Tous les chemins mènent en Bretagne...
1800 km de plaisir à vélo. Voies vertes et véloroutes de l'Auvergne à la Bretagne en faisant un petit détour par le sud.
Plus de photos et de carnets de routes sur mon blog Latitude 45°
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Quand : 21/08/2016
Durée : 21 jours
Durée : 21 jours
Distance globale :
1858km
Carnet publié par pattes_de_poulet
le 21 févr. 2017
Mobilité douce
Précisions :
Accès à Lavoûte/Loire en TER par la vallée de la Loire depuis Le Puy-en-Velay ou Saint-Etienne.
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Vue d'ensemble
Le topo : Section 5 (mise à jour : 21 févr. 2017)
Distance section :
494km
Le compte-rendu : Section 5 (mise à jour : 21 févr. 2017)
La Vélodyssée
À partir de Royan, le canal des deux mers laisse place à la Vélodyssée qui devrait me conduire… jusqu’en Bretagne ! Aux abords de Rochefort, je traverse une nouvelle zone de marais où vit un groupe d’ibis sacrés. Ces oiseaux, originaires d’Egypte, se sont échappés d’un zoo breton il y a plusieurs années. Depuis, ils colonisent petit à petit la côte atlantique. J’observe aussi un vanneau huppé, des cygnes et des mouettes. Puis je fais le tour de l’arsenal maritime de Rochefort. Au cœur du site s’étend le bâtiment de la corderie royale, construit en 1669 sous Louis XIV et long de trois cent soixante quatorze mètres. On y fabriquait les cordages des bateaux de la Marine. À quelques encablures de là, l’Hermione est à quai. La frégate, sur laquelle embarqua le marquis de Lafayette pour aller combattre aux côtés des insurgés américains, est magnifique dans sa robe bleu et jaune. Je vais plus loin découvrir le pont transbordeur permettant aux personnes de traverser la Charente sans gêner la circulation maritime. Le vent s’est levé et souffle de face. Je lutte. Une ligne droite de deux kilomètres à découvert en paraît le double. Cette journée se termine au mental après cent trois bornes.
À partir de Royan, le canal des deux mers laisse place à la Vélodyssée qui devrait me conduire… jusqu’en Bretagne ! Aux abords de Rochefort, je traverse une nouvelle zone de marais où vit un groupe d’ibis sacrés. Ces oiseaux, originaires d’Egypte, se sont échappés d’un zoo breton il y a plusieurs années. Depuis, ils colonisent petit à petit la côte atlantique. J’observe aussi un vanneau huppé, des cygnes et des mouettes. Puis je fais le tour de l’arsenal maritime de Rochefort. Au cœur du site s’étend le bâtiment de la corderie royale, construit en 1669 sous Louis XIV et long de trois cent soixante quatorze mètres. On y fabriquait les cordages des bateaux de la Marine. À quelques encablures de là, l’Hermione est à quai. La frégate, sur laquelle embarqua le marquis de Lafayette pour aller combattre aux côtés des insurgés américains, est magnifique dans sa robe bleu et jaune. Je vais plus loin découvrir le pont transbordeur permettant aux personnes de traverser la Charente sans gêner la circulation maritime. Le vent s’est levé et souffle de face. Je lutte. Une ligne droite de deux kilomètres à découvert en paraît le double. Cette journée se termine au mental après cent trois bornes.
La piste longe désormais le bord de mer. Au loin se profilent les tours de l’entrée du port de La Rochelle. Celui-ci affiche complet ; des centaines de mâts se balancent dans un concert de cliquetis. Je prends alors de l’altitude, surplombant le canal de la Rompsay. Ce matin, j’ai des jambes de feu, j’avale rapidement le dénivelé. Je croise beaucoup de joggeurs. Un certain nombre d’entre eux court avec leur chien. Il doit y avoir une compétition de cani-cross dans le coin ce week-end. J’ai alors une pensée pour Elvis qui aurait pu faire la connaissance de copains sportifs comme lui.
Tout au long du trajet traversant plusieurs régions, j’ai pu observer plusieurs techniques de pêche, statiques ou dynamiques. Aujourd’hui, je découvre la pêche au carrelet. Les pêcheurs sont positionnés contre le garde-corps d’un pont enjambant une rivière. À l’aide d’une corde suspendue à une poulie, ils descendent un filet carré, le carrelet, dans les eaux troubles. Toutes les deux ou trois minutes ils le remontent pour voir si des poissons ont été pris au piège. Quand je demande à l’un des hommes si ce n’est pas trop épuisant de mouliner ainsi pendant plusieurs heures, il me répond dans un éclat de rire : « Ça ne doit pas être plus fatiguant que de pédaler toute une journée comme tu le fais ! ». Les poissons convoités sont des mulets et des anguilles. Quand la pêche est très bonne, ils peuvent en prendre jusqu’à trente en une journée. « Mais aujourd’hui, je crois que l’on va malheureusement rentrer bredouille » ajoute-t-il. Ce soir, un rouge-gorge pas du tout farouche me fait l’honneur de s’asseoir à ma table. C’est donc tout naturellement que je partage ma semoule avec cet invité de marque.
