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Vos récits de voyages 2

EV6 & Monts Fagaras

Vehl - 25 août 2014
17 messages
Salut,

Inscrit sur le forum depuis un petit moment je ne m'étais pas présenté n'ayant pas vraiment grand chose à apporter. Je n'aime pas demander
conseil, ne suis pas en position d'en donner et n'avais pas voyagé depuis quelques années. Pour faire court : je ne suis pas particulièrement
sportif ou aventurier. Je suis plutôt du genre à passer mon temps libre dans un hamac avec un bouquin que sac au dos ou a vélo en rase
campagne. Mais parfois le bourrin qui sommeil en moi se réveil et je me retrouve, avec joie mais douleur, sur la route.

C'est ainsi que cet été je suis allé randonner en Roumanie.
Bien que limité par le temps (qu'un petit mois devant moi) j'avais décidé de m'improviser cyclotouriste pour atteindre les Carpates
principalement via l'EV6. Rien de mieux pour se remettre en jambe après trois ans sans sport. Un rapide calcul sur google maps me donnait
1.400km de Strasbourg à Cluj-Napoca. 14 jours de vélo, facile. J'avais prévu d'enchainer ensuite par la traversée des Monts Fagaras et Lotrolui
sur une dizaine de jours.

I]- Initiation au cyclotourisme
Cliquez sur les images pour les agrandir.


Les premières failles de mon 'projet' apparaissent vite. Des le premier jour d'ailleurs, alors que je vois s'approcher doucement la forêt noire.
Pendant les longues et fastidieuses heures passées à pousser mon vélo je commence à réfléchir à un système de harnais pour tirer le vélo
dans les cotes plutôt que de le pousser en prévision de la prochaine fois... avant d'admettre que m'entrainer d'avantage en amont serait plus simple...
J'évite de penser aux kilomètres parcourus. Je sais être bien loin des 100km/jour ambitionnés.

Arrivé a Ulm je trouve le Danube et l'EV6 qui est comme je l'espérais, extrêmement plate. Heureusement car je commence à sentir les effets
d'autres failles. Ce n'est déjà pas évident de s'imposer un bon rythme lorsqu'on pédale seul. Mais en plus, ce vélo, c'est celui qu'on m'avait
offert pour mes douze ans. J'ai grandis depuis. Ça ne m'avait pas frappé sur les 3 ou 4km que j'avais fait avant de partir mais là, après
plusieurs heures, l'inconfort se sent bien. Un vélo trop p'tit ça use.

Un peu après Passau, un problème déjà présent depuis quelques jours s'accentue. Mon porte-bagage de piètre qualité, pas aidé par un
chargement inadapté, frottait déjà sur la roue arrière lorsque je montais de petites cotes en danseuse. Mais un boulon a lâché alors c'est
devenu un phénomène permanent. Une réparation de fortune s'est imposé. J'éclate le réflecteur fixé sur le porte-bagage pour en récupérer les
boulons avant de me rendre compte que je ne peux pas les serrer correctement. Il m'aurait fallu deux clés plates de même écartement. Alors
je rigidifie le tout avec de la corde et du duck tape. Un couple de kiwis avec qui j'ai fait un bout de chemin m'apprend un dicton anglais de
circonstance : « If you can't duck it, then fuck it. It's broke »


Entre Vienne et Bratislava je craque. Le paysage désespérément plat, sans intérêt. Ce vent de face qui forcit. La pluie. Le vélo foutrement
inconfortable. J'arrête le cyclotourisme et arrivé tant bien que mal a Bratislava, je prend un bus pour la Roumanie.

Bilan: Je dois avouer avoir eu du mal a apprécier cette première expérience de cyclotourisme. Principalement a cause de mon équipement non
adapté et mon manque de préparation, mais aussi a cause de l'EuroVelo 6 qui, malgré de bonnes rencontres, ne m'a vraiment pas emballé. En
étant un peu dur je dirais que ça ressemble beaucoup a une autoroute pour vélo vers l'Est (ou l'Ouest). Utile plus que plaisant en soit. Du moins
la partie que j'ai faite.
Ensuite sur le principe du vélo comme mode de transport je suis également partagé. Si j'apprécie la vitesse du vélo comparé a la marche je
suis moins fan de l'encombrement que le vélo représente. La polyvalence de la marche m'a manqué.

