N°6 : Chronique Leger
Voici quelques informations complémentaires qui répondront à de nombreuses questions qui peuvent se poser à la lecture de mon article dans le numéro 6 sur la liste légère hivernale. Le fil initial qui a donné naissance à ces infos provient du site de randonner léger:
http://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?id=2593
J'ai recopié ici les éléments essentiels:
Les besoins pressants et hydratation
Lorsque les chaussures sont enterrées dans la neige pour les protéger du froid et qu’un besoin pressant se fait sentir, et bien ce n’est pas top n'est-ce pas? D'autant plus que ce liquide devra être maintenu par le corps à température, c'est bien connu, dans ce cas on a froid. La bonne solution c’est de prévoir un récipient dans lequel on pourra uriner pendant la nuit. A l'inverse, la déshydratation compromet les capacités de l'organisme à se réchauffer, et lorsqu'il fait froid et sec, on perd beaucoup d'humidité par la respiration et pendant l'effort cette perte est décuplée à laquelle on rajoute les pertes par sudation. Il faut donc boire et bien boire, quitte à être incommodé la nuit
.
Gel de l’eau et de la nourriture
Personnellement je n’enterre pas ma gourde pendant la nuit pour éviter qu'elle ne gèle car j’aime quand même boire un peu pendant la nuit, avant que l’eau ne finisse par geler bien sûre
. Pour ceux qui aiment boire chaud, un thermos préparé avec sa boisson préférée peut s'avérer très agréable pendant la nuit, bien que l'on s'éloigne un peu de la MUL là
, mais le confort en hiver ça peut avoir du bon.
L’eau restante contenue dans la gourde va geler mais cela n’est pas un problème car je fabrique mon eau le matin et non le soir, donc, le peu d’eau qui me reste, si elle gèle, ne sera pas problématique car elle va dégeler en versant de l’eau de fonte dans la gourde.
Pour ceux souhaitent néanmoins enterrer l'eau, cette dernière va d'abord geler en surface, c'est donc mieux de placer le goulot vers le bas afin de ne pas geler la sortie par le bouchon.
Production de l’eau
Il est important d’avoir une gourde à large ouverture pour faciliter le transvasement de l’eau de la casserole. Il faut toujours garder un peu d’eau au fond de la casserole pour éviter de brûler la casserole, donc, bien veiller à rajouter progressivement de la neige de sorte à ce qu’elle ne pompe pas toute l’eau du fond de casserole. Cela aura également pour effet d’améliorer le rendement, d'où économie du précieux combustible.
En fonction de la densité de la neige, on peut avoir besoin de 10L de neige pour 1L d’eau, c’est donc très pratique d’avoir un sac plastique dans lequel on pourra amasser suffisamment de neige sans devoir la chercher tout autour de soi.
Il faut veiller à la propreté de la neige, surtout en forêt ou elle peut être souillée par des débris et/ou des déjections des animaux ou de sa propre urine, et oui, ça m’est arrivé... La neige peut paraître propre en surface car une neige fraîche recouvre peut-être d’anciennes couches impropres, il faut donc sonder en profondeur et prendre la neige la plus possible. Si j’ai des doutes sur la propreté de la neige, je vais soit la cuire ou de préférence, la tiédir suffisamment pour que les pastille de purification de l’eau soient efficaces.
Le réchaud devra être posé sur une surface solide qui réfléchit la chaleur comme un cercle d’alu au sol et ne pas être en contact direct avec la neige. L’utilisation du pare vent primordiale car il réfléchit et canalise la chaleur vers la casserole. On préfèrera généralement une casserole titane pour les sorties courtes mais l’usage d’acier noirci ou d’aluminium duralite avec le dessous noir augmentera passablement l’efficacité. En d’autres termes, le poids plus élevé du récipient devient bénéficiaire par rapport à l’usage du carburant.
Voici une discussion intéressante sur la reminéralisation de l'eau: http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,889.0.html. Personnellement j'aime bien les soupes instantanées.
Astuces pour l’utilisation du gaz
Les remarques concernant les réflecteurs et pare vent mentionnées dans la production de l’eau s’appliquent également ici. Le ISO fuel, mélange butane/propane fonctionne jusqu’à -15C. Ca c’est la théorie, en réalité, l’efficacité diminue bien avant, à -10C ça peux parfois pécloter. Une astuce consiste à conserver la cartouche de gaz au chaud ou de la réchauffer, une petite bougie de réchaud peut être utilisée mais il faut y aller molo, ne pas trop chauffer, et SURTOUT, ne pas le faire avec la cartouche fermée car le risque de surpression pourrait faire exploser la cartouche. C’est dangereux mais cela fonctionne.
Les deux gaz du mélange ISO ont une méchante tendance à ne pas sortir dans de bonnes proportions, sans doute que les points d’évaporation sont différents, on peut donc rapidement se retrouver avec une cartouche en apparence encore suffisamment remplie mais qui ne donne pas la puissance voulue. Les données sont contradictoire sur ce sujet, ces deux fils sur RL proposent des pistes de réflexions:
http://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?pid=5064#p5064
http://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?pid=26092#p26092
Il faut donc penser à secouer la cartouche de temps en temps, surtout si on constate une baisse de pression mais ATTENTION, de grandes flammes jaunes vont être produites car en secouant la cartouche, du gaz liquide va sortir, il faut se tenir hors tente ou pas trop prêt du tarp.
