Tour du Mont Ventoux (84)
Itinérance en boucle avec 3 bivouacs nature et 2 camping en région montagneuse, forêts et sous-bois avec de beaux petits villages perchés à découvrir. Nous avons fait 85 kms avec des sacs à dos de 12 à 14 kilos avec une autonomie de repas et d'eau pour deux jours. Le mois de septembre est idéal dans cette région car il y fait moins chaud et il y a très peu de monde ( nous avons rencontrés que 3 randonneurs les 2 premiers jours puis plus personne) ET nous avons pu entendre le brâme du cerf !!!
Quand : 18/09/2022
Durée : 6 jours
Durée : 6 jours
Distance globale :
85.7km
Dénivelées :
+3164m /
-3158m
Alti min/max : 392m/1410m
Carnet publié par lolo30
le 25 sept. 2022
Mobilité douce
Précisions :
Train Avignon Carpentras puis bus jusqu'à Malaucène
220 lecteur(s)
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Le topo (mise à jour : 25 sept. 2022)
Le compte-rendu (mise à jour : 25 sept. 2022)
Départ de Malaucène : Dimanche 18/09 - 14 h 30 : au pied du GR 4 à la source du Groseau une grimpette de 400 m nous attend pour rallier notre premier bivouac à la chapelle Saint Sidoine. Nous avons emporté 4,5 litres d'eau car nous ne savons pas si nous trouverons de l'eau dans ce massif touché par la sécheresse estivale. Au sortir de la forêt, la vue est dégagée sur la Drôme, nous sommes à 750 m. Le vent souffle fort mais notre tente est nichée dans le creux d'un bosquet de chênes verts. Le ciel est d'un bleu intense et le soleil nous chauffe encore. Nous ne pratiquons l'itinérance en autonomie et bivouac que depuis peu et notre matériel n'est pas toujours adapté aux circonstances, notamment nos duvets indiquant 10 degrés confort qui s'avèrent un peu justes. Nous les doublons donc avec un sac polaire. Et "qq" couches de vêtements supplémentaires ! Nous essayons de pratiquer au maximum la démarche "Zéro déchets" nous avons donc prévu des "sacs à déjections" (comme pour nos gentils toutous !). Etape de 6 kms.
Lundi 19/09 : Grosse descente vers Les Alazards à 2kms - toujours GR 4 - où nous suivons une petite route sur 2 kms avant d'attaquer la rude montée sur une sentier pierreux en forêt jusqu'au Col de Comte - 996 m - Pause déjeuner après avoir croisé un couple et deux randonneurs dont un a perdu son chien. Nous prenons ses coordonnées au cas où... et continuons notre ascension. 1000 m de dénivelé (depuis notre départ ce matin) et un pierrier plus tard, nous voilà au Mont Serein. Le froid de la nuit passée nous décide à dormir au camping dans une cabane sur pilotis - rudimentaire mais isolante - avec terrasse et fauteuil. Tout est fermé donc pas de ravitaillement. Un couple sympathique est en admiration devant notre aventure ! Repas léger devant un panorama grandiose et avec la douce chaleur du soleil déclinant. Etape de 14 kms.
Mardi 20/09 : L'avantage et le confort du camping : un fauteuil, une couette et la voie lactée... Je profite d'un moment magique à 2 h 55 du matin ! A 8 h, il fait doux et nous partageons un petit déjeuner frugal... et notre casserole avec notre couple sympa qui nous offre du pain et du chocolat pour la suite de notre périple. Nous descendons par le GR 9 au cœur de la forêt de mélèzes et de pins à crochets avec de beaux points de vue sur les falaises du Nord du Ventoux. Une autre grosse descente - toujours au milieu de pierres - qui nous fait chuter mon mari et moi, sans gravité, nous amène à Brantes joli village perché où se trouve une crêperie (plat de pates au pistou également, que nous ne testerons pas faute de temps et nous venons de déjeuner). Nous prenons le GR91C. Re-grosse côte : on longe la corniche dans une végétation méditerranéenne - garrigues, buis, cades, chênes verts - La nature est au rendez-vous ! On souffre de ces alternances de dénivelés positifs et négatifs mais on est heureux d'être à son contact ! On redescend vers Savoillan et on trouve notre deuxième bivouac magnifique au cœur d'un petit bosquet de pins d'où on entendra le brâme du cerf à partir de 21 h jusqu'au matin. Aujourd'hui 500 m de dénivelé positif et 1000 m de dénivelé négatif. Etape de 16 kms.
