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Vélo+ski dans les Alpes du sud

(réalisé)
Ne pas savoir dire non est souvent perçu comme un défaut plutôt qu’une qualité. Mais quand des potes me proposent des projets fantaisistes, je ne sais pas dire non. Un peu à la manière d’un Jim Carrey dans Yes man, voilà comment je me retrouve à Nice avec mon vélo et mes skis. Objectif : remonter un bout des Alpes. Advienne que pourra !
vélo de randonnée / ski de randonnée
Quand : 17/03/24
Durée : 8 jours
Distance globale : 339km
Dénivelées : +8274m / -7406m
Alti min/max : 10m/3331m
Carnet publié par Anthony le il y a 2 jours
modifié le hier
Mobilité douce
Réalisé en utilisant transports en commun (train, bus, bateau...)
C'est possible (ou réalisé) en train
37 lecteur(s) -
Vue d'ensemble

Le compte-rendu : De la mer à la montagne (mise à jour : hier)

Tout commence avec un projet qui tombe à l’eau. Quelques mois plus tôt, Seb, fidèle partenaire d’aventures singulières, me propose une itinérance à ski-pulka dans les Balkans. Mais le faible enneigement, entre autres, nous fait renoncer. Seb concocte alors illico un plan B : une traversée des Alpes françaises à vélo+ski. Quatre connaissances se joignent à nous, abaissant la moyenne d’âge au passage. Tous conscients que l’itinéraire emprunte des cols encore fermés à la circulation, mesurons-nous dans quelle galère aventure nous nous projetons ? En guise de bref tutoriel, nous avons tous regardé le film Ice&Palms.
Départ de Gap aux aurores. Je retrouve une partie de l'équipe au prochain arrêt, Marseille.
Départ de Gap aux aurores. Je retrouve une partie de l'équipe au prochain arrêt, Marseille.
Gare de Nice, terminus.
Gare de Nice, terminus.
Voilà comment, ce 17 mars, six hurluberlus débarquent du train, en plein cœur de Nice, ravis de se prêter à l’expérience. Clopin-clopant, nous apprivoisons nos montures aux gabarits et poids hors norme. C’est dimanche, la promenade des Anglais est bondée, et notre allure d’extraterrestre se devine dans la stupéfaction des passants. Faisant mine de rien, nous pédalons en papotant quand… Patatra ! Les deux compères devant moi chutent dans un grand fracas. Miraculeusement, les cascadeurs involontaires et leur matériel s’en sortent indemnes, à quelques égratignures près. L’incident vite oublié, les discussions reprennent bon train : Et toi, t’as déjà fait du vélo+ski en bivouac ? Non, et toi ? Non plus. On nage en pleine insouciance heureuse, celle-là même que je regrettais de ne plus éprouver. Celle qui échappe à une volonté de (sur)contrôle des paramètres, au profit d’un mantra simple : “advienne que pourra !”. Quoi qu’il en soit, notre peloton formé sur le tas semble s’accorder à merveille, ce qui n’augure que du bon pour la suite. On ne sait pas où on va, mais on y va avec le sourire.
Promenade des anglais. Ces deux cyclistes roulent-ils trop près l'un de l'autre ? Probablement.
Promenade des anglais. Ces deux cyclistes roulent-ils trop près l'un de l'autre ? Probablement.
Six hurluberlus.
Six hurluberlus.
Après un échauffement en bord de mer, il est temps de quitter le rez-de-chaussée de notre planète et d’en rejoindre les hauteurs enneigées. Mais la sortie de la métropole nous réserve un choc brutal : nous passons sans transition d’une piste cyclable plate à des rues étroites aux pourcentages à deux chiffres . Nous roulons à l’allure d’un piéton asthmatique, au grand dam d’automobilistes bloqués derrière notre convoi. Ils s'impatientent, les embrayages patinent, et nous on s’essouffle, plus inquiétés par l’ampleur du dénivelé qui nous attend que par l’embouteillage que nous créons. Le passage du col de Vence dans un épais brouillard nous plonge définitivement dans le voyage. Nous tournons le dos à la fourmillante Côte d’Azur pour nous diriger vers des vallées aux densités de population radicalement opposées.
À l'approche du col de Vens, 963 mètres au-dessus de la mer.
À l'approche du col de Vens, 963 mètres au-dessus de la mer.
Ambiance un peu différente du bord de mer.
Ambiance un peu différente du bord de mer.
Seb connaît tous les bons spots de bivouac, de France et de Navarre.
Seb connaît tous les bons spots de bivouac, de France et de Navarre.
Première soirée, ça s'échange les bons plans gastronomiques. En pleine démo de sardine-PQ.
(photo par Seb Langlais)
