Eté 2021 : Seatrekking en baie des Trépassés (BZH)
Nage en eau libre itinérante sur 3 jours avec bivouacs le long du Cap Sizun et de la Côte de Cornouailles.
(15-20 min de lecture)
La nage en eau libre et l’apnée de compétition sont des sports. Le seatrekking est leur incarnation et leur fusion spirituelle qui procure une expérience immersive dans l’écosystème marin et qui nous amène à reconsidérer l’échelle du temps et des éléments.
"L'océan est notre campement.
Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents et les courants"
(A. Damasio)
(15-20 min de lecture)
La nage en eau libre et l’apnée de compétition sont des sports. Le seatrekking est leur incarnation et leur fusion spirituelle qui procure une expérience immersive dans l’écosystème marin et qui nous amène à reconsidérer l’échelle du temps et des éléments.
"L'océan est notre campement.
Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents et les courants"
(A. Damasio)
apnée
randonnée aquatique
randonnée/trek
nage
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Carnet publié par Sov Strochnis
le 06 nov. 2021
modifié le 23 août 2022
modifié le 23 août 2022
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Vue d'ensemble
Le topo : Section 2 (mise à jour : 09 nov. 2021)
Distance section :
15.2km
Dénivelées section :
+672m /
-736m
Section Alti min/max : -2m/66m
Description :
Deuxième jour du seatrek : Plage de Theolen --> Pte de Penharn --> Pte de Castel ar Roc'h --> Plage de Lesven
Conditions météorologiques : Mer calme + éclaircies
Marées : coefficient 66 / 72
Vent : Plein sud toute la journée, force 5 à 7 en rafales sur l'échelle de beaufort
Houle : Sud période 15 s et hauteur 1,5 m
Température de l'air : 15-20°C
Température de l'eau : 17°C
Conditions météorologiques : Mer calme + éclaircies
Marées : coefficient 66 / 72
Vent : Plein sud toute la journée, force 5 à 7 en rafales sur l'échelle de beaufort
Houle : Sud période 15 s et hauteur 1,5 m
Température de l'air : 15-20°C
Température de l'eau : 17°C
Le compte-rendu : Section 2 (mise à jour : 09 nov. 2021)
07h. Le gazouillis des oiseaux du bord de mer clôture notre nuit et laisse place progressivement au chant des goélands. Le jour se lève lentement mais nous restons à l’abri dans nos sacs, tels des larves dans leur cocon. L'humidité déposée sur notre visage par la caresse de la nuit termine de rincer la fine pellicule de sel de la veille.
Le ciel, la mer et la terre se séparèrent progressivement tels trois continents soumis au rouleau immuable de la tectonique des plaques. C'est magnifique.
Les grains s’espacent au loin en Mer d'Iroise et la nuit s’en va, déposant des couleurs grises et bleutées sur l'environnement qui nous entoure.
Nous distinguons au loin, face à nous, le socle granitique et majestueux du Cap de la Chèvre que nous avons caressé du bout des palmes le mois précédent lors d'un précédent seatrek.
Le ciel, la mer et la terre se séparèrent progressivement tels trois continents soumis au rouleau immuable de la tectonique des plaques. C'est magnifique.
Les grains s’espacent au loin en Mer d'Iroise et la nuit s’en va, déposant des couleurs grises et bleutées sur l'environnement qui nous entoure.
Nous distinguons au loin, face à nous, le socle granitique et majestueux du Cap de la Chèvre que nous avons caressé du bout des palmes le mois précédent lors d'un précédent seatrek.
11h. Mise à l'eau à la petite cale isolée de Heing ar Hass (Pointe de Penharn). L'endroit est calme et abrité des vents.
Nos épaules endolories par deux heures de marche remercient ce petit havre de paix et le fait de ne plus avoir à porter ces kilos pour les heures à venir.
Nos épaules endolories par deux heures de marche remercient ce petit havre de paix et le fait de ne plus avoir à porter ces kilos pour les heures à venir.
11h. Cela fait maintenant 36h que nous avons quitté nos familles, notre travail et les scènes de la vie quotidienne. Cette immersion prolongée, ces bruits ces couleurs raniment en nous des sens mis en hibernation par la modernité de nos modes de vie respectifs.
Le seatrekking constitue pour moi un big bang émotionnel dans lequel, au fil des heures et des jours passés dans l'eau, nos 5 sens sont mis à nu :
- Contempler l'état de l'océan et le bleu infini des profondeurs,
- Palper l'eau du bout des doigts et la sentir glisser le long du corps,
- Laisser les lèvres s'imprégner de cristaux salins et iodés,
- Humer le parfum des fleurs du bord de mer,
- Se laisser bercer par le récital symphonique des goélands.