Les qualités de gaz peuvent êtres très différents d'un batch de production à l'autre. Cactus Sport m'a dit que MSR lui avait avouée par exemple, qu'aux US ils ont beaucoup de peine à trouver du gaz de qualité... Cela pourrait peut-être expliquer pourquoi on a tellement d'opiniosn contradictoires sur les performances des Gaz des différents fabricants. De plus, Primus propose des mélanges avec 3 gaz, propane, butane et isobutane, je n'ai pas d'expérience avec ces cartouches mais sur randonner-leger on a de bons feedbacks.
Finalement, le briquet... ben le gaz est pourave et il brûlera encore moins bien que le pire des gaz en cartouche. Une seule source lorsqu'il fait froid, les allumettes, et prévoir deux boites s'il vous plait, rangées dans des compartiment différents du sac.
Efficacité du gaz versus essence
Sans rentrer dans des considérations trop scientifiques, le gaz, à poids égal, un meilleur rendement que l’essence, toutefois, plus il fait froid, plus le rendement du gaz diminue au profit de l’essence. Le gaz est intéressant si on n’a pas de réchaud à essence et que l’on part pour de courtes périodes alors qu’il ne fait pas trop froid.
Un bon réchaud à essence tel que le MSR SimmerLite pèse moins de 200gr maintenant et la question du gaz versus l'essence se pose moins, si ce n'est le prix du réchaud 130 euros pour l'essence par rapport à une cinquantaine d'euros pour le gaz. Par contre, l'essence coûte moins cher et est plus écologique car il n'y a pas de cartouche qui finit à la poubelle, sans compter que l'essence se trouve facilement dans tous les pays.
Sur le site BackPackingLight, ils expliquent comment utiliser le gaz sous sa forme liquide et utiliser le même principe de vaporisation que pour les réchauds à essence. Je ne préconise pas cette solution car on a peu de recul sur de telles pratiques et que les réchauds de constructeurs ne sont pas prévu pour fonctionner de la sorte, donc, à vos risques et périls.
Le Tarp et l'abri
Lorsqu’il fait beau, le tarp n’est pas très utile. La neige est un matériau de construction du tonnerre qui permet de rapidement construire un muret de neige ou dégager une petite tranchée qui servira de base à l’abri. Sur une crête ou la neige a pu être soufflée et peu profonde, le tarp pourra rapidement être érigé pour se protéger du vent, toutefois, le choix de dormir sur une crête ne doit pas être pris à la légère (voir compléments d’infos sur le choix de l’emplacement du bivouac).
Le tarp, ainsi que la couverture de survie, sont des éléments structurels intéressant pour fabriquer un abri pour se protéger la neige qui tombe, de vents violents etc. En effet, creuser un abri complet peut prendre plus d’une heure et entraîner beaucoup de fatigue et de sudation car cela représente un véritable effort, d’autant plus que l’on se retrouve souvent trempé, hors l’humidité doit être évitée au maximum lorsqu’il fait froid ! Donc, il est plus intéressant d’utiliser le relief du terrain, des arbres, des bâtiments etc. et compléter l’abri avec le tarp.
En zône dégagées, on creusera une tranchée ou alors on érigera un muret de neige en forme de U, l’entrée sera barrée par le sac à dos, ou une combinaison des deux que l’on pourra ensuite recouvrir avec le tarp. Pour obtenir l'effet isolant que procure la neige, si il fait vraiment très froid, on pourrait recouvrir le toit avec de la neige pelletée.
Le résultat final est plus solide qu’une tente. Si on s’attend à de fortes chutes de neige, on accrochera un point de haubanage du tarp vers une branche d’un arbre ou alors on utilisera le bâton placé à l’intérieur pour créer du volume comme dans un tipi et empêcher l’accumulation de neige.
En forêt, vous voyez bien sur une des photos de l'article comment on s’est créé un abri avec les couvertures de survies et des branches. Nous aurions pu faire quelque chose d’encore plus cosy en mettant le tarp comme auvent pour éviter que la neige ne nous tombe sur le bas des jambes. Il n'est tombé qu'une dizaine de centimètres cette nuit là et on bouge suffisamment pendant la nuit pour empêcher toute accumulation de neige. Du reste, une neige froide est légère et ne pose pas de problème sauf il en tombe de très grosses quantités, par contre une neige printanière, donc lourde, pourrait rapidement écraser l'isolation du sac de couchage.
Si d’aventure, en dernier recours vous deviez creuse un abri complet ou fabriquer un igloo, pensez à travailler lentement mais régulièrement et mettez une veste, un pantalon et des gants absolument étanches et serrez bien les cordelettes afin de prévenir les entrées de neige. Lorsque vous avez atteint une certaine profondeur, vous êtes déjà abrité en partie, la température va monter et il devient important d’enlever un peu d’isolation !
Pensez à bien utiliser les éléments structurels disponibles. La neige à tendance à s’accumuler au pied des sapins, on peut « relativement » rapidement dégager un espace habitable et avoir un toit sur la tête : les branches du sapin déjà recouvertes de neige ! Installer votre matelas, sortez votre sac de couchage et placez le dans le sursac, vous passerez peut-être pas la nuit la plus confortable qui soit mais vous serez protégé.
L'empilement des mesures d'isolation
Lorsque je propose à des amis de venir avec moi bivouaquer en hiver, je m'assure en premier lieu qu'ils ont un bon sac de couchage, hors cela n'est pas souvent le cas et ils me rétorquent qu'ils en prendront deux! Malheureusement cela ne fonctionne pas très bien car les circonférences du tissu intérieur et extérieur sont à coupe différentielle afin que l'isolation ne soit pas comprimée.
De ce fait, en mettre deux l'un dans l'autre va compresser l'isolation du sac intérieur par celui placé à l'extérieur car premièrement, les diamètre ne sont pas différentiels d'un sac à l'autre, mais de plus, le poids du sac extérieur avec ces deux couches de tissus auquel on rajoute le poids du sursac vont compresser l'ensemble et réduire significativement l'isolation espérée.
