Quel challenge pour ce Colorado ?
Le Colorado est le produit haut de gamme outdoor du fabricant Garmin. Il doit donc logiquement remplacer, sûrement progressivement, le best-seller Garmin 60Csx. Alors qu’aux Etats-Unis une version 400 existe, pour l’Europe, seul le 300 est prévu.
Présentation
Le Garmin 60Csx était un pur GPS outdoor, un vrai ! Son design n’était pas fait pour plaire mais pour être fonctionnel. Il est clair que la robustesse, l’ergonomie sont importantes mais un peu de beauté ne gâche rien.
Le Colorado est, à l’inverse, là pour plaire de par son aspect extérieur et sa mollette « rock’n roller ». Garmin a peut-être fait le postulat qu’ils n’avaient plus rien à apprendre pour l’aspect GPS pur et dur et qu’avec un marché où le fashion, le design sont de plus en plus envahissants, il fallait mettre l’accent sur ces aspects-là.
Ainsi la majeure partie de la communication du Colorado se focalise sur la molette « rock’n roller » façon Ipod.
Passons à quelques spécifications plus techniques :
Dimension : 13.9 x 6 x 3.5cm
Poids : 206g avec batterie (2 x AA)
Ecran : 3’’ de diagonale, 240 x 400 pixels
Protection : IPX7 (étanche à une immersion de 1m pendant 30min)
Boussole et Altimètre inclus
Carte mémoire : SD (jusqu’à 4Go)
Prise en main :
La forme du Colorado permet une bonne prise en main. On s’amuse à jouer avec la molette avant même le premier allumage. Il faut dire que sa manipulation est assez ergonomique.
Aucune pile fournie d’origine, peu importe on prend des piles qui traînent dans son tiroir. Un petit loquet sert à déverrouiller le compartiment puis il faut faire glisser celui-ci latéralement.
On glisse les 2 piles AA nécessaires pour le fonctionnement. On remarque par la même occasion que les joints de protection d’eau se situent uniquement autour du compartiment des piles et du lecteur de carte SD. On apprécie d’ailleurs l’utilisation de carte SD classique bien plus facile à manipuler (et moins onéreux) que du micro-SD (comme le Garmin 60Csx).
En refermant le compartiment, à moins de forcer sur la fermeture, il reste un espace entre le compartiment qui coulisse et le reste du boîtier. Ce n’est ni très professionnel, ni très rassurant (ndlr: peut-être un souci sur cet exemplaire particulier ?, car les retours que nous avons eus d'autres utilisateurs témoignent d'un fonctionnement normal du boitier). Rappelez-vous, le joint n’est situé qu’autour des batteries, donc de l’eau, du sable, bref de la saleté peut se glisser sans problème dans le compartiment et même s'il n’y a sûrement pas de risque « vital », cela ne va pas dans le sens d’une longue durée de vie.
Toujours au chapitre de la robustesse, la molette rock’n roller s’enlève avec une simplicité déconcertante. On peut rester dubitatif fasse à l’usure apportée par les éléments extérieurs tels que saletés, sable et autres.
La première approche est donc un peu décevante. Le matériau utilisé pour le boîtier fait assez « cheap » et ce compartiment à piles et carte mémoire semble plutôt mal pensé.
A l’utilisation :
Petit tour sur Mapsource pour installer quelques cartes topographiques pour voir ce que ce GPS a dans le ventre. Puis allumage du Colorado… prenez un café ça met du temps, 30-40sec.
L’écran de très bonne résolution et de grande taille est un vrai plus (dommage qu’on ne puisse afficher de cartes rasters). Soyons de suite clairs, ce qu’on gagne en confort et en rendu des couleurs, on le perd en visibilité. En intérieur, l’écran est déplorable et il faut pousser le rétro éclairage au maximum pour voir quelque chose. A l’extérieur, c’est beaucoup mieux car l’écran utilise le soleil pour illuminer l’écran. Il semble donc que cet écran soit proche d’une technologie réflective, connue pour son bon rendement extérieur. Il faut noter un effet miroir, un peu plus prononcé que sur un Garmin 60Csx.
Maintenant on souhaite regarder la carte et se déplacer sur celle-ci. La molette Rock’n Roller est pour cela bien pensée car en plus de tourner, on peut appuyer sur les 4 directions classiques (haut/bas, droite/gauche) ainsi qu’au centre pour valider (gros plus au niveau intuitivité). Le bénéfice de la molette est quand même limité et sûrement pas à la hauteur de la communication qui va avec : le menu carrousel est présent sur des téléphones portables depuis 10ans.
En progrès par rapport à un 60Csx, le mouvement du pointeur se fait quand même avec lenteur ce qui fait un peu démodé et gâche le plaisir d’avoir une bonne carte et un bel écran.
Un test grandeur nature montre les limites de la gestion de la batterie. Comme indiqué par plusieurs premiers utilisateurs, le Garmin Colorado est gourmand en énergie. En moins de 4 heures avec rétro éclairage au maximum, le témoin batterie faible s’allume alors que nous utilisions des piles alcalines des lapins qui durent longtemps.
En revanche, le Colorado ne déçoit pas au niveau de la sensibilité GPS. Elle est très très bonne, pas d’inquiétude à ce niveau-là mais si Garmin utilise maintenant un chipset propriétaire à l’opposé du SirfIII du 60Csx.
En rentrant plus en avant dans les fonctionnalités et sans faire un descriptif exhaustif qui n’a pas sa place ici, Garmin a omis pas mal de fonctionnalités présentes sur le Garmin 60Csx. Rien de bien essentiel, plutôt orienté utilisateur avancé (comme le moyennage de position) mais c’est toutefois regrettable de régresser ainsi. Toujours côté logiciel, comme on pouvait facilement le prévoir, des bugs de jeunesse sont présents. Il faut toutefois noter que Garmin est connu pour faire des mises à jour régulières du firmware de ses GPS et il est sûr que beaucoup de petits désagréments seront résolus par des mises à jour futures.
Conclusion :
Au début, les utilisateurs avertis ou anciens possesseurs de 60Csx peuvent être déçus par le Colorado. Il est sûr que tout changement est difficile et il faut savoir que les GPS outdoor ne changent que peu souvent, d’où une difficulté supplémentaire. Mais, tout de même, sur certains points, Garmin a bâclé la copie.
Attention, nous n’avons pas ici affaire à un mauvais GPS. Néanmoins, à 500€, et se plaçant comme le remplaçant du 60Csx, les attentes étaient hautes et il faut admettre qu’elles ne sont pas toutes remplies.
Si Garmin avait la bonne/mauvaise idée de garder le 60Csx dans sa gamme tout en réduisant son prix, il risquerait de rester le best seller pour les prochains mois, tant qu’au moins les problèmes logiciels et de batterie du Colorado ne sont résolus.
Note après 2 mois d'utilisation : ce qui devait arriver, arriva... après presque 2 mois avec le Colorado entre les mains, je commence à vraiment l'aimer et j'aurais sûrement du mal à revenir à un 60Csx.
Je ne reviens pas sur mes commentaires objectifs, mais on est plus là dans le subjectif qui fait qu'on s'habitue aux limitations et qu'on aime de plus en plus les avancées (l'écran particulièrement et son look plus sexy.
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