De cime en cime, trek solo France-Portugal
Deux années de marche, au rythme des montagnes, des confinements, des rencontres et des humeurs du corps. Dans cette traversée en solitaire, de Strasbourg au Portugal, Éric a fait l’apprentissage de la marche au long cours. Et si celle-ci ne lui a pas donné toutes les réponses aux questions qu’il se posait, il sait désormais que l’important est de vivre et revivre encore cette expérience si intense.
Texte et photos : Éric Lascar
Qu’est-ce qui fait que l’on choisit de s’éloigner de nos proches et du confort matériel pour partir sur les chemins ? Qu’est-ce que cet appel de la montagne ? Après ces deux années passées à traverser les montagnes à pied en solitaire, je ne suis encore pas tout à fait sûr d’avoir de réponse à ces questions. Ni s’il en existe. Une chose est certaine : la montagne provoque une transformation intérieure profonde. Une fois lancé sur les cimes, il est impossible de faire machine arrière, tant l’expérience vécue pousse à vivre et à s’émerveiller avec une intensité folle…
Genèse
Mai 2019. Je vis à Strasbourg depuis quatre ans et m’apprête à soutenir ma thèse en sciences de l’environnement. Comprendre comment la terre fonctionne est un métier passionnant, auquel je me donne corps et âme. Toutefois, ces années de travail acharné à l’université m’ont épuisé, physiquement et mentalement. Je me sens profondément perdu dans un paradoxe. La recherche est essentielle pour appréhender le monde et tenter de se prémunir de changements dévastateurs, mais ma vie reste réglée autour d’une quête de performances, une course avec le temps. Les escapades en montagne se limitent à quelques semaines par an, me permettant surtout de retrouver de l’oxygène pour mieux revenir à ma vie sédentaire avec plus de verve et de motivation. Mais, après tout, y a-t-il nécessairement besoin d’un retour ?
Mon doctorat en poche, j’allais tenter de répondre à cette épineuse question. J’allais arpenter la montagne, apprendre à vivre avec la nature, son rythme, ses tempêtes, sa faune, sa flore, plutôt que de l’étudier dans ses moindres détails depuis mon laboratoire. Partir de chez moi pour rallier le sud du Portugal, en suivant toutes les chaînes de montagnes que je trouverais sur mon chemin : Vosges, Jura, Alpes, Verdon, Calanques, Caroux, montagne Noire, Corbières, Pyrénées, cordillère Cantabrique, Montes de León, Serra da Estrela. Douze massifs pour réapprendre à vivre. L’expédition des « 12 Cimes » était née.
Baptême
Vosges et Jura
Après les adieux du grand départ, point d’orgue à de longs mois de préparation, l’arrivée dans les Vosges est marquée par un premier orage. Ces montagnes que j’aime profondément m’accueillent d’une sacrée manière ! Ça pète de tous les côtés. J’apprendrai petit à petit à vivre avec ce type de situations, mais ce soir, je n’en mène pas large. Je me fais tremper jusqu’aux os. Cette pluie aura finalement raison de moi. Trois jours plus tard, la fièvre et une grosse angine m’empêchent d’avancer. J’arrive à peine à démonter le bivouac pour rentrer en ville… Je suis parti depuis une seule petite semaine et voilà que mon rêve nourri depuis tant d’années s’arrête violemment. Il me faut dix jours pour être de nouveau sur pied et d’attaque pour reprendre le fil de mon voyage.
Montagnes somptueuses, les Vosges sont un peu comme ces personnes, d’une beauté qui n’est pas classique mais qui dégagent un tel charme qu’il est difficile d’en détourner le regard. L’hiver, elles sont rudes, mais sans présenter de risques objectifs. Elles sont sauvages, sans être trop loin de la civilisation. C’est le massif parfait pour se mettre dans le rythme de la marche. Les jours passent et la transformation commence à opérer. Un nouveau quotidien se met peu à peu en place ; cuisiner au réchaud en contemplant les étoiles, s’endormir apaisé après s’être offert un bon moment de lecture… Ma colère intérieure prend doucement le large. Je suis heureux. En été, la vie est douce en montagne.
