une information sur les possibilités de logement offertes par cette ville. La personne de l’accueil, sympa au demeurant, m’indique un hôtel où je me rends immédiatement mais qui s’avère être une mauvaise piste puisqu’il est fermé. Je retourne donc en pays connu en l’occurrence l’office du tourisme et je fais part de ma désillusion à mon interlocutrice qui me demande avec un brin d’humour, de l’excuser pour cette fausse bonne adresse. Elle téléphone alors à un autre hôtel où après m’avoir informé du prix elle me réserve une chambre. Je n’ai plus qu’à me rendre à l’adresse indiquée. Quand arrive le soir, avoir un logement est un soulagement car, malgré tout, la fatigue est là et la perspective d’une bonne douche, la possibilité de laver ses vêtement sont particulièrement appréciés.
Cet hôtel fait aussi restaurant, je vais donc profiter d’une table à l’extérieur. Il a fait très chaud aujourd’hui. Heureusement il existe le long du parcours suffisamment de petits super marchés pour faire le plein de boissons fraîches.
Dimanche 30/08/2015 Arrivée à Dogen 95km
C’est Dimanche et ça se ressent. L’atmosphère est paisible, les bords du Danube très fréquentés et les activités nombreuses : Pique nique, baignade, canoë, ski nautique et en général tout ce qui flotte est utilisé pour profiter de la fraîcheur de l’eau.
Les berges du Danube en ce week-end sont aussi les lieux favoris des fêtes locales traditionnelles, champêtres, typiques de la bavière que je traverse en ce moment. S’arrêter quelque temps, se mêler à la foule, Il est près de midi, les barbecues fument et répendent dans l’atmosphère leur caractéristique parfum de viande grillée, la bière est sous pression tandis que l’orchestre bavarois couvre les chants et les cris de ses flons flons entraînants. Le cœur est à la fête !...
Je fausse compagnie à cette joyeuse assemblée pour poursuivre ma route. Il fait très chaud, la déshydratation guette et les kilomètres se parcourent a vec un manque d’énergie évident. Le trajet heureusement ne présente pas de difficulté; le plus souvent plat mais le revêtement non asphalté est peu roulant avec un mêlange de sable, de graviers, de cailloux qui engendre de la poussière. Je profite de la traversée des villages pour me désaltérer ; ici ce sont trois grands jus d’orange que j’avale en suivant et que le serveur me sert en se demandant quand je vais bien finir par m’arrrêter. Plus loin c’est un peu plus compliqué, il est cinq heures, les tables sont réservées, les serveuses sont en costume traditionnel local et lorsque je demande ne serait-ce qu’un coca il semble que répondre à ma demande présente une difficulté. Je réussis tout de même à être servi heureusement pour moi car je dois absolument me réhydrater. Les gens arrivent peu à peu, s’installent à table et outre les consommations (bière naturellement) ils commandent à manger. Est-ce déjà l’heure du dîner ? Trop tôt pour moi je veux juste boire un verre et m’échapper.
Arrêt à Dogen dans un guesthouse. Belle mais dure journée ! Je n’en croyais pas mes yeux mais sur mon chemin je suis passé devant le Parténon ! Une réplique exacte de celui planté sur l’Acropole d’Athènes. J’ai cru un moment que les grecs avaient été contraints par la commission européenne de le vendre à l’Allemagne pour éponger la dette publique !...
Lundi 31 Août 2015 PASSAU 89km
Journée chaude encore ! Je suis parti plus tôt ce matin pour profiter de la température plus clémente des premières heures. L’objecif est de ralier PASSAU. C’est Lundi, les petits super marchés sont ouverts. Le seul fait d’y entrer est déjà un bonheur. C’est un peu comme entrer dans un réfrigérateur compte tenu de la chaleur extérieure. Ca fait un bien fou en permettant, pour un instant, au corps de retrouver une température plus supportable.
Sur le parcours, nombreux, d’ailleurs, sont les cyclistes à arrêter un moment leur progression pour se jeter dans le fleuve le temps de se rafraîchir un peu.
En arivant à Passau, je passe devant un magasin de vélos et comme mon dérailleur fonctionne de plus en plus mal je décide de m’y arrêter pour tenter de résoudre ce problème. Le magasin est très important et comporte un vaste espace dédié à l’entretien où pas moins de quatre personnes oeuvrent au service d’une clientèle locale et cosmopolite. La personne avec laquelle je m’entretiens à l’accueil et à qui je fais part de mes difficultés m’accompagne vers un mécano qui parle anglais ce qui facilite bien entendu le dialogue. Très sympa en plus d’être très compétent, il identifie très vite ce qui ne va pas. Il change une protection de câble qui l’empêche de coulisser librement, règle minutieusement le dérailleur, vaporise ce qu’il faut d’huile, trouve une solution pour mon guidon qui grince et me conseille d’acheter un spray d’huile spéciale à mettre de temps en temps sur la chaîne . J’en aurai pour 33€ vérification de la pression des pneus comprise (j’étais en réalité sous gonflé d’où le moindre rendement que j’attribuais à mon manque d’énergie) Me voici sur un vélo qui tourne comme une horloge (proximité avec la Suisse ?...) et qui répond au doigt et à l’œil à chaque sollicitation de mon dérailleur. Wahou !...C’est tellement mieux !...
Je passe au bureau « Tourist info » pour demander où je peux trouver où dormir. Un coup de fil et c’est réglé. Un petit hôtel tout près de là pour 35€ . Une douche, un peu de lessive, le temps d’écrire ces quelques lignes et me voilà prêt pour partir à la découverte de cette ville de Passau que j’ai notée comme une étape importante de mon parcours. Demain c’est l’entrée en Autriche, adieu l’Allemagne un pays que j’aurai finalement bien apprécié malgré la difficulté de la langue.
Je parcours donc les rues de cette ville et je suis attiré par un restaurant italien dont les serveurs, italiens, un brin fantaisistes, sont habillés en moines… pourquoi pas après tout ? l’avantage pour moi c’est que naturellement ils parlent italien. Cela dit ce n’est pas bien compliqué même en allemand de commander une pizza avec un verre de lambrousco fresco !
Confortablement restauré, je poursuis ma visite. Le cœur de la ville occupe la péninsule insérée entre le Danube et l’Inn et l’llz qui se rejoignent à Passau. Cette réunion donnera ensuite au fleuve toute sa dimension. Cet endroit a beaucoup de charme et nombreux sont les promeneurs à le parcourir et ce soir justement je peux profiter du soleil couchant.
Je suis passé à la cathédrale dont la particularité se situe surtout à l’intérieur et au fait qu’elle renferme le jeu d’orgues le plus important d’Europe. En fait cinq orgues peuvent être activés en même temps. Le temps de ma visite quelqu’un jouait et j’ai pu juger de l’acoustique extraordinnaire. Assister à un concert d’orgues ici doit être fabuleux ! Hélas c’est seulement le mercredi que sont donnés les concerts. Dommage, nous ne sommes que Lundi ! J’aurais bien aimé !...
Mardi 01/09/215
Je quitte Passau. Dès la sortie de la ville le fleuve s’élargi fortement avec la réunion de ses deux afluents. L’environnement est paisible, la piste est asphaltée le parcours est idéal. S’il faut démarrer une rando vélo sur le Danube c’est vraiment d’ici, voire d’ULM, que je conseillerais de le faire. Le fleuve coule dans une vallée très encaissée avec de nombreux et larges méandres. Le passage d’une rive à l’autre est rendu possible grâce à certains endroits aménagés d’une sorte de station munie d’une cloche qu’il convient d’agiter pour qu’un petit bateau arrive de l’autre rive et vienne vous chercher. De jolies auberges jalonnent la piste et permettent de se désaltérer et de se restaurer dans un cadre très agréable. Aussi, je ne manque pas de m’arrêter pour déjeuner d’une magnifique salade du chef acompagnée de deux grands verres de jus d’orange. Copieux et léger à la fois ce qui me conviendra parfaitement compte tenu de la chaleur qui monte progressivement. Le but aujourd’hui est d’atteindre LINZ et quelque chose me dit qu’un orage pourrait bien arriver.
J’échappe à l’orage et j’arrive à Linz où je pense trouver très vite à me loger. Erreur, après avoir parcouru une partie de la ville sans succès, je finis par me perdre dans une zone vraiment « zone » et je ne sais trop comment me sortir de là. Heureusement, je croise un cycliste (quelqu’un à vélo : nous avons forcément des valeurs communes !) à qui je demande où je peux bien me trouver et comment je peux rejoindre le « donau ». Il me propose de le suivre pendant un moment puis m’indique ensuite le chemin à suivre avec beaucoup de gentillesse. C’est toujours plus difficile dans les villes importantes de trouver un logement aussi, je vais poursuivre au-delà de Linz à la recherche de mon point de chute. Garder confiance toujours ! Une enseigne « Cohotel » au loin… Je crois que je suis sauvé ! j’espère néanmoins qu’il y aura des chambres disponibles. Disponibilité il y a ! ouf !... L’hôtel est moderne et confortable ce que j’apprécie d’autant plus qu’à l’extérieur le temps s’est vite transformé et l’orage que je craignais arrive accompagné de pluie et de vent fort.
Que m’importe je suis à l’abri !...J’appelle alors Florita pour convenir de l’organisation de notre rencontre à Vienne. Ce serait tout de même chouette ! Espérons !...
Mercredi 02/09/2015 93km arrêt près de POCHLARN
Il a beaucoup plu cette nuit avec un vent violent qui a dispersé sur la voie des feuillages et de nombreuses branches arrachées. Une sorte de violence prélude à mon prochain arrêt ? MAUTHAUSEN ! nom tristement célèbre… Visiter le mémorial ou passer mon chemin ? J’hésite. Les souvenirs d’Auschwitz me reviennent en mémoire. Mon moral ne va-t-il pas en prendre un coup ? Le mémorial se situe sur une colline et pour s’y rendre il faut s’écarter un peu du parcours avec une côte à 14% (tout de même) sur 4 à 5 km. Je le prends comme un défi. Je me dis que je suis courageux et que tous ces gens morts ici dans d’effroyables conditions méritent bien un effort et un peu de temps à leur consacrer pour leur rendre hommage.
La cote est rude mais ça passe et là-haut le décor est bien similaire à tous ces camps nazis. Tout y est ! baraquements, crématoriums, barbelés, etc…moins impressionnant qu’Auschwitz peut être mais peut-on comparer une horreur avec une autre ?...
Tout ceci a-t-il servi à quelque chose ? Plus jamais ça !.. n’a-t-on cessé de répéter... Non, peut-être, mais tant d’horreurs existent encore, différentes ? sans doute ! … mais la même haine, le rejet, la peur de l’autre, l’égoïsme, l’individualisme…et toujours cette multitude d’humains qui souffrent !...
La redescente vers la vallée du Danube sera rapide mais Il me faudra du temps pour émerger peu à peu de cette plongée dans l’inhumanité !
Le trajet est un peu monotone et le temps menaçant ce qui n’arrange rien. Je ne récolterai heureusement que quelques gouttes de pluie au cours de cette journée qui aura vu mon compteur afficher les 1.000 km réalisés depuis mon départ. En principe ça se fête !... Bon, oublions ça !....
Descente dans la salle de restaurant. Je commande bien entendu une bière et comme on me présente aussi une carte et que j’ai faim, je commande un plat appelé « cordon bleu » en fait une escalope entourée de jambon plus fromage le tout pané accompagné de frites et d’une assiette de crudités. C’est énorme !!...Je finirai la bière mais pas le plat. Trop c’est trop !...
