Maladie de Lyme
Tiques et maladie de Lyme Nous tous qui voyageons et pratiquons souvent des activités dans la nature sommes une population exposée aux tiques, et il convient donc de faire attention et s'informer. Johanna Nobili Voir la discussion associée |
Au début de l’automne 2009, suite à quelques jours de randonnée dans un temps froid et humide (0 à 5°C et pluies intermittentes), j’ai commencé à avoir de vives douleurs articulaires au genou gauche (un peu au droit aussi mais d’intensité et de fréquence beaucoup moins importantes). Me sachant les genoux fragiles, incriminant le froid et l’humidité, et ne m’étant pas assez écoutée en poursuivant la marche, je pensais que, comme les fois précédentes, la douleur s’estomperait en quelques jours de repos. Mais cette fois-ci, que nenni ! Plus d’un mois de repos (pas d’activité sportive) plus tard, la douleur était toujours aussi vive, j’avais mal même en marchant dans la rue. Après 3 mois de repos quasi complet (jusqu’en fin d’hiver) et des séances de kiné, j’attaque le printemps en nette amélioration, je reprends les activités, super ! Été 2010 en Norvège, une journée de 50 km de vélo dans un temps froid et humide (0 à 5°C et bruine), la douleur très vive revient, pour ne s’apaiser doucement qu’en quelques semaines (arrêt du trip vélo, kayak à la place) de repos partiel des jambes et d’exercices et étirements spécifiques. Deux sérologies positives plus tard (2 Elisa et 2 Western Blot tous positifs) – nous sommes alors en automne dernier et la douleur vive est revenue (avec le temps plus froid ?) me contraignant à sélectionner avec soin mes activités sportives et leur intensité –, on me prescrit 4 semaines de traitement antibiotique. Au bout de 2, la douleur diminue nettement. Depuis, même si mes deux genoux réclament étirements après de grosses journées de ski, et moins d’enchaînements qu’avant, je n’ai plus ressenti (je touche du bois) cette mauvaise douleur localisée au genou gauche. À noter parmi les autres symptômes que j’ai eus et qui pourraient être corrélés à Lyme (mais pas forcément !) : fourmillements réguliers dans les mains et avant-bras de nature à réveiller la nuit, douleurs de type articulaire dans les mains à l’effort même modéré (début de séance d’escalade, épluchage de fruits…), troubles du sommeil, petits soucis de motricité/préhension/coordination des mains (pendant le traitement), très légers troubles de la mémoire. Je ne sais pas quelles conclusions on peut en tirer, mais ce que je sais, c’est que nous les sportifs, bivouaqueurs et voyageurs nature, sommes une population exposée. Depuis quelques mois, nous nous sommes rendu compte que nous connaissions (en « direct ») 3 personnes atteintes de Lyme (à noter qu’elles ont toutes les 3, comme moi, fait un autodiagnostic), et bien davantage de connaissances type amis d’amis. Bien plus donc que la prévalence (qui sera sûrement révisée) annoncée de quelques cas pour 100.000 personnes en France. Donc si vous savez que vous avez déjà été mordu par une tique (même il y a plusieurs années) (ou exposé à des tiques, on ne se rend pas toujours compte d’une morsure), et que vous traînez des douleurs ou symptômes bizarres ou auxquels vous (et les médecins) ne trouvez pas d’explication, faites-vous prescrire un test. Il s’agit d’une prise de sang, « sérologie Lyme borréliose ». À noter que plusieurs tests existent (différentes catégories qui ne testent pas les mêmes choses ou pas avec le même niveau de détail, et aussi plusieurs techniques) et qu’il y a apparemment de nombreux faux négatifs. Il y a par ailleurs pas mal de variabilité d’un test à l’autre, d’un labo à l’autre, et même d’un test à l’autre sur le même échantillon de sang + même test + même labo. (Note : il faut autant que possible faire faire les examens dans un laboratoire recommandé par des spécialistes. Ou alors, en cas de forte suspicion et/ou de résultats de tests surprenants, et sachant que la réputation de la qualité des labos étant variable, il peut être approprié de faire des tests dans plusieurs labos différents). À noter par ailleurs que Lyme n’infecte pas les tiques de la même façon dans toutes les régions ; en Europe, l’est et le nord-est de la France sont bien plus touchés, les pays d’Europe de l’est et nord-est aussi. Il existe des borrélioses ailleurs dans le monde, mais ce ne sont pas toujours exactement les mêmes souches (USA par exemple). Afin de (re)lire la conduite à tenir pour essayer de faire de la prévention (s'inspecter fréquemment le corps, etc.), nous ne pouvons que vous recommander de (re)lire aussi la chronique de David Manise dans CA n°15 (n° papier épuisé mais dispo à la commande numérique sur la boutique en ligne ), on trouve aussi des infos sur son site www.davidmanise.com. Quelques liens :
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