La qualité de la plume va également avoir une influence. En effet, en MUL on préfère les sacs les plus légers possibles avec des cuin de 800+, hors de la plumette aussi fine, bien qu'ayant un très bon gonflant, offre moins de résistance à l'écrasement! Certaines isolations synthétiques sont également très sensibles à la compression. Les mêmes phénomènes se produisent avec les habits.
Un petit mot sur le sursac, prévoyez le dans un matériaux léger afin qu'il ne comprime pas le sac de couchage, mais faites également attention que son volume soit suffisant pour contenir le gros sac de couchage hivernal bien gonflé. En ce qui me concerne, avec un sac de couchage en longue taille, le sursac Rab que j'ai choisi est un peu juste, ce qui n'est pas le cas pour mon compagnon qui a un sac de couchage de longueur normale.
Duvet synthétique versus plume
Un de nos membres propose d’utiliser un sac de couchage synthétique afin de lutter plus efficacement contre l’humidité. Il l’utilise dans des snow cave ce qui est en effet un bon cas ou le synthétique peut s’avérer préférable mais ce genre de débat est interminable car le sujet est complexe et il en va également de préférences personnelles. Le synthétique et la plume ont tout deux leurs avantages et leurs inconvénients, à vous de bien jauger les conditions dans lesquelles vous allez utiliser votre matériel. Voici un lien intéressant sur l’utilisation du synthétique, mais rappelez-vous que seul le pare vapeur est vraiment efficace :
http://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?id=414
Le damage de la place de bivouac
Une place de bivouac doit être correctement damée avant d’installer son abri, les raquettes ou skis aux pieds on foulera un emplacement légèrement plus large que la surface nécessaire. Si la neige est très profonde, il est intéressant d'évacuer une couche de neige avant le damage car plus on se rapproche du sol moins c'est froid, on évitera toutefois de toucher le sol car malgré le peu d'air qui restera dans la neige compactée, elle aura tout de même un effet isolant, relatif certes. Cette couche de neige évacuée sera entassée sur les bords de la zone qui sont aux vents dominants.
La neige fraîchement damée n’a pas encore de cohésion, il faut idéalement attendre 30-60 minutes afin qu’elle devienne plus dure, au risque de défoncer la place de couchage avec les pieds, les genoux et les coudes. Il vaut mieux damer la place avant la chute des températures car celle-ci va accélérer la cohésion.
Une zone damée est par définition encaissée, et elle va favoriser l'accumulation du froid, il faut donc faire une saignée vers le bas afin que le froid puisse s'y écouler, si le terrain est trop plat, en dernier recours on fera une fosse à froid, mais cela demande beaucoup d'effort alors ne le faite qui si les températures sont vraiment basses.
Haubanage
L’haubanage d’un tarp on d’une tente s’avère plus problématique dans la neige. Il existe des sardines spécialement étudiées pour la neige, elles feront au moins 30cm de long par 4-5cm de large, elles s’installent dans la neige dans le sens de la largeur et non de la profondeur et ont une petite cordelette fixée au centre qui permet d'attacher les haubans sans enfouir ses mains sous la neige!
Pour éviter de porter des sardines inutilement, il faut utiliser des corps morts qu’on enterrera dans la neige tels que les skis, les bâtons, les raquettes, des branches d’arbres, des sac plastiques remplis de neige etc. La neige récemment tassée n’a pas encore beaucoup de cohésion, il ne faut donc pas mettre trop de tension sur les haubans, on les retendra par la suite.
L’emplacement du bivouac
C’est un élément fondamental surtout lorsqu’on part avec peu de moyens. En fait la tente offre une sécurité trompeuse et les conseils qui suivent s’appliquent également à leurs utilisateurs.
La première chose c’est le froid. La journée il fait plus froid en altitude mais pendant la nuit on constate souvent l’inverse. En effet, le froid descend et il a tendance à s’accumuler dans les parties renfoncée du terrain. Il vaut mieux donc éviter les dépressions de terrain qui n’ont pas une partie plus basse qui agit comme une gouttière par lequel le froid va pouvoir continuer à descendre. Il ne faut pas dormir trop haut non plus il vaut donc mieux dormir à moyenne altitude.
Le vent peut devenir très violent en montagne et lorsqu’il souffle il projette de la neige partout qui peut gêner votre progression, rendre la construction d’un abri ou l’érection d’une tente particulièrement difficile. Il convient donc de s’abriter du vent en profitant du terrain, on placera ensuite l’abri dans le sens de protection des vents dominants. Le vent souffle rarement dans un angle constant, il peut varier de plus de 90 degrés, il faut en tenir compte. Un changement d’orientation radical, quoique plus rare, peut très bien se produire…
La forêt est intéressante car elle filtre le vent, elle offre d’importants moyens structurels de qui facilitent la construction d'un abri et vous alimente en combustible inépuisable dans le cas ou vous auriez à faire du feu. Par contre, il faut s’installer sous un arbre solide qui ne va pas vous balancer une branche en pleine poire pendant la nuit. En général, si on se trouve au pied du tronc, il est quasiment impossible qu’une branche ne nous tombe dessus car les autres branches nous protègent. Les tempêtes peuvent devenir très violentes et abattre carrément des arbres mais cela est plus rare.
A l'inverse, une petite brise peut être gênante lorsque la neige est fraîchement tombée car elle sera soufflée des branches et vous arosera gentillement mais tout au long de la nuit ce qui est plus gênant qu'une vraie neige car dans ce cas on aura construit son abri en conséquence
.
