VTT BUL

par Johanna

publié le

29 Jul 2014

updated 27 May 2023

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Lecture 6 min.

Le VTT BUL (Bivouac Ultra Léger ou Bike Bivouac Ultra Léger) c'est du VTT itinérant avec bivouac. Concrètement, il s'agit là de voyager à VTT sur sentier avec tout le nécessaire de bivouac et une autonomie de 3 jours pour 6 kg par personne tout compris (en comptant le poids du sac à dos et de la nourriture pour 3 jours mais sans compter l’eau ni le vélo ;-)) ! Autrement dit, la « révolution » MUL appliquée au VTT !

Voilà plus d'une dizaine d'années déjà que nous plébiscitons le concept de l’ultraléger appliqué au VTT avec bivouac sur sentiers. Au fur et à mesure de nos voyages, nous avons expérimenté divers types de matériel, et diverses solutions pour tout porter (sur le vélo et/ou sur le dos). Notre technique s'est bien affinée et nous sommes très satisfaits du résultat ; bien entendu nous continuons de tester de nouvelles choses (matériel et/ou idées, astuces...), et mettons ainsi régulièrement à jour ces pages.

Sur la Transverdon

Sur la Transverdon, sous la Grande Séolane

Comme nous l’avons déjà expliqué il y a quelques années, les principes et la technique MUL (Marche Ultra Légère, cf. randonner-leger.org) nous ont vraiment séduits, et peuvent s'appliquer à d'autres disciplines que la randonnée à pied. Qui a déjà pratiqué le voyage à VTT sait que rouler sur des petits sentiers avec un lourd sac à dos, de grosses sacoches bien lourdes ou avec une remorque chargée n’est pas vraiment agréable, tout au moins en comparaison avec un vélo nu.
Lors de divers voyages à VTT essentiellement sur pistes, chemins et sentiers avec de bons dénivelés, nous avons essayé d’être hyper légers tout en ayant notre autonomie (ce qui donne environ 4 kg de matériel + 2kg nourriture + 2l d’eau par vélo). La conclusion : absolument fabuleux ! On se fait vraiment plaisir, comme lors d’une sortie à la journée, avec en plus la joie grisante d’avancer de jour en jour en étant indépendant, et de jouir du plaisir du bivouac dans la nature chaque soir ; vraiment que du bonheur !!
Nos étapes journalières les plus longues – jusqu’à 80 km et 2000m de dénivelé positif, essentiellement sur pistes, chemins et sentiers – valident qu’en mode léger, on peut se permettre des étapes qui rivalisent avec des sorties à la journée.
Appliquée au vélo, nous avons proposé de nommer cette technique « VTT BUL », pour VTT Bivouac Ultra léger. En plus, c’est léger une BUL !

Éviter les redondances

C’est une des clés de la technique.
Ainsi avons-nous gagné beaucoup de poids en prenant des sacs de couchage légèrement sous-dimensionnés au niveau température, et en complétant en dormant avec notre doudoune les nuits froides (ainsi qu’avec le pantalon de bivouac). Le déploiement récent des sacs de couchage quilts nous ont encore permis de nous alléger sans perdre de confort (voire en en gagnant).
La doudoune sert comme unique couche thermique le soir (plus un haut manche longues en laine Mérinos ou micro-polaire) et ressert donc la nuit si besoin. Bien entendu, nous emportons également un peu de matériel (dont la liste paraîtrait encore énorme à certains MUL/XUL…). Il est plaisant de constater que, le soir, tout notre matériel sert. Soit nous le portons sur nous, soit nous nous en servons d’oreiller ou de calages sous les genoux (les casques, chaussures et sacs à dos vides peuvent servir à ces usages) ; il ne reste que la popote et le réchaud à mettre sous l’abside. Nous ne prenons aucun vêtement de rechange (hormis les slips et chaussettes en double). Nous lavons nos uniques haut et short (et sous-vêtements) très fréquemment lors d’une pause en milieu de journée, et, le temps du séchage, nous enfilons si besoin nos affaires du soir ou nous pédalons torse nu ou en brassière, ou encore renfilons les vêtements humides ; ils sèchent très vite sur le corps pendant l’effort.

Contenu léger -> contenant léger

Aalléger ce qu’on emporte permet aussi d’utiliser des structures de portage plus petites et donc plus légères (on évite les gros sacs à dos ou autres grosses sacoches et porte-bagages renforcés, etc.), on gagne ainsi sur tous les tableaux !