Première soirée, ça s'échange les bons plans gastronomiques. En pleine démo de sardine-PQ.
(photo par Seb Langlais)
Le mec qui murmure à l'oreille des chevaux : tu veux pas porter mes skis ?
(photo par Seb Langlais)
Le mec qui murmure à l'oreille des chevaux : tu veux pas porter mes skis ?
(photo par Seb Langlais)
Descente gravel en pneus de 25, et lesté d'une dizaine de kilos de matos de ski : ça passe.
Descente gravel en pneus de 25, et lesté d'une dizaine de kilos de matos de ski : ça passe.
Dans le but de chausser enfin les skis, nous nous dirigeons vers Valberg, une petite station connue des Niçois qui peuvent s’y rendre à la journée. Tandis qu’à vélo et lestés de notre barda, il nous aura fallu une bonne journée et demie pour y parvenir. À cette allure, nous avons eu tout le loisir de profiter de chaque nuance de rouge des gorges du cyan Cians. La comparaison de vitesse prête à sourire, mais cette lenteur participe pour beaucoup au changement de perspective de l’approche à vélo. Quand bien même nous ne brûlons pas de pétrole, quelques milliers de calories sont allègrement dépensées pour nous hisser vers les sommets convoités. Réservoir qu’il convient de recharger dès que possible : en guise de station-service, les boulangeries et autres épiceries croisées en chemin sont le théâtre de razzias en règle. Croissants, fromages, beurre de cacahuètes… Tout y passe ! Par respect, je tairai le nom de celui qui a testé le sandwich spéculoos-beurre de cacahuètes-spéculoos. La légende raconte que certaines pizzérias ont pris congé après notre passage, ayant fait leur chiffre du mois.
Arrière-pays varois, les pistes cyclables sont bien foutues.
Ah on me dit dans l'oreillette que ce sont des routes.
Arrière-pays varois, les pistes cyclables sont bien foutues.
Ah on me dit dans l'oreillette que ce sont des routes.
Curiosité féline.
Curiosité féline.
Roquesteron. Trouver le bon rythme : un café = une pause.
(photo par Seb Langlais)
Roquesteron. Trouver le bon rythme : un café = une pause.
(photo par Seb Langlais)
(Le chant de) Sigale, joli hameau perché.
(photo par Seb Langlais)
(Le chant de) Sigale, joli hameau perché.
(photo par Seb Langlais)
Clue du Riolan.
Clue du Riolan.
Seb, tout à gauche, avec son développement de routard.
Il dit qu'il voit pas le problème.
Seb, tout à gauche, avec son développement de routard.
Il dit qu'il voit pas le problème.
Voir la vie en rouge, dans les gorges supérieures du cyan Cians.
Voir la vie en rouge, dans les gorges supérieures du cyan Cians.
L'ancienne route permet d'éviter quelques tunnels.
À choisir entre risque automobile et risque d'éboulement, on choisit le second volontiers.
L'ancienne route permet d'éviter quelques tunnels.
À choisir entre risque automobile et risque d'éboulement, on choisit le second volontiers.
Ce qui pose des problèmes logistiques insoupçonnés : comment passer une barrière avec tout ce barda ?
Ce qui pose des problèmes logistiques insoupçonnés : comment passer une barrière avec tout ce barda ?
Pizza = combustible pour véloskieurs.
Pizza = combustible pour véloskieurs.
Col d'Espaul.
Col d'Espaul.
Cette débauche d’énergie dépensée est largement récompensée en foulant le mont Mounier de nos spatules. Nous célébrons l’instant, seuls au monde, dans une euphorie non dissimulée. Quelques heures plus tôt, au moment d’abandonner nos vélos, les sentiments étaient mitigés entre la joie de skier (enfin) et la crainte que les jambes – alourdies par la journée de vélo de la veille terminée à la frontale – ne suivent pas la motivation. À l’issue de cette journée, le ton du séjour est donné : un groupe aux envies et rythmes homogènes, qui évolue sans pression même quand le doute s’immisce. Le tout pimenté de péripéties mémorables.
En chemin vers le Mounier. Mercantour et Argentera en toile de fond.
En chemin vers le Mounier. Mercantour et Argentera en toile de fond.
On ne sera pas dérangés par la foule.
On ne sera pas dérangés par la foule.
Premiers virages.
Premiers virages.
Remontée bonus pour aller chercher les peaux qui sont tombées en descente.
Remontée bonus pour aller chercher les peaux qui sont tombées en descente.
Seb : je connais un raccourci.
Effectivement, ça passe...
Seb : je connais un raccourci.
Effectivement, ça passe...
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