Mercredi 21/09 : Féérie d'un concert sauvage au cœur de la nature : le brâme du cerf sous les projecteurs du firmament ! Une nuit courte mais riche. Il fait froid ce matin mais pas de thé car trop de risques de feu sur ce tapis d'aiguilles de pins très sèches et épaisses. Grosse descente puis longue côte le long d'un canyon avant de retrouver la forêt. Nous tournons autour du Ventoux dont la sentinelle se dessine dans un ciel d'azur et un soleil radieux. Arrivée à Montbrun les Bains - plus beau village de France - avec ravitaillement et joli jardin pour pique nique de produits frais ! Plus eau. Aujourd'hui en plus des montées et descentes, nous faisons un peu de route (5 kms en tout) à travers bois et champs de lavandes, qui nous mènent à Aurel un autre joli village qui dresse son château pour accueillir notre pause gouter : fruits secs et barre crue dattes. A 1,8 kms de Sault, la tentation d'une douche (et d'une bière) nous fait faire halte au camping du Défends. Dénivelé cumulé de 400 m. Etape 20 kms.
Jeudi 22/09 : Très froid cette nuit (8 degrés voire moins...) et ce matin on sort doudoune gant et buff. Sault : ravitaillement, bon pain et délices de viennoiseries. La ville a ses douceurs mais nous préférons la rudesse de la vie sauvage. Et nous espérons bien trouver un dernier beau bivouac sous la lune et son ciel étoilé. La porte royale de la belle cité de Sault nous salue au passage et après 2 kms sur une petite route peu fréquentée, nous retrouvons enfin la trace de notre GR qui serpente entre champs d'oliviers et de lavandes (récoltées). Nous sommes bien en Provence au pied du Ventoux, coté Sud maintenant. Puis nous allons continuer en traçant notre route au GPS et à la carte afin de couper au plus court pour terminer notre boucle, car notre fille doit nous récupérer vendredi sur la route de Malaucène et nous avons pris un peu de retard sur notre itinéraire. Une grosse côte caillouteuse à souhait (encore...) nous mène au Collet de Gavéou - 996 m. Encore quelques grimpettes et on voit enfin le bout de nos 20 kms à 1044 m au pied de la chapelle Saint Jean. Calme, méditation, table de pique nique, vue majestueuse sur le géant de Provence et sa tour qui nous a suivi tous ces jours. Une excellente purée et dessert banane-chocolat avant un repos en dents de scie mémorable concluent en beauté cette dernière nuit dehors. La marche réveille cette instinct sauvage et la part animale qui nous habitent et dormir dehors en est l'ultime plaisir. Les sons et les odeurs sont ressentis plus intensément la nuit. Le jour, le chemin guide nos pas, soutient nos pieds, les pousse, parfois un peu trop fort, les bâtons sont le prolongement de nos bras et les roches, bois, terre la continuité de nos pieds, nos racines primaires. Et le soir lovés dans nos sacs, nous voila comme redevenus hommes des bois plutôt qu'hommes des villes. A partir de 3 h de matin, les cerfs se mettent en chasse amoureuse, leurs voix rauques et graves résonnent tout autour de notre frêle abri pour notre plus grande joie. Des nuages cette nuit mais les étoiles brillent dans nos yeux à l'écoute de ce chant d'amour sauvage. 4 h, 5 h, 6 h... A 7 h 30, lorsque l'alarme sonne, j'ai l'impression que je viens juste de m'endormir...