Jeudi 03/09/2015 119,9 km Kritzendorf (20 à 25 km de Vienne)
Le départ ce matin était un peu humide. Je me suis inquiété car la roue avant sans être dégonflée avait perdu en pression. Un coup de pompe et finalement ça tiendra ces 120 km
Un peu difficiles ces km . Je voulais tout d’abord m’approcher au plus près de Vienne afin d’avoir du temps, pour, en prévision de la venue de Flo organiser un minimum notre séjour.
Dur aussi parce que, depuis ce matin, un vent d’Est, donc contraire, ne m’a pas lâché alors qu’à la fois les jambes et le postérieur (surtout) me réclament un traitement un peu plus cool.
Un point sur la situation : Flo arrive le 5 au soir. Une chambre est réservée au « Don Bosco » et j’ai donc une bonne journée d’avance. La préoccupation immédiate est de trouver quelque chose pour ce soir et de me rendre demain à Vienne. En prévision j’essaie de joindre le « Don Bosco » par tel afin de modifier la date de réservation. En vain le numéro en ma possession ne semble pas être le bon. Je m’y rendrai donc directement demain.
Vendredi 04/09/2015 26km VIENNE
Je n’étais vraiment pas très loin 26 km en comptant quelques petits détours pour me rendre à l’hôtel (bien pratique le GPS !)
Je m’informe sur la réservation effectuée, ce qu’on me confirme et demande à la personne de l’accueil s’il est possible d’avancer la réservation à ce jour. Il n’est pas 11h et après un coup de fil au responsable, elle me permet de m’installer dès à présent chambre 510 si je le souhaite. Super !... je peux donc immédiatement me libérer de mes bagages et de mon vélo pour repérer les lieux et surtout les moyens de locomotion possibles jusqu’à l’Aéroport.
L’hôtel ? C’est plutôt pas mal, un brin austère (Don Bosco). En fait, il s’agit d’une résidence pour étudiants qui est transformée en hôtel durant l’été. Un gros avantage : Les chambres sont grandes, modernes et très bien aménagées .
Je me procure un plan de la ville et repère très vite la station de métro proche de l’hôtel. Parfait ! Je vais de là repérer le lieu de départ du « CAT » (city airport train), train direct pour l’aéroport. Vu ! la liaison est simple et rapide. Je marche un peu dans cette capitale. La station « CAT » est située toute proche de la cathédrale. L’endroit est très fréquenté par une foule aux origines multiples très sollicitée par une horde d’agents en habit du XIX° qui proposent des places pour les nombreux concerts donnés dans cette ville qui transpire la musique classique.
Samedi 05/09/2015 VIENNE
Petit déjeuner, il est 8h et je m’apprête à découvrir davantage cette ville.
Première impression ?...Je demande à en voir davantage. En un mot ce n’est pas le Wahou ! que j’imaginais. Tel que l’on peut l’avoir à Venise par exemple du moins pour ce qui me concerne. Mais attendons de voir espérant au passage que le temps sera plus de la partie parceque s’il ne pleut pas les nuages sont très présents et il fait plutôt frais.
Je prends donc le métro situé non loin de l’hôtel (station Kardinal- Nagl-PL), pour me rendre à l’office du tourisme où je me procure des « Pass 72h » qui nous faciliteront, durant notre séjour, l’utilisation des transports en commun. Je prends au passage quelques documents relatifs aux concerts proposés et autres curiosités.
J’ai du temps d’ici l’arrivée de Flo et je me promène dans les rues piétonnes, c’est Samedi il y a foule. L’atmosphère est agréable mais rien qui se distingue vraiment d’une autre grande ville touristique ailleurs en Europe.
J’ai une petit faim. Je suis attiré par le fumet qui s’échappe d’un emplacement sur lequel sont installés des stands. Je m’approche pour constater que ce sont de nombreuses variétés de saucisses que l’on fait griller. Si je m’en refère au nombre de personnes qui se pressent pour commander je pense que ça vaut la peine de tester. Je montre, un peu au hasard, une des saucisses objet de mon choix. On prend soin de la couper en petits morceaux qui seront disposés sur une tranche de pain laquelle sera à son tour posée sur un carton avec une pique en bois et un peu de moutarde en accompagnement. Voilà pour ce qui est de ma première dégustation locale !... A défaut d’être véritablement gastronomique c’est savoureux et si j’ajoute la convivialité qu’offre la possibilité de déguster sur de petites tables disposées autour du stand, c’est, en final, un bien agréable moment.
Je me rends en avance à l’aéroport pour attendre Flo. L’avion est à l’heure et j’aperçois dans le flot des passagers mon petit poulet qui débarque avec sa valise et son sac. Bisous, bisous !!.................
Faim ? oui ? non ? pas trop… Il y a un supermarché tout près. On prend un peu de pain du jambon et une bouteille de proseco seco laquelle ne durera que le temps de grignoter à l’hôtel nos quelques provisions….
Ainsi commence cette agréable parenthèse dans mon voyage.
Nous disposons donc de quatre jours pleins pour jouer les tourtistes. Ce que nous ferons entre autres en nous intéressant à la ville que nous parcourerons beaucoup à pied, ou avec le « Ringtram » (Train spécialement destiné à la visite touristique de la ville) . Assister à un concert est incontournable c’est ce que nous ferons avec le concert quartet Mozart – Schubert en l’église Ste Anna. Je remarque une église orthodoxe, je sais, pour en avoir souvent visité en Grèce, qu’elles sont généralement richement décorées. J’y entraîne Flo qui ne connaît pas. Une cérémonie est en cours à la quelle nous assisterons. Une façon de mieux connaître le rite de cette église aux nombreux points communs avec l’église catholique. Nous visiterons la magnifique galerie « Albertina ».
De Vienne nous irons à Brastilava par bateau (Twin City Liner) qui rapidement nous conduira dans la capitale Slovaque. Très jolie ville, qui mérite d’y consacrer quelque temps, visite du château qui domine la ville et le Danube, ballade dans les rues animées. Quelques restaurants, quelques patisseries….
Une très agréable parenthèse avec tout de même le regret de na pas avoir eu un temps plus favorable : plutôt frisquet et vent fort.
Mercredi 09/09/2015
Je viens de raccompagner Flo à l’aéroport. Mauvaise nouvelle tout d’abord ; l’avion Frankfurt – Toulouse est annulé . On nous demande de voir avec le comptoir Austrian les possibilités de changement de vol. Une solution est finalement trouvée avec un vol Vienne- Bruxelles – Toulouse Départ à 17h30 avec une arrivée à Toulouse prévue un peu plus tôt que le vol initial ce qui est finalement plus intéressant pour Flo qui doit se rendre ensuite directement à Lamarque. (en fait, hélas, le départ de Vienne aura lieu avec un retard très important)
Je quitte donc Flo à la porte d’embarquement et regagne l’hôtel où l’on me propose de déménager pour une chambre single. A noter tout de même que c’est particulièrement sympa de me permettre de bénéficier d’un prix de chambre inférieur malgré le fait qu’il soit déjà tard. Même étage ; l’échange est rapide me voici chambre 505 seul et un peu triste.
Jeudi 10/09/2015 120 km Vienne – Mosonmagyarovar (imprononçable !)
On finit par s’habituer au confort et reprendre le vélo demande un petit effort de volonté. Hier soir en rentrant de l’aéroport je passe vérifier l’état de mon vélo et Je m’aperçois que la roue avant est dégonflée. Il y a donc bien une fuite et je dois réparer immédiatement. Je transfère le vélo dans ma chambre pour me permettre d’effectuer le changement de chambre à air de manière plus confortable. Il s’agit en fait d’une très légère fuite mais pas question de poursuivre dans ces conditions. Le changement de pneu n’est pas très aisé compte tenu de la nature rigide du type de pneus que j’ai choisi justement pour leur robustesse. Bonne idée d’avoir effetué ce contrôle, je me voyais mal réparer demain au moment de partir.
Le temps n’est toujours pas favorable. La question de mon retour en France commence à se poser : Train, bus, avion ? l’embarquement du vélo représente une difficulté. Je verrai bien !...il reste maintenant à me remotiver pour ces kilomètres qui me mèneront jusqu’à mon prochain objectif : Budapest.
Je sors de Vienne sans trop de difficulté, je me retrouve sur les berges du Danube que nous avons longées avant-hier en bateau. Le trajet est facile jusqu’à Bratislava avec un temps qui, s’il s’est amélioré, reste frais. Je passe Brastislava et poursuit ma route un brin monotone mais pas désagréable pour autant, laquelle me conduira jusqu’à cette ville au nom imprononçable de MONSONHGYAROVAR. Cette ville est véritablement la capitale de la clinique dentaire. Il y en a en nombre ainsi que des hôtels trois étoiles et plus pour accueillir les patients qui, le temps de leur séjour peuvent également bénéficier des soins qu’offrent les thermes. Une véritable industrie qui semble bien fonctionner auprès d’une clientèle attirée par le moindre coût des traitements proposés.
Vendredi 11/09/2015 103 km Komaron
Le temps ce matin est menaçant mais il ne pleut pas .. Pas encore !… La première partie du trajet est agréable jusqu’en début d’après-midi où il commence à pleuvoir et là que faire ? je ne traverse que de petits villages dépourvus de « Zimmer ». Je m’arrête pour faire le point et réfléchir à la décision à prendre. J’avais prévu d’aller jusqu’à Komaron mais je crains, compte–tenu du temps, que ce soit présomptueux.
Je ne suis pas seul à me poser des questions. J’aperçois un cycliste d’une quarantaine d’années, pas très loin avec qui j’entame la conversation. Il est Hongrois et effectue une boucle de plusieurs jours à vélo. Il me demande d’où je viens et où je vais. Sa prochaine étape devrait être Tarta mais Il se demande lui aussi s’il ne doit pas abréger cette étape et trouver au plus tôt un hôtel. Nous sommes à Bony et nous devrions trouver quelque chose à Babolna situé à 7km d’ici. Nous décidons d’affronter ensemble les éléments défavorables jusqu’à cette agglomération.
A Bana la pluie est décidément trop forte et nous oblige à nous arrêter dans un petit café, le temps justement d’un petit café et surtout de laisser la pluie tomber en poursuivant la conversation. Il est parti à vélo me dit-il parcequ’il est « mal dans sa tête » il ne veut plus penser à rien et faire le vide complet. Il en est à 800 km parcourus. C’était ça ou le suicide poursuit-il. Je commence à le regarder bizarement… il m’inquiète ! … Je comprends en fait qu’il a quelques difficultés à supporter ses conditions de travail.
Il est tout de même curieux car, outre ses bagages il transporte une selle de rechange. Pourquoi pas ?... mais la garder fixée à une seconde tige de selle ne manque pas de m’étonner. Je lui fais remarquer qu’il aurait pu se contenter de la selle seulement mais je ne crois pas qu’il ait bien compris ce dont je voulais lui parler. Pour lui une selle = une tige de selle. C’est vrai que de cette façon c’est plus facilement interchangeable. A chacun sa façon de concevoir et d’organiser sont confort après tout…
Le temps finit par s’éclaircir, l’averse s’est calmée. Nous reprenons la route. Arrivés à Babolna le seul hôtel de la ville est complet en raison d’une compétition hippique qui a lieu le lendemain. C’est bien notre chance ! Mon compagnon de route allant vers Tarta et moi vers Komaron. Nous décidons donc de nous séparer là en nous souhaitant bonne chance !...