Je quitte alors « mes » Vosges pour le premier saut dans l’inconnu : la Grande Traversée du Jura. Les imposantes gorges calcaires du Doubs me font vibrer. Le massif du Mont d’Or me transporte avec son vent glacial. Le Haut-Jura me fait vivre dans l’instant. La contemplation et l’effort physique suffisent à mon bonheur. Au détour d’une journée éreintante, en arrivant dans une petite cabane non gardée, j’aperçois alors ce qui sera mon quotidien pour les deux prochains mois : les Alpes !
Alpes
Nous sommes fin août quand je fais mes premiers pas sur le mont Baron au-dessus d’Annecy. Je suis motivé, quoiqu’assez stressé. Les dénivelés des Alpes n’ont évidemment rien à voir avec mes premiers mois de marche. Aller jusqu’à Nice alors que l’été touche à sa fin représente un certain engagement. Je passe la Tournette, m’engage dans les Aravis, le massif du Mont-Blanc, puis le Beaufortain où je rejoins le mythique GR5. Chaque soir, je m’endors sur de la roche, des tourbes, des cols. Je m’organise pour l’autonomie en nourriture et en eau, le reste file. Je suis comme un enfant : je ne comprends pas tout, mais me satisfais de ce que la vie apporte.
Seulement, après une journée comme toutes les autres, mon corps lâche. Mon dos craque dans un mauvais mouvement. La Vanoise me fait face, impressionnante, puissante, mais la douleur est insupportable. Je ne peux plus avancer. Je reste quelques jours dans un refuge sans pouvoir bouger. Après deux semaines de repos en vallée, je vais mieux. Il a beaucoup neigé et les montagnes sont blanches, l’été est définitivement loin.
Les prémices de l’hiver
Je me lance alors dans cette neige fraiche. Col du Palet, 2652 m. Col de la Leisse, 2761 m. Je m’enfonce jusqu’aux genoux mais je récupère. Le manteau blanc transforme tout. J’entre dans le Thabor, un massif sauvage frontalier avec l’Italie. La tempête de neige fait rage sur les mélèzes aux couleurs automnales. Je reprends mes marques. Ma mésaventure me rend plus prudent, transforme mon approche. Il gèle déjà chaque nuit et les journées sont fraiches. Malgré tout, je franchis les derniers massifs alpins sans encombre ; les sauvages Queyras et Mercantour où les vues d’altitude sur l’Italie ne peuvent laisser de marbre. Fin octobre, je foule la promenade des Anglais à Nice. Plonger dans la mer est une sensation extraordinaire, en particulier après trois semaines sans douche ! Je n’étais encore qu’au début de mon épopée, mais j’achevais là une étape essentielle, libératrice.
Adolescence
Malgré l’hiver, la suite de l’itinéraire ne pouvait que bien se passer. Je retrouve, avec les Préalpes et les gorges du Verdon, les massifs calcaires que j’affectionne particulièrement. Ici, tout change radicalement. Je suis moins haut et traverse régulièrement des villages. Les habitants sont particulièrement ouverts. C’est l’occasion d’en apprendre davantage sur la vie dans ces lieux reculés. Les bergers m’initient à l’élevage. Je fabrique des saucissons dans une ferme, trais quelques brebis dans une autre. Les gens me parlent de leur quotidien, de cette époque pas si lointaine où ces bourgades débordaient de vie. Je sens qu’intérieurement, je grandis. Je passe de hameau en hameau, de ferme en ferme, avec, entre, de longues itinérances solitaires, de parois en crêtes et cols. Je vis un rêve éveillé.
Méditerranée
Fin décembre, je m’approche de Marseille. Les Calanques, falaises perchées à plus de 300 mètres au-dessus de la mer, m’ont profondément marqué. L’arrivée dans cette immense ville est mon premier choc. Le choc du retour à une civilisation que j’avais quittée six mois auparavant. Le bruit, les voitures, les gens qui parfois me dévisagent, avec mon odeur de chacal et mon énorme sac… Lorsque l’on est sur la route, on évolue à son propre rythme ; la solitude peut laisser croire que le monde entier suit les mêmes transformations. Alors je ne m’attarde pas, je file vers la côte bleue et parviens à Carry-le-Rouet, petite ville submergée de journalistes et de policiers. Le coronavirus vient d’arriver et les premiers rapatriés de Wuhan ont été isolés dans un hôtel en périphérie. Je rencontre un habitant qui m’invite à dormir à son domicile au milieu de cette torpeur. On parle provisions, risques sanitaires, situation en Chine. Je suis largué.
