Quand / où ?
Depuis mi-avril et jusqu’à fin juin, nous sommes sur les routes à vélo.
Où ? Dans un pays hautement exotique et extraordinaire : la France.
Dans des conditions extrêmes : sur des routes bitumées avec des voitures dessus.
Et à la dure : hébergés chez les indigènes ou en bivouac.
Heureusement, notre équipement à la pointe du « Aïetèque » (Emmaüs, Le bon coin) et nos vélos en bois (auto-construits) devraient nous permettre d’affronter le changement climatique, le paludisme et les pistes cyclables à interruptions aléatoires.
Afin de compléter ces « conditions extrêmes », nous avons décidé de voyager autour d’un thème : l’effondrement sociétal.
Nous roulons depuis notre lieu de vie (écolieu rural collectif dans les Pyrénées Atlantiques, près de Pau: Ferme Légère.) jusqu’à Paris, afin d’y effectuer le départ du Tour Alternatiba le 9 juin, puis de rentrer en direction du sud-ouest.
Noé, le fils de Valérie, 13 ans, est du voyage.
L’effondrement, mais quelle idée ?
Nous avons constaté localement que le sujet "effondrement" arrive doucement dans les esprits, mais que les gens n'osent pas en parler, de peur de passer pour des catastrophistes. Lorsqu'on l'évoque, les gens commencent par chuchoter, puis les langues se délient et nous pensons que, justement, ils ont besoin d'en parler, parce que c'est un sujet très sérieux, qui fait peur aux imaginaires...
Alors, on a décidé d'endosser le rôle de "ceux qui osent" et aussi, on avait très envie de "prendre la température" et mesurer un peu où en sont les gens sur le sujet (connu, pas connu, dénigré, apeurant, etc.)
A titre personnel, nous suivons le sujet en dilettante depuis la sortie du livre de Pablo Servigne et Raphaël Stevens « Comment tout peut s’effondrer » en 2015, et sommes restés très investis dans les réseaux « alternatifs » (Amis de la Terre, villes en transition, écolieux ruraux, monnaie locale...). Aujourd’hui, tout en restant soutien des initiatives alternatives locales et nationales, nous avons surtout envie de mettre nos forces sur : parler d’effondrement dans ces réseaux (entre autres), et participer à la diffusion du message que la société, les sociétés, le Monde tel que nous le connaissons, va changer en profondeur, rapidement et irréversiblement. Nos sujets de prédilection pour les échanges sont : « comment adapter nos alternatives locales avec cette nouvelle conscience » et « comment prendre soin de soi et des autres, en tenant compte de ces changements qui s’annoncent ».
Et alors comment ?
Pour chaque étape du voyage, nous contactons en amont soit : des groupes locaux alternatifs lorsqu’il en existe (Amis de la terre, Alternatiba, Villes en transition, Colibri, Attac…), soit des écolieux, des lieux d’accueil, ou des particuliers inscrits sur le réseau Warmshowers (accueil de cyclistes). Nous proposons systématiquement l’animation d’une soirée autour de l’effondrement, de préférence à caractère public, ouverte à tous avec communication en amont, mais l’idée d’une soirée « privée », entre voisins ou amis nous plaît aussi.
Pour le déroulement de cette animation (qui ne se veut pas être une conférence, car nous affichons clairement ne pas être des spécialistes du sujet mais plutôt des « citoyens engagés »), nous projetons, après nous être présentés, un extrait d’une des conférences de Pablo Servigne. Cette projection est suivie d’animations dynamiques (sondage spatial, échange par 2…), et d’un débat qui permet à chacun de s’exprimer sur le sujet. A la suite duquel nous souhaitons insister sur :
- sensibiliser les gens à prendre soin de leur transition intérieure et du lien entre eux
- questionner sur les initiatives locales, concrètes, à la lumière de ce qui s’est dit durant la soirée
Et après ?
Au fil du voyage, nous allons collecter de l’information sous différents formats pour ensuite en faire une synthèse... A suivre donc.
Marc et Valérie
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