Je suis donc la route en direction de Komaron le trafic n’est pas excessif mais la pluie est toujours présente et le jour commence à baisser. J’ai allumé tout ce que j’avais à l’avant comme à l’arrière pour faire en sorte que l’on me voit le plus possible. Je suis au mieux les indications portées sur mon guide lesquelles m’invitent à quitter la route pour m’engager sur une piste défoncée pleine de trous qui s’enfonce dans les bois …Au bout d’un moment, compte tenu de l’état du sentier, je crois vraiment m’être trompé. C’est en pricipe 6 à7 km qui sont à parcourir et, sous la pluie sur une piste à travers bois qui devient de plus en plus boueuse le chemin me paraît très long.… Pas agréable du tout avec un risque réel de chute je reste donc très concentré, pour éviter ce qui pourrait être un désastre . En cas de problème, en effet, je ne vois pas qui pourrait venir me chercher ici. L’arrivée paraît lointaine avec bien présent le doute d’être dans la bonne direction. J’arrive malgré tout à proximité d’une agglomération alors que la pluie redouble et rien en vue qui puisse resembler à un hôtel. Je demande à un piéton qui ne parle rien de ce que je pourrais être susceptible de comprendre mais qui, lui, comprend heureusement très bien, que je cherche quelque part où dormir. Il réfléchit quelques instants et m’indique en quelques mots et quelques gestes très précisément où je devrais trouver. Je suis fidèlement ses indications qui me conduisent devant un hôtel où j’entre ruisselant de pluie de la tête aux pieds.
(Comme quoi la communication n’est pas qu’une affaire de langue.)
Une chambre libre ?... Réservé ?... Non ! .. ???..... Oui c’est possible !... ouf ! … Il est tout de même près de 19h !
Sur le trajet j’aurais aimé pouvoir consacrer un peu de temps à la visite de cette belle et pittoresque ville de GYOR. La météo m’en a dissuadé.
Cette journée n’aura vraiment pas été la plus agréable !....
Samedi 12/09/2015 88,6km DUNABODANY
Enfin il fait beau ! et la température monte progressivement au cours de la journée. Alors je flâne un peu, je m’attarde dans le villages, m’arrête au bord du Danube…
Je prends mon temps. Je sais que la fin de mon voyage est proche. Je fais durer et je savoure intensément les derniers kilomètres. Je roule en territoire slovaque la majeure partie du temps sur un parcours entièrement dédié aux vélos avec un revêtement de très bonne qualité. C’est facile, malgré le vent de face qui souhaiterait assombrir l’état de quasi béatitude dans lequel je me trouve.
J’aperçois au loin le dôme d’une basilique. J’approche de la très jolie ville touristique d’ ESZTERGOM qui domine le Danube. Les bords du fleuve sont aménagés. Tout invite à la flânerie.
Je devrais céder un peu plus au charme de l’endroit et y faire halte pour la nuit. Je vais pourtant poursuivre ma route, préférant sans doute l’incertitude de trouver un logement un peu plus loin ?... Je porte mon attention sur un panneau sur ma droite qui indique « pension » Je ne sais pourquoi mais je décide de suivre cette invitation. La montée est très forte mais le cadre , entouré de vignes est magnifique,. L’emplacement aménagé avec goût dispose d’une piscine. C’est le bon endroit ! Si j’ajoute que la propriétaire est très sympatique et parle français je crois que je ne pouvais véritablement tomber mieux !...
Pour dîner, car j’ai très faim, mon hôte m’indique un restaurant de pêcheurs situé en bord de route un peu plus loin sur les bords du Danube ou un très bon restaurant situé à 20km d’ici. J’opte pour le restaurant de pêcheurs ce d’autant que je peux m’y rendre à pied. Il s’agit d’une sorte de baraque en bois prolongée par une terrasse où déjà de nombreuses personnes sont installées ce qui ne fait qu’ajouter à l’envie de satisfaire à ma curiosité.
C’est très simple mais l’accueil est chaleureux et le menu proposé fait naturellement la part belle au poisson. Tout particulièrement un type de poisson sur lequel se portera mon choix. Une sorte de truite frite me sera donc servie accompagnée d’une salade mixte et de pommes de terre. J’y joindrai un verre de vin de la région. En l’occurrence un blanc sec qui n’a décidément rien à envier aux vins blancs français !...
Le repas terminé, je regagne ma demeure provisoire pour une bonne nuit de repos !...
Dimanche 13/09/2015 67,3 km BUDAPEST
Très beau temps, le parcours est magnifique, nous sommes dimanche et les berges du fleuve sont très fréquentées. On vient ici un peu comme à la plage ! Un peu d’imagination et l’on se croirait au bord de l’océan. En effet, je peux le vérifier de mes yeux, le Danube est bien réellement beau et bleu !...
De nombreuses baraques en bois sont installées le long de ces berges et proposent une restauration rapide. Anecdotique mais innovant le système mis en place pour la distribution des repas : La commande passée, on vous remet un petit galet qui porte un n° et l’on vous invite à vous installer à une table extérieure, sur un fauteuil ou relax pour patienter en ayant de temps à autre un œil vers une corde où sont suspendus des fanions portant des N°. Lorsque vous voyez déployé, le fanion portant le N° indiqué sur votre galet, il vous suffit de vous rendre au stand où vous est remis l’objet de votre commande. Je prends tout mon temps pour savourer ce repas les yeux vers le fleuve où l’on peut voir passer ces très longs et nombreux bateaux de croisière qui parcourent le fleuve.
Je reprends mon chemin, quitte involontairement les berges pour entrer dans la banlieue de Budapest. Ce n’est pas le chemin officiel mais curieusement après un parcours somme toute assez long, je croise une avenue qui s’ouvre directement sur la « place des héros » ! Amusante coïncidence !...
Arrêt le temps d’une photo. Pas toujours facile avec la foule de japonais. Il me reste maintenant à trouver mon lieu de résidence pour ces quelques jours avant mon départ.
La ville est évidemment particulièrement touristique. Les hôtels ne manquent pas mais les enseignes : Marriot, Mercure etc…. quatre , cinq étoiles, palaces m’invitent à m’écarter mais où trouver un hôtel standard davantage dans les moyens d’un voyageur solitaire ?
Je m’inquiète un peu quand, dans un quartier hors de la zone très touristique, j’aborde deux personnes jeunes en costume (pourquoi ai-je été marqué par leur allure ? un côté témoins de Jéovah..) Je leur demande où je peux trouver un hôtel à un prix raisonnable. L’un des deux dans un anglais que j’aurais aimé pratiquer aussi bien m’indique un hôtel qui se situe non loin de là et qui devrait me convenir. Nous bavardons un peu, ils me demandent d’où je viens et ont peine à croire que je vienne de France à vélo !...Je comprends cet étonnement tant il est vrai que, pouer eux, s’agissant de visiter Budapest, il est bien plus simple de prendre l’avion…
Je les remercie pour leur sympathie et me dirige vers l’endroit indiqué. L’hôtel correspond tout à fait à mes critères mais malheureusement il est complet. La personne de l’accueil me voit un peu désappointé et me propose d’appeler un hôtel proche et de demander s’il y a des chambres libres ce dont je la remercie. Il reste des chambres. Une fois de plus je ne serai pas à la rue ce soir. Merci pour votre gentillesse !
Je pars donc en suivant les indications qui m’ont été données. L’hôtel est tout à fait correct mais avec cette particularité d’avoir l’accueil au 3° étage ce qui est un peu déroutant. Dans ces conditions où vais-je bien pouvoir laisser, en sécurité, mon vélo ?.. Le seul endroit possible est le hall d’entrée du rez de chaussée…. Antivol indispensable ! J’attache donc ma monture à l’escalier espérons !!!....
Lundi 14/09/2015
C’est parti pour la visite ! Comme dans toutes les grandes villes, le moyen le plus pratique pour circuler est de prendre les transports en commun. Le choix est grand. Le plus efficace sans doute : le Métro oui mais on ne voit rien durant le trajet sauf à sortir sans arrêt la tête du trou. Un autre moyen même si ça fait un peu « touriste » un forfait « Sightseeing » en l’occurrence « Big Bus » . Ce forfait 48h permet de prendre ce bus spécial où et quand on veut sur 48h et inclue une promenade en bateau sur le danube.
Budapest est effectivement une très belle ville avec de très beaux monuments outre l’incontournable et très célèbre « Parlement ». Cette ville vit avec le fleuve contrairement à Vienne ce qui lui donne un charme tout particulier et ça me plait !... Il faut dire aussi qu’il fait beau et plutôt chaud alors qu’à Vienne Flo et moi avons subi un temps désagréable, frais et donc peu favorable à la flânerie touristique.
Je me balade donc sur le toit d’un bus d’où je peux profiter d’une vue imprenable sur la ville ce qui ne m’empêche pas de commencer à gamberger quant à mon retour vers la France. Comment gagner l’Aéroport avec bagages et vélo ?..
De retour à l’hôtel je m’occupe de cette question.
AOUT – SEPTEMBRE 2015
Samedi 22 Août 2015
6h15 du matin, je quitte l’appartement il fait nuit. Un peu d’appréhension…J’ai souvent pensé à ce moment…J’y suis…. Les premiers tours de roue en terrain connu pour un départ vers l’inconnu.
Gare de Pau 7h01 direction Bordeaux puis Strasbourg et enfin Mulhouse ville retenue pour entrer dans cette aventure.
Ouf ! C’est parti. Le vélo est dans la rame, les sacoches fixées sur ses flancs. Ce train va me conduire à cet endroit que j’ai choisi. De là, nous ne serons plus que deux mon vélo et moi. Il ne sera plus seulement un simple objet mais un véritable compagnon de route. Je l’imagine déjà, en fonction du temps et du profil de la route, tantôt grincer, couiner, craquer, parfois rouler dans le silence effaçant à peine les bruissements des feuilles, le souffle de vent qui s’infiltre dans les buissons, le crissement du gravier sur la chaussée alternativement bitumée puis constituée de terre, de graviers ou de sable. Nous serons deux solidairement deux. Je serai très attentif à son « état de santé ». De son comportement dépendra la qualité de mon voyage ; je dois le choyer. Nous avons passé ensemble déjà beaucoup de temps : équipement, réglages, même si, je le sais, le dérailleur n’est pas au top. Gouverner c’est prévoir dit-on mais pour voyager, c’est sûr, mieux vaut prévoir. Les jours avant le départ sont toujours stressants. Ai-je pensé à tout ? Et puis, est-ce bien raisonnable ? Et ces dents qui me posent problème ! Mon dentiste n’a pas voulu briser mon rêve Il me fournit une réserve d’antibiotiques au cas où… et me confirme notre prochain RDV le 6 Octobre… Je lui promets que je serai là !...
Je sais aussi, et surtout, qu’il faut savoir se bousculer, décider. « Décider », origine de toute action. Le plus important en fait. Ensuite il n’y a plus qu’à réaliser. Ne plus se poser de questions, ne plus laisser la place au doute, à un éventuel retour en arrière. Les habitudes, La routine ; j’ai horreur de ça !...Ne pas vouloir les laisser s’installer est pour moi une motivation suffisante pour… décider.
« Décider » un verbe si important sur lequel on s’arrête souvent avec les élèves que je rencontre dans le cadre de l’Opération avenir (relais Malakoff). Décider de sa vie, « vivre ses rêves plutôt que rêver sa vie »….. C’est vrai cela demande un peu de courage, parfois… Décider : la véritable porte vers la liberté.
J’ai donc décidé de partir libre vers l’Est et J’ai hâte….
