KIRGHIZISTAN EN MODE BIKE BUL - 1206 km · D+16820 m
un projet - une envie - de se remettre sur pieds - de vivre - vibrer - sortir de la solitude - en partant seule - évaporer la tristesse - le monde humain #m'indigestion# - la vie est soudaine - je prends l'avion - loin et haut - ce voyage fait 1206 km · D+16820 m
randonnée/trek
VTT BUL
/
Quand : 15/08/2023
Durée : 30 jours
Durée : 30 jours
Distance globale :
1206km
Dénivelées :
+16820m /
Alti min/max : 753m/4108m
Carnet publié par StfPetitCaillou
le 04 oct. 2023
modifié le 19 déc. 2023
modifié le 19 déc. 2023
Mobilité douce
Précisions :
besoin de s'échapper - besoin de souffler - de dégager loin - à contre courant - contradiction - ne pas faire du local - ne surtout pas faire a coté de chez soi - j'ai besoin de me foutre un coup de pieds au cul besoin de me sauver - me sauver d...
besoin de s'échapper - besoin de souffler - de dégager loin - à contre courant - contradiction - ne pas faire du local - ne surtout pas faire a coté de chez soi - j'ai besoin de me foutre un coup de pieds au cul besoin de me sauver - me sauver de moi-même - consolations - j'en veux plein les yeux - je veux changer de regard - je veux retrouver la vie - celle qui est joyeuse
Coup de coeur !
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Vue d'ensemble
Le topo : PARTIE 2 kel suu - Chartyl kol (mise à jour : 19 déc. 2023)
Distance section :
426km
Dénivelées section :
+5649m /
-5690m
Section Alti min/max : 2010m/4108m
Description :
150 KMS d'asphalte
le reste est de la piste
du chemin entre Chartyl kol et Tash rabat
le reste est de la piste
du chemin entre Chartyl kol et Tash rabat
Le compte-rendu : PARTIE 2 kel suu - Chartyl kol (mise à jour : 19 déc. 2023)
CHANGEMENT DE PLAN - CHANGEMENT DE CHEMIN
Mon projet initial était de partir en EST pour Issy kul, la piste monte sur le plateau d'Arabel : https://www.komoot.com/fr-fr/tour/1249423302a
mais la météo annonce de la pluie du vent et des températures négatives. ca ne m'enchante guerre. voire même ca m'effraie et me stresse.
Dans ma tête c'est le chahut. je me demande si j'ose malgré le temps - je me demande si je vise une autre trace - je cherche et compare la météo - j'apprivoise la carte de météo Blue - je suis pendue à mon téléphone et a mes traces de la SRMR - ca prend du temps - ce n'est pas si facile de changer ses plans - je demande aussi au responsable de la Guest house son avis - j'appelle the rock - David Lavie - qui connait bien l'environnement du Kirghizstan et ce genre de prises de décisions - je mesure - je pèse le pour le contre - je mets à l'épreuve mon rapport à l'intuition et à à l'analyse - ca prend 2 jours ce sketch avec moi et moi même - puis je me décide - ce sera le sud - c'est donc un border pass militaire qu'il me faut pour aller dans cette zone - et donc une fois la décision prise - ca va mieux ! le stress redescend - l'Energie revient - la motivation et la confiance dans le choix reprennent le dessus sur l'incertitude -
KEEL SUU
La trace est superbe - les paysages encore une fois sans déception -
l'endroit est touristique - mais c'est déjà septembre et il y a peu de touristes - je plante la tente assez loin des yourtes -
le lac est grandiose mais quelques éléments sont frustrants :
Je m'éloigne et décide un trek a pieds - je cache le vélo et le matos - ma frustration du site touristique redescend bien vite - retour au solo - retour aux hauteurs - je lis sur la carte - je lis le paysage - pas de chemins - juste la lecture des espaces et l'intuition - merci la vie - je découvre une arche magnifique - les locaux la connaissent -
A kel Suu je prends un orage - Sons et lumières - je suis effrayée - pour un instant - dans ma tente - je tremble comme une feuille - seule - hors réseau - je me ressaisis - si je meurs ici - c'est beau - et ca ne fera pas mal - puis ca se calme - et je m'endors profondément - j'aime l'aventure - la vie me chahute et me cueille comme une fleur - j'aime cette beauté - j'aime cette intensité de la vie et des lieux - mais quand même face à face avec l'orage - la mort effraie et la vie m'enchante -
ENTRE KEL SUU et CHARTYL KOL : Aventure non maitrisée
il y a une 100 ene de kilomètres plate piste et mauvaise piste - mais surtout pas d'eau et personnes - très peu de bêtes - des yaks - très peu de yourtes
Ces aventures quand elles trouvent issue créent une joie tellement immense que je me sens déconnectée de la réalité comme emportée par un flux de liberté, d'ancrage et de confiance : je me sens des ailes, portée par la vie.