Le seatrekking constitue pour moi un big bang émotionnel dans lequel, au fil des heures et des jours passés dans l'eau, nos 5 sens sont mis à nu :
- Contempler l'état de l'océan et le bleu infini des profondeurs,
- Palper l'eau du bout des doigts et la sentir glisser le long du corps,
- Laisser les lèvres s'imprégner de cristaux salins et iodés,
- Humer le parfum des fleurs du bord de mer,
- Se laisser bercer par le récital symphonique des goélands.
16h. Nous repartons à l'eau le ventre rempli mais avec une certaine fatigue accumulée depuis la veille. Nous n’avons pas froid. Le dernier repas pris hors de l’eau, sur cette dalle de granit poncée par le vent, diffuse sa chaleur dans notre corps.
Nous sommes vêtus de noir, de la tête masquée où notre tuba se dresse comme un fin roseau, à nos pieds largement palmés. Seul le son de nos voix nous distinguent des cormorans.
Nous nous sommes tant de fois immergés par ces alternances terre/mer amphibies, que nous en sommes devenus océanique, mélange d’iode et de et de quartz, sans autre pensée que celle d’avancer.
Nous sommes vêtus de noir, de la tête masquée où notre tuba se dresse comme un fin roseau, à nos pieds largement palmés. Seul le son de nos voix nous distinguent des cormorans.
Nous nous sommes tant de fois immergés par ces alternances terre/mer amphibies, que nous en sommes devenus océanique, mélange d’iode et de et de quartz, sans autre pensée que celle d’avancer.
17h. Cela fait une petite heure que nous nageons lorsque je tombe nez à nez sur l'une des formes de vie les plus primitive de notre évolution : un cténophore.
Un frisson me parcours. Le tuba m'en tombe de la bouche et mes yeux s'imbibent d'émotion devant ce petit être planctonique de forme oblong et d'à peine plus de 7-8 cm de long.
Ceux qui ont lu mes précédents récits de seatrekking (cf. Les Abers 2019 et Crozon 2020) connaissent ma sensibilité avec la Science-fiction.
J'ai à nouveau l'impression d'avoir quitté notre planète bleue. D'être face cette fois-ci à un chrone au beau milieu de la flaque de Lapsane (cf. La Horde du Contrevent d'Alain Damasio).
Quel est donc cet être vivant qui danse devant mon masque ?
Huit rangées de peignes constitués de milliers de cils propulsent ce fragile petit animal devant mes yeux. La lumière s’y réfracte en vagues de lumière iridescentes aux couleurs de l'arc-en-ciel. Le spectacle est tout simplement hypnotique. Suis-je toujours sur Terre ou sur la planète Miller d'Interstellar ?
Un frisson me parcours. Le tuba m'en tombe de la bouche et mes yeux s'imbibent d'émotion devant ce petit être planctonique de forme oblong et d'à peine plus de 7-8 cm de long.
Ceux qui ont lu mes précédents récits de seatrekking (cf. Les Abers 2019 et Crozon 2020) connaissent ma sensibilité avec la Science-fiction.
J'ai à nouveau l'impression d'avoir quitté notre planète bleue. D'être face cette fois-ci à un chrone au beau milieu de la flaque de Lapsane (cf. La Horde du Contrevent d'Alain Damasio).
Quel est donc cet être vivant qui danse devant mon masque ?
Huit rangées de peignes constitués de milliers de cils propulsent ce fragile petit animal devant mes yeux. La lumière s’y réfracte en vagues de lumière iridescentes aux couleurs de l'arc-en-ciel. Le spectacle est tout simplement hypnotique. Suis-je toujours sur Terre ou sur la planète Miller d'Interstellar ?
Lorsque les conditions le permettent, nous prenons le temps de collecter les déchets sur notre parcours et de les ramener à terre afin de les catégoriser puis d'alimenter les bases de données de programmes de recherche.
Ici en l'occurrence, le programme européen Interreg "Preventing Plastic Pollution" piloté côté français par le laboratoire public Labocea.
Ici en l'occurrence, le programme européen Interreg "Preventing Plastic Pollution" piloté côté français par le laboratoire public Labocea.
Continuez à lire le récit de la troisième et dernière journée du seatrek dans la section n°3.