Après Martigues, je traverse la Camargue, un des rares endroits plats du périple. Je marche au milieu de plages désertes avec des flamants roses ! L’épidémie prend de l’ampleur. Pendant ce temps-là, j’aperçois au loin les Pyrénées depuis le massif du Caroux. Assez méconnu, il est le seul à plus de 1000 m de toute la région : j’y retrouve la neige. En redescendant, je vois les enfants jouer dans les champs en milieu de semaine… Il n’y a pas école ?!
Confinement
J’arrive trop tard : l’épicerie du village médiéval de Lagrasse est fermée. Je pose alors ma tente sur le parking en visant l’ouverture le jour suivant. Le soir, en me couchant, c’est le coup de massue. Le gouvernement annonce un confinement général, effectif le lendemain midi. Plus aucun déplacement, rien. Je suis triplement largué. Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire ? Je reste là quelques jours, la police venant quotidiennement me dire de dégager. Il n’y a pas de transports en commun… Par chance, je discute avec les passants qui sortent promener leurs chiens et sont surpris de me voir, là, en plein confinement, vivre sur leur parking, dans le 1,6 m² de ma tente. On me déplace alors dans une abbaye, avec des moines faisant vœu de silence. Je n’y resterai que quelques heures, avant de fuir cette situation ubuesque. Je suis à bout de nerfs. Je pleure, crie, ris, tout cela en l’espace d’une heure. Puis, comme par miracle, de retour à ma tente, une habitante arrive avec des clefs et me propose de la suivre. J’entre alors dans une maison qui deviendra mon foyer pour les deux prochains mois. Une maison rien que pour moi, comme ça… Des voisins m’apportent des vêtements, un autre, une guitare. Je ne peux me déplacer alors on me livre les courses. La générosité des gens est incroyable ! Ce confinement en est la plus belle des démonstrations.
Avec lui, viennent aussi les premiers doutes. Cela fait neuf mois que chaque jour est unique, que j’ai la sensation de vivre véritablement pour la première fois de ma vie ! Que j’y trouve enfin un but à cette foutue vie ! Puis tout s’arrête ! Je tourne en rond… Que vais-je faire quand l’argent va se tarir ? La série que je produis va-t-elle décoller ? N’est-ce pas pure folie que de vivre ainsi ? Avec ces mois d’arrêts, je comprends la précarité de ma situation. Beaucoup de questions s’agitent, mais ce n’est pas dans ce vase clos que je vais y répondre.
Âge adulte
Corbières et Pyrénées
Je quitte Lagrasse avec une certaine nostalgie. J’ai eu le temps de m’attacher à nombre de ses habitants. Les au revoir durent pratiquement une journée. L’été approche doucement dans les Corbières. Ces montagnes sont très sèches, le vent souffle fort et il fait chaud. La reprise est difficile, je souffre à chaque pas. Je parcours des falaises où sont perchés de nombreux châteaux cathares qui me mènent au Canigou, la montagne sacrée des Catalans, porte d’entrée des Pyrénées.
Traverser les Pyrénées par la Haute Route (HRP) est un sacré challenge. En juin, les conditions y sont rudes. À la frontière avec l’Andorre, je me fais surprendre par une tempête. Trempé par la pluie, j’arrive au col sous la neige dans un white-out, frôlant l’hypothermie. Nous sommes le 16 juin, date marquant l’anniversaire de cette expédition ! Malgré quelques péripéties et difficultés, je tombe profondément amoureux de cette chaîne de montagnes. Sa morphologie, avec sa crête principale de plusieurs centaines de kilomètres, frontière naturelle entre France, Andorre et Espagne, est une merveille géologique. Contrairement aux Alpes, « découpées » en de nombreux massifs occasionnant des passages réguliers en vallée, ici, on ne descend que pour se réapprovisionner. Le reste est sauvage, perdu, loin de tout, la caillasse pour terrain de jeu. Après 2 deux mois d’une traversée épique, j’arrive finalement à Hendaye et plonge dans l’Atlantique. Quelle victoire !