8h12 Nous quittons la gare de Dax puis c’est Bordeaux et ses 2h d’attente. Un café croissant. Ça reste long…Une seule envie : Entrer au plus tôt dans l’aventure !...
Côté logistique le TGV /vélo est une bonne formule. Nécessité de réserver certes, mais au moins pour ce qui est du vélo sa place n’est pas contestable !...point positif par rapport aux TER parfois saturés de vélos avec le risque parfois de ne pouvoir y accéder.
Point positif également la liseuse (Kobo) permet d’emporter avec soi autant de bouquins que souhaité pour le poids d’un seul. De quoi compléter l’évasion aux heures solitaires.
Je regarde défiler le paysage totalement abandonné à cet engin qui trace rapidement son chemin de fer. Je rêve, je laisse aller mes pensées et je m’échappe, oublie tout ce qui m’entoure. Deux cigognes dans un champ…. et c’est la gare de Strasbourg. Une heure d’attente avant de se diriger vers Mulhouse. Le temps de trouver l’hôtel. Un petit tour en ville pour repérer l’endroit et c’est assez pour la journée !
Demain le voyage commence !
Dimanche 23/08/15
Plus de 110 km au compteur ...en fait si j’ai avancé de 80 km ce doit être un maximum ! En effet, mal réveillé sans doute ou trop excité par le début de cette aventure, Je commence involontairement par faire le tour de Mulhouse avant de trouver l’Eurovélo 6. Ce qui est plutôt stupide vu que celui-ci est indiqué dès le sortir de la gare. Plus tard des travaux sur la chaussée me renvoient dans une direction qui visiblement ne correspond pas à mon projet. Si je réussis tout de même à rejoindre Bâle, je finirai là aussi par m’égarer en suivant une piste que je crois être l’Eurovélo 6 et qui se révèle être l’Eurovélo 7. Bref, ce n’est pas mon jour et il pleut !
Mais c’est sans compter sur la providence, en l’occurrence une dame à vélo qui me voit arrêté devant un panneau essayant de trouver mon chemin et s’arrête pour me demander si elle peut quelque chose pour moi. Oh combien ! Cette personne très sympathique qui, en plus, parle Français, m’informe qu’en fait je m’éloigne de ma route. Elle se propose de m’accompagner vers mon objectif et nous partons donc ensemble à une cadence soutenue vers le centre de Bâle qu’elle prend la peine, aimablement, de me faire visiter. Le vélo ici est un véritable moyen de locomotion. Il pleut mais ceci ne décourage pas pour autant les cyclistes qui du reste, sont très bien équipés pour affronter tant la pluie que le froid ou le vent et, si j’en juge par la vélocité de mon guide ce n’est pas une pratique épisodique mais fréquente qui inclue, pour ce qui la concerne, de nombreux voyages à vélo….
Le centre historique est magnifique et mérite bien cette visite guidée !...
Les petites places typiques, les rues étroites se succèdent jusqu’à la traversée d’un pont. Le Rhin est à mes pieds ! Il n’y a plus qu’à le suivre … Droit devant !
Merci de tout cœur ! Madame la Providence ! Vous avez vraiment quelque chose tout près du cœur… Certes vous m’avez rendu un grand service mais surtout votre générosité et votre enthousiasme communicatif me rendent tout espoir envers l’humanité !
Accepter de se perdre et s’en remettre au destin …
Je me lance donc sur le chemin dégoulinant de pluie et de reconnaissance … du bonheur accroché à mon guidon.
En fait, tout de même, je relève que la signalisation n’est pas toujours très bonne et m’envoie parfois sur de petits chemins qui, comme il peut beaucoup deviennent rapidement boueux ce qui n’est ni bon pour le cycliste ni pour le vélo dont la chaîne et le dérailleur manifestent, par des crissements caractéristiques, leur désapprobation profonde.
Dommage, le canal du Rhône au Rhin que j’ai suivi était, avant que ne survienne la pluie, très animé avec notamment un vaste vide grenier, des barbecues géants ce qui par ailleurs ne facilite pas le passage à vélo !...Il faut mettre pied à terre et se frayer un chemin parmi la foule.
C’est un peu fatigué tout de même et pour le moins trempé que j’arrive à Bad Sackingen très typique et agréable petite ville 1° étape de mon périple c’est un bon choix. J’ai fait ce parcours sans carte détaillée de la région comptant sur une signalisation plus précise avec l’impossibilité, en ce Dimanche où tout est fermé, de me procurer le document souhaité.
Bref, content d’avoir trouvé un hôtel au confort rudimentaire mais largement suffisant. Pour ce qui est du resto (j’ai une de ces faims !..) C’est un restaurant Grec ! Pas banal mais très bon avec cette incontournable bière au format inhabituel pour moi. (Je m’y ferai progressivement).
Lundi 24 Août 76,7km
Réveil 7h30, un regard par la fenêtre. Peu de voitures encore mais les essuie-glaces sont en marche. Il va falloir s’y résoudre ! Ce sera une nouvelle journée sous la pluie... Heureusement je suis bien équipé : veste assez étanche, guêtres waterproof (très important pour préserver la seule paire de chaussures emportée). Un point positif les magasins sont ouverts ainsi que l’office de tourisme où je peux me procurer une carte de la région même si elle se révèlera moyennement utile. Il y a de fait un grand nombre de signalisations pour les vélos. Trop peut-être ?... Certaines vous envoient sur une piste puis disparaissent et vous laissent avec un « ? »… Bref aller droit devant au risque de faire plus de kms qu’il n’en faut (j’en suis certain).
Pluie, averses, ça gâche tout de même un peu et ça entame le moral. Qu’on se rassure il en reste !...J’aimerais pourtant rejoindre Neuhausen avant ce soir avec ses fameuses chutes du Rhin. Le temps n’y est pas mais je ne peux tout de même pas passer à côté. Pas de regret ça vaut vraiment la peine. Belle descente pour s’en approcher quelques photos. De là je regagne le centre-ville de Schaffhausen avec une montée qui m’oblige à mettre pied à terre dans les derniers mètres. La pente était décidément trop forte un peu de modestie face aux éléments ne peut être que bénéfique pour mon égo !...
Je me trouve donc en Suisse, la pluie n’a pas cessé et je suis trempé… Il est déjà tard et je dois trouver rapidement un hôtel dans cette ville très touristique. C’est ainsi que Je me présente tout dégoulinant à la réception d’un hôtel que j’identifie parmi les plus modestes malgré ses trois étoiles (gare à l’addition !...) On m’informe qu’il n’y a plus de single et qu’il reste juste une chambre double. Je négocie un peu le prix pour arriver à obtenir 140 € au lieu de 160€ tout en sachant que je dois me montrer magnanime au risque de terminer à la rue et par ce temps je ne suis guère volontaire. Je m’estime déjà très satisfait d’avoir trouvé un toit je me voyais mal en effet chercher un camping pour y planter ma tente sur un terrain détrempé.
Un point très positif je vais pouvoir en profiter pour faire une bonne lessive ; la chambre est bien équipée, les serviettes sont nombreuses l’essorage pourra être donc être réalisé dans de bonnes conditions et en plus il y a un ventilateur qui complétera utilement le séchage. Demain je suis sûr de repartir avec des vêtements entièrement secs… Et ça c’est du bonheur !...
Mardi 25/8/15 90,4 km
Schaffhausen – Mebkirch
Mebkirch. L’hôtel c’est fait. J’ai faim. Une pizzeria pas très loin pourquoi pas ? … Une bière, une pizza ce n’est pas très compliqué mais il faudra attendre combien de temps ??!!... Ouf ! La voilà ! … J’ai attendu mais il n’y a rien à dire produits frais et c’est bon ! Pourquoi s’impatienter ? Au fond j’ai tout le temps !... La fatigue et la faim sans doute ??…
Ce matin à Schaffhausen c’est le marché. Je passe à pied devant les étals, le soleil s’est invité il est le bienvenu. Le temps de traverser les rues piétonnes dans cette atmosphère particulière des matins tièdes encore humides des pluies de la veille et me voici sur le bord du Rhin. C’est beau, paisible. Se laisser couler sur l’asphalte et savourer ce paysage qui vient à ma rencontre. Quel mot utiliser pour décrire cet état proche du bonheur ? Qu’importe après tout je me sens bien, heureux d’être là, disponible pour savourer le présent.
Je vais donc suivre ce fleuve côté Allemand jusqu’à l’entrée du lac de constance tel sera mon objectif matinal. Comment ne pas s’arrêter à Singen !?..., magnifique petite ville très typique avec sa place et ses rues pavées ses très belles maisons aux murs peints. Il fait beau les terrasses sont nombreuses et propices à la détente ; un cadre magnifique qui fait davantage penser à un décor de théâtre ou de cinéma. S’asseoir à une table prendre un verre et attendre que le spectacle commence
Je quitte cet endroit à regret pour poursuivre ma route sur un parcours pas très évident. En fait, de là où je suis, pour gagner la source du Danube, je devrais aller vers le Nord ouest et donc repartir un peu en arrière et je n’en ai pas envie. Je vais donc m’improviser une voie vers le Nord Est qui me permettra de rejoindre ce fleuve un peu plus en aval. S’il fait relativement beau, le soleil n’est pas très chaud et la tempértature ressentie sur le vélo est tantôt chaude tantôt froide suivant les passages à l’ombre ou exposés au soleil. Je n’aime guère cet inconfort et je réalise que je suis tout simplement entrain de m’enrhumer. Conséquences peut-être des jours de pluie précédents, mon organisme est sans doute affaibli et résiste mal. Ce n’était pas vraiment indispensable !...Il faudra faire avec…
Je croise beaucoup de vélos et parmi ceux-ci un pourcentage important de VAE (Vélos à Assistance Electrique) rapidement identifiables à l’air dégagé arboré par leur conducteur. Un peu d’arrogance même parfois voire même de dédain ?!... Si !..Si.. !...
Faudrait-il distinguer les randonneurs à vélo en deux catégories ?...
Mercredi 26/08/2015 Munderkingen 85,7km
Arrivée à Munderkingen, ULM est à 46 km
Le but ce matin était donc de rejoindre le Danube, ce que j’ai fait à Sigmarigen. Question forme c’est moyen, évidemment, avec ce rhume et ce nez qui n’arrête pas de couler. Pas très pratiqe à vélo. De plus, même s’il fait grand soleil le vent est très présent et donne vite froid lors des passages à l’ombre ce qui pose problème quant au choix du type de vêtements à adopter.
Pour la première fois, j’ai rencontré des Français ! Un jeune couple qui, alors que j’étais arrêté à un emplacement pique nique aménagé, me demande en anglais s’ils peuvent partager l’endroit. Je les invite bien naturellement à s’installer. Nous réalisons très rapidement que nous sommes français et poursuivons donc avec plus d’intérêt encore la conversation. Je me montre un peu curieux sur leur voyage étant donné qu’ils utilisent des vélos pliants ce qui n’est pas commun. Leur choix s’est porté sur ce type de vélo pour des raisons de commodité lors des voyages en train ou en avion compte tenu de leur facilité de rangement. Pour la rando ce n’est peut-être pas optimum mais néanmoins très pratique. En fait tout dépend de ce qu’on veut privilégier. L’important n’est-il pas de partir ?
On parle vélo, voyage, naturellement. La jeune femme est de type asiatique et a déjà beaucoup d’expériences de voyages à vélo pour avoir effectué, notamment, une rando sur deux années avec une traversée du continent Américain du Sud au Nord. Le choix Sud –Nord, me dit-elle n’était pas le plus judicieux en raison du vent le plus souvent contraire dans ce sens.