CHARTYR KOL et TASH RABAT par la montagne : MON PREMIER 4 100 m PASS PANDA ET PEACK PATAMUSHTA
MON COEUR
▪︎ il s'allège - il semble s'apaiser- le voyage et l'amour font le job - de me sauver d'un truc que je ne comprends pas et qui s'appelle deuil - je ne savais pas vraiment comment faire ce chemin - les chemins classiques m'ennuient - je ne savais pas non plus combien cet homme était précieux pour moi - combien je t'aimais, Bruno - combien tu étais soutenant - combien juste en étant simplement toi - je vibrais une version de moi que j'aimais - nous n'étions ni fusionnels - ni dépendants l'un de l'autre - une juste mesure - un équilibre particulier qui répondait a des besoins singuliers - a des besoins subtils - chacun sa montagne - se voir était régulier et irrégulier -
▪︎ Ici et à ce kilomètre de voyage - mes pensées sont connectées a l'instant présent - à la terre - et au ciel - je sens l'essence de la vie se regorger - je me sens joyeuse et heureuse - je me sens ici - dans la vie -
▪︎ Impossible de comprendre le chemin de ce chemin interieur - impossible de connaitre l'impacte de cette aventure - je sens un changement dedans - un point - de suture - une plaie à l'âme moins douloureuse - l'avenir pas a pas - je ne veux pas rentrer - je me sens ici dans ce rythme de voyageuse à ma place - à ma passion - la vie haute - qui vibre - c'est ca que j'aime - ca me nourrit - me renforce - ici l'amour est partout dedans et dehors -
▪︎ Bruno tu souris dans ta mort - je souris dans la vie - paix - soit heureux - je suis heureuse - je t'aime - comment aurais été la suite - comment aurait été ce voyage - si tu étais resté en vie - serais tu venu ? est ce que nous aurions su - pu nous aimer - vraiment ? - plus sereinement ? - plus profondément ? - puis merde - des questions bêtes - des questions pièges - chacun ses fonctionnements - dys - dysfonctionnement - des questions sans réponse - même pour des bons potentiels - même pour des sensibles - je t'aime et c'est tout - c'est intuitif depuis le début -
▪︎ Alors - le reste - les querelles et les injustices - vos - nos egos stupides, humains - vous savez quoi - je m'en bat la race humaine - je me sens ailleurs - parfois je me sens étrangère - et la maintenant et ici - j'assume ce que je suis - de mes extravagances a mon tempérament de solitaire - j'avance avec de nouvelles forces - j'avance avec moi - on verra où la vie me guide -
Mon projet initial était de partir en EST pour Issy kul, la piste monte sur le plateau d'Arabel : https://www.komoot.com/fr-fr/tour/1249423302a
mais la météo annonce de la pluie du vent et des températures négatives. ca ne m'enchante guerre. voire même ca m'effraie et me stresse.
Dans ma tête c'est le chahut. je me demande si j'ose malgré le temps - je me demande si je vise une autre trace - je cherche et compare la météo - j'apprivoise la carte de météo Blue - je suis pendue à mon téléphone et a mes traces de la SRMR - ca prend du temps - ce n'est pas si facile de changer ses plans - je demande aussi au responsable de la Guest house son avis - j'appelle the rock - David Lavie - qui connait bien l'environnement du Kirghizstan et ce genre de prises de décisions - je mesure - je pèse le pour le contre - je mets à l'épreuve mon rapport à l'intuition et à à l'analyse - ca prend 2 jours ce sketch avec moi et moi même - puis je me décide - ce sera le sud - c'est donc un border pass militaire qu'il me faut pour aller dans cette zone - et donc une fois la décision prise - ca va mieux ! le stress redescend - l'Energie revient - la motivation et la confiance dans le choix reprennent le dessus sur l'incertitude -
KEEL SUU
La trace est superbe - les paysages encore une fois sans déception -
l'endroit est touristique - mais c'est déjà septembre et il y a peu de touristes - je plante la tente assez loin des yourtes -
le lac est grandiose mais quelques éléments sont frustrants :
- tu arrives au lac et tu y es enfermé par des parois impressionnantes - impossible de s'y promener - impossible de marcher au dessus du lac - impossible de le contourner -
- des voitures arrivent par la piste et c'est la danse des touristes kirghizes et toutes nationalités
- tu peux aller sur le lac via des bateaux à moteur : 10 euros pour 2 kilomètres...