L'alimentation
Lorsqu'il fait froid, les besoins caloriques sont très élevés, beaucoup plus élevés qu'en temps normal. Le corps utilise de l'énergie pour produire de la chaleur et il vaut mieux éviter que le corps n’en manque au risque de compromettre sa faculté de lutter contre le froid.
Certains aliments sont dits "échauffants", notamment les protéines de la viande rouge comme le boeuf et l'agneau. La raison étant que ces aliments sont plus longs et difficiles à digérer par l’organisme, maintenant de ce fait un métabolisme plus élevé. Pour des explications plus scientifiques, je vous suggère voir le site de David Manise.
Ce n'est pas au moment d'un bivouac hivernal que vous devez penser à votre régime, il faut au contraire augmenter la ration calorique en provenance des graisses et des protéines, d'autant plus que le rapport poids/calorie est très intéressant pour un MUL.
Toutefois, le maître mot c'est de bien manger, et manger de préférence ce qui nous fait plaisir. On doit beaucoup plus manger que d'habitude, hors on digère mieux ce qu'on a plaisir à manger.
Une note finale concernant l’alcool et le tabac qui sont à bannir si vous avez froid. En effet, ils dilatent les vaisseaux périphériques favorisant les échanges de la peau avec l’extérieur, d’où refroidissement. L’alcool c’est pour le plaisir seulement, un plaisir qui réchauffe l’esprit. C'est un des petits luxes qui procurent un plaisir inoui aprèsune longue journée d'efforts, le tabac et l'alcool ont un effet relaxant et décontractent la musculature mise à mal, oh je dis pas que c'est le top pour la récupération mais bon
.
La scie ou couteau suisse
En ce qui me concerne, comme je vais souvent dans le bois, je prévois une bonne scie de paysagiste. Il en existe de très légères et efficaces. La lame devrait faire au moins 15 centimètres. Une scie de couteau suisse n'est pas indiquée, je vous laisse imaginer avec de gros gants, tenir cette petite scie, vous allez d'abord déborder avec les gants sur la lame, risquant de les abîmer. De plus, si vous devez faire un feu dans la neige, il faut un sacré brasier pour avoir chaud, éventuellement sécher des affaire, bref qu'il soit efficace et ne s'éteigne pas par la neige fondant aux abords du foyer.
Finalement, si vous devez fabriquer un abri avec du bois comme structure, vous allez rapidement vous rendre compte que les sections de bois suffisamment longues et droites on un certain diamètre que les fabricants de couteaux suisses n'ont pas pris en compte. Bref, le couteau suisse c'est pour le pique-nique estival et le saucisson
, plus sérieusement, elle peut convenir comme mesure d'urgence en été.
Le confort, et sur le long terme ?
Je n’ai jamais passé plus de quelques jours avec ma liste hivernale alors je ne peux pas jauger si elle est adaptée pour des sorties plus longues, c’est possible à condition de passer une nuit en refuge de temps en temps pour arriver à sécher toutes ses affaires.
La seule fois ou je me suis retrouvé en situation inconfortable est lorsque j’ai prêté mon sursac de couchage à mon compagnon qui n’en avait pas. Je bouge beaucoup la nuit et mes pieds ont dérivé du matelas, la neige du sol ainsi que celle qui tombait pendant la nuit ont fini par avoir raison du nylon du sac et l’humidité à compromis l’isolation aux pieds.
Au petit matin je me réveille et j’ai tellement froid au pied gauche que je ne le sens pratiquement plus. Il faisait très froid et les massages ne suffisaient pas alors nous avons levé le camp immédiatement pour marcher, créer de la chaleur et rétablir la circulation sanguine ce qui a pris une bonne heure de marche. Bref, chaque élément à son importance, le confort, mais surtout la sécurité en dépend, il faut donc bien vérifier sa liste avant de partir.
Sécurité du bivouac
Une nuit passée sur une crête est un moment inoubliable car la luminosité devient métallique, à tel point que le froid est perçu par les yeux! MAIS, dormir sur une crête ou dans tout emplacement potentiellement exposé aux rigueurs du climat peut s’avérer dangereux. Dans ce cas, je prévois toujours un plan « B », une solution de replis en somme.
Il faut évaluer la capacité de se rendre à l’endroit du plan B rapidement et sans risques car si vous avez à vous y rendre, et bien c’est que les conditions sont devenues très mauvaises, tellement mauvaises qu’un chemin apparemment facile par temps normal peut devenir réellement dangereux par temps bouché. Je rappelle que l’excellent article de David Manise dans le même numéro d’Expémag nous en dit beaucoup sur notre quotient intellectuel dans les situations d’urgence.
Donc, il faut préférer les solutions simples que l’on connaît bien et que l’on maîtrise bien. La PRUDENCE est de rigueur, l’éducation l’est encore plus car on se retrouve souvent en conditions de survie par manque de connaissances, hors ces dernières sont aussi facteur de problèmes : il y’a tellement de choses à savoir, mais il y’en a si peu que j’ai vraiment besoin de connaître !
Ne partez pas à l’aventure sans avoir au préalable testé votre matériel dans des conditions d’abord modérées, puis augmentez la difficulté en y allant par mauvais temps, mais proche de votre voiture par exemple. Le capital confiance va croître avec l’expérience et il ne faut brûler les étapes. Je ne suis pas sûre que l’hiver soit la meilleure saison pour s’essayer au Tarp, mais attention, la tente offre une sécurité qui peut être trompeuse.