Je suis toujours très admiratif de ces jeunes qui n’hésitent pas, le plus souvent, une fois leurs études terminées, à prendre du recul, s’interroger sur les valeurs de la société dans laquelle ils vivent, rencontrer des populations différentes, remettre en cause les idées toutes faites. Prendre le risque de se jeter dans le vide, dans la véritable aventure, le plus souvent avec très peu de moyens financiers et relever le défi de la confiance dans l’humanité. Prendre du temps pour mettre tout à plat, dégager l’essentiel et tracer leur propre chemin vers l’avenir.
Puis ce sont trois Français dont une Française de Mulhouse justement qui voyagent ensemble pour quelques jours le long du Danube. La soixantaine, tous les trois formaient un groupe à quelques centaines de mètres devant moi. La distance qui nous séparait ne variant guère malgré une allure relativement soutenue je me suis dit que, décidément, je ne devais pas être dans une très grande forme. Un croisement les amène à s’arrêter ce qui me permet d’arriver à leur hauteur et d’échanger sur la direction à prendre, l’étape du soir, etc…. Je réalise alors qu’ils ont des VAE ce qui, au passage, met fin à mes inquiétudes quant à ma condition physique du moment.
On croise un peu de tout sur ce parcours, des tricycles, des vélos avec sacoches, avec remorques de tous les modèles et beaucoup de vieux (comme moi !..) mais aussi des jeunes, des enfants sur de petits vélos avec de petites sacoches encadrés de parents chevauchant des montures métalliques surchargées. Quelque chose de commun à toute cette population : un sourire à fleur des lèvres significatif du plaisir d’être là.
Question langue l’Allemand ce n’est pas ça évidemment mais avec l’Anglais tout de même fréquemment parlé on s’en sort toujours.
Ma première impression concernant les allemands a été de ne pas les trouver très chaleureux par comparaison aux Suisses que j’ai trouvés en revanche très agréables et toujours prêts à rendre service. (Je reviserai favorablement cette première impression sur les allemands par la suite…)
Ce soir j’ai fait halte dans une guesthouse en fait c’est très semblable à un hôtel de type 2 étoiles. J’espère y passer une bonne nuit de repos car ce rhume me crève et J’ai les jambes en bois !...
Un passage par la salle de restaurant. les menus sont en allemand uniquement …pas facile !... Allons-y donc au hasard ! De toute façon ça doit être comestible ! Quelques minutes plus tard ma commande me sera présentée sous la forme d’une viande panée accompagnée de frites et de légumes (le choix n’est pas si mal !...) Une bonne bière pour noyer le tout. Je suis rassasié. Le sommeil sera profond !...
Jeudi 27 Août 2015 Dilligen 111km
Une surprise agréable à noter. Je pensais en effet que le prix du séjour en Allemagne serait beaucoup plus élevé et si j’en crois le coût de cette étape c’est loin de ce que j’aurais pu craindre ou imaginer. Le petit déjeuner (copieux) est compris dans le prix de la chambre soit 26€ auquel j’ajouterai 11€ pour le dîner. De quoi vous dissuader de faire du camping quand on sait qu’il est important de bien récupérer pour profiter de journées parfois longues assis sur une selle qui ne manque pas, au fil des kilomètres, de manifester son incontournable et douloureuse présence !...
Un objectif aujourd’hui : « ULM » Très jolie ville, beaucoup de vélos sur la place de la cathédrale particulièrement imposante par sa hauteur. Je m’installe en terrasse face à ce magnifique monument. Je pensais passer la journée ici mais finalement et, je ne sais du reste pourquoi, je reprends le guidon et continue ma route. Je continue tellement que le temps passe et qu’au moment de trouver un logement je trouve trois guesthouse à la suite fermées. Je devrai poursuivre jusqu’à Lauingen où je tombe évidemment sur un trois étoiles 63 € la chambre petit dejeuner compris.
Une bonne occasion pour se reposer. Un coup de fil de Florian qui s’inquiète de savoir où je suis. Pas le courage de sortir dîner. J’ai toujours des provisions avec moi et je m’en contenterai. Je prends soin de les renouveler (très important) Je connais trop la difficulté que représente une fringale lorsqu’il faut fournir des efforts pour poursuivre sa route.
Cette journée aura été un brin monotone. J’ai retrouvé le jeune couple de Français sur le chemin ; ils m’ont rejoint dans une montée comme quoi ils avancent bien. Nous partageons un moment la route puis à une bifurcation après avoir hésité sur la direction à prendre nous prenons chacun un chemin différent. Advienne que pourra. Bonne chance !...
Mon chemin me conduit jusqu’à un espace près du Danube où se sont donné rendez-vous nombre de campingcaristes, comme d’habitude, agglutinés les uns aux autres. Un banc se situe tout près de là donnant sur le Danube je m’y installe pour prendre mon repas. Comme je suis en train de manger et, que pour ce faire, j’ai déballé mes provisions dont une bouteille de yogourth à boire et autres boissons, un « pépé » me fait signe, s’approche et veut, du moins c’est ce que je comprends, que je jette mes déchets à la poubelle. Je suis surpris par cette intervention et ce qu’elle traduit : « Quelqu’un à vélo ne peut qu’être qu’une sorte de SDF qui va polluer son environnement ! » Aucune amabilité. Désagréable d’être considéré comme un pollueur! je le regarde une fois sa mission de sauvegarde de l’environnement accomplie, regagner son petit fauteuil de toile pliant, s’asseoir près de son petit chien attaché serré à l’extérieur de son petit camping car… Quelle tristesse et quelle solitude dégagées par cet homme ! Je ne m’attarde pas. Cet endroit me fiche le cafard !...
Aujourd’hui je me sens crevé, les jambes ont du mal à répondre aux sollicitations. Je n’ai pas l’intention d’aller très loin. Neubourg sera le terme de cette journée. Et comme d’habitude, la priorité est de trouver un logement.
Je tourne un peu dans Neubourg puis reviens vers mes pas vers un petit hôtel repéré en passant ; 32€ avec petit déjeuner c’est correct. Une bière en arrivant, un instant de réconfort apprécié. Je suis déshydraté. Je dois décidément boire davantage sur le parcours. J’écris ces lignes du patio de l’hôtel ; un petit coin sympa que je savoure avant de prendre possession de ma chambre. Je prends le temps, je relaxe . Ca y est !.. je crois que je suis en train de rentrer dans une sorte de bulle où le temps n’a plus vraiment d’importance. Rouler , manger, dormir, découvrir , rencontrer, réfléchir, penser, beaucoup de questions face, par exemple, à l’importance du flot d’immigrants dont un pourcentage énorme meurent pour avoir juste essayé de trouver une vie meilleure. Que faisons-nous ? Que devons-nous faire sur le plan individuel et collectif ? Quelle est la politique de l’Europe en la matière ? Le monde est fou ! On marche à l’envers. Nous vivons un temps déraisonnable ! Est-il possible encore qu’une petite minorité de personnes détienne une grosse majorité de la richesse mondiale laquelle s’accroit davantage chaque jour au détriment de tous les autres. De plus en plus de pauvres et de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Cette situation intenable nous conduit droit dans le mur les yeux ouverts et les freins ne fonctionnent plus…
Arrête de ganberger !... C’est l’heure de songer à touver de quoi te restaurer !... Et c’est ainsi que je referme mes élans de compassion envers mes frères humains. Ce n’est pas moi qui vais sauver la planète !....
Pas très loin il y a un restaurant Vietnamien pourquoi pas ? Crevettes machin… sauce barbecue plus riz et bien entendu une bière. Pour ce qui est de la bière ça en fait tout de même deux pour cet après-midi et je me rends compte que c’est bien de l’alcool. C’est frais, ça désaltère, mais les verres sont de grande taille. C’est curieux comme d’habitude j’ai toutes les peines à terminer 25cl mais à vélo en fin de journée ça passe sans problème aucun…C’est même devenu au fil des jours le réconfort attendu de fin de journée ! Je suis décidément mal parti ! …
Samedi 29/08/2015
En rangeant mes affaires ce matin je m’aperçois qu’il me manque mon blouson jaune léger que j’ai beaucoup apprécié jusque là pour différentes raisons : de sécurité tout d’abord car il permet d’être vu de loin et c’est aussi un excellent coupe vent. Je l’ai quitté hier à l’occasion d’une pause, j’ai dû le poser sans le fixer sur une sacoche et partir sans faire attention . Ca m’apprendra à être plus concentré sur ce que je fais !...La bière ?... non je ne crois pas !...
Il fait beau et chaud, l’environnement très agréable. L’important est de pouvoir se désaltérer régulièrement. Confiant dans la possibilité de trouver régulièrement des endroits où boire et faire le plein de ma gourde, je ne me surcharge pas en eau. Je passe ainsi devant un café, restaurant, auberge qui de l’extérieur me semble très accueillant. Une terrasse borde le Danube et la patronne s’adresse à son personnel en Italien ! Super, je vais pouvoir enfin commander ce que je veux ! S’arrêter un moment, laisser le temps passer et juste goûter ces instants !...
Dans quelques kilomètres, je vais devoir embarquer mon vélo sur un bateau. Les falaises qui, à cet endroit, bordent les rives du Danube forment une gorge que l’on ne peut franchir qu’en bateau à moins, pour l’éviter, de faire un détour significatif. J’arrive rapidement à proximité du quai où un bateau est justement prêt à partir. Je n’aurai pas à attendre. A peine embarqué on largue les amarres. Le « navire » est assez grand ; ce qui procure une impression de croisière touristique, la durée en moins mais ça crée une petite parenthèse pas désagréable pour 8,50€ . C’est le wek-end. Il fait chaud et de nombreux baigneurs profitent de la fraîcheur de l’eau.
Les gorges passées, je débarque à nouveau sur la rive pour poursuivre jusqu’à Kelheim où je cherche un abri. Pas si simple. Je me dirige vers l’office du tourisme pour obtenir une information sur les possibilités de logement offertes par cette ville. La personne de l’accueil, sympa au demeurant, m’indique un hôtel où je me rends immédiatement mais qui s’avère être une mauvaise piste puisqu’il est fermé. Je retourne donc en pays connu en l’occurrence l’office du tourisme et je fais part de ma désillusion à mon interlocutrice qui me demande avec un brin d’humour, de l’excuser pour cette fausse bonne adresse. Elle téléphone alors à un autre hôtel où après m’avoir informé du prix elle me réserve une chambre. Je n’ai plus qu’à me rendre à l’adresse indiquée. Quand arrive le soir, avoir un logement est un soulagement car, malgré tout, la fatigue est là et la perspective d’une bonne douche, la possibilité de laver ses vêtement sont particulièrement appréciés.
Cet hôtel fait aussi restaurant, je vais donc profiter d’une table à l’extérieur. Il a fait très chaud aujourd’hui. Heureusement il existe le long du parcours suffisamment de petits super marchés pour faire le plein de boissons fraîches.
Dimanche 30/08/2015 Arrivée à Dogen 95km
C’est Dimanche et ça se ressent. L’atmosphère est paisible, les bords du Danube très fréquentés et les activités nombreuses : Pique nique, baignade, canoë, ski nautique et en général tout ce qui flotte est utilisé pour profiter de la fraîcheur de l’eau.
