Masques de ski photochromiques
Modèle testé dans notre comparatif de masques de ski photochromiques.
Vous pouvez également voir le tableau comparatif.
Vous y trouverez le détail des caractéristiques de chaque modèle.
Masque de ski Julbo Aerospace - Ecran Cameleon
En 2013-2014, nous avions beaucoup aimé le masque Julbo Revolution, le seul reproche que nous avions concernait la faible aération du masque et l’apparition fréquente de buée. Notez que le masque Revolution n’est plus en catalogue (le Bang Next est celui qui lui ressemble le plus, il semble plus aéré mais nous ne l’avons pas testé).
Du coup, le principe du « SuperFlow System » proposé sur le masque Aerospace (et également sur l’Airflux) nous a intrigué et nous étions impatients de le tester !
Le SuperFlow System est un nouveau concept original de Julbo, permettant de plus ou moins ouvrir le masque, donc de le ventiler. L’écran peut se déclipser des deux côtés du masques, et s’écarter vers l’avant, permettant une circulation d’air importante.
Ce concept permet donc une grande modularité, avec un masque qui protège du vent froid lorsque l’on en a besoin, ou de l’apparition de buée selon les conditions et l’effort fourni. Très bonne idée donc, notamment lorsque l’on alterne les phases de transpiration, et de fort vent relatif : typiquement la montée et la descente à ski de randonnée, mais cela peut aussi être très utile à ski de piste, en snowkite, en cascade de glace, etc. Cela tombe bien, nous avons essayé le masque dans toutes ces conditions, nous vous livrons donc notre avis !
Avec un peu d’habitude, il est relativement facile de déclipser l’écran du masque et d’en modifier l’écartement, sans enlever le masque, même avec des gants. Il est très agréable d’avoir un masque modulaire et permettant de gérer l’apparition de buée, selon les différentes phases de l’effort et les conditions extérieures. Le SuperFlow System est très efficace avec l’écran totalement « ouvert », notamment pour faire disparaître de la buée qui se serait formée, avec toutefois quelques limites d’utilisation que nous expliquons ci-après.
Tout d’abord, quand il fait doux et que l’on monte à ski de rando, ce n’est pas la buée qui va gêner le plus mais probablement la mousse du masque qui va s’imbiber de transpiration et gratter le visage (quel que soit le masque – la mousse de l’Aerospace est tout à fait agréable pour une utilisation « normale » du masque). Donc même si le SuperFlow System est efficace dans une grande variété de conditions, une paire de lunettes de soleil reste bien plus agréable selon nous quand on a vraiment chaud. Ce qui n’enlève rien à la modularité appréciable du masque Aerospace.
Ensuite, il faut être conscient de quelques inconvénients inhérents à l’utilisation du masque « tout ouvert » (écran totalement écarté), citons par ordre de gêne croissant :
- Par temps clair, le sol neigeux, très lumineux, va apparaître autour du nez, et les bords noirs de l’écran autour du nez vont également occuper une place plus centrale dans le champ de vue. On s’y fait, mais cela peut être un peu gênant.
- En présence de soleil devant soi, une ligne lumineuse apparaît dans le champ de vue, il s’agît de la réflexion d’une partie du visage éclairé par le soleil entrant par le dessus du masque. Ce phénomène est assez gênant et à peine réduit par la petite « visière » fournie avec le masque (voir ci-dessous).
- La neige peut rentrer dans le masque par le haut, la visière permettra d’éviter cet inconvénient en cas de chute de neige. Si vous tombez la tête dans la neige en revanche, il est fort à parier que la visière sautera.
Cette « visière » est un élément en plastique souple à positionner sur le dessus du masque. Elle est peu pratique à mettre (il faut enlever le masque et s’appliquer pour la positionner), et de plus elle tient mal en place. Pour nous c’est un élément à améliorer pour la prochaine version des masques SuperFlow.
Pour ces raisons, pour nous le mode « tout ouvert » n’est utilisable que ponctuellement dans la majorité des conditions extérieures, ou bien dans la benne qui vous remonte. En revanche, on peut facilement utiliser une position « entrouverte », qui offre un bon compromis dans la plupart des conditions, sans les inconvénients mentionnés ci-dessus.
Pour le reste, le masque est bien fini et présente de bonnes propriétés générales, notamment un écran sphérique avec un grand champ de vue. Le masque Aerospace est donc clairement un masque au positionnement haut de gamme (avec le prix qui va avec). Seul regret par rapport au masque Revolution pourtant équipé du même écran : le traitement anti-rayure est sensiblement moins efficace (voir le tableau comparatif), et le masque se raye relativement facilement.
Ecran Cameleon
Julbo est un des rares fabricants à proposer un écran photochromique allant jusqu’à la catégorie 4, soit théoriquement la meilleure protection sous un soleil radieux.
Nous aimons beaucoup cet écran Cameleon pour cette raison, et aussi parce quand le soleil se cache derrière les nuages ou la montagne, le filtrage diminue sensiblement, et le masque reste utilisable (même si vous trouverez des masque plus performants pour cette utilisation, de catégorie de protection inférieure).
