Le long du canal de Bourgogne

Jour 2 Dimanche 20 août 
Dole - Dijon
62 km


     Peu après Dole, il faut éviter la plate-forme industrielle chimique de Tavaux, l’un des sites les plus importants du groupe Solvay. Site Seveso seuil haut. 
     Terminé le chemin de halage… et le contournement grimpe sec sur quelques kilomètres. Mais ensuite la récompense est grande car tout ce que j’ai monté je vais le redescendre en une longue déclivité sur l’autre versant.
     Ah ! Quel plaisir d’accompagner cette pente par quelques coups de pédales pour augmenter la vitesse. Si les côtes sont difficiles à cause des quarante-cinq kilos à tracter (vélo et bagages), la vitesse dans les descentes est amplifiée par ce même poids.
     Je rejoins le canal à l’Abergement-la-Ronce. À l’embranchement, la municipalité à construit un espace de repos pour les cyclistes, tout en courbes, c’est hors du commun… fleuri, arboré, tables, bancs, fontaine d’eau potable, système pour recharger les vélos électriques… pas besoin pour moi car mon vélo est mécanique.  
     Un monsieur à vélo électrique fait une pause et après quelques regards appuyés sur ma bicyclette il m’annonce : « Madame ! Vous avez là un excellent vélo… j’étais mécanicien auparavant, je sais donc reconnaître une belle mécanique ».  Me voici remplie de joie pour ma journée. Mon vélo est un Fahrrad Manufaktur TX 400, spécial cyclotourisme.
     Puis j’arrive à Saint-Jean-de-Losne. Joli village. Que d’eau ici ! La commune est a l'embranchement entre trois grandes voies de transport historique et de tourisme fluvial actuel :
la Saône vers le Rhône et la Méditerranée ;
le canal Rhin-Rhône vers le Rhin et l’Europe du  nord et de l'est ;
le canal de Bourgogne vers la Seine et le bassin parisien.
     Voilà pour un petit cours de géographie.      
     Quant à moi je suis toujours ravie de passer un moment dans cette jolie commune.
     Mais l’intérêt qui me motive aujourd’hui est de trouver le canal de Bourgogne qui va m’entraîner jusqu’à Dijon en espérant que le chemin de halage ne sera pas une piste caillouteuse. Sur ma carte le canal est une ligne bleue tracée à la règle sur quarante kilomètres. 
     Hormis le premier kilomètre, j’étais peut-être du mauvais côté du canal… la piste est parfaite avec un revêtement très récent. 
     Et en effet, aucun minuscule virage ou courbe ne viendra contrarier cette ligne d’une rectitude géographique impressionnante sur tant de kilomètres. 
     Et sous un soleil de plomb, cela va de soi ! 
     Faut vraiment aimer son vélo et prendre plaisir à faire du vélo !!!
     J’économise un peu mon eau sur quelques kilomètres. Par une telle chaleur les gourdes doivent être constamment remplies, ce que je n’ai pas fait… 
     Ma progression est lente, je m’arrête fréquemment jusqu’au moment où un robinet extérieur d’une maison éclusière un peu abandonnée ou en travaux, me permet de m’abreuver et de reconstituer mon stock. 
     Bien à l’ombre dans un petit parc avec tables je me repose quelques instants et je vois arriver les quatre dames neuchâteloises (Suisse) rencontrées hier. Elles sont venues à bord de l’agréable train des horlogers depuis La-Chaux-de-Fonds jusqu’à Besançon, puis à vélo jusqu’à Arc-et-Senans (les salines). Elles se rendent à Dijon comme moi pour ensuite passer quelques jours dans le vignoble. Elles sont très sympathiques. 
     Mues par la même activité, le cyclotourisme, les liens se nouent très rapidement. L’une est très sportive, je l’ai un peu suivie hier et si je m’en étais donné la peine je connaîtrais le nombre de muscles qui composent un mollet. Ces copines, moins sportives, n’ont qu’à bien suivre !!!
     Après cet agréable moment de discussion me voilà repartie, bien hydratée, reposée, pour une dernière ligne droite jusqu’à Dijon. 
     Tout va bien, j’ai retrouvé la forme.
     Et Gaël est enchanté de notre virée qui commencera demain pour lui.