Exploration cantabrique
Avec l’entrée en Espagne, le voyage allait prendre une tournure bien plus exploratoire. Aucune exploitation touristique sur la cordillère Cantabrique, j’allais suivre ma route, tracée à partir d’une fine étude de cartes, en traversant des contrées peu empruntées par les marcheurs estivaux. C’est une chaîne particulière : du Pays basque au Portugal, elle est plus longue que les Pyrénées. Les villages sont beaucoup plus animés qu’en France. La désertification est moins prononcée et les habitants ont pour habitude de se retrouver au bistrot pour le café du matin. C’est agréable, ça permet la rencontre et facilite mon itinérance : qui dit bourgade dit nourriture, eau et électricité. Mais entre les bières et la joie de vivre, un enfer de broussailles ! Il n’est pas rare de progresser des journées entières à 1 km/h. En plus de l’énergie dépensée dans les montées, il faut ajouter celle nécessaire à se faufiler entre les racines et les arbustes qui bloquent tout… Pourtant, et même si cela peut paraitre idiot de se perdre ainsi sur des crêtes sauvages, je suis heureux. Je me sens en pleine exploration, alors que je ne suis qu’à quelques dizaines de kilomètres du Camino Norte de Compostelle, que je vais d’ailleurs longer sans jamais l’emprunter.
Une exception vient confirmer la règle géologique de cette cordillère, les Picos de Europa : des pics calcaires gigantesques anarchiquement posés sur un plateau à 2000 m d’altitude. Comme à mon habitude, quand je ne connais rien d’un massif, j’ai tendance à trainer dans les vallées et échanger quelques sourires, pour finir la soirée avec des montagnards locaux à causer cols et passages étroits… Rien de mieux pour aborder l’altitude en confiance. Dans les Picos, je dormirai parfois dans des grottes à même la roche, saupoudrée de blanc…
Les Montes de León
Février 2021. Je viens de passer trois mois bloqué à Vigo chez des amis à cause des restrictions sanitaires, l’occasion de me refaire une santé. Car de la force, il allait en falloir dans les Montes de León ! Un massif assez simple à traverser l’été, les sommets ne dépassant pas les 2300 m, mais au cœur de l’hiver, c’est une autre paire de manches ! Dès le deuxième jour, je me retrouve avec piolet et raquettes sur une pente à 45° (la Poste ayant perdu mes crampons en route). De tempête en tempête, d’échec en renoncement, la traversée est difficile. Étrange sentiment que de savoir que l’on prend des risques, que la vie est trop belle pour la perdre bêtement pour un sommet enneigé, aussi joli soit-il, mais que dans l’instant, c’est l’effort accompli pour en arriver là et les quelques petits mètres restants pour sortir de l’impasse qui comptent.
Au détour d’un col, je quitte le dur des montagnes espagnoles. La frontière avec le Portugal est encore fermée, covid oblige. Je n’ai aucune idée de la situation de l’autre côté. La notion de frontière est assez étrange lorsque l’on sort des grands axes. La nature n’a que faire des lois des Hommes. Sur une longue piste, je change de pays. Je me retourne une dernière fois vers l’Espagne, nostalgique.
La sagesse
La campagne du nord
Au premier village, la langue a changé mais pas le sens de l’accueil ! On m’invite fissa à boire un verre, on m’offre des kilos de fruits, malgré un sac déjà énorme. J’ai planifié dix jours d’autonomie pour éviter les villes confinées et arriver dans une petite ferme au milieu des forêts d’eucalyptus, où des amis s’improvisent agriculteurs. Je patiente là les quelques semaines nécessaires à la levée des restrictions. Je retrouve la campagne et ses habitants. Il fait enfin chaud et je marche tranquillement sur de longues pistes désertes.