Vendredi 23/09 : Dernier rangement des sacs, dernières victuailles et thé. Un sentier étroit et rocailleux en sous-bois suit une crête. Sur la droite, en face, les pentes du Ventoux avec sa tour sentinelle qui joue à cache- cache avec la brume. En dessous, le vert profond des sapins à peine éclaboussé d'ocre et de sang qui annoncent déjà l'automne, et entre les deux, la falaise calcaire étincelante dans la lumière matinale complète harmonieusement ce tableau de maître. Nous sourions malgré la frustration de n'avoir pas croisé de vie animale durant ces 6 jours. C'est avec émerveillement que nous observons la faune tout autant que la flore durant nos escapades nature et avec une naïveté toute enfantine que nous comptons bien entrevoir renards, biches et autres rapaces. Finalement, nous continuons notre descente dans une combe entre rochers moussus et feuillus touffus. Le sol est recouvert de feuilles mortes qui amortissent nos pas lourds de cette semaine de marche . Nous traversons une ultime forêt de pins et de cèdres avant de rejoindre une longue piste forestière dont le seul intérêt est de reposer nos corps fatigués. La végétation change avec l'altitude et les chênes liège, thym et romarins en fleurs marquent la fin de notre périple quelque part sur la route entre Bédoin et le col de la Madeleine. Etape 17 kms.
Lundi 19/09 : Grosse descente vers Les Alazards à 2kms - toujours GR 4 - où nous suivons une petite route sur 2 kms avant d'attaquer la rude montée sur une sentier pierreux en forêt jusqu'au Col de Comte - 996 m - Pause déjeuner après avoir croisé un couple et deux randonneurs dont un a perdu son chien. Nous prenons ses coordonnées au cas où... et continuons notre ascension. 1000 m de dénivelé (depuis notre départ ce matin) et un pierrier plus tard, nous voilà au Mont Serein. Le froid de la nuit passée nous décide à dormir au camping dans une cabane sur pilotis - rudimentaire mais isolante - avec terrasse et fauteuil. Tout est fermé donc pas de ravitaillement. Un couple sympathique est en admiration devant notre aventure ! Repas léger devant un panorama grandiose et avec la douce chaleur du soleil déclinant. Etape de 14 kms.
Mardi 20/09 : L'avantage et le confort du camping : un fauteuil, une couette et la voie lactée... Je profite d'un moment magique à 2 h 55 du matin ! A 8 h, il fait doux et nous partageons un petit déjeuner frugal... et notre casserole avec notre couple sympa qui nous offre du pain et du chocolat pour la suite de notre périple. Nous descendons par le GR 9 au cœur de la forêt de mélèzes et de pins à crochets avec de beaux points de vue sur les falaises du Nord du Ventoux. Une autre grosse descente - toujours au milieu de pierres - qui nous fait chuter mon mari et moi, sans gravité, nous amène à Brantes joli village perché où se trouve une crêperie (plat de pates au pistou également, que nous ne testerons pas faute de temps et nous venons de déjeuner). Nous prenons le GR91C. Re-grosse côte : on longe la corniche dans une végétation méditerranéenne - garrigues, buis, cades, chênes verts - La nature est au rendez-vous ! On souffre de ces alternances de dénivelés positifs et négatifs mais on est heureux d'être à son contact ! On redescend vers Savoillan et on trouve notre deuxième bivouac magnifique au cœur d'un petit bosquet de pins d'où on entendra le brâme du cerf à partir de 21 h jusqu'au matin. Aujourd'hui 500 m de dénivelé positif et 1000 m de dénivelé négatif. Etape de 16 kms.
Mercredi 21/09 : Féérie d'un concert sauvage au cœur de la nature : le brâme du cerf sous les projecteurs du firmament ! Une nuit courte mais riche. Il fait froid ce matin mais pas de thé car trop de risques de feu sur ce tapis d'aiguilles de pins très sèches et épaisses. Grosse descente puis longue côte le long d'un canyon avant de retrouver la forêt. Nous tournons autour du Ventoux dont la sentinelle se dessine dans un ciel d'azur et un soleil radieux. Arrivée à Montbrun les Bains - plus beau village de France - avec ravitaillement et joli jardin pour pique nique de produits frais ! Plus eau. Aujourd'hui en plus des montées et descentes, nous faisons un peu de route (5 kms en tout) à travers bois et champs de lavandes, qui nous mènent à Aurel un autre joli village qui dresse son château pour accueillir notre pause gouter : fruits secs et barre crue dattes. A 1,8 kms de Sault, la tentation d'une douche (et d'une bière) nous fait faire halte au camping du Défends. Dénivelé cumulé de 400 m. Etape 20 kms.