Finalement, ce n'est pas au moment ou le camp est posé qu'il faut soudain avoir peur de ne pas se réveiller et mourir de froid et être pris d'une irrésistible envie de redescendre et de se mettre en danger, le froid vous réveillera avant de mourir, sauf peut-être si vous vous endormez déjà en état d'hypothermie avancée... A bon entendeur.
Kai
http://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?id=2593
J'ai recopié ici les éléments essentiels:
Les besoins pressants et hydratation
Lorsque les chaussures sont enterrées dans la neige pour les protéger du froid et qu’un besoin pressant se fait sentir, et bien ce n’est pas top n'est-ce pas? D'autant plus que ce liquide devra être maintenu par le corps à température, c'est bien connu, dans ce cas on a froid. La bonne solution c’est de prévoir un récipient dans lequel on pourra uriner pendant la nuit. A l'inverse, la déshydratation compromet les capacités de l'organisme à se réchauffer, et lorsqu'il fait froid et sec, on perd beaucoup d'humidité par la respiration et pendant l'effort cette perte est décuplée à laquelle on rajoute les pertes par sudation. Il faut donc boire et bien boire, quitte à être incommodé la nuit
![;)](/assets/emoticons/wink.png)
Gel de l’eau et de la nourriture
Personnellement je n’enterre pas ma gourde pendant la nuit pour éviter qu'elle ne gèle car j’aime quand même boire un peu pendant la nuit, avant que l’eau ne finisse par geler bien sûre
![;)](/assets/emoticons/wink.png)
![;)](/assets/emoticons/wink.png)
L’eau restante contenue dans la gourde va geler mais cela n’est pas un problème car je fabrique mon eau le matin et non le soir, donc, le peu d’eau qui me reste, si elle gèle, ne sera pas problématique car elle va dégeler en versant de l’eau de fonte dans la gourde.
Pour ceux souhaitent néanmoins enterrer l'eau, cette dernière va d'abord geler en surface, c'est donc mieux de placer le goulot vers le bas afin de ne pas geler la sortie par le bouchon.
Production de l’eau
Il est important d’avoir une gourde à large ouverture pour faciliter le transvasement de l’eau de la casserole. Il faut toujours garder un peu d’eau au fond de la casserole pour éviter de brûler la casserole, donc, bien veiller à rajouter progressivement de la neige de sorte à ce qu’elle ne pompe pas toute l’eau du fond de casserole. Cela aura également pour effet d’améliorer le rendement, d'où économie du précieux combustible.
En fonction de la densité de la neige, on peut avoir besoin de 10L de neige pour 1L d’eau, c’est donc très pratique d’avoir un sac plastique dans lequel on pourra amasser suffisamment de neige sans devoir la chercher tout autour de soi.
Il faut veiller à la propreté de la neige, surtout en forêt ou elle peut être souillée par des débris et/ou des déjections des animaux ou de sa propre urine, et oui, ça m’est arrivé... La neige peut paraître propre en surface car une neige fraîche recouvre peut-être d’anciennes couches impropres, il faut donc sonder en profondeur et prendre la neige la plus possible. Si j’ai des doutes sur la propreté de la neige, je vais soit la cuire ou de préférence, la tiédir suffisamment pour que les pastille de purification de l’eau soient efficaces.
Le réchaud devra être posé sur une surface solide qui réfléchit la chaleur comme un cercle d’alu au sol et ne pas être en contact direct avec la neige. L’utilisation du pare vent primordiale car il réfléchit et canalise la chaleur vers la casserole. On préfèrera généralement une casserole titane pour les sorties courtes mais l’usage d’acier noirci ou d’aluminium duralite avec le dessous noir augmentera passablement l’efficacité. En d’autres termes, le poids plus élevé du récipient devient bénéficiaire par rapport à l’usage du carburant.
Voici une discussion intéressante sur la reminéralisation de l'eau: http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,889.0.html. Personnellement j'aime bien les soupes instantanées.
Astuces pour l’utilisation du gaz
Les remarques concernant les réflecteurs et pare vent mentionnées dans la production de l’eau s’appliquent également ici. Le ISO fuel, mélange butane/propane fonctionne jusqu’à -15C. Ca c’est la théorie, en réalité, l’efficacité diminue bien avant, à -10C ça peux parfois pécloter. Une astuce consiste à conserver la cartouche de gaz au chaud ou de la réchauffer, une petite bougie de réchaud peut être utilisée mais il faut y aller molo, ne pas trop chauffer, et SURTOUT, ne pas le faire avec la cartouche fermée car le risque de surpression pourrait faire exploser la cartouche. C’est dangereux mais cela fonctionne.
Les deux gaz du mélange ISO ont une méchante tendance à ne pas sortir dans de bonnes proportions, sans doute que les points d’évaporation sont différents, on peut donc rapidement se retrouver avec une cartouche en apparence encore suffisamment remplie mais qui ne donne pas la puissance voulue. Les données sont contradictoire sur ce sujet, ces deux fils sur RL proposent des pistes de réflexions:
http://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?pid=5064#p5064
http://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?pid=26092#p26092
Il faut donc penser à secouer la cartouche de temps en temps, surtout si on constate une baisse de pression mais ATTENTION, de grandes flammes jaunes vont être produites car en secouant la cartouche, du gaz liquide va sortir, il faut se tenir hors tente ou pas trop prêt du tarp.
Les qualités de gaz peuvent êtres très différents d'un batch de production à l'autre. Cactus Sport m'a dit que MSR lui avait avouée par exemple, qu'aux US ils ont beaucoup de peine à trouver du gaz de qualité... Cela pourrait peut-être expliquer pourquoi on a tellement d'opiniosn contradictoires sur les performances des Gaz des différents fabricants. De plus, Primus propose des mélanges avec 3 gaz, propane, butane et isobutane, je n'ai pas d'expérience avec ces cartouches mais sur randonner-leger on a de bons feedbacks.