Je m'éloigne et décide un trek a pieds - je cache le vélo et le matos - ma frustration du site touristique redescend bien vite - retour au solo - retour aux hauteurs - je lis sur la carte - je lis le paysage - pas de chemins - juste la lecture des espaces et l'intuition - merci la vie - je découvre une arche magnifique - les locaux la connaissent -
A kel Suu je prends un orage - Sons et lumières - je suis effrayée - pour un instant - dans ma tente - je tremble comme une feuille - seule - hors réseau - je me ressaisis - si je meurs ici - c'est beau - et ca ne fera pas mal - puis ca se calme - et je m'endors profondément - j'aime l'aventure - la vie me chahute et me cueille comme une fleur - j'aime cette beauté - j'aime cette intensité de la vie et des lieux - mais quand même face à face avec l'orage - la mort effraie et la vie m'enchante -
ENTRE KEL SUU et CHARTYL KOL : Aventure non maitrisée
il y a une 100 ene de kilomètres plate piste et mauvaise piste - mais surtout pas d'eau et personnes - très peu de bêtes - des yaks - très peu de yourtes
- improbable rencontre : un cheval et son homme (avec un beau sourire) je suis guidée en princesse de la vie encore une fois dans une maison - là bas, la vie est nombreuse - la vie est grande - les gens sont beaux - simplement - il y a la télé -c'est une maison a l'annee- c'est tres isolé - loin en voiture du premier village et ravitaillement- 100 ene de kilometres - je dessine et remercie - avec le nouveau clavier et le traducteur on raconte des basiques - le meilleur passe par les yeux - je dors dans une chambre - 3 lits - 2 hommes et le petit caillou - ici au Kirghizstan il n'y a pas d'habitude pour m'accueillir - mais jamais - jamais - je me suis sentie en insécurité - bien au contraire - je me sens toujours enveloppée et aimé - guidée - nourris - et je repars de plus belle gonflée d'Amour des personnes que je croise - cet homme avec sa maman m'appelle par video via whatsapp on se fait signe on se sourit - on se montre - on ne se dit rien et pourtant on se dit beaucoup - le traducteur dit _ils me disent par message : "on est heureux de te proteger" -emotions fortes.
- Puis une rivière - plus profonde - on m'avait prévenue - mais on m'avait dit aussi que ca passe - j'étais attentive - L'attention et la tension montaient - je reste calme - l'endroit est austère car le temps est sombre - il fait froid et ma première tentative pour traverser la rivière m'impressionne - je tiens le vélo - qui remonte à la surface - je me fais un peu chahutée par le courant - j'ai de l'eau jusqu'aux cuisses - presque aux fesses - je ne peux pas traverser comme ca - le courant pousse - il va falloir porter - Le solo est là - il n'y a personne - juste le vent pour me souffler dessus - je reviens sur la berge - Silence - puis au loin - une yourte et deux hommes, on essaie de se comprendre. L'homme me dit d'attendre - Il revient 30 mn plus tard à cheval !....d'ou ? aller savoir ? Probablement d'une autre yourte plus loin. Je réfléchissais a enlever les bagages, porter un a un les 2 bagages et mon vélo - sangler mon vélo pour avoir une prise au cas ou je le lâche - il était hors de question de rebrousser chemin. J'étais un peu dépitée - le temps n'était pas avec moi -
- L'homme et le cheval traversent d'abord mon vélo. J'étais impressionnée : Il fait froid, il y a du vent. Le cheval avait de l'eau jusqu'au flan. il luttait contre le courant. Le vélo était devant l'homme posé en travers sur le cheval. Le cheval trebuche...je voyais déjà l'homme et le vélo nager...mais l'homme reste calme. Le cheval stoïque. Je crois que j'ai les larmes aux yeux - mon émotion est up - je ne maitrise pas - L'homme re traverse - C'est à mon tour - j'avais la solution - Mais il me fallait monter sur ce cheval - Et cette passion n'existe pas chez moi - je monte derrière la selle - on traverse - premier pas à cheval - je serre très fort cet homme tout du long - surtout quand on est au plus profond - que le cheval lutte - que mes pieds sont dans l'eau - quand le cheval remonte sur la berge, pente je sers toujours cet homme - il sait que j'ai eu peur - il sait que je me suis tenue et maitrisée - j'étais impressionnée. Quelle serviabilité, quelle docilité, quel dressage ! je suis cendrillon une deuxieme fois. Cet homme sauve mon projet. Merci infiniment à cet homme et à la vie - Apres cette épopée, j'étais en hypoglycémie totale. J'ai roulé un kilomètre ivre de faim et ivre de joie.
Ces aventures quand elles trouvent issue créent une joie tellement immense que je me sens déconnectée de la réalité comme emportée par un flux de liberté, d'ancrage et de confiance : je me sens des ailes, portée par la vie.