Serra da Estrela
Progressivement, j’arrive sur la plus haute chaîne du Portugal continentale, la Serra da Estrela. C’est une montagne débonnaire même si, en sortant des sentiers battus, il est aisé de marcher plus d’une semaine sans pouvoir se ravitailler : 170 km d’autonomie ! Je retrouve plaisir à lutter avec les buissons, face au vent qui fouette le visage et à la pluie qui n’a aucune intention de me laisser tranquille. Au point culminant, à 1993 m, quelques petits névés sont encore présents, tout comme des dizaines de personnes venues en voiture admirer la belle tour de 7 m de haut permettant au Portugal de compter un sommet à 2000 m. « Typique du Portugal » m’explique-t-on. Je quitte la dernière cime de l’aventure, la larme à l’œil. C’en est fini de la montagne.
Épilogue
L’entrée dans Lisbonne est un cauchemar, je marche des jours entiers entre camions, pollution et industries pour enfin déboucher dans l’une des plus belles capitales d’Europe ! Drôle de paradoxe… J’y retrouve l’océan que je ne quitterai plus jusqu’à la fin. LA FIN ! Elle m’obsède. Je me parle tout seul. Je ris, je pleure, je suis heureux mais me sens instable, à la dérive. Drôles de sensations, d’autant plus que la côte est une pépite ! Vu qu’il ne pleut quasiment jamais, le sable reste en haut des falaises, de sorte que l’on marche sur des dunes à des dizaines de mètres au-dessus de la mer ! Je fête, perché là-haut, ma deuxième année de liberté en admirant des cigognes qui font leur nid sur un pic rocheux au milieu de l’océan. Les grosses vagues apportent du son à l’image. Un tableau splendide ! Ces cigognes que j’avais quittées en Alsace sont là pour m’accueillir à l’arrivée : tout un symbole !
L’arrivée justement, c’est le cap Sao Vicente, que j’aperçois au loin. Lorsque je pose mes pieds sur le phare, au bout du bout du Portugal, le flot d’émotions que je m’étais préparé à accueillir ne vient pas. S’agit-il juste d’un arrêt, une pause comme celle que je fais chaque jour ? Il m’est difficile de comprendre ce que je ressens à cet instant précis, sans doute un mélange de joie et d’appréhension. Cette marche était si « facile » ; bonheur simple de s’offrir un luxe qui ne s’achète ni ne se rattrape : le temps. Quand, perché sur une montagne au milieu d’une tempête, l’on n’a que faire du passé ou du futur, c’est l’instant présent qui compte ! Réapprivoiser le temps dans toutes ses dimensions, voilà la tâche qu’il me reste à accomplir ! J’aurai plusieurs semaines de catamaran à y consacrer, le temps de rentrer en France et retrouver mon chez-moi quitté deux ans plus tôt.
Quelques chiffres
5200 km à pied sur 712 jours
260.000 m D+
1900 km en catamaran
350 bivouacs et 350 nuits chez l’habitant
120+ cols > 1000 m, 70+ > 2000 m
2 confinements
5 jours d’autonomie en moyenne
2 mois sans douche chaude
82 kg de pâtes / 55 kg de fromage / 100 kg de pain
Ciel Mon Bivouac
Une web-série née sur les routes
Cette expérience de liberté se devait d’être partagée, pour transmettre et documenter l’évolution intérieure que procure la montagne. Produire 20 épisodes sur les routes n’est pas chose aisée : 10 kg de matériel supplémentaires ont été nécessaires et environ six mois de montage cumulés, réalisé principalement chez l’habitant sur des périodes d’une semaine en moyenne. Cette réalisation fut la pierre angulaire de l’expédition. Chaque épisode m’a permis de faire le point, de faire jaillir la dimension artistique qu’inspire la beauté des sommets, la narration donnant un sens à l’aventure. Lorsque l’on vit isolé là-haut, la transmission de valeurs et d’idées donne l’impression d’avoir un impact sur le monde. Réalisateur de films de montagnes pour émerveiller tout en poussant à la réflexion, quel beau métier !
Le film
Les Douze Cimes est disponible en VOD.