2 invités en ligne

Répulsifs moustiques

par Johanna dans Divers 12 avr. 2010 mis à jour 30 oct. 2012 10749 lecteurs Soyez le premier à commenter
Lecture 6 min.

Répulsifs insectes

Le voyageur est exposé à l’agression des arthropodes, en clair : les moustiques (anophèles, aedes, culex), phlébotomes, les simulies et autres insectes vecteurs de maladies tropicales mais aussi tempérées : le paludisme, la trypanosomiase, la maladie de Chagas, les arboviroses…
La meilleure méthode de protection reste la prévention. Car même une bonne chimio prophylaxie contre le paludisme n’est pas efficace à 100% ; certaines maladies n’ont ni vaccin ni prophylaxie efficace (ex : chikungunya).

Le sujet n’est pas aujourd’hui de faire le point sur les prophylaxies possibles mais d’aborder la prévention.

Tests, texte et photos : Docteur Hervé Bouchet

Voir la discussion associée

Pour se protéger, quelques grands principes :
- connaître (et de préférence éviter) les zones et périodes propices aux bestioles indésirables ;
- ÉVITER D’ÊTRE PIQUÉ, on ne le dira jamais assez :
- en portant des vêtements adaptés : longs, larges, couvrant le plus possible, et dans l’idéal imprégnés de répulsifs
- en utilisant des répulsifs sur les parties de peau non couvertes
- en utilisant des répulsifs d’ambiance (spirales, prises)
- en dormant sous une moustiquaire imprégnée de répulsif
- en connaissant les zones ou périodes à risques.

Pour les zones à risques et dans tous les cas, un moustique pique lorsqu’il est dans son milieu et à son heure. En haute altitude par exemple, il n’existe pas d’anophèle (vecteur du paludisme). Ainsi, lors d’une expédition en Amérique du Sud, il est préférable de commencer par l’ascension des cimes avant d’envisager la traversée des forets vierges (sur le principe qu’il vaut mieux contracter les symptômes du palu en plaine ou au retour du voyage plutôt qu’à 6000m). Au Népal, il est préférable de ne pas envisager un trekking traversant le Terail (zone au sud du pays) qui est en zone impaludée et de profiter directement des zones en altitude. En résumé, l’anophèle vit près de zones humides avec une température minimale de 18°C. En fonction des pays, l’anophèle n’est pas présent au-dessus d’une certaine altitude. Cette remarque concerne le paludisme.

À noter en revanche que les insectes piquent difficilement lorsqu’il y a du vent, des mouvements trop rapides. Ainsi, à vélo, pendant la journée, le risque est à l’arrêt ou lors des montées de col (il convient de ne pas l’oublier au départ de l’ascension ?). La sueur, diminue pour certains l’action du répulsif ! donc comme la crème solaire, l’application régulière de produit s’avère nécessaire.

Enfin, il existe des différences entre les moustiques. Ainsi, l’anophèle pique en général au crépuscule et la nuit. Les aedes (dengue, chikungunya) piquent toute la journée. Ainsi, il est nécessaire de se protéger 24h/24h en zone endémique.

Les répulsifs

Comment sont faits les produits répulsifs ? Il existe les répulsifs cutanés, les insectifuges et répulsifs sur textiles et autres matériaux.

Les répulsifs cutanés

Il existe les produits naturels et les synthétiques.

Produits naturels

Les huiles essentielles de citronnelle vendues comme répulsif sont efficaces mais de durée d’action courte (max une heure !). Elles ont également l’inconvénient d’être allergène. Ce n’est donc pas le produit idéal pour le voyageur.

Les produits à base de Citriodiol qui a une concentration de 20 à 50% serait efficace pendant 6h environ. Ex : Mosiguard®.

MOSIGUARD

En spray : 100ml citradiol 40%

Les points positifs
Avantage majeur : produit autorisé chez les femmes enceintes et les enfants de plus de 3 mois
Petit flacon
Très pratique, bonne ergonomie
Capuchon solide qui reste accroché au produit
Facilitation d’utilisation du spray

Les points négatifs
Odeur très forte (au moins vous savez si vous êtes imprégné ! surtout pour les enfants)
Le spray est difficilement utilisable s’il y a du vent (?) et à l’envers, c’est difficile d’asperger les chevilles.
Nous avons trouvé une petite tendance à la fuite lors de son utilisation

Mosi guard
Mosi guard

MOSIGUARD STICK

50ml citradiol 32%
Les points positifs
Dubitatif sur la forme stick, cette présentation s’avère extrêmement efficace sur le terrain. Le flacon est petit.
L’application sur les chevilles et toutes les parties du corps est très facile. Le stick est vraiment un plus.
L’odeur est un peu moins forte que le mosiguard spray.
Utilisation également possible chez les enfants et les femmes enceintes.

Les points négatifs
Le bouchon est moins bien fixé sur le produit et de la poussière à tendance à rentrer dans sur le stick.

