L’estomac dans l’Italie - gravel et gourmandise dans les Alpes
Après le trek improvisé quelques semaines plus tôt, voilà le gravel inattendu, toujours chez nos voisins italiens. Une météo parfaite et des paysages incroyables, à portée de roues de la maison. Et surtout, une bonne dose de gourmandise. Le genre de voyage où je me demande légitimement si je roule pour manger, ou bien je mange pour rouler ?
Quand : 10/08/2023
Durée : 6 jours
Durée : 6 jours
Distance globale :
608km
Dénivelées :
+17345m /
-17121m
Alti min/max : 414m/2730m
Carnet publié par Anthony
le 09 nov. 2023
modifié le 09 nov. 2023
modifié le 09 nov. 2023
Mobilité douce
Précisions :
Cette boucle peut se faire au départ d'Embrun, Eygliers, ou même Briançon (en passant par le col d'Izoard). Ces trois villes sont desservies par la ligne de TER Marseille-Briançon.
Coup de coeur !
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Vue d'ensemble
Le topo : Direction l'Italie (mise à jour : 09 nov. 2023)
Distance section :
257km
Dénivelées section :
+7651m /
-6718m
Section Alti min/max : 608m/2730m
Le compte-rendu : Direction l'Italie (mise à jour : 09 nov. 2023)
Fin juillet, je stoppais prématurément mon trek sur le tour des Géants à cause d’une blessure au tendon d’Achille. Après quelques jours de pause, le bilan est quelque peu… étrange ! En résumé : je n’ai aucune douleur pied nu, même en marchant, sautant, etc… Mais dès que j’enfile une chaussure “normale”, la douleur revient immédiatement.
Par miracle, un paire de sandales choisies une demi-pointure au-dessus de ma taille (volontairement, pour le packraft) me permettent de faire du vélo sans ressentir la moindre douleur. En attendant de passer une échographie, mon médecin n’oppose aucune contre-indication quant à mon désir de partir à vélo. Au sortir de la consultation, j’ai donc une semaine libre… et si j’allais pédaler en sandales-chaussettes ? Par ces températures estivales, je ne risque pas d’avoir froid aux pieds !
Littéralement laissé sur ma faim par mon trek valdôtain inachevé – aux airs d’alibi pour déguster toutes les spécialités plus ou moins locales –, je lorgne cette fois chez nos voisins piémontais pour dessiner un nouvel itinéraire qui fera la part belle à la découverte gustative. Et pourquoi pas rejoindre Nice, en restant en altitude pour fuir la chaleur pesante des vallées ? Comme fin juillet, le départ est joyeusement précipité : je quitte la maison sans nourriture dans les sacoches, direction l’Italie, l’estomac dans les talons.
Par miracle, un paire de sandales choisies une demi-pointure au-dessus de ma taille (volontairement, pour le packraft) me permettent de faire du vélo sans ressentir la moindre douleur. En attendant de passer une échographie, mon médecin n’oppose aucune contre-indication quant à mon désir de partir à vélo. Au sortir de la consultation, j’ai donc une semaine libre… et si j’allais pédaler en sandales-chaussettes ? Par ces températures estivales, je ne risque pas d’avoir froid aux pieds !
Littéralement laissé sur ma faim par mon trek valdôtain inachevé – aux airs d’alibi pour déguster toutes les spécialités plus ou moins locales –, je lorgne cette fois chez nos voisins piémontais pour dessiner un nouvel itinéraire qui fera la part belle à la découverte gustative. Et pourquoi pas rejoindre Nice, en restant en altitude pour fuir la chaleur pesante des vallées ? Comme fin juillet, le départ est joyeusement précipité : je quitte la maison sans nourriture dans les sacoches, direction l’Italie, l’estomac dans les talons.
Sur les conseils des collègues, je m’arrête dans un restaurant, juste à temps pour le dernier service. L’établissement fait aussi office d’épicerie, avec moult produits locaux irrésistibles ! Cependant, les pâtes fraîches sont vendues par portion de 500 grammes : un format qui ne convient ni à mes sacoches trop petites, ni aux températures actuelles trop élevées. Après un dialogue de gesticulations – ni la vendeuse ni moi sachant parler la langue de notre interlocuteur –, ils me proposent de préparer une petite boîte individuelle de ravioles fraîches (les mêmes qui m’ont été servies ce midi). Une bien gentille attention de leur part. J’entame donc la dernière et longue montée de la journée avec l’eau à la bouche : le repas du bivouac promet d’être excellent !
À partir du deuxième jour, le bitume laisse place à une piste d’altitude panoramique. Celle-ci donne le ton, en alternant d’agréables mais courtes portions lisses, et d’interminables secteurs caillouteux que je qualifie volontiers de machines à laver. J’en ressors les bras lessivés d’ailleurs. Mais quelle fabuleuse ambiance ici, baigné dans d'une lueur matinale somptueuse.
Après une belle traversée en balcon, l’itinéraire descend sur Dronero, point d’entrée du val Maïra. J’y savoure un deuxième petit déjeuner avec quelques viennoiseries typiques, puis je remplis mes sacoches de bonnes victuailles en vue d’un nouveau festin le soir venu. Mon souhait est désormais de rejoindre le secteur de la Gardetta et son réseau de pistes et col d’altitude, presque 2000 mètres plus haut. Sur le papier, c’est un des endroits qui m’a motivé à venir rouler côté italien : d’anciennes pistes militaires au passé lourd d’histoire qui serpentent entre plateaux et cols alpins. En plus, la circulation y est réglementée : les véhicules motorisés sont totalement interdits du 5 au 20 août, parfait !
Sensation rare par beau temps : la descente sur Demonte me paraît interminable ! D’habitude, c’est plutôt les montées qui le sont, non ? Arrivé en bas, je ne transige pas sur mon rituel : trouver une boulangerie pour mon deuxième petit déjeuner. Dégustant de nouvelles viennoiseries, j’en profite pour échanger quelques nouvelles avec mes amis, qui connaissent le secteur : “où est-ce que vous achetiez la fameuse pana cotta déjà ?”. Ils m’indiquent l’adresse d’un magasin de producteurs, à deux minutes de vélo. Mon café terminé, je m’y rends illico : malgré un double petit déjeuner, j’ai une irrésistible envie de tout acheter. L’astuce de faire ses courses en étant rassasié ne fonctionne pas ! Doublement contraint par la taille de ma sacoche et les températures élevées, je renonce à quelques produits, tâchant de me convaincre que ce n’est pas raisonnable. Après une interminable sélection, j’arrive enfin à la caisse, mais une dernière surprise s’invite : ils vendent des glaces. Il est à peine 11 heures et me voilà en train de prendre mon troisième petit déjeuner…
Sacoches et ventre pleins à craquer, il est désormais temps de reprendre la route vers un secteur que je convoite : la Haute Route du Sel (Alta Via del Sale), trois cols plus loin. Peut-être est-ce grâce au festin matinal, je survole les deux premiers avant de m’arrêter à Limone Piemonte pour … manger une pizza. Oui, vous avez bien lu. La montée du col de Tende n’est pas tendre, entre digestion, cagnard et circulation. Mais l’arrivée là-haut marque le début des pistes de gravel tant attendues.