Finalement, le briquet... ben le gaz est pourave et il brûlera encore moins bien que le pire des gaz en cartouche. Une seule source lorsqu'il fait froid, les allumettes, et prévoir deux boites s'il vous plait, rangées dans des compartiment différents du sac.
Efficacité du gaz versus essence
Sans rentrer dans des considérations trop scientifiques, le gaz, à poids égal, un meilleur rendement que l’essence, toutefois, plus il fait froid, plus le rendement du gaz diminue au profit de l’essence. Le gaz est intéressant si on n’a pas de réchaud à essence et que l’on part pour de courtes périodes alors qu’il ne fait pas trop froid.
Un bon réchaud à essence tel que le MSR SimmerLite pèse moins de 200gr maintenant et la question du gaz versus l'essence se pose moins, si ce n'est le prix du réchaud 130 euros pour l'essence par rapport à une cinquantaine d'euros pour le gaz. Par contre, l'essence coûte moins cher et est plus écologique car il n'y a pas de cartouche qui finit à la poubelle, sans compter que l'essence se trouve facilement dans tous les pays.
Sur le site BackPackingLight, ils expliquent comment utiliser le gaz sous sa forme liquide et utiliser le même principe de vaporisation que pour les réchauds à essence. Je ne préconise pas cette solution car on a peu de recul sur de telles pratiques et que les réchauds de constructeurs ne sont pas prévu pour fonctionner de la sorte, donc, à vos risques et périls.
Le Tarp et l'abri
Lorsqu’il fait beau, le tarp n’est pas très utile. La neige est un matériau de construction du tonnerre qui permet de rapidement construire un muret de neige ou dégager une petite tranchée qui servira de base à l’abri. Sur une crête ou la neige a pu être soufflée et peu profonde, le tarp pourra rapidement être érigé pour se protéger du vent, toutefois, le choix de dormir sur une crête ne doit pas être pris à la légère (voir compléments d’infos sur le choix de l’emplacement du bivouac).
Le tarp, ainsi que la couverture de survie, sont des éléments structurels intéressant pour fabriquer un abri pour se protéger la neige qui tombe, de vents violents etc. En effet, creuser un abri complet peut prendre plus d’une heure et entraîner beaucoup de fatigue et de sudation car cela représente un véritable effort, d’autant plus que l’on se retrouve souvent trempé, hors l’humidité doit être évitée au maximum lorsqu’il fait froid ! Donc, il est plus intéressant d’utiliser le relief du terrain, des arbres, des bâtiments etc. et compléter l’abri avec le tarp.
En zône dégagées, on creusera une tranchée ou alors on érigera un muret de neige en forme de U, l’entrée sera barrée par le sac à dos, ou une combinaison des deux que l’on pourra ensuite recouvrir avec le tarp. Pour obtenir l'effet isolant que procure la neige, si il fait vraiment très froid, on pourrait recouvrir le toit avec de la neige pelletée.
Le résultat final est plus solide qu’une tente. Si on s’attend à de fortes chutes de neige, on accrochera un point de haubanage du tarp vers une branche d’un arbre ou alors on utilisera le bâton placé à l’intérieur pour créer du volume comme dans un tipi et empêcher l’accumulation de neige.
En forêt, vous voyez bien sur une des photos de l'article comment on s’est créé un abri avec les couvertures de survies et des branches. Nous aurions pu faire quelque chose d’encore plus cosy en mettant le tarp comme auvent pour éviter que la neige ne nous tombe sur le bas des jambes. Il n'est tombé qu'une dizaine de centimètres cette nuit là et on bouge suffisamment pendant la nuit pour empêcher toute accumulation de neige. Du reste, une neige froide est légère et ne pose pas de problème sauf il en tombe de très grosses quantités, par contre une neige printanière, donc lourde, pourrait rapidement écraser l'isolation du sac de couchage.
Si d’aventure, en dernier recours vous deviez creuse un abri complet ou fabriquer un igloo, pensez à travailler lentement mais régulièrement et mettez une veste, un pantalon et des gants absolument étanches et serrez bien les cordelettes afin de prévenir les entrées de neige. Lorsque vous avez atteint une certaine profondeur, vous êtes déjà abrité en partie, la température va monter et il devient important d’enlever un peu d’isolation !
Pensez à bien utiliser les éléments structurels disponibles. La neige à tendance à s’accumuler au pied des sapins, on peut « relativement » rapidement dégager un espace habitable et avoir un toit sur la tête : les branches du sapin déjà recouvertes de neige ! Installer votre matelas, sortez votre sac de couchage et placez le dans le sursac, vous passerez peut-être pas la nuit la plus confortable qui soit mais vous serez protégé.
L'empilement des mesures d'isolation
Lorsque je propose à des amis de venir avec moi bivouaquer en hiver, je m'assure en premier lieu qu'ils ont un bon sac de couchage, hors cela n'est pas souvent le cas et ils me rétorquent qu'ils en prendront deux! Malheureusement cela ne fonctionne pas très bien car les circonférences du tissu intérieur et extérieur sont à coupe différentielle afin que l'isolation ne soit pas comprimée.
De ce fait, en mettre deux l'un dans l'autre va compresser l'isolation du sac intérieur par celui placé à l'extérieur car premièrement, les diamètre ne sont pas différentiels d'un sac à l'autre, mais de plus, le poids du sac extérieur avec ces deux couches de tissus auquel on rajoute le poids du sursac vont compresser l'ensemble et réduire significativement l'isolation espérée.