L’écran Cameleon, affiché catégorie 2-4, n’atteindra en réalité la catégorie 4 (moins de 8% de transmission de lumière visible) que par température très froide et sous un rayonnement ultra-violet maximal. Selon notre propre évaluation, la plage d’utilisation en condition « normales » est en fait plus proche de une catégorie que de deux (voir notre article explicatif et notre tableau comparatif).
La plage d’utilisation est néanmoins très intéressante, mais bien évidemment cet écran ne sera pas idéal par temps sombre ou dans un brouillard épais. Par « jour blanc » (soit avec une luminosité assez forte), le masque photochromique réagit également aux UVs et s’assombrit franchement (ce qui correspond à la catégorie 3-4), vous verrez donc assez peu les reliefs, et pour cette utilisation il vaut mieux soit un masque spécifique pour le brouillard, soit un masque photochromique de catégorie inférieure, tel que les écrans Snowtiger (cat. 2-3, filtre orangé) et Zebra Light (cat.1.3, filtre rouge) de chez Julbo.
En plus d’être photochromique, l’écran Cameleon est polarisant. Rappelons que le verre polarisant permet de réduire la luminosité provenant de la réflexion des rayons solaires sur des surfaces (eau, neige, vitre, mais aussi dans une certaine mesure la réflexion dans l’atmosphère, d’où des effets de contraste variable que vous pouvez parfois observer en penchant plus ou moins la tête).
La polarisation des verres est une caractéristique que nous trouvons en général très appréciable, en offrant moins de réflexion parasite et plus de contraste. En revanche, l’écran polarisant Cameleon gêne sensiblement la lecture de son smartphone ou d’autres instruments à cristaux liquides (car cette technologie polarise également la lumière, de même que le phénomène de réflexion).
Au final, nous aimons beaucoup l’écran Cameleon, pour une utilisation par temps clair, à ski ou en parapente, car il protège bien du soleil radieux, tout en offrant confort visuel et une bonne modularité. Vous pouvez également préférer des écrans plus clairs (moins filtrants) pour le brouillard et le mauvais temps, voir plus bas les écrans proposés par Julbo.
Notez que le modèle que nous avons reçu souffre d’une inhomogénéité de la direction de polarisation. Cela est un peu gênant dans certaines situations, avec l’apparition de tâches dans le champ de vue à cause d’un filtrage inhomogène (quand on regarde la neige, le ciel bleu, etc.). Cela est sans doute un cas isolé, mais si vous voulez tester votre masque équipé d’un écran photochromique, placez-le devant vous (côté interne vers vous), regardez un écran d’ordinateur ou de tablette en le faisant tourner, et vérifiez que des zones inhomogènes n’apparaissent pas. Ce problème n’était pas du tout présent sur l’écran Cameleon du masque Revolution (qui était cylindrique et non sphérique) testé en 2014.
Notre avis sur le masque Julbo Aerospace avec écran Cameleon
Voir toutes les caractéristiques et notre notation dans notre tableau comparatif
Ce qu’on aime :
- Grande modularité du SuperFlow System. Nous préférons la plupart du temps les modes « fermé » et « entrouvert », pour nous le mode « tout ouvert » n’est utilisable que dans certaines situations ou ponctuellement (voir notre explication ci-dessus).
- Il est relativement facile de passer d’un mode à l’autre, même avec des gants.
- Plage d’utilisation de l’écran photochromique relativement large
- Confort visuel : écran polarisant et de catégorie élevée qui protège bien par forte luminosité, grand champ de vue, et rendu assez fidèle des couleurs
- Masque bien fini et bien équipé : réglage facile, bande siliconée pour le maintien du masque, fourni avec un étui semi-rigide protégeant l’écran (67g)
Ce qu’on aime moins :
- Les reflets du soleil dans le masque en position « tout ouvert » rendent cette position peu confortable quand il fait beau.
- La « visière » en plastique est peu pratique à mettre, elle tient mal et protège très partiellement des reflets du soleil dans le masque. Elle pourrait être mieux conçue pour éviter les réflexions parasites (lorsque le soleil est devant soi) et être mieux fixée.
- L’écran se raye relativement facilement
- Le prix élevé. Sachez que si vous ne souhaitez pas d’écran photochromique, le modèle Airflux est similaire et sensiblement moins cher.
Poids : 122g
Prix public approximatif :185€
Note sur la gamme Julbo :
Le masque Aerospace est proposé avec quatre verres photochromiques : écrans Zebra (cat. 2-4), Zebra Light Red (cat.1.3, filtre rouge), Snowtiger (cat. 2-3, filtre orangé), Cameleon (cat. 2-4, polarisant). Le prix est identique.
Le masque Airflux est l’équivalent de l’Aerospace, proposé avec une gamme complète d’écrans non photochromiques (polarisés ou non), et par conséquent moins cher (environ 110€ pour un écran Spectron et 125€ pour un écran polarisant).