II]- Initiation à la moyenne montagne.
Cliquez sur les images pour les agrandir.

Quand certains pensent à la montagne ils s'imaginent les Alpes, les Andes ou l'Himalaya. Pour moi, citoyen du Nord-Ouest, quand on me dit
« montagne » je pense plutôt aux hauteurs vertigineuses des Montagnes Noires ou du fière et imposant Menez-Hom. Ce fut un choc culturel.

La première journée fut éprouvante. Commencée tôt à 3 ou 4 km de Zarnesti (700m) pour atteindre le soir un refuge à environ 1900m
d'altitude après avoir passé un sommet à 2.270m. L'essentiel de l'ascension se passe en pleine forêt. Difficile du coup d'évaluer La progression.
J'en ai bavé.
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Ça n'a rien à voir avec le Menez-Hom ! Le vélo ne m'avait pas préparé à ça.
Petit à petit on sort de la forêt. Et on atteint la crète.
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Les premiers jours le terrain est plutôt facile malgré le dénivelé important (standards de bretons) et le paysage est superbe.
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Mais plus on avance plus le terrain devient difficile. Le chemin suit souvent de petites ravines dans lesquelles s'agglomèrent des rochers de
tailles variable que rien ne retiens. On doit très fréquemment se servir de ses mains pour descendre ou monter. Chose que le Menez-Hom a
l'élégance d'épargner au marcheur.
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Avant de partir j'avais trouvé un site parlant de ce chemin de rando. J'avais dessiné sur un carnet une vague reproduction de la carte avec
quelques indications kilométriques. Je me suis vraiment rendu compte que c'était dur quand je me suis surpris a utiliser le théorème de
Pythagore pour savoir si les indications kilométrique que j'avais prenaient en compte le dénivelé ou non... Mais le paysage toujours aussi
superbe malgré quelques violentes averses
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Après le mont Moldoveanu (2.544m), plus haut sommet de Roumanie, le temps a sérieusement commencé a se dégrader alors que le chemin
était toujours aussi accidenté avec quelques passages plutôt raid type "Via Ferrata". Je découvre que le tonnerre en montagne est bien plus
inquiétant que celui qui ressonne dans les plaines. De plus le chemin est tel qu'il est souvent impossible de s'arrêter pour monter la tente
rapidement et attendre au sec que l'orage passe. Un après midi, sous un orage plutôt violent (standards de bretons !), je me fais une grosse
frayeur en descendant une paroi a l'aide d'une chaine. Mes mains glissent et je finis la descente plus rapidement que je l'aurais souhaité. Tout
ça pour me retrouver sur une corniche entre deux passages type "Via Ferrata" que je ne me sens vraiment pas de tenter avec ces conditions
météo. Je prends du coup l'option qui me semble la moins dangereuse. Je descends sur les fesses la pente à facile 60° qui borde un coté de la
corniche pour rejoindre le refuge qui se trouve 60m plus bas.

(Photo prise depuis le refuge, réglages de l'appareil photo en vrac les couleurs sont mal passés)

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Le lendemain l'orage est passé mais le ciel est toujours menaçant. Les godasses complètement trempées je continue le chemin malgré les
averses de plus en plus fréquentes et des passages sur lesquels je suis de moins en moins confiant bien que fondamentalement pas beaucoup
plus dur ou dangereux que d'autres déjà franchis.
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Aux abords du Mont Negoui le brouillard se pointe. Des Roumains m'avaient prévenus qu'il y avait un passage avec des chaines dangereux
par temps de pluie. Je me suis déjà fais suffisamment peur comme ça, je décide de contourner. J'ai bien fait, je n'aurai rien vu.
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Le lendemain le ciel est toujours menaçant et ma cheville droite me lance de plus en plus depuis cette chute lors d'une descente de chaine. Je
décide d'écourter ma balade et redescends vers Turnu Rosu plutôt que de continuer plus a l'Est pour poursuivre, comme prévu, vers les Monts
Lotrolui avec une cheville a qui je ne fais plus confiance.