Tout au long du trajet traversant plusieurs régions, j’ai pu observer plusieurs techniques de pêche, statiques ou dynamiques. Aujourd’hui, je découvre la pêche au carrelet. Les pêcheurs sont positionnés contre le garde-corps d’un pont enjambant une rivière. À l’aide d’une corde suspendue à une poulie, ils descendent un filet carré, le carrelet, dans les eaux troubles. Toutes les deux ou trois minutes ils le remontent pour voir si des poissons ont été pris au piège. Quand je demande à l’un des hommes si ce n’est pas trop épuisant de mouliner ainsi pendant plusieurs heures, il me répond dans un éclat de rire : « Ça ne doit pas être plus fatiguant que de pédaler toute une journée comme tu le fais ! ». Les poissons convoités sont des mulets et des anguilles. Quand la pêche est très bonne, ils peuvent en prendre jusqu’à trente en une journée. « Mais aujourd’hui, je crois que l’on va malheureusement rentrer bredouille » ajoute-t-il. Ce soir, un rouge-gorge pas du tout farouche me fait l’honneur de s’asseoir à ma table. C’est donc tout naturellement que je partage ma semoule avec cet invité de marque.
Le jour suivant me donne l’occasion de prendre toujours plus de plaisir. La piste serpente sur le littoral puis se faufile en forêt en alternant montées et descentes. À midi, je m’assois sur la plage pour manger, regardant des surfeurs qui attendent la bonne vague. Je dépasse les Sables d’Olonnes et pense déjà à l’estuaire de la Loire que j’espère rallier après-demain au plus tard.
Je fais une dernière rencontre ornithologique tout aussi belle que celle avec le héron. Alors que je roule tranquillement sur une petite route, j’aperçois un faucon crécerelle sur un fil électrique. Je m’arrête et sors mon appareil photo. Mais le rapace est trop loin. Remarquant qu’il ne s’envole pas au passage de voitures, je m’approche lentement, près à dégainer mon appareil pour immortaliser l’instant. Je suis maintenant à la verticale de l’oiseau qui demeure stoïque sur son perchoir. Soudain, il incline la tête et me fixe de son regard perçant. Pendant de longues minutes, nous restons les yeux dans les yeux, immobiles et silencieux. Les oiseaux semblent s’accommoder de ma présence, comme si je faisais partie de leur monde. Si je pouvais, en cet instant, je lâcherais mon vélo pour prendre moi aussi mon envol. Découvrir la vraie liberté, porté par le vent, avec pour seul horizon le ciel. Côtoyer les sommets, toucher les nuages puis fondre en piqué vers la mer… et recommencer. Après avoir remercié le faucon pour sa bonne compagnie, je prends congé de lui, le cœur toujours plus léger. En fin d’après-midi, j’entre dans Saint-Brévin-les-Pins, sur la rive gauche de l’estuaire de la Loire. Je suis en avance d’un jour sur mes prévisions. Cela mérite bien un petit resto avec demi en apéro. Mais avant tout, je vais plonger dans la mer. Quel bonheur !
Je fais une dernière rencontre ornithologique tout aussi belle que celle avec le héron. Alors que je roule tranquillement sur une petite route, j’aperçois un faucon crécerelle sur un fil électrique. Je m’arrête et sors mon appareil photo. Mais le rapace est trop loin. Remarquant qu’il ne s’envole pas au passage de voitures, je m’approche lentement, près à dégainer mon appareil pour immortaliser l’instant. Je suis maintenant à la verticale de l’oiseau qui demeure stoïque sur son perchoir. Soudain, il incline la tête et me fixe de son regard perçant. Pendant de longues minutes, nous restons les yeux dans les yeux, immobiles et silencieux. Les oiseaux semblent s’accommoder de ma présence, comme si je faisais partie de leur monde. Si je pouvais, en cet instant, je lâcherais mon vélo pour prendre moi aussi mon envol. Découvrir la vraie liberté, porté par le vent, avec pour seul horizon le ciel. Côtoyer les sommets, toucher les nuages puis fondre en piqué vers la mer… et recommencer. Après avoir remercié le faucon pour sa bonne compagnie, je prends congé de lui, le cœur toujours plus léger. En fin d’après-midi, j’entre dans Saint-Brévin-les-Pins, sur la rive gauche de l’estuaire de la Loire. Je suis en avance d’un jour sur mes prévisions. Cela mérite bien un petit resto avec demi en apéro. Mais avant tout, je vais plonger dans la mer. Quel bonheur !