Les berges du Danube en ce week-end sont aussi les lieux favoris des fêtes locales traditionnelles, champêtres, typiques de la bavière que je traverse en ce moment. S’arrêter quelque temps, se mêler à la foule, Il est près de midi, les barbecues fument et répendent dans l’atmosphère leur caractéristique parfum de viande grillée, la bière est sous pression tandis que l’orchestre bavarois couvre les chants et les cris de ses flons flons entraînants. Le cœur est à la fête !...
Je fausse compagnie à cette joyeuse assemblée pour poursuivre ma route. Il fait très chaud, la déshydratation guette et les kilomètres se parcourent a vec un manque d’énergie évident. Le trajet heureusement ne présente pas de difficulté; le plus souvent plat mais le revêtement non asphalté est peu roulant avec un mêlange de sable, de graviers, de cailloux qui engendre de la poussière. Je profite de la traversée des villages pour me désaltérer ; ici ce sont trois grands jus d’orange que j’avale en suivant et que le serveur me sert en se demandant quand je vais bien finir par m’arrrêter. Plus loin c’est un peu plus compliqué, il est cinq heures, les tables sont réservées, les serveuses sont en costume traditionnel local et lorsque je demande ne serait-ce qu’un coca il semble que répondre à ma demande présente une difficulté. Je réussis tout de même à être servi heureusement pour moi car je dois absolument me réhydrater. Les gens arrivent peu à peu, s’installent à table et outre les consommations (bière naturellement) ils commandent à manger. Est-ce déjà l’heure du dîner ? Trop tôt pour moi je veux juste boire un verre et m’échapper.
Arrêt à Dogen dans un guesthouse. Belle mais dure journée ! Je n’en croyais pas mes yeux mais sur mon chemin je suis passé devant le Parténon ! Une réplique exacte de celui planté sur l’Acropole d’Athènes. J’ai cru un moment que les grecs avaient été contraints par la commission européenne de le vendre à l’Allemagne pour éponger la dette publique !...
Lundi 31 Août 2015 PASSAU 89km
Journée chaude encore ! Je suis parti plus tôt ce matin pour profiter de la température plus clémente des premières heures. L’objecif est de ralier PASSAU. C’est Lundi, les petits super marchés sont ouverts. Le seul fait d’y entrer est déjà un bonheur. C’est un peu comme entrer dans un réfrigérateur compte tenu de la chaleur extérieure. Ca fait un bien fou en permettant, pour un instant, au corps de retrouver une température plus supportable.
Sur le parcours, nombreux, d’ailleurs, sont les cyclistes à arrêter un moment leur progression pour se jeter dans le fleuve le temps de se rafraîchir un peu.
En arivant à Passau, je passe devant un magasin de vélos et comme mon dérailleur fonctionne de plus en plus mal je décide de m’y arrêter pour tenter de résoudre ce problème. Le magasin est très important et comporte un vaste espace dédié à l’entretien où pas moins de quatre personnes oeuvrent au service d’une clientèle locale et cosmopolite. La personne avec laquelle je m’entretiens à l’accueil et à qui je fais part de mes difficultés m’accompagne vers un mécano qui parle anglais ce qui facilite bien entendu le dialogue. Très sympa en plus d’être très compétent, il identifie très vite ce qui ne va pas. Il change une protection de câble qui l’empêche de coulisser librement, règle minutieusement le dérailleur, vaporise ce qu’il faut d’huile, trouve une solution pour mon guidon qui grince et me conseille d’acheter un spray d’huile spéciale à mettre de temps en temps sur la chaîne . J’en aurai pour 33€ vérification de la pression des pneus comprise (j’étais en réalité sous gonflé d’où le moindre rendement que j’attribuais à mon manque d’énergie) Me voici sur un vélo qui tourne comme une horloge (proximité avec la Suisse ?...) et qui répond au doigt et à l’œil à chaque sollicitation de mon dérailleur. Wahou !...C’est tellement mieux !...
Je passe au bureau « Tourist info » pour demander où je peux trouver où dormir. Un coup de fil et c’est réglé. Un petit hôtel tout près de là pour 35€ . Une douche, un peu de lessive, le temps d’écrire ces quelques lignes et me voilà prêt pour partir à la découverte de cette ville de Passau que j’ai notée comme une étape importante de mon parcours. Demain c’est l’entrée en Autriche, adieu l’Allemagne un pays que j’aurai finalement bien apprécié malgré la difficulté de la langue.
Je parcours donc les rues de cette ville et je suis attiré par un restaurant italien dont les serveurs, italiens, un brin fantaisistes, sont habillés en moines… pourquoi pas après tout ? l’avantage pour moi c’est que naturellement ils parlent italien. Cela dit ce n’est pas bien compliqué même en allemand de commander une pizza avec un verre de lambrousco fresco !
Confortablement restauré, je poursuis ma visite. Le cœur de la ville occupe la péninsule insérée entre le Danube et l’Inn et l’llz qui se rejoignent à Passau. Cette réunion donnera ensuite au fleuve toute sa dimension. Cet endroit a beaucoup de charme et nombreux sont les promeneurs à le parcourir et ce soir justement je peux profiter du soleil couchant.
Je suis passé à la cathédrale dont la particularité se situe surtout à l’intérieur et au fait qu’elle renferme le jeu d’orgues le plus important d’Europe. En fait cinq orgues peuvent être activés en même temps. Le temps de ma visite quelqu’un jouait et j’ai pu juger de l’acoustique extraordinnaire. Assister à un concert d’orgues ici doit être fabuleux ! Hélas c’est seulement le mercredi que sont donnés les concerts. Dommage, nous ne sommes que Lundi ! J’aurais bien aimé !...
Mardi 01/09/215
Je quitte Passau. Dès la sortie de la ville le fleuve s’élargi fortement avec la réunion de ses deux afluents. L’environnement est paisible, la piste est asphaltée le parcours est idéal. S’il faut démarrer une rando vélo sur le Danube c’est vraiment d’ici, voire d’ULM, que je conseillerais de le faire. Le fleuve coule dans une vallée très encaissée avec de nombreux et larges méandres. Le passage d’une rive à l’autre est rendu possible grâce à certains endroits aménagés d’une sorte de station munie d’une cloche qu’il convient d’agiter pour qu’un petit bateau arrive de l’autre rive et vienne vous chercher. De jolies auberges jalonnent la piste et permettent de se désaltérer et de se restaurer dans un cadre très agréable. Aussi, je ne manque pas de m’arrêter pour déjeuner d’une magnifique salade du chef acompagnée de deux grands verres de jus d’orange. Copieux et léger à la fois ce qui me conviendra parfaitement compte tenu de la chaleur qui monte progressivement. Le but aujourd’hui est d’atteindre LINZ et quelque chose me dit qu’un orage pourrait bien arriver.
J’échappe à l’orage et j’arrive à Linz où je pense trouver très vite à me loger. Erreur, après avoir parcouru une partie de la ville sans succès, je finis par me perdre dans une zone vraiment « zone » et je ne sais trop comment me sortir de là. Heureusement, je croise un cycliste (quelqu’un à vélo : nous avons forcément des valeurs communes !) à qui je demande où je peux bien me trouver et comment je peux rejoindre le « donau ». Il me propose de le suivre pendant un moment puis m’indique ensuite le chemin à suivre avec beaucoup de gentillesse. C’est toujours plus difficile dans les villes importantes de trouver un logement aussi, je vais poursuivre au-delà de Linz à la recherche de mon point de chute. Garder confiance toujours ! Une enseigne « Cohotel » au loin… Je crois que je suis sauvé ! j’espère néanmoins qu’il y aura des chambres disponibles. Disponibilité il y a ! ouf !... L’hôtel est moderne et confortable ce que j’apprécie d’autant plus qu’à l’extérieur le temps s’est vite transformé et l’orage que je craignais arrive accompagné de pluie et de vent fort.
Que m’importe je suis à l’abri !...J’appelle alors Florita pour convenir de l’organisation de notre rencontre à Vienne. Ce serait tout de même chouette ! Espérons !...
Mercredi 02/09/2015 93km arrêt près de POCHLARN
Il a beaucoup plu cette nuit avec un vent violent qui a dispersé sur la voie des feuillages et de nombreuses branches arrachées. Une sorte de violence prélude à mon prochain arrêt ? MAUTHAUSEN ! nom tristement célèbre… Visiter le mémorial ou passer mon chemin ? J’hésite. Les souvenirs d’Auschwitz me reviennent en mémoire. Mon moral ne va-t-il pas en prendre un coup ? Le mémorial se situe sur une colline et pour s’y rendre il faut s’écarter un peu du parcours avec une côte à 14% (tout de même) sur 4 à 5 km. Je le prends comme un défi. Je me dis que je suis courageux et que tous ces gens morts ici dans d’effroyables conditions méritent bien un effort et un peu de temps à leur consacrer pour leur rendre hommage.
La cote est rude mais ça passe et là-haut le décor est bien similaire à tous ces camps nazis. Tout y est ! baraquements, crématoriums, barbelés, etc…moins impressionnant qu’Auschwitz peut être mais peut-on comparer une horreur avec une autre ?...
Tout ceci a-t-il servi à quelque chose ? Plus jamais ça !.. n’a-t-on cessé de répéter... Non, peut-être, mais tant d’horreurs existent encore, différentes ? sans doute ! … mais la même haine, le rejet, la peur de l’autre, l’égoïsme, l’individualisme…et toujours cette multitude d’humains qui souffrent !...
La redescente vers la vallée du Danube sera rapide mais Il me faudra du temps pour émerger peu à peu de cette plongée dans l’inhumanité !
Le trajet est un peu monotone et le temps menaçant ce qui n’arrange rien. Je ne récolterai heureusement que quelques gouttes de pluie au cours de cette journée qui aura vu mon compteur afficher les 1.000 km réalisés depuis mon départ. En principe ça se fête !... Bon, oublions ça !....
Descente dans la salle de restaurant. Je commande bien entendu une bière et comme on me présente aussi une carte et que j’ai faim, je commande un plat appelé « cordon bleu » en fait une escalope entourée de jambon plus fromage le tout pané accompagné de frites et d’une assiette de crudités. C’est énorme !!...Je finirai la bière mais pas le plat. Trop c’est trop !...
Jeudi 03/09/2015 119,9 km Kritzendorf (20 à 25 km de Vienne)
Le départ ce matin était un peu humide. Je me suis inquiété car la roue avant sans être dégonflée avait perdu en pression. Un coup de pompe et finalement ça tiendra ces 120 km
Un peu difficiles ces km . Je voulais tout d’abord m’approcher au plus près de Vienne afin d’avoir du temps, pour, en prévision de la venue de Flo organiser un minimum notre séjour.
Dur aussi parce que, depuis ce matin, un vent d’Est, donc contraire, ne m’a pas lâché alors qu’à la fois les jambes et le postérieur (surtout) me réclament un traitement un peu plus cool.
Un point sur la situation : Flo arrive le 5 au soir. Une chambre est réservée au « Don Bosco » et j’ai donc une bonne journée d’avance. La préoccupation immédiate est de trouver quelque chose pour ce soir et de me rendre demain à Vienne. En prévision j’essaie de joindre le « Don Bosco » par tel afin de modifier la date de réservation. En vain le numéro en ma possession ne semble pas être le bon. Je m’y rendrai donc directement demain.
Vendredi 04/09/2015 26km VIENNE
Je n’étais vraiment pas très loin 26 km en comptant quelques petits détours pour me rendre à l’hôtel (bien pratique le GPS !)
