Biketrip in Baltique

Pour accoster à Elsinki, le ferry embouque une étroite passe entre la forteresse de Suomenlinna et l'ile de Vallisaari. Enfin, je pose le pied en FInlande ou Suomi. 
Je m'installe au seul camping du coin à Rastila, 13 km plus à  l'Est. Les 1er jours, le soleil n'est pas au rendez-vous. Dommage pour les photos.

En attendant le soleil pour les photos de la ville (je l'ai commandé  pour demain), je prends un bateau pour aller visiter la forteresse maritime de Suomenlinna. Elle a été  construite en 1748 sur un ensemble d 'iles au large d'Helsinki. La Finlande appartenait alors au royaume de la Suède. Actuellement 800  personnes y résident à l'année. 

Je repars d"Helsinki sous un léger crachin. Pour sortir de l'agglomération,  des pistes cyclables suivent les grands axes routiers. Je passe par Espoo pour visiter le musée d'art moderne Weegee. Raté ! On est lundi et il est fermé. Tant pis. Je continue jusqu'à  Kirkkonummi et pose la tente au bord d'un lac. Une famille d'oie y a élu domicile et n'apprécie pas qu'on s'approche de trop près.
Le lendemain, je m'enfonce dans la campagne. A Helsinki, j'ai trouvé une carte du Sud de la Finlande avec les pistes cyclables et les eurovelo. Cela me permet de prendre les petites routes. Le paysage alterne entre prairies et champs dans les petites vallées, et forêts parsemées de gros blocs de granit dans les collines. Je monte, je descends mais les pentes restent accessible pour moi.

Ma petite route de campagne  me conduit au château de Raseborg  datant du Moyen-Âge  (la Finlande appartenant alors à  la Suède). En fait, je tombe dessus par hasard. C'est déjà la fin d'apres-midi, mais c'est ouvert jusqu'à  20h00. Et comme, je suis fatiguée de toutes ces montées et ce vent de face, je finis même par camper sur le parking herbeux.

Depuis que je suis en Suomi, j'ai réduits les distances journalières. Ma moyenne se situe entre 55 et 70 km max, et c'est bien suffisant. Je ne roule pas directement vers Turku, mais me dirige vers le point le plus Sud de la Finlande.

Me voici donc à Hanko, station balnéaire la plus méridionale  de la Finlande. Pour mon arrivée, le soleil a fait son apparition et chasser les nuages. Il doit avoir un micro climat sur cette pointe.

J'abandonne Rossinante dans un coin et pars à  pied au bout du bout de la pointe. Une sorte de Finistère en somme ! La ballade se déroule sur 3,5 km au milieu des blocs de granit tirant sur le rose et les pins maritimes. 

Depart matinal sous un petit crachin, mais pas de quoi sortir tout l'attirail de pluie. Mauvais choix, je vais finir la journée toute boueuse. Je continue sur des pistes de terre bien stabilisées à  travers bois, et champs. Parfois, je surprends un écureuil ou une biche.  Instant de surprise, où on s'observe mutuellement, puis l'animal s'enfuit dans les fourrés.  

En fin d'après-midi, je bivouaque, au bord d'un lac. Ah non tiens, c'est le fond d'un bras de mer. Je suis toute seule et j'en profite pour me baigner et me laver entre 2 ondées. Température de l'eau 17 ° C, température de l'air, à  peu près la même. Personne à  l'horizon, j'y vais donc à  moitié à  poil. Et bien évidemment, c'est à  ce moment là que débarque un homme promenant son chien. Oups ! Bon allez, il en verra d'autre le pauvre gars !
Par la suite, ma route passe par Salo, sûrement jumelée avec Kaunas en Lituanie. Et finalement j'arrive à Turku ancienne capitale du duché de Finlande.

Me voici donc à  Turku pour 2 jours. La ville est très  animée car je suis tombée sur la fin du Ruisrock, le plus grand festival de rock de Finlande. Mais de toute manière, Turku est toujours très  animée, et particulièrement cette année avec le 100 Suomi. 
Il fait beau, je flâne sur les quais. J'ai l'impression d'être en vacances. J'ai même trouvé  des bouquins de la littérature finnoise en francais.

Je passe une après -midi à  visiter le château médiéval construit en 1280, plusieurs fois modifié, notamment à  la Renaissance. Il a été  le centre administratif de la Finlande et a connu de nombreux sièges et batailles. Le musée est très intéressant et presente entre autre, des maquettes du château à  différentes époques.  Une exposition explique les événements historiques qui s'y sont déroulés et les différents enjeux politiques au Moyen Age et à  la Renaissance. On se croirait presque dans "Game of thrones".