La qualité de la plume va également avoir une influence. En effet, en MUL on préfère les sacs les plus légers possibles avec des cuin de 800+, hors de la plumette aussi fine, bien qu'ayant un très bon gonflant, offre moins de résistance à l'écrasement! Certaines isolations synthétiques sont également très sensibles à la compression. Les mêmes phénomènes se produisent avec les habits.
Un petit mot sur le sursac, prévoyez le dans un matériaux léger afin qu'il ne comprime pas le sac de couchage, mais faites également attention que son volume soit suffisant pour contenir le gros sac de couchage hivernal bien gonflé. En ce qui me concerne, avec un sac de couchage en longue taille, le sursac Rab que j'ai choisi est un peu juste, ce qui n'est pas le cas pour mon compagnon qui a un sac de couchage de longueur normale.
Duvet synthétique versus plume
Un de nos membres propose d’utiliser un sac de couchage synthétique afin de lutter plus efficacement contre l’humidité. Il l’utilise dans des snow cave ce qui est en effet un bon cas ou le synthétique peut s’avérer préférable mais ce genre de débat est interminable car le sujet est complexe et il en va également de préférences personnelles. Le synthétique et la plume ont tout deux leurs avantages et leurs inconvénients, à vous de bien jauger les conditions dans lesquelles vous allez utiliser votre matériel. Voici un lien intéressant sur l’utilisation du synthétique, mais rappelez-vous que seul le pare vapeur est vraiment efficace :
http://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?id=414
Le damage de la place de bivouac
Une place de bivouac doit être correctement damée avant d’installer son abri, les raquettes ou skis aux pieds on foulera un emplacement légèrement plus large que la surface nécessaire. Si la neige est très profonde, il est intéressant d'évacuer une couche de neige avant le damage car plus on se rapproche du sol moins c'est froid, on évitera toutefois de toucher le sol car malgré le peu d'air qui restera dans la neige compactée, elle aura tout de même un effet isolant, relatif certes. Cette couche de neige évacuée sera entassée sur les bords de la zone qui sont aux vents dominants.
La neige fraîchement damée n’a pas encore de cohésion, il faut idéalement attendre 30-60 minutes afin qu’elle devienne plus dure, au risque de défoncer la place de couchage avec les pieds, les genoux et les coudes. Il vaut mieux damer la place avant la chute des températures car celle-ci va accélérer la cohésion.
Une zone damée est par définition encaissée, et elle va favoriser l'accumulation du froid, il faut donc faire une saignée vers le bas afin que le froid puisse s'y écouler, si le terrain est trop plat, en dernier recours on fera une fosse à froid, mais cela demande beaucoup d'effort alors ne le faite qui si les températures sont vraiment basses.
Haubanage
L’haubanage d’un tarp on d’une tente s’avère plus problématique dans la neige. Il existe des sardines spécialement étudiées pour la neige, elles feront au moins 30cm de long par 4-5cm de large, elles s’installent dans la neige dans le sens de la largeur et non de la profondeur et ont une petite cordelette fixée au centre qui permet d'attacher les haubans sans enfouir ses mains sous la neige!
Pour éviter de porter des sardines inutilement, il faut utiliser des corps morts qu’on enterrera dans la neige tels que les skis, les bâtons, les raquettes, des branches d’arbres, des sac plastiques remplis de neige etc. La neige récemment tassée n’a pas encore beaucoup de cohésion, il ne faut donc pas mettre trop de tension sur les haubans, on les retendra par la suite.
L’emplacement du bivouac
C’est un élément fondamental surtout lorsqu’on part avec peu de moyens. En fait la tente offre une sécurité trompeuse et les conseils qui suivent s’appliquent également à leurs utilisateurs.
La première chose c’est le froid. La journée il fait plus froid en altitude mais pendant la nuit on constate souvent l’inverse. En effet, le froid descend et il a tendance à s’accumuler dans les parties renfoncée du terrain. Il vaut mieux donc éviter les dépressions de terrain qui n’ont pas une partie plus basse qui agit comme une gouttière par lequel le froid va pouvoir continuer à descendre. Il ne faut pas dormir trop haut non plus il vaut donc mieux dormir à moyenne altitude.
Le vent peut devenir très violent en montagne et lorsqu’il souffle il projette de la neige partout qui peut gêner votre progression, rendre la construction d’un abri ou l’érection d’une tente particulièrement difficile. Il convient donc de s’abriter du vent en profitant du terrain, on placera ensuite l’abri dans le sens de protection des vents dominants. Le vent souffle rarement dans un angle constant, il peut varier de plus de 90 degrés, il faut en tenir compte. Un changement d’orientation radical, quoique plus rare, peut très bien se produire…
La forêt est intéressante car elle filtre le vent, elle offre d’importants moyens structurels de qui facilitent la construction d'un abri et vous alimente en combustible inépuisable dans le cas ou vous auriez à faire du feu. Par contre, il faut s’installer sous un arbre solide qui ne va pas vous balancer une branche en pleine poire pendant la nuit. En général, si on se trouve au pied du tronc, il est quasiment impossible qu’une branche ne nous tombe dessus car les autres branches nous protègent. Les tempêtes peuvent devenir très violentes et abattre carrément des arbres mais cela est plus rare.
A l'inverse, une petite brise peut être gênante lorsque la neige est fraîchement tombée car elle sera soufflée des branches et vous arosera gentillement mais tout au long de la nuit ce qui est plus gênant qu'une vraie neige car dans ce cas on aura construit son abri en conséquence
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L'alimentation
Lorsqu'il fait froid, les besoins caloriques sont très élevés, beaucoup plus élevés qu'en temps normal. Le corps utilise de l'énergie pour produire de la chaleur et il vaut mieux éviter que le corps n’en manque au risque de compromettre sa faculté de lutter contre le froid.