Je m’informe sur la réservation effectuée, ce qu’on me confirme et demande à la personne de l’accueil s’il est possible d’avancer la réservation à ce jour. Il n’est pas 11h et après un coup de fil au responsable, elle me permet de m’installer dès à présent chambre 510 si je le souhaite. Super !... je peux donc immédiatement me libérer de mes bagages et de mon vélo pour repérer les lieux et surtout les moyens de locomotion possibles jusqu’à l’Aéroport.
L’hôtel ? C’est plutôt pas mal, un brin austère (Don Bosco). En fait, il s’agit d’une résidence pour étudiants qui est transformée en hôtel durant l’été. Un gros avantage : Les chambres sont grandes, modernes et très bien aménagées .
Je me procure un plan de la ville et repère très vite la station de métro proche de l’hôtel. Parfait ! Je vais de là repérer le lieu de départ du « CAT » (city airport train), train direct pour l’aéroport. Vu ! la liaison est simple et rapide. Je marche un peu dans cette capitale. La station « CAT » est située toute proche de la cathédrale. L’endroit est très fréquenté par une foule aux origines multiples très sollicitée par une horde d’agents en habit du XIX° qui proposent des places pour les nombreux concerts donnés dans cette ville qui transpire la musique classique.
Samedi 05/09/2015 VIENNE
Petit déjeuner, il est 8h et je m’apprête à découvrir davantage cette ville.
Première impression ?...Je demande à en voir davantage. En un mot ce n’est pas le Wahou ! que j’imaginais. Tel que l’on peut l’avoir à Venise par exemple du moins pour ce qui me concerne. Mais attendons de voir espérant au passage que le temps sera plus de la partie parceque s’il ne pleut pas les nuages sont très présents et il fait plutôt frais.
Je prends donc le métro situé non loin de l’hôtel (station Kardinal- Nagl-PL), pour me rendre à l’office du tourisme où je me procure des « Pass 72h » qui nous faciliteront, durant notre séjour, l’utilisation des transports en commun. Je prends au passage quelques documents relatifs aux concerts proposés et autres curiosités.
J’ai du temps d’ici l’arrivée de Flo et je me promène dans les rues piétonnes, c’est Samedi il y a foule. L’atmosphère est agréable mais rien qui se distingue vraiment d’une autre grande ville touristique ailleurs en Europe.
J’ai une petit faim. Je suis attiré par le fumet qui s’échappe d’un emplacement sur lequel sont installés des stands. Je m’approche pour constater que ce sont de nombreuses variétés de saucisses que l’on fait griller. Si je m’en refère au nombre de personnes qui se pressent pour commander je pense que ça vaut la peine de tester. Je montre, un peu au hasard, une des saucisses objet de mon choix. On prend soin de la couper en petits morceaux qui seront disposés sur une tranche de pain laquelle sera à son tour posée sur un carton avec une pique en bois et un peu de moutarde en accompagnement. Voilà pour ce qui est de ma première dégustation locale !... A défaut d’être véritablement gastronomique c’est savoureux et si j’ajoute la convivialité qu’offre la possibilité de déguster sur de petites tables disposées autour du stand, c’est, en final, un bien agréable moment.
Je me rends en avance à l’aéroport pour attendre Flo. L’avion est à l’heure et j’aperçois dans le flot des passagers mon petit poulet qui débarque avec sa valise et son sac. Bisous, bisous !!.................
Faim ? oui ? non ? pas trop… Il y a un supermarché tout près. On prend un peu de pain du jambon et une bouteille de proseco seco laquelle ne durera que le temps de grignoter à l’hôtel nos quelques provisions….
Ainsi commence cette agréable parenthèse dans mon voyage.
Nous disposons donc de quatre jours pleins pour jouer les tourtistes. Ce que nous ferons entre autres en nous intéressant à la ville que nous parcourerons beaucoup à pied, ou avec le « Ringtram » (Train spécialement destiné à la visite touristique de la ville) . Assister à un concert est incontournable c’est ce que nous ferons avec le concert quartet Mozart – Schubert en l’église Ste Anna. Je remarque une église orthodoxe, je sais, pour en avoir souvent visité en Grèce, qu’elles sont généralement richement décorées. J’y entraîne Flo qui ne connaît pas. Une cérémonie est en cours à la quelle nous assisterons. Une façon de mieux connaître le rite de cette église aux nombreux points communs avec l’église catholique. Nous visiterons la magnifique galerie « Albertina ».
De Vienne nous irons à Brastilava par bateau (Twin City Liner) qui rapidement nous conduira dans la capitale Slovaque. Très jolie ville, qui mérite d’y consacrer quelque temps, visite du château qui domine la ville et le Danube, ballade dans les rues animées. Quelques restaurants, quelques patisseries….
Une très agréable parenthèse avec tout de même le regret de na pas avoir eu un temps plus favorable : plutôt frisquet et vent fort.
Mercredi 09/09/2015
Je viens de raccompagner Flo à l’aéroport. Mauvaise nouvelle tout d’abord ; l’avion Frankfurt – Toulouse est annulé . On nous demande de voir avec le comptoir Austrian les possibilités de changement de vol. Une solution est finalement trouvée avec un vol Vienne- Bruxelles – Toulouse Départ à 17h30 avec une arrivée à Toulouse prévue un peu plus tôt que le vol initial ce qui est finalement plus intéressant pour Flo qui doit se rendre ensuite directement à Lamarque. (en fait, hélas, le départ de Vienne aura lieu avec un retard très important)
Je quitte donc Flo à la porte d’embarquement et regagne l’hôtel où l’on me propose de déménager pour une chambre single. A noter tout de même que c’est particulièrement sympa de me permettre de bénéficier d’un prix de chambre inférieur malgré le fait qu’il soit déjà tard. Même étage ; l’échange est rapide me voici chambre 505 seul et un peu triste.
Jeudi 10/09/2015 120 km Vienne – Mosonmagyarovar (imprononçable !)
On finit par s’habituer au confort et reprendre le vélo demande un petit effort de volonté. Hier soir en rentrant de l’aéroport je passe vérifier l’état de mon vélo et Je m’aperçois que la roue avant est dégonflée. Il y a donc bien une fuite et je dois réparer immédiatement. Je transfère le vélo dans ma chambre pour me permettre d’effectuer le changement de chambre à air de manière plus confortable. Il s’agit en fait d’une très légère fuite mais pas question de poursuivre dans ces conditions. Le changement de pneu n’est pas très aisé compte tenu de la nature rigide du type de pneus que j’ai choisi justement pour leur robustesse. Bonne idée d’avoir effetué ce contrôle, je me voyais mal réparer demain au moment de partir.
Le temps n’est toujours pas favorable. La question de mon retour en France commence à se poser : Train, bus, avion ? l’embarquement du vélo représente une difficulté. Je verrai bien !...il reste maintenant à me remotiver pour ces kilomètres qui me mèneront jusqu’à mon prochain objectif : Budapest.
Je sors de Vienne sans trop de difficulté, je me retrouve sur les berges du Danube que nous avons longées avant-hier en bateau. Le trajet est facile jusqu’à Bratislava avec un temps qui, s’il s’est amélioré, reste frais. Je passe Brastislava et poursuit ma route un brin monotone mais pas désagréable pour autant, laquelle me conduira jusqu’à cette ville au nom imprononçable de MONSONHGYAROVAR. Cette ville est véritablement la capitale de la clinique dentaire. Il y en a en nombre ainsi que des hôtels trois étoiles et plus pour accueillir les patients qui, le temps de leur séjour peuvent également bénéficier des soins qu’offrent les thermes. Une véritable industrie qui semble bien fonctionner auprès d’une clientèle attirée par le moindre coût des traitements proposés.
Vendredi 11/09/2015 103 km Komaron
Le temps ce matin est menaçant mais il ne pleut pas .. Pas encore !… La première partie du trajet est agréable jusqu’en début d’après-midi où il commence à pleuvoir et là que faire ? je ne traverse que de petits villages dépourvus de « Zimmer ». Je m’arrête pour faire le point et réfléchir à la décision à prendre. J’avais prévu d’aller jusqu’à Komaron mais je crains, compte–tenu du temps, que ce soit présomptueux.
Je ne suis pas seul à me poser des questions. J’aperçois un cycliste d’une quarantaine d’années, pas très loin avec qui j’entame la conversation. Il est Hongrois et effectue une boucle de plusieurs jours à vélo. Il me demande d’où je viens et où je vais. Sa prochaine étape devrait être Tarta mais Il se demande lui aussi s’il ne doit pas abréger cette étape et trouver au plus tôt un hôtel. Nous sommes à Bony et nous devrions trouver quelque chose à Babolna situé à 7km d’ici. Nous décidons d’affronter ensemble les éléments défavorables jusqu’à cette agglomération.
A Bana la pluie est décidément trop forte et nous oblige à nous arrêter dans un petit café, le temps justement d’un petit café et surtout de laisser la pluie tomber en poursuivant la conversation. Il est parti à vélo me dit-il parcequ’il est « mal dans sa tête » il ne veut plus penser à rien et faire le vide complet. Il en est à 800 km parcourus. C’était ça ou le suicide poursuit-il. Je commence à le regarder bizarement… il m’inquiète ! … Je comprends en fait qu’il a quelques difficultés à supporter ses conditions de travail.
Il est tout de même curieux car, outre ses bagages il transporte une selle de rechange. Pourquoi pas ?... mais la garder fixée à une seconde tige de selle ne manque pas de m’étonner. Je lui fais remarquer qu’il aurait pu se contenter de la selle seulement mais je ne crois pas qu’il ait bien compris ce dont je voulais lui parler. Pour lui une selle = une tige de selle. C’est vrai que de cette façon c’est plus facilement interchangeable. A chacun sa façon de concevoir et d’organiser sont confort après tout…
Le temps finit par s’éclaircir, l’averse s’est calmée. Nous reprenons la route. Arrivés à Babolna le seul hôtel de la ville est complet en raison d’une compétition hippique qui a lieu le lendemain. C’est bien notre chance ! Mon compagnon de route allant vers Tarta et moi vers Komaron. Nous décidons donc de nous séparer là en nous souhaitant bonne chance !...
Je suis donc la route en direction de Komaron le trafic n’est pas excessif mais la pluie est toujours présente et le jour commence à baisser. J’ai allumé tout ce que j’avais à l’avant comme à l’arrière pour faire en sorte que l’on me voit le plus possible. Je suis au mieux les indications portées sur mon guide lesquelles m’invitent à quitter la route pour m’engager sur une piste défoncée pleine de trous qui s’enfonce dans les bois …Au bout d’un moment, compte tenu de l’état du sentier, je crois vraiment m’être trompé. C’est en pricipe 6 à7 km qui sont à parcourir et, sous la pluie sur une piste à travers bois qui devient de plus en plus boueuse le chemin me paraît très long.… Pas agréable du tout avec un risque réel de chute je reste donc très concentré, pour éviter ce qui pourrait être un désastre . En cas de problème, en effet, je ne vois pas qui pourrait venir me chercher ici. L’arrivée paraît lointaine avec bien présent le doute d’être dans la bonne direction. J’arrive malgré tout à proximité d’une agglomération alors que la pluie redouble et rien en vue qui puisse resembler à un hôtel. Je demande à un piéton qui ne parle rien de ce que je pourrais être susceptible de comprendre mais qui, lui, comprend heureusement très bien, que je cherche quelque part où dormir. Il réfléchit quelques instants et m’indique en quelques mots et quelques gestes très précisément où je devrais trouver. Je suis fidèlement ses indications qui me conduisent devant un hôtel où j’entre ruisselant de pluie de la tête aux pieds.
(Comme quoi la communication n’est pas qu’une affaire de langue.)