CHARTYR KOL et TASH RABAT par la montagne : MON PREMIER 4 100 m PASS PANDA ET PEACK PATAMUSHTA
- D'abord le Lac - il parait inatteignable - combien de kilomètres je roule sur sa berge - croyant m'en approcher toujours plus - je plante la tente - et demain on verra - le lendemain il n'y a toujours rien - le lac semble toujours inatteignable - je trouve une piste - elle se dirige vers les montagnes - mon chemin - je la prends et - rencontre improbable et impromptue - ici on est loin de tout - loin d'une ville - une yourte - et cette femme et ses 3 enfants - c'est grandiose - y avait il un mari ? un homme ? c'est probablement la seule à ne pas m'avoir posée la question - ca restera comme cela - on se sert fort - on partage en un instant tellement - tellement - je ne sais pas dire - du lien - de l'amour - de la force -
- la vallée qui entre dans les montagnes est tellement belle - les yaks me guident - ils montent devant moi - eux aussi vont au col - pourtant il n'y a plus d'herbe - ils montent à cette limite - 100 et 50 mètres de dénivelé de portage a 3800m - du poussage - je suis enivrée de ce chemin - enivrée de ma forme physique - enivrée du spectacle de la montagne - je suis tellement heureuse - vent au sommet - nettoyage des pensées - méditatif et joyeux -
- 4100 mètres une petite boucle à pieds pour un sommet - la fenêtre météo me gatte - photo au retardateur - photos souvenirs - au dessus du lac - enfin je le vois - des bêtes qui montent - accompagnées par des chevaux montés de cavaliers kirghizes- et ce beau monde passent ce col - elles traversent ce col à 3800m d'altitude - tout est grandiose - magique - époustouflant - je pousse le chemin - sur un bout de caillou -
- Ça se gatte, le temps me montrera ces tourments - quand j'arrive à la tente - il était tant - le temps fait un caprice - vent et neige - je ne vois plus rien - mais au vue de la situation - je garde mon sang froid - je suis bien habillée - je remballe - il faut descendre - quel bonheur que le caprice n'est pas été long - la suite du chemin n'était pas très commode - puis après - plus bas - ca roule - je sens la fatigue - faut rester concentré - manger le reste de mes vivres - les dernières - avant la routes goudronnée et la prochaine ville - il fait froid - j'ai atteint mon sommet - ce choix était magique - l'aventure très belle - je suis portée par un voyage qui m'emporte - loin de mes tourments - la chance est avec moi -
MON COEUR
▪︎ il s'allège - il semble s'apaiser- le voyage et l'amour font le job - de me sauver d'un truc que je ne comprends pas et qui s'appelle deuil - je ne savais pas vraiment comment faire ce chemin - les chemins classiques m'ennuient - je ne savais pas non plus combien cet homme était précieux pour moi - combien je t'aimais, Bruno - combien tu étais soutenant - combien juste en étant simplement toi - je vibrais une version de moi que j'aimais - nous n'étions ni fusionnels - ni dépendants l'un de l'autre - une juste mesure - un équilibre particulier qui répondait a des besoins singuliers - a des besoins subtils - chacun sa montagne - se voir était régulier et irrégulier -
▪︎ Ici et à ce kilomètre de voyage - mes pensées sont connectées a l'instant présent - à la terre - et au ciel - je sens l'essence de la vie se regorger - je me sens joyeuse et heureuse - je me sens ici - dans la vie -
▪︎ Impossible de comprendre le chemin de ce chemin interieur - impossible de connaitre l'impacte de cette aventure - je sens un changement dedans - un point - de suture - une plaie à l'âme moins douloureuse - l'avenir pas a pas - je ne veux pas rentrer - je me sens ici dans ce rythme de voyageuse à ma place - à ma passion - la vie haute - qui vibre - c'est ca que j'aime - ca me nourrit - me renforce - ici l'amour est partout dedans et dehors -
▪︎ Bruno tu souris dans ta mort - je souris dans la vie - paix - soit heureux - je suis heureuse - je t'aime - comment aurais été la suite - comment aurait été ce voyage - si tu étais resté en vie - serais tu venu ? est ce que nous aurions su - pu nous aimer - vraiment ? - plus sereinement ? - plus profondément ? - puis merde - des questions bêtes - des questions pièges - chacun ses fonctionnements - dys - dysfonctionnement - des questions sans réponse - même pour des bons potentiels - même pour des sensibles - je t'aime et c'est tout - c'est intuitif depuis le début -
▪︎ Alors - le reste - les querelles et les injustices - vos - nos egos stupides, humains - vous savez quoi - je m'en bat la race humaine - je me sens ailleurs - parfois je me sens étrangère - et la maintenant et ici - j'assume ce que je suis - de mes extravagances a mon tempérament de solitaire - j'avance avec de nouvelles forces - j'avance avec moi - on verra où la vie me guide -