Les répulsifs synthétiques

Le produit phare est le DEET. Il est commercialisé depuis 1956 et s’utilise dilué. La protection est estimée à 6h environ. La concentration aux alentourx de 35% : au-dessus de 30% en milieu tropical et en dessous de 50% afin d’éviter les effets indésirables. Ces derniers sont rarement décrits mais importants (à type de réactions cutanées parfois déconcertantes, allergies). Il est utilisable pour les enfants au-dessus de 2 ans. Cependant, les USA (center for disease control and prévention) proposent l’utilisation à des concentrations inférieures pour des périodes courtes (max un mois) lorsque l’exposition est inévitable. En pratique à partir de 2 mois et à la concentration max de 30%. Il est important de l’associer à des barrières physiques.

Produits Care plus Deet
Care plus lotion

50 ml deet 50% et alcool.
Les points positifs
Un produit minuscule, idéal pour les voyageurs qui n’ont pas de place.
Odeur très discrète
Application facile posant le flacon sur la peau
Bouchon hermétique
Il est plébiscité par une association de consommateur allemande (?)

Les points négatifs
La présence d’alcool apporte les désagréments lors d’utilisation sur des zones abîmées (dermabrasion, coupures) si fréquentes (?) sur les jambes lors des voyages « roots »
Il est difficile d’apprécier la quantité de produit à mettre sur la peau contrairement au spray ou stick ou un passage paraît être suffisant (impression entièrement subjective de testeurs !)


Care plus spray

60ml deet 40% (existe en 100ml)
Les points positifs
Taille réduite et une fois de plus idéale pour les voyageurs sans place, se glisse dans la poche.
Bouchon efficace
Odeur modérée
Elu meilleur produit au Pays-Bas (?)

Les points négatifs
Pas grand-chose si le parfum ne dérange pas

Care plus gel

80ml deet 30%
Les points positifs
Pour ceux pour qui l’application en gel est une habitude (crème…), l’impression d’application est plus forte que dans la forme lotion.
Produit plébiscité aux Pays-Bas (?)

Les points négatifs
L’application sur les mains pour mettre du produit sur la peau

Care plus
Care plus


Le IR 3535 est un autre répulsif synthétique, son utilisation assurerait une protection de près de 9h à 85% environ des piqûres. Attention, la sueur diminue fortement la protection.

Mousti fluid

Spray 100ml 35 35 20% et deet 5%
Les points positifs
Odeur très discrète
Bouchon efficace
Nous avons bien aimé ce produit

Les points négatifs
Indication sur la notice d’interaction avec les matières synthétiques ? (nous n’avons pas eu de problème particulier lors de son utilisation)

Mousti fluid

Lotion jeunes enfants au-dessus de 30 mois et les femmes enceintes
75ml produit 35 35 : 20%
Petit packaging, avec une odeur discrète et agréable, le produit est conseillé pour les peaux sensibles.

Mousti fluid
Mousti fluid


En pratique, il est donc nécessaire de vérifier sur les produits la composition et la concentration des produits actifs. Évidemment, l’achat de répulsifs au cours du voyage expose à des contrefaçons ?

Une autre question est de savoir quel packaging est plus efficace. Le spray, gel, liquide ou stick… Le test ci-dessus concerne des produits testés une fois de plus sur le terrain et qui vous donneront un avis sur les divers produits et sur les avantages et les inconvénients des diverses présentations.


Les autres méthodes préventives

La moustiquaire reste la meilleure barrière aux agressions de ces nuisibles. Cette dernière devrait être imprégnée de répulsif à base de deltamétrhine ou permethrine. Une fois imprégnée, la rémanence est de 2 mois environ avec un lavage hebdomadaire. Ce principe est également valable pour les vêtements. Ces derniers doivent être légers et larges, à manches longues, les pantalons fermés avec des chaussettes (également imprégnées) à mettre au minimum le soir et la nuit (sympa en zone tropicale !!).
En pratique, dès la tombée du jour : habillez-vous ! Nous avons testé également un pantalon et des chemises pour se faire une idée de ces produits…

En dehors de ces méthodes, le serpentin est un outil efficace, sous une table à proximité des chevilles. Idéal pour ces longues et belles soirées sous les étoiles le long du Mékong avec une bière locale en main (pardon je m’égare….). Ces spirales sont légères et très pratiques même si elles ne protègent pas efficacement pour être utilisées seules.

Enfin, la climatisation ne tue pas les moustiques, elle les sidère simplement. Ainsi, si vous êtes tenté de dormir sans moustiquaire à cause de la climatisation, la coupure de courant peut être fatale !!
Même remarque pour le ventilateur qui n’apporte qu’une protection relative.

En conclusion, nous vous conseillons de vous renseigner sur les sites et documents officiels de prévention, de consulter votre médecin avant de partir et de rester prudent. Pour les informations complémentaires consulter le BEH (bulletin épidémiologie hebdomadaire) consultable sur internet ainsi que le site de l’Institut de veille sanitaire (INVS).

 

Commentaires