Une chambre libre ?... Réservé ?... Non ! .. ???..... Oui c’est possible !... ouf ! … Il est tout de même près de 19h !
Sur le trajet j’aurais aimé pouvoir consacrer un peu de temps à la visite de cette belle et pittoresque ville de GYOR. La météo m’en a dissuadé.
Cette journée n’aura vraiment pas été la plus agréable !....
Samedi 12/09/2015 88,6km DUNABODANY
Enfin il fait beau ! et la température monte progressivement au cours de la journée. Alors je flâne un peu, je m’attarde dans le villages, m’arrête au bord du Danube…
Je prends mon temps. Je sais que la fin de mon voyage est proche. Je fais durer et je savoure intensément les derniers kilomètres. Je roule en territoire slovaque la majeure partie du temps sur un parcours entièrement dédié aux vélos avec un revêtement de très bonne qualité. C’est facile, malgré le vent de face qui souhaiterait assombrir l’état de quasi béatitude dans lequel je me trouve.
J’aperçois au loin le dôme d’une basilique. J’approche de la très jolie ville touristique d’ ESZTERGOM qui domine le Danube. Les bords du fleuve sont aménagés. Tout invite à la flânerie.
Je devrais céder un peu plus au charme de l’endroit et y faire halte pour la nuit. Je vais pourtant poursuivre ma route, préférant sans doute l’incertitude de trouver un logement un peu plus loin ?... Je porte mon attention sur un panneau sur ma droite qui indique « pension » Je ne sais pourquoi mais je décide de suivre cette invitation. La montée est très forte mais le cadre , entouré de vignes est magnifique,. L’emplacement aménagé avec goût dispose d’une piscine. C’est le bon endroit ! Si j’ajoute que la propriétaire est très sympatique et parle français je crois que je ne pouvais véritablement tomber mieux !...
Pour dîner, car j’ai très faim, mon hôte m’indique un restaurant de pêcheurs situé en bord de route un peu plus loin sur les bords du Danube ou un très bon restaurant situé à 20km d’ici. J’opte pour le restaurant de pêcheurs ce d’autant que je peux m’y rendre à pied. Il s’agit d’une sorte de baraque en bois prolongée par une terrasse où déjà de nombreuses personnes sont installées ce qui ne fait qu’ajouter à l’envie de satisfaire à ma curiosité.
C’est très simple mais l’accueil est chaleureux et le menu proposé fait naturellement la part belle au poisson. Tout particulièrement un type de poisson sur lequel se portera mon choix. Une sorte de truite frite me sera donc servie accompagnée d’une salade mixte et de pommes de terre. J’y joindrai un verre de vin de la région. En l’occurrence un blanc sec qui n’a décidément rien à envier aux vins blancs français !...
Le repas terminé, je regagne ma demeure provisoire pour une bonne nuit de repos !...
Dimanche 13/09/2015 67,3 km BUDAPEST
Très beau temps, le parcours est magnifique, nous sommes dimanche et les berges du fleuve sont très fréquentées. On vient ici un peu comme à la plage ! Un peu d’imagination et l’on se croirait au bord de l’océan. En effet, je peux le vérifier de mes yeux, le Danube est bien réellement beau et bleu !...
De nombreuses baraques en bois sont installées le long de ces berges et proposent une restauration rapide. Anecdotique mais innovant le système mis en place pour la distribution des repas : La commande passée, on vous remet un petit galet qui porte un n° et l’on vous invite à vous installer à une table extérieure, sur un fauteuil ou relax pour patienter en ayant de temps à autre un œil vers une corde où sont suspendus des fanions portant des N°. Lorsque vous voyez déployé, le fanion portant le N° indiqué sur votre galet, il vous suffit de vous rendre au stand où vous est remis l’objet de votre commande. Je prends tout mon temps pour savourer ce repas les yeux vers le fleuve où l’on peut voir passer ces très longs et nombreux bateaux de croisière qui parcourent le fleuve.
Je reprends mon chemin, quitte involontairement les berges pour entrer dans la banlieue de Budapest. Ce n’est pas le chemin officiel mais curieusement après un parcours somme toute assez long, je croise une avenue qui s’ouvre directement sur la « place des héros » ! Amusante coïncidence !...
Arrêt le temps d’une photo. Pas toujours facile avec la foule de japonais. Il me reste maintenant à trouver mon lieu de résidence pour ces quelques jours avant mon départ.
La ville est évidemment particulièrement touristique. Les hôtels ne manquent pas mais les enseignes : Marriot, Mercure etc…. quatre , cinq étoiles, palaces m’invitent à m’écarter mais où trouver un hôtel standard davantage dans les moyens d’un voyageur solitaire ?
Je m’inquiète un peu quand, dans un quartier hors de la zone très touristique, j’aborde deux personnes jeunes en costume (pourquoi ai-je été marqué par leur allure ? un côté témoins de Jéovah..) Je leur demande où je peux trouver un hôtel à un prix raisonnable. L’un des deux dans un anglais que j’aurais aimé pratiquer aussi bien m’indique un hôtel qui se situe non loin de là et qui devrait me convenir. Nous bavardons un peu, ils me demandent d’où je viens et ont peine à croire que je vienne de France à vélo !...Je comprends cet étonnement tant il est vrai que, pouer eux, s’agissant de visiter Budapest, il est bien plus simple de prendre l’avion…
Je les remercie pour leur sympathie et me dirige vers l’endroit indiqué. L’hôtel correspond tout à fait à mes critères mais malheureusement il est complet. La personne de l’accueil me voit un peu désappointé et me propose d’appeler un hôtel proche et de demander s’il y a des chambres libres ce dont je la remercie. Il reste des chambres. Une fois de plus je ne serai pas à la rue ce soir. Merci pour votre gentillesse !
Je pars donc en suivant les indications qui m’ont été données. L’hôtel est tout à fait correct mais avec cette particularité d’avoir l’accueil au 3° étage ce qui est un peu déroutant. Dans ces conditions où vais-je bien pouvoir laisser, en sécurité, mon vélo ?.. Le seul endroit possible est le hall d’entrée du rez de chaussée…. Antivol indispensable ! J’attache donc ma monture à l’escalier espérons !!!....
Lundi 14/09/2015
C’est parti pour la visite ! Comme dans toutes les grandes villes, le moyen le plus pratique pour circuler est de prendre les transports en commun. Le choix est grand. Le plus efficace sans doute : le Métro oui mais on ne voit rien durant le trajet sauf à sortir sans arrêt la tête du trou. Un autre moyen même si ça fait un peu « touriste » un forfait « Sightseeing » en l’occurrence « Big Bus » . Ce forfait 48h permet de prendre ce bus spécial où et quand on veut sur 48h et inclue une promenade en bateau sur le danube.
Budapest est effectivement une très belle ville avec de très beaux monuments outre l’incontournable et très célèbre « Parlement ». Cette ville vit avec le fleuve contrairement à Vienne ce qui lui donne un charme tout particulier et ça me plait !... Il faut dire aussi qu’il fait beau et plutôt chaud alors qu’à Vienne Flo et moi avons subi un temps désagréable, frais et donc peu favorable à la flânerie touristique.
Je me balade donc sur le toit d’un bus d’où je peux profiter d’une vue imprenable sur la ville ce qui ne m’empêche pas de commencer à gamberger quant à mon retour vers la France. Comment gagner l’Aéroport avec bagages et vélo ?..
De retour à l’hôtel je m’occupe de cette question.
- Aller de l’hôtel à l’aéroport
- Transports en commun ?
- Taxi / Shuttle ?
- A vélo ?
- Avion Arrivée Toulouse
- Avec vélo en soute ?
- Envoi du vélo par transport séparé ?
Autant de questions à traiter.
Le vol tout d’abord manifestement la compagnie Brussels Airlines : arrivée à Toulouse avec escale à Bruxelles me paraît la plus indiqué car elle ne nécessite pas de transfert de bagages.
Pour ce qui est du vélo : Je téléphone à bruxelles pour connaître les possibilités et conditions de transport de mon compagnon de route. Une fois le billet réservé il faut appeler le SAV pour faire inclure la prise en charge du vélo pour un prix de 50€ et le présenter à l’enregistrement empaqueté au moins 2 heures avant l’heure du vol. Bien Bien…
Fort de ces informations je décide tout de même de me rendre à l’aéroport le mardi pour repérer l’environnement. Je prends le métro puis le bus jusqu’à l’aéroport. Je repère un service d’empaquetage / Protection des bagages. Je demande à la personne en charge s’il peut effectuer l’emballage des vélos ce qu’il me confirme et qui me rassure en même temps.
J’identifie aussi un service de consigne de bagages ce qui peut être utile également.
Bien la situation s’éclaircit peu à peu. A noter au passage ma désillusion lorsque j’ai poussé la porte de deux agences de voyages pour leur demander d’organiser mon voyage de retour et qu’aucune solution n’a pu être trouvée. J’ai donc décidé de me faire confiance et de me prendre en charge. J’apprécie alors la nouvelle technologie avec l’utilisation de mon smartphone : Achat du billet, communication avec le SAV, consultations diverses. Le tout ave un minimum d’Anglais c’est vrai, sinon ça devient vite compliqué…
De retour (Mardi) de l’aéroport je continue ma visite de la ville par bus puis bateau. Un peu crevé et plus stressé que fatigué en fait, j’entre dans un restaurant près de l’hôtel : Pâtes/Thon/champignons consituent les ingrédients du plat que j’ai commandé. C’est pour le moins roboratif ! Le tout avec une bière … Je n’ai pas encore tout à fait réalisé que je suis dans une région où l’on produit de très très bons vins !...D’ailleurs le salon du vin de Budapest ouvre ses portes dès demain.
Mercredi 16/09/2015
Je me rends à la réception de l’hôtel réserver un shuttle (mini bus) dont on m’a dit qu’ils prenaient les vélos. La réceptioniste s’entend dire qu’ils ne les prennent pas. Bref ! ça change tous mes plans et je me dis que si ce n’est pas possible de cette manière ça le sera encore moins avec un taxi. Une solution: me rendre à l’aéroport à vélo. Ce n’est pas tant la distance à parcourir mais les conditions de circulation qui me freinent. Il s’agit, pour s’y rendre, d’axes le plus souvent non compatibles avec les vélos sauf à prendre un risque que je n’envisage même pas. Je vérifie sur un plan détaillé que me propose la réceptioniste, les éventuelles possibilités d’éviter les routes principales et ce n’est pas très convainquant.
Alors que Je suis retourné à ma chambre, résigné à faire mes paquets, et à pédaler d’une façon ou d’une autre jusqu’à l’aéroport, la réceptionniste frappe à ma porte en me disant qu’elle a sans doute une solution.
Elle avait entretemps, pris la peine de téléphoner à plusieurs taxis dont un qui accepte de prendre le vélo sous réserve d’enlever la roue avant ! Super !.. Merci beaucoup !...
Je sais qu’il y a une consigne pour bagages à l’aéroport alors plutôt que risquer un départ aventureux demain je décide d’y transférer immédiatement le vélo ainsi que les sacoches et de garder ici le minimum qui pourra contenir dans le petit sac à dos léger que j’emporte toujours dans mes randonnées à vélo.
Je confirme donc immédiatement la commande du taxi. Le vélo est chargé sans problème ainsi que mes bagages que j’ai rassemblés dans un unique sac afin de faciliter le transport.
Voilà tout cela m’aura pris finalement pas mal de temps. C’est en fait la plus grosse difficulté rencontrée au cours de ce voyage car pour le reste,
ce n’est que du bonheur !...