Certains aliments sont dits "échauffants", notamment les protéines de la viande rouge comme le boeuf et l'agneau. La raison étant que ces aliments sont plus longs et difficiles à digérer par l’organisme, maintenant de ce fait un métabolisme plus élevé. Pour des explications plus scientifiques, je vous suggère voir le site de David Manise.
Ce n'est pas au moment d'un bivouac hivernal que vous devez penser à votre régime, il faut au contraire augmenter la ration calorique en provenance des graisses et des protéines, d'autant plus que le rapport poids/calorie est très intéressant pour un MUL.
Toutefois, le maître mot c'est de bien manger, et manger de préférence ce qui nous fait plaisir. On doit beaucoup plus manger que d'habitude, hors on digère mieux ce qu'on a plaisir à manger.
Une note finale concernant l’alcool et le tabac qui sont à bannir si vous avez froid. En effet, ils dilatent les vaisseaux périphériques favorisant les échanges de la peau avec l’extérieur, d’où refroidissement. L’alcool c’est pour le plaisir seulement, un plaisir qui réchauffe l’esprit. C'est un des petits luxes qui procurent un plaisir inoui aprèsune longue journée d'efforts, le tabac et l'alcool ont un effet relaxant et décontractent la musculature mise à mal, oh je dis pas que c'est le top pour la récupération mais bon
![:D](/assets/emoticons/grin.png)
La scie ou couteau suisse
En ce qui me concerne, comme je vais souvent dans le bois, je prévois une bonne scie de paysagiste. Il en existe de très légères et efficaces. La lame devrait faire au moins 15 centimètres. Une scie de couteau suisse n'est pas indiquée, je vous laisse imaginer avec de gros gants, tenir cette petite scie, vous allez d'abord déborder avec les gants sur la lame, risquant de les abîmer. De plus, si vous devez faire un feu dans la neige, il faut un sacré brasier pour avoir chaud, éventuellement sécher des affaire, bref qu'il soit efficace et ne s'éteigne pas par la neige fondant aux abords du foyer.
Finalement, si vous devez fabriquer un abri avec du bois comme structure, vous allez rapidement vous rendre compte que les sections de bois suffisamment longues et droites on un certain diamètre que les fabricants de couteaux suisses n'ont pas pris en compte. Bref, le couteau suisse c'est pour le pique-nique estival et le saucisson
![:D](/assets/emoticons/grin.png)
Le confort, et sur le long terme ?
Je n’ai jamais passé plus de quelques jours avec ma liste hivernale alors je ne peux pas jauger si elle est adaptée pour des sorties plus longues, c’est possible à condition de passer une nuit en refuge de temps en temps pour arriver à sécher toutes ses affaires.
La seule fois ou je me suis retrouvé en situation inconfortable est lorsque j’ai prêté mon sursac de couchage à mon compagnon qui n’en avait pas. Je bouge beaucoup la nuit et mes pieds ont dérivé du matelas, la neige du sol ainsi que celle qui tombait pendant la nuit ont fini par avoir raison du nylon du sac et l’humidité à compromis l’isolation aux pieds.
Au petit matin je me réveille et j’ai tellement froid au pied gauche que je ne le sens pratiquement plus. Il faisait très froid et les massages ne suffisaient pas alors nous avons levé le camp immédiatement pour marcher, créer de la chaleur et rétablir la circulation sanguine ce qui a pris une bonne heure de marche. Bref, chaque élément à son importance, le confort, mais surtout la sécurité en dépend, il faut donc bien vérifier sa liste avant de partir.
Sécurité du bivouac
Une nuit passée sur une crête est un moment inoubliable car la luminosité devient métallique, à tel point que le froid est perçu par les yeux! MAIS, dormir sur une crête ou dans tout emplacement potentiellement exposé aux rigueurs du climat peut s’avérer dangereux. Dans ce cas, je prévois toujours un plan « B », une solution de replis en somme.
Il faut évaluer la capacité de se rendre à l’endroit du plan B rapidement et sans risques car si vous avez à vous y rendre, et bien c’est que les conditions sont devenues très mauvaises, tellement mauvaises qu’un chemin apparemment facile par temps normal peut devenir réellement dangereux par temps bouché. Je rappelle que l’excellent article de David Manise dans le même numéro d’Expémag nous en dit beaucoup sur notre quotient intellectuel dans les situations d’urgence.
Donc, il faut préférer les solutions simples que l’on connaît bien et que l’on maîtrise bien. La PRUDENCE est de rigueur, l’éducation l’est encore plus car on se retrouve souvent en conditions de survie par manque de connaissances, hors ces dernières sont aussi facteur de problèmes : il y’a tellement de choses à savoir, mais il y’en a si peu que j’ai vraiment besoin de connaître !
Ne partez pas à l’aventure sans avoir au préalable testé votre matériel dans des conditions d’abord modérées, puis augmentez la difficulté en y allant par mauvais temps, mais proche de votre voiture par exemple. Le capital confiance va croître avec l’expérience et il ne faut brûler les étapes. Je ne suis pas sûre que l’hiver soit la meilleure saison pour s’essayer au Tarp, mais attention, la tente offre une sécurité qui peut être trompeuse.
Finalement, ce n'est pas au moment ou le camp est posé qu'il faut soudain avoir peur de ne pas se réveiller et mourir de froid et être pris d'une irrésistible envie de redescendre et de se mettre en danger, le froid vous réveillera avant de mourir, sauf peut-être si vous vous endormez déjà en état d'hypothermie avancée... A bon entendeur.
Kai
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