Bilan: Très chouette balade. J'exagère avec cette histoire de Menez-Hom mais le point le plus haut que j'ai atteint jusque là a pied était
1.500m dans les Monts de Leon en Espagne. J'avoue que je ne m'attendais pas a ce que ce soit aussi dur, avec autant de dénivelé. Je pensais
bêtement suivre une ligne de crète plutôt horizontale, pas en dent de scie. Mais ma principal erreur a été de sous estimer la température
nocturne. J'avais un tapis de sol quechua d'1cm et un sac de couchage synthétique de la même marque de 700g indiqué limite en dessous de
11°C. J'ai très mal dormi.
Sinon mis a part des bergers et autour du Lac Baléa très touristique j'ai croisé peu de monde sur l'ensemble du parcours même les jours de
beau temps. Le seul point noire de cette itinéraire ce sont les airs de bivouac, principalement autour des refuges et de certains lacs qui sont
pollués par les déchets laissés par randonneurs et bergers. Y'a des coups de tête qui se perdent.

III]- Matériel
Cliquez sur les images pour les agrandir.

Je n'ai découvert la randonnée que relativement récemment. Lors de ma première sortie j'étais parti chargé comme une bourrique. Sac a dos
70L remplis a ras bord + un autre sac d'une dizaine de litres sur le ventre. Comme le cyclotourisme et la moyenne montagne, j'ai découvert
dans la douleur. J'ai tenu 5 jours avant de donner / renvoyer / jeter une bonne partie des choses que je portais. Je n'ai pas eu l'occasion de
peser mon sac mais j'estime que je portais dans les 25kilos et plus au départ. Maintenant j'essaye de faire attention. La liste qui suit est la
première que je prends le temps de faire. Je m'en servirais comme base pour gagner en légèreté petit a petit.


IV]- Infos Complémentaires

Je suis tombé sur ce site qui permet de partager des itinéraires de randonnés : http://fr.wikiloc.com/wikiloc/home.do
Le truc plutôt intéressant c'est qu'on peut y trouver les profils topographique de certaines randonnées.

Par exemple le profil des Monts Fagaras :
Plaiul Foii - refuge Zarnea
Ref Zarnea - Lezerul Podul Giurgiului
Lezerul Podul Giurgiului - Lac Caltun
Lac Caltun – Lac Avrig
Lac Avrig - Chica Pietrelor
Chica Pietrelor – Turnu Rosu

Ne correspond pas exactement a mon parcours ni a schéma de mes étapes.
Quelques erreurs d'altitudes notamment pour le mont Moldoveanu mais ça donne une idée assez juste.


Autre site utilisé en amont :
http://www.transcarpates.org/sommaire/sommaire.htm

Mak Manu - 27 août 2014
113 messages
Allez courage, on ne réussit pas toujours du 1er coup. Le plus important c'est d'essayer et tu as l'air d'en rigoler déjà et sûrement encore plus dans le futur.
Fort de cette expérience, la prochaine fois tu seras quoi et comment faire pour que çà se passe au mieux, et c'est dans ces moments parfois difficiles que l'on découvre plus que les paysages ou les autres, on découvre alors qui on est.

Si tu repasses sur Strass ou Haguenau, je t'aiderai à préparer ton "clou" et ton matos.

khutzeymateen - 07 déc. 2014
796 messages
bonjour récit très intéressant ; je suis déjà allé randonner à pied quelques fois dans les Carpates en Roumanie et cet été (août 2014 ) j'ai fait les Bucegi...
je ne suis pas du tout étonné qu'à vélo ça doit être sacrément fatigant car il y a effectivement de sacrés dénivelés dans les Carpates, souvent ça grimpe assez raide ,comme dans les Alpes du Sud en France.
Le dernier jour de mon séjour avant de redescendre sur Prédéal j'avais croisé 3 cyclistes avec des vélos de montagne( des locaux ) ils en bavaient comme pas possible pour monter les pentes et moi à pied j'allais plus vite qu'eux, ils étaient obligés de pousser leur vélo constamment.

Donc je ne suis pas étonné par les difficultés évoquées ce récit ,fort intéressant au demeurant.

Sinon oui précision importante les Carpates c'est un micro-climat , il y fait plus frais que dans le reste de la Roumanie et les nuits peuvent être froides même en été quand c'est pas glaciales.
Donc c'est bien de préciser qu'il faut apporter des vêtements chauds si on veut bivouaquer en altitude...

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