A la sortie, je décide d'aller sur l'ile de Ruissalo pour y bivouaquer sur une plage. Mais, un léger détail m'avait échappé : le festival Ruisrock est sur Ruissalo ! Dès le pont, des bénévoles nous guident sur la piste  cyclable. 1ere plage, c'est exactement là que je voulais camper, et c'est exactement là qu'est plantée la scène du festival. Je continue donc tout au bout de l'île vers la 2eme plage. Des agents de sécurité filtrent les accès car c'est aussi le camping du Ruisrock et il est complet. Finalement, un des gars me laisse passer et je pars m'installer au bout d'une pointe isolée. Pas de bruit, je suis peinard. Baignade, repas, montage de tente ... La soirée s'annonce bien. Et non, les agents de sécurité font des rondes et me virent poliment, le tout en anglais. Je me retrouve donc au milieu du camping du festival, d'une manière toute à  fait clandestine, je n'ai pas payé. 1h00 du mat, retour des combattants qui n'ont pas fini d'en découdre. Les hostilités commencent, musique à  fond. 4h00 du mat, 2ème round, les affaires reprennent. Pour saluer le lever du soleil ? 
Le lendemain je décampe discrètement, s'agirait pas de réveiller les cuveurs. 
J'ai 2 de tension toute la journée et me traîne lamentablement jusqu'à une autre plage où je m'allonge pour une sieste. 

Ah ! ça va mieux après  une sieste et une bonne nuit de sommeil. Je repars d'un bon pied et d'un bon coup de pédale. Malheureusement, la pluie me rattrape en fIn de matinée pour toute la journée. Ambiance humide...  Et la tablette en prend un coup, l'objectif est tout embué. 
Mais où suis-je allée  ?

En partant avec Rossinante, je n'envisageais pas de m'attarder longtemps dans l'archipel d'Aland. Pas le temps ! Je pensais prendre le ferry à  Turku, faire une halte sur l'île  principale et poursuivre vers la Suède. Mais contre toute attente, Rossinante a roulé bon train et me voici avant mi-juillet aux portes de cet incroyable archipel. Il existe une boucle à  faire en vélo qui part de Turku pour y revenir, c'est "the archipelago trail. Les bateaux pour passer d'une ile à  l'autre sont gratuits (sauf celui entre Mossala et Dalen). Allez hop, c'est parti ! 

Pour les amateurs de vélo en pays nordiques, l'archipelago trial et l'ensemble de l'archipel d'Aland sont vraiment sympas à  faire. On trouve la carte gratuitement dans tous les offices de tourisme et les supérettes. Les traversiers sont aussi gratuits et tournent tous les 1/4 d'heure (sauf celui entre Mossala et Dalen qui coûte 15 euros pour un cycliste et passe 4 fois par jour et celui qui relie Brando, Kumlinge, Vardo : 6 euros). Tous les documents pour les horaires de ferry sont disponibles dans les offices de tourisme. Pas de problème de ravitaillement, on trouve des supérettes régulièrement. Il existe aussi une boucle plus petite qui coupe au niveau de Nagu, passe par Rymattyla et rejoint Naantali. De toute manière, il y a des bacs un peu partout et il est très facile d'inventer son propre itinéraire. Personnellement, j'ai préféré la partie Ouest de la boucle.
Je continue mon parcours, par  Osnas où  j'ai encore pris un ferry (6 euros et valable toute la journée pour la zone) pour l'ile de Brando, mais pas de Marlon en vue. C'est plutôt un chapelet d'îles reliées entre elles par des ponts. Je finis ensuite sur l'ile de Kumlinge.

Un dernier ferry et j'aterris sur l'île  d'Aland côté Est à Vardo. La route passe par les ruines de la forteresse russe Bomarsund, bâtie en 1832 (la Finlande était alors rattachée à  la Russie) et détruite 20 ans plus tard, durant la guerre de Crimée, par la flotte franco-britannique.

Une grasse mat plus tard  (Eh oui, parce que ne plus rouler que 20 km par jour ça  fatigue), je repars vers l'ouest direction Mariehamn. Mais 10 bornes plus loin je tombe sur le château de Kastelholm ... et evidemment je m'y arrête. 

Bon finalement, je suis répartie pour à peine 10 km. Juste le temps de retrouver une minuscule plage où m'installer. Farniente et baignade. La flemme me gagnerait-elle ?
Allez aujourd'hui je pédale ! Lever 7h00, départ 9h00 direction toujours Mariehamn. Et non, à l'embranchement je tourne vers le Nord. J'aimerais recroiser notre itinéraire kayak d'il y a 5 ans. Et bingo, après plusieurs détours, je repère effectivement le pont et le bras de mer qu'on avait franchis. 
Demi tour, plein Sud direction Mariehamn. Plein Sud face au vent ! Ah, Mariehamn me semble bien loin maintenant ...

Après des tours et des détours et en avançant à reculons, je finis quand même à Mariehamn, la grosse ville. J'en ai presque le coeur serré car c'est la fin de ette parenthèse enchantée au coeur des îles. J'achète un billet pour Stockholm avec la compagnie Viking Line. Lundi 17 juillet, je quitte l'archipel autonome d'Aland et la Finlande.