Matériel technique léger

Un autre point qui permet de gagner du poids, c’est la technicité du matériel. Oui c’est vrai, ça revient vite cher mais on gagne quand même pas mal de poids, et donc du confort tout au long du voyage.
Par exemple, nous prenons en guise d'abri pour 2 personnes un double-toit de tente légère 3 saisons (monté en tarp : avec ses arceaux et un montagne en cordelette fine pour que le tout tienne monté) avec un rectancle de sol ultra-léger en tyvek ou polycree (moins de 100g / 2 personnes).
Nous optons aussi pour un réchaud à bois lorsque le milieu le permet (quasiment tout le temps en fait : même en montagne à plus de 2200m d'altitude, nous trouvons souvent des herbes sèches, tiges de rhododendrons, etc., ou nous arrangeons pour ne pas bivouaquer trop trop haut) , certains modèles sont très légers et l'on ne porte pas de combustible !
Les matelas gonflables ultra légers, compacts et confortables apportent également un gros plus en termes de rapport confort / poids-volume ! (voir certains de nos articles : matelas de sol légers et confortables, Neo Air, Astro Air, etc.)
Comme dit plus haut, les sacs de couchage quilts permettent de gagner du poids.

Alimentation : type, conditionnement et autonomie adaptés

Pour des périples en France, où on croise tout de même souvent des villages, 2 à 3 jours maximum d’autonomie alimentaire sont largement suffisants. 4 à 5 jours d’autonomie devraient suffire pour la plupart des régions du monde plus sauvages. La nourriture est souvent facilement optimisable : on peut vraiment gagner du poids sans baisser l’apport en calories. Pour cela, nous vous encourageons à étudier avec attention le dossier technique de Carnets d’Aventures n°10 qui est également disponible en ligne, les fiches pratiques nourriture de bivouac publiées dans Carnets d'Aventures n°23, etc. Nous avons l’habitude de partir avec environ 600g de nourriture sèche (pour 2500 kcal env.) par jour et par personne pour de longues durées en zone fraîches (températures faiblement positives) et un peu moins pour les zones tempérées, sachant que lorsqu'on croise des villages tous les 3j environ, on peut en profiter, au moins du réapprovisionnement, pour manger une bricole supplémentaire, fruits ou légumes par exemple sont bienvenus.

L’eau portée sur le cadre

Un autre point clé pour nous est de mettre le maximum d’eau directement sur le cadre du vélo (environ 1,5L) dans des porte-bidons. Nous ajoutons si besoin de la cordelette élastique pour maintenir chaque gourde à son porte-bidon, une grosse gourde ayant tendance à tomber lorsque ça secoue en descente.

On s’habitue très vite à ces conditions de voyage un peu spartiates et le plaisir de la progression est vraiment incomparable. Nous pensons que ces concepts que nous expérimentons régulièrement sur plusieurs jours peuvent s'appliquer à des voyages de plusieurs semaines ou mois (voir d'ailleurs à ce sujet l'article sur la Traversée intégrale des Etats-Unis à VTT BUL sur 3 mois, en cours cet été 2014 !). Nous réfléchissons à un prochain voyage en Russie ou en Mongolie sur une durée supérieure à 1 mois. Il est rare en effet, sur 4 à 5 jours de vélo (ce qui peut représenter + de 300 km), de ne pas croiser un endroit où se ravitailler ! Ainsi, lors de notre traversée de la Mongolie à pied, nous trouvions des points de ravitaillement en nourriture espacés de 200 km ou moins.

Nous avons publié plusieurs listes du matériel que nous transportons pour un voyage VTT léger en France.
Nous avons en général des températures nocturnes légèrement positives et 3 ou 4 jours d’autonomie alimentaire avec des rations journalières d’environ 2300 kcal par personne (tous les éléments ont été pesés par nos soins, car trop nombreux sont les fabricants qui affichent un poids erroné, plus léger que la réalité, bien entendu).

Voir la liste complète de matériel pour le trip VTT BUL Alpes été 2014 et en conditions diverses.

Vous trouverez des articles sur le VTT BUL dans différents numéros de Carnets d’Aventures (cf. ci-dessous), et sur le matériel léger en général : dans Carnets d'Av. et sur expemag.com (nombreux tests de matériel, rubrique Test matériel, et de topos à la rubrique éponyme).
Il y a aussi, bien sûr, le site des MUL qui foisonne d’idées : www.randonner-leger.org.