Jeudi 22/09 : Très froid cette nuit (8 degrés voire moins...) et ce matin on sort doudoune gant et buff. Sault : ravitaillement, bon pain et délices de viennoiseries. La ville a ses douceurs mais nous préférons la rudesse de la vie sauvage. Et nous espérons bien trouver un dernier beau bivouac sous la lune et son ciel étoilé. La porte royale de la belle cité de Sault nous salue au passage et après 2 kms sur une petite route peu fréquentée, nous retrouvons enfin la trace de notre GR qui serpente entre champs d'oliviers et de lavandes (récoltées). Nous sommes bien en Provence au pied du Ventoux, coté Sud maintenant. Puis nous allons continuer en traçant notre route au GPS et à la carte afin de couper au plus court pour terminer notre boucle, car notre fille doit nous récupérer vendredi sur la route de Malaucène et nous avons pris un peu de retard sur notre itinéraire. Une grosse côte caillouteuse à souhait (encore...) nous mène au Collet de Gavéou - 996 m. Encore quelques grimpettes et on voit enfin le bout de nos 20 kms à 1044 m au pied de la chapelle Saint Jean. Calme, méditation, table de pique nique, vue majestueuse sur le géant de Provence et sa tour qui nous a suivi tous ces jours. Une excellente purée et dessert banane-chocolat avant un repos en dents de scie mémorable concluent en beauté cette dernière nuit dehors. La marche réveille cette instinct sauvage et la part animale qui nous habitent et dormir dehors en est l'ultime plaisir. Les sons et les odeurs sont ressentis plus intensément la nuit. Le jour, le chemin guide nos pas, soutient nos pieds, les pousse, parfois un peu trop fort, les bâtons sont le prolongement de nos bras et les roches, bois, terre la continuité de nos pieds, nos racines primaires. Et le soir lovés dans nos sacs, nous voila comme redevenus hommes des bois plutôt qu'hommes des villes. A partir de 3 h de matin, les cerfs se mettent en chasse amoureuse, leurs voix rauques et graves résonnent tout autour de notre frêle abri pour notre plus grande joie. Des nuages cette nuit mais les étoiles brillent dans nos yeux à l'écoute de ce chant d'amour sauvage. 4 h, 5 h, 6 h... A 7 h 30, lorsque l'alarme sonne, j'ai l'impression que je viens juste de m'endormir...
Vendredi 23/09 : Dernier rangement des sacs, dernières victuailles et thé. Un sentier étroit et rocailleux en sous-bois suit une crête. Sur la droite, en face, les pentes du Ventoux avec sa tour sentinelle qui joue à cache- cache avec la brume. En dessous, le vert profond des sapins à peine éclaboussé d'ocre et de sang qui annoncent déjà l'automne, et entre les deux, la falaise calcaire étincelante dans la lumière matinale complète harmonieusement ce tableau de maître. Nous sourions malgré la frustration de n'avoir pas croisé de vie animale durant ces 6 jours. C'est avec émerveillement que nous observons la faune tout autant que la flore durant nos escapades nature et avec une naïveté toute enfantine que nous comptons bien entrevoir renards, biches et autres rapaces. Finalement, nous continuons notre descente dans une combe entre rochers moussus et feuillus touffus. Le sol est recouvert de feuilles mortes qui amortissent nos pas lourds de cette semaine de marche . Nous traversons une ultime forêt de pins et de cèdres avant de rejoindre une longue piste forestière dont le seul intérêt est de reposer nos corps fatigués. La végétation change avec l'altitude et les chênes liège, thym et romarins en fleurs marquent la fin de notre périple quelque part sur la route entre Bédoin et le col de la